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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La BD est un art du trait, de la ligne et j'ai d'autant plus de respect pour ceux qui sortent des sentiers battus. Olivier Supiot fait partie de ces auteurs de bande dessinée qui mettent la couleur au centre de leur création, dans la veine de Lorenzo Mattotti ou de Julie Rocheleau (La colère de Fantomas). Certaines vignettes sont tout en nuances de jaunes, de lumières avec des ciels bleus et jaunes, des ambiances intérieures de rouges et de jaunes éclatants, des rivières vertes. Un hommage à Monet et aux impressionnistes apparaît même au fil des pages.
L'histoire raconte les aventure de Marmelade, dans un univers Steampunk, un génie scientifique recherché par la police. le rapprochement avec Fantomas et la littérature de cette époque est très marqué. C'est épique, romantique, rétro et ça nous laisse comme un feu d'artifice, qui pétille dans nos yeux.
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Lutétia est une ville à deux visages. Il y a d'un côté la cité nouvelle, le symbole du pouvoir et de l'avenir, le fleuron d'une architecture contemporaine où le métal côtoie la pierre. Et de l'autre la vieille ville, le Paris d'un passé lointain, avec ses fantomatiques bas-fonds ravagés par la guerre et submergés par un brouillard incessant, là où vivent les laissés pour compte.
Deux visages, c'est aussi le cas de celui que les journaux appellent Marmelade : un être vert et informe, une créature qu'on dit démoniaque, un assassin recherché pour de nombreux crimes. Lui, clame son innocence et dit s'appeler Louys Cazaviel, chercheur disparu depuis près de six ans et victime de son invention : le Mélakron, une substance aux étonnants pouvoirs régénérants, imputrescible, inoxydable et ininflammable.

Comme souvent lorsqu'on se rend en librairie, il y a les livres qu'on vient chercher parce qu'ils sont dans nos petites listes, parce qu'on avait repéré leur sortie. Et il y a les livres qui nous attirent par leur bel aspect, par leur consistance, leur titre ou leur couverture.
Un amour de Marmelade fait parti de ces derniers. Un beau livre sur tous ces aspects, mais aussi le fruit du travail d'un auteur que les bédéphiles n'auront sans doute pas oublié. Car Olivier Supiot a déjà été récompensé en 2003 par l'Alph-Art du dessin lors du très reconnu festival d'Angoulême, pour son album le dérisoire, sur un scénario d'Éric Omond. Vous comprendrez donc aisément que la recette fonctionne toujours à merveille, et que l'ambiance dépeinte par Olivier Supiot, cette fois-ci auteur à part entière, sur Un amour de Marmelade est tout simplement sublimée par une couleur directe digne d'un peintre impressionniste.

La suite à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Perspective héritée d'une science-fiction Belle Époque qui convoque l'imaginaire des Lang, Vernes ou Méliès ; rétro-vision du futur à tendances industrie lourde, architectures acier-rouillé, et machineries infernales : je fugue dans la vapeur et les gros boulons, sournoisement bouffé par une peinture qui envoie sévère dès la première toile. Sépia brossé, étiré, modulé en nuances crados d'un ex-Paris postapocalyptique succombé à la « Guerre des Trois Couleurs » (Paris... Guerre des Trois... Oh ! dis ! c'est homérique ?!), et premier contact avec Lutétia, nouvelle mégapole, nouveau monstre vicié. Une silhouette en contrejour, malmenée par la milice volante, se perd dans une poursuite en aérostat. Culbute, dégringolade puis baignade improvisée... le trait se calme, la trame reprend son souffle ; gros plan : enfin, je le découvre, mon héros ! — ??? — Un ersatz de concombre filiforme, jelly frankensteiniste (it's alive !) sans doute échappé d'une horrible assiette anglaise. Je saurai plus tard... Quand même, cela renifle le cartoon, et cette irruption verdâtre incongrue fait craindre que mon « amour de marmelade » file en déconfiture. Non. Rassuré par l'apparition charmante d'une passe-muraille lunaire au teint et aux courbes Musidorans, je respire une autre atmosphère, soudain shooté aux effluves d'un feuilleton début Vingtième. Ce chapelet d'impressions me ramène à l'étiquette de la collection : 1000 feuilles... Mille-feuille.

Un dessert de planches manufacturé à la presse des bonnes intentions. Serrés-empilés-enchassés, les genres, les styles et les idées foisonnent. J'entreprends goulument la pâtisserie graphique dans cette intrigue qui fuse tous azimuts. Une fesse dans le conte fantastico-fantaisiste, l'autre dans le comic french-touch, je ne sais plus réellement où est posé mon cul. Qu'importe. Je colle aux basques de protagonistes irrésistibles, vadrouillant des toits enfumés aux entrailles de bas-fonds dangereux, assistant les expérimentations scientifiques les plus hasardeuses, explorant des jardins bucoliques, des abattoirs ensanglantés ou un bordel voluptueux. Un romantisme candide carambole des intermèdes plus grivois, les promenades idylliques se heurtent aux scènes de crimes odieux. J'ai touché le désespoir d'un amour égaré, les états d'âme d'un fantôme perdu, noyés dans la légèreté d'une aventure prodigue. Supiot semble avoir cédé à l'euphorie, s'accordant une parenthèse haute en couleurs, une échappée belle espiègle où il montre tant, raconte tant. Trop peut-être. L'emmerdant c'est que j'affectionne sans retenue le talent et la poésie visuelle du gogo. le pinceau sous la gorge, je suis bien obligé de lui pardonner les impatiences du scénario et sa narration un chouia tachycardique. Oh, juste des petits cailloux dans la godasse : hoquets dans le rythme, dialogues ou contextes parfois avares, rebondissements hâtifs. À mon goût, cette aventure mériterait au moins le double de pages. Pénurie de papier ? Pénurie de temps ? Je le répète, je passe. Car l'histoire est source de plaisirs éclectiques quand elle invoque un onirisme plomb/plume/plomb redoutable, quand elle délaye un délicieux humour diaphane dans ses clins d'oeil et offre la jubilation du furetage ludique dans les références ou allusions (... et personne pour apaiser mes irrépressibles envies de coups de coude).

Mais au-dessus de ces fausses bonnes raisons, là-haut, tout là-haut, c'est bien l'esthétisme de Supiot qui triomphe. Docteur es suggestivité, ses variations de couleurs impulsent un sens puissant à chaque case et empreignent les lignes profondes d'ambiances plurielles sublimées en autant de tableaux. J'ai le bonheur de visiter un charmant musée pour-ma-pomme s'émaillant d'éblouissantes madeleines picturales lorsque son conservateur-pasticheur Olivier décide (encore !?) de m'impressionner : petite régate à Argenteuil enchaînée d'une ballade sur pont nippon avant un dernier frichti sur l'herbe. Allez, un peu de monnaie pour mon guide préféré...

... et encore merci pour les yeux !
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Commençons par le point le moins positif : ne pas lire cet album pour son intrigue ! On assiste ici à une relecture du mythe de Frankenstein, autour des découvertes scientifiques et de leurs conséquences.
La réussite et le succès d'Olivier Supiot sont plutôt à chercher dans la réalisation graphique de l'album. Nous voici plongé dans un Paris post-apocalyptique : Lutetia. Opposant un dessin précis et une colorisation variée pour le passé à un trait fuyant et une colorisation dans les tons ocres pour le présent, l'auteur nous transporte dans un monde futur, à la fois effrayant et intriguant.
Une belle découverte et une bonne BD !
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