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4,06

sur 2826 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  


Un soupçon de délicatesse, une touche de poésie, un brin de gourmandise et une bonne dose d'émotions … voici une lecture qui est arrivée à point nommé pour accompagner  cette fin d'année. 

***

Au coeur de Tokyo, dans une boutique située rue des Cerisiers, Sentaro Tsujii confectionne et vend des pâtisseries japonaises traditionnelles appelées dorayaki.

Le petit commerce qu'il tient en gérance depuis quatre ans maintenant vivote et attire essentiellement une clientèle estudiantine. 

Loin du rêve poursuivi jadis, le jeune homme travaille sans réel entrain ni conviction. Il espère quitter les plaques chauffantes de chez Doraharu, une fois ses dettes remboursées. 

Un jour se présente à lui, une vieille dame aux doigts déformés désireuse de le seconder en cuisine en contrepartie d'un salaire des plus modestes. 

Au vu de son âge avancé, Sentaro refuse.Tokue Yoshii insiste et l'invite à découvrir la pâte de haricots rouges confits qu'elle prépare artisanalement. 

La dégustation s'avère être une véritable explosion de saveurs et d'arômes en bouche, en rien comparable avec l'insipide garniture d'origine industrielle qu'il utilise. 

Devant un tel savoir-faire, le gérant revient sur sa décision. Cette femme mystérieuse au regard pénétrant pourrait bien représenter une aide précieuse et un atout considérable pour son entreprise.

Pas à pas, Tokue l'initie aux secrets de fabrication de l'anko, depuis le choix des ingrédients de base jusqu'à l'obtention d'une pâte savoureuse à la texture harmonieuse.

Bientôt, les clients affluent, l'échoppe prospère et des liens se tissent jusqu'au jour où…

*

Ode à la pâtisserie japonaise et aux rencontres inattendues, Les délices de Tokyo réveille les papilles gustatives et réchauffe les coeurs. 

La plume douce et enveloppante de Durian Sukegawa croise les destins d'êtres éprouvés par la vie. Au contact des uns et des autres, chacun dépoussière ses rêves, panse des blessures anciennes et regoûte au bonheur. 

L'auteur nous souffle les ingrédients de l'épanouissement et de la réalisation de soi : l'ouverture, la découverte, le contact humain, l'écoute, le partage mais aussi la confiance, la persévérance ou encore la générosité.

Il nous plonge au coeur des traditions nippones et explore un pan de l'Histoire du pays. En filigrane, le récit met en valeur la transmission intergénérationnelle, le respect des anciens et interroge subtilement le regard que nous portons sur l'autre. 

Au rythme des saisons qui s'égrènent, nous assistons à la métamorphose des cerisiers, symbole de renouveau ainsi qu'à celle des personnages. 

Il est touchant de les voir s'apprivoiser, se rapprocher, s'apporter mutuellement et évoluer page après page, en faisant fi de leurs différences, peurs et préjugés. 

Les confidences mêlant pudeur et sobriété permettent d'aborder des thèmes multiples tels que la vieillesse, la maladie, la solitude,  l'exclusion, le rejet ainsi que la reconstruction de soi.

*

J'ai été particulièrement sensible à la beauté, la sagesse, la force tranquille qui transparaissent derrière les mots, sans oublier les messages délivrés.

En refermant ce livre, comme une envie de ralentir le rythme, s'arrêter,  respirer, regarder autour de soi, se connecter au moment présent, savourer, s'ouvrir à l'imprévu, à l'autre, au monde et s'enivrer des bonheurs simples.

Une mignardise douce-amère à déguster sans modération. 

*** 

"Un regard et tout change. Un regard et rien n'est plus pareil… Une rencontre. Des atomes qui s'accrochent et laissent des traces indélébiles." (Angélique Barberat

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Depuis que j'ai refermé ce livre, ce matin, je ne mange plus de la même façon.
Je savoure, je regarde les aliments dans les yeux (hum), je les écoute…
Me prenez-vous pour une folle ? J'espère que non ! Sinon, lisez « Les Délices de Tokyo », et vous me comprendrez !

C'est un vrai régal, ce roman, vu que Sentarô est le gérant d'une échoppe de pan cakes fourrés d'une pâte de haricots confits. Régal, oui, car la recette est bien détaillée, surtout depuis que Sentarô accueille – bien malgré lui au départ – une vieille dame qui lui enseigne tous les secrets de cette pâtisserie réputée. Tokue, c'est son nom, réinvente le « dorayaki » pour en faire un délice de Tokyo. Tout va bien, alors ?
Non, car Tokue a tu un terrible secret, que Sentarô va découvrir, bouleversé, accompagné d'une jeune collégienne.

Ce roman japonais, même s'il n'est pas aussi épuré que ceux que j'aime particulièrement, reflète une ambiance pleine de douceur(s), très sucrée-salée au rythme des saisons parfumées par les cerisiers.
Il suggère une réponse aux aléas de la vie : « être à l'écoute du monde ».
Cela fait un peu « feel-good », et en général je n'aime pas trop qu'on me donne des leçons de bien vivre ou que sais-je, mais ici, ce message passe très facilement, avec une bouchée de dorayaki, bien sûr.
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Dans sa petite boutique, rue des Cerisiers, Sentarô passait ses journées derrière une plaque chauffante en train de confectionner des dorayaki. Un jour, il remarqua une vieille dame toute ridée qui, presque immobile, l'observait. S'approchant, c'est alors qu'elle tendit un doigt tout tordu vers l'affichette collée à la vitrine proposant un emploi. Trop vieille aux yeux de Sentarô, il repoussait son offre. Mais Tokue Yoshii insista encore et encore. Malgré ses doigts tordus, Sentarô finit par céder, séduit par le maigre salaire réclamé mais surtout par sa pâte de haricots rouges qu'elle lui fit goûter. Une pâte qui n'avait rien à voir avec celle qu'il confectionnait. Certain d'accroître son chiffre d'affaires grâce à cette aide précieuse, Sentarô pourra ainsi augmenter son remboursement mensuel...

Les délices de Tokyo se dégustent doucement, tel un bonbon qu'on laisse fondre sous la langue. Près de ces cerisiers, si magnifiques au temps de la floraison, Durian Sukegawa fait se rencontrer deux personnages que rien ne semble lier. Sentarô, un homme qui prépare et vend ses dorayaki pour rembourser une dette; Tokue Yoshii, une vieille dame de 76 ans, aux doigts tout déformés, qui maîtrise la confection de la pâte de haricots rouges, le An, à merveille. Peu à peu des liens vont se nouer entre eux et chacun va, au contact de l'autre, se livrer et se délivrer de ses lourds secrets. L'auteur aborde avec délicatesse et douceur des sujets tels que la maladie, l'exclusion, la solitude, l'amitié, l'entraide, la vieillesse, la passion... Il se dégage de ce roman poétique aux saveurs douces-amères un parfum de nostalgie et de suavité.

À noter que ce roman a été adapté au cinéma par Naomi Kawase.
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Dans une échoppe à Tokyo, près d'un cerisier, Sentarô prépare des dorayaki, pâtisseries japonaises composées de deux pancakes fourrés à la pâte de haricots rouges appelée an. Le propriétaire de l'échoppe, aujourd'hui décédé dont la veuve a pris la succession, l'a engagé à sa sortie de prison. Sentarô qui fait cela avant tout pour rembourser ses dettes envers la propriétaire, achète de la pâte an industrielle ; les clients ne sont pas nombreux. Arrive Tokue, vieille femme aux doigts déformés, que Sentarô engage, à un salaire dérisoire, pour préparer la pâte de haricots rouges, tout un travail, dès lors, les clients affluent jusqu'au jour où ... Belle écriture.

Challenge Petits plaisirs - 239 pages
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Chez Doraharu, Sentarô cuisine et vend des dorayaki , des pâtisseries japonaises composées d'un pancake et de pâte de haricots rouges confits et sucrés.
Il les confectionne de façon industrielle.
Arrive une vieille dame de soixante-seize ans aux doigts tout déformés et au visage partiellement paralysé.
Elle veut absolument travailler, se rendre utile et confectionner la pâte de haricots à un salaire dérisoire. Elle veut se rendre utile.
Au début Sentarô a peur qu'elle n'effraie la clientèle.
Lui-même est abîmé par la vie. Il a des dettes et n'a pas toujours filé le droit chemin.
C'est petit à petit qu'on apprendra le douloureux chemin de Tokue, notre vieille dame et que se nouera une très profonde amitié entre les deux personnages principaux.
Une leçon de vie pour lui, une relation mère-fils pour elle.
Très beau roman d'où se dégage une tristesse infinie et en même temps une grande sagesse, résignation ai-je envie de dire.
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Que de poésie dans ce roman. Quelle belle philosophie à travers Tokue !
Si l'histoire de Sentoro, fabricant et vendeur de doroyaki et de Toku vieille dame embauchée par celui-ci n'a rien de très originale, le message de vie tout en poésie est quant à lui magique et m'a complétement séduite. J'ai été émue.
Tokue est extrêmement attachante et c'est avec beaucoup de mal que j'ai été contrainte de la quitter. Mais, en tournant la dernière page, je sais que je vais la garder dans mon esprit et que je vais écouter son conseil : écouter.....
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A force de voir ce petit roman passer sur Babelio, j'ai eu envie de le lire, mais je ne partage pas l'engouement collectif...
C'est une histoire de rencontres , d'amitiés entre un homme qui tient une petite pâtisserie, une jeune cliente adolescente , et une vieille dame qu'il engage pour lui donner un coup de main. Mais cette vieille dame a un secret qui obligera Sentarô à l'éloigner de sa boutique dont il n'est que le gérant. Mais auparavant, elle lui aura montré son savoir faire en matière de confection de pâte de haricots rouges, cinquante ans passés à "écouter la voix des haricots"... Tout un art.
Une histoire touchante, ultra douce, poétique , qui laisse entrevoir le japon d'hier , qui m'a plue, mais pas autant que d'autres lecteurs... Bien sûr , il y a les cerisiers en fleurs et quelques noms exotiques de pâtisseries qui nous transportent ailleurs , mais je trouve ça facile...
Je me souviens de la Papeterie Tsubaki qui était tellement bien écrit...Ici , le style est plat, simple .
Les personnages n'offrent pas beaucoup de nuances et la fin m 'a laissée sur ma faim.
Mais , c'est peut- être, cette petite musique simple, calme, qui a séduit tant de personnes et une cinéaste. Un monde poétique qui laisse le lecteur libre d'interpréter, de visualiser ce qu'il veut. Un petit goût de liberté dans un monde de brutes, une pause "hors temps" dans un monde agité.
Voyage voyage...
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Sentarô, un jeune homme au parcours de vie chaotique, vend à des clients de moins en moins nombreux des pâtisseries traditionnelles japonaises qu'il confectionne sans motivation, sans soin et sans talent. Conséquence logique de la piètre qualité des produits qu'il propose : la boutique dont il a la gérance est au bord de la faillite, les dettes s'accumulent et l'avenir est problématique.

Jusqu'au jour où, comme dans un conte, Tokue, une étonnante petite vieille surgie de nulle part avec ses doigts crochus et son regard étrange, insiste pour se faire embaucher avec un salaire de misère. Comme dans un conte, encore, Tokue qui sait “écouter la voix des haricots” et faire chanter la pâte, accomplit des miracles : les clients se précipitent pour goûter ses pâtisseries au goût divin dans lesquelles on perçoit comme un supplément d'âme.

Mais, comme dans un conte, toujours, les doigts déformés de Tokue dissimulent un secret, un mal caché, contagieux peut-être, et terrible - comme le dit le vent mauvais de la rumeur qui bien vite emportera sur son passage la bienveillance, la compassion et la tolérance pour laisser place à la défiance et à la peur.

Et Tokue disparaîtra comme elle était venue, comme disparaissent dans les contes les fées, les bonnes sorcières et les esprits surgis de nulle part pour donner, le temps d'une parenthèse, un petit coup de main aux humains en difficulté. Mais, tandis que nous découvrons son histoire terrible et bouleversante, elle continue à veiller de loin et laisse à Sentarô, en plus de son savoir-faire et de son expérience, un dernier cadeau très précieux : une attitude intérieure nouvelle qui lui permettra de trouver son chemin de vie et le courage de son accomplissement.

Même si le style, purement factuel et sans beaucoup de recherche, ne m'a pas particulièrement séduite, j'ai néanmoins beaucoup aimé cette histoire gourmande de pâtisserie et d'amour de l'art culinaire qui nous parle aussi d'amitié, de tendresse, de courage et de résilience et nous offre avec beaucoup de douceur une leçon de sagesse, à l'écoute profonde des choses et des êtres, jusqu'à capter le murmure discret des haricots…

Un beau roman à déguster délicatement comme une friandise, dans une dilatation subtile de tous nos sens.

[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
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C'est un conte gourmand
A déguster sans modération
Sous les cerisiers en fleurs.

C'est une histoire sur la volonté, sur la transmission, sur le rapport aux autres.
Et sous les mots sucrés se cache l'amertume d'une terrible vérité.

Merci à mon amie babéliote Kawane pour cette belle découverte.
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Je n'ai pas vu le film, et n'ai lu que peu des critiques publiées ici. (Accessoirement, j'ai commencé par lire avec plaisir l'autre livre de Durian Sukegawa traduit en français).
J'ai surtout entendu parler de gentilles ados et de gentilles vieilles dames, de pâtisserie, de la subtilité des ingrédients et de leur travail avec amour. Alors, oui, cette enveloppe est jolie, beaucoup de pétales de cerisiers, de sucre, un peu de sel pour le contraste. Une lecture un peu mièvre pour adolescentes écolos qui postent des photos de chatons, en somme.
Mais ce n'est pas le sujet du livre. Il s'agit ici de l'exclusion, dans ce qu'elle a d'atroce, d'arbitraire et surtout d'irréversible. C'est déjà visible à propos de Sentarô, qui payera longtemps ses erreurs de jeunesse, bien qu'il ait rencontré un bienfaiteur. C'est surtout le cas de la vieille Madame Yoshii. Je vous laisse découvrir les détails, mais il me semble que l'auteur dénonce un scandale d'état, créé par les autorités et amplifié par la xénophobie* de toute la population japonaise. L'auteur n'en fait pas trop, chacun est libre de comprendre ou non, d'être frappé ou non ; je ne crois pas que ce genre d'attitude soit inconnu chez nous.
À lire, malgré les apparences.

*Il ne s'agit pas de racisme (encore que ce mot soit mis à toutes les sauces : les vieux sont ils une race????), mais de la peur de ce qui est différent, étrange, étranger.
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