Ce roman est court (240 pages), aussi, je ne pense pas que ma chronique sera particulièrement longue. Est-ce que j'ai aimé ce roman? Je l'ai apprécié!
Pour ma plus grande joie, je suis entrée très facilement dans cette histoire. Sentarô vend des dorayaki, afin d'éponger une dette. On apprend vite qu'il a un passé assez agité et qu'il doit sa rédemption à son patron, depuis décédé. Un jour, une vieille femme, Tokue, se présente et demande à travailler avec lui. Sentarô n'est pas trop partant, car le travail est éreintant et la vieillarde est disgrâcieuse; elle pourrait faire fuir la clientèle. Il se laisse finalement amadouer et se rend vite compte qu'il a bien fait. Les affaires deviennent florissantes grâce au "an" de Tokue. Seulement, une rumeur se répend rapidement et la vieille femme doit quitter la pâtisserie, qui est menacée.
Nous entrons alors dans la deuxième partie du roman. Sentarô, plus attaché à Tokue qu'il ne le pensait, va lui rendre visite, en compagnie d'une jeune cliente. Seulement, Tokue vit dans un sanatorium. Ils découvrent alors le secret de la vieille femme en même temps qu'un pan sombre de l'histoire du Japon. Tous deux vont tirer un enseignement des propos et de la vie de Tokue.
Sous des aspects qui peuvent paraître simple, ce roman relève presque du conte philosophique. L'écriture de
Durian Sukegawa est à la fois fluide et emplie de poésie. le fil des saisons est symbolisé par la floraison des cerisiers et l'amour de la cuisine tient ici une place importante, qui nous donne envie de déguster ces délices, notamment les dorayaki, sortes de pancakes fourrés de pâte de haricots rouges sucrés.
J'ai aimé découvrir ces spécialités, mais aussi l'histoire de Tokue, touchante. Tokue est une vielle dame pleine de sagesse et d'une grandeur d'âme extraordinaire, qui ne tient pas rigueur à la vie de ce qu'elle a vécu. Comme je le soulignais plus haut, c'est, par conséquent, une partie sombre de l'histoire japonaise que nous découvrons par la même occasion, pourquoi pendant plus de cinquante ans, des civils ont été enfermés dans des sanatoriums, jusqu'à 1996.
La fin arrive très, trop rapidement, finalement. Les dernières pages sont belles, douces et subtiles. Tellement subtiles toutefois, qu'elles m'ont finalement laissé un petit goût d'inachevé. On imagine forcément la suite, mais je n'ai pas pleinement saisi le message que l'auteur a voulu nous faire passer dans les dernières lignes. En tout cas, je vais forcément me pencher sur l'adaption cinématographique de Naomi Kawase!
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