AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782723473736
124 pages
Glénat (04/05/2011)
3.38/5   38 notes
Résumé :
Un conte steam punk plein de poésie et d'humour!

Lutétia est une mégalopole monstrueuse où vit le professeur Louys Cazaviel. Suite a une agression dans son laboratoire, sa vie bascule : sa femme est enlevée et il est accusé de son propre assassinat, alors qu'il est visiblement toujours en vie ! De plus, son corps a subi une mutation qui l'a transformé en une gélatine verdâtre, matière déformable à souhait issue de ses investigations scientifiques : le... >Voir plus
Que lire après Un amour de marmeladeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,38

sur 38 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis
La BD est un art du trait, de la ligne et j'ai d'autant plus de respect pour ceux qui sortent des sentiers battus. Olivier Supiot fait partie de ces auteurs de bande dessinée qui mettent la couleur au centre de leur création, dans la veine de Lorenzo Mattotti ou de Julie Rocheleau (La colère de Fantomas). Certaines vignettes sont tout en nuances de jaunes, de lumières avec des ciels bleus et jaunes, des ambiances intérieures de rouges et de jaunes éclatants, des rivières vertes. Un hommage à Monet et aux impressionnistes apparaît même au fil des pages.
L'histoire raconte les aventure de Marmelade, dans un univers Steampunk, un génie scientifique recherché par la police. le rapprochement avec Fantomas et la littérature de cette époque est très marqué. C'est épique, romantique, rétro et ça nous laisse comme un feu d'artifice, qui pétille dans nos yeux.
Commenter  J’apprécie          222
« Lutétia… Cette ville est un monstre... Elle nous absorbe sournoisement… dans sa chair de béton, de verre et d'acier. Perdus dans cet enchevêtrement improbable… comme des étoiles mourantes dans un ciel de plomb… Cette ville est une dévoreuse d'âmes. » (p. 7) Dans un futur sombre, La Guerre des Trois Couleurs a ravagé la belle capitale française qui est devenue dangereuse. Deux visages s'affrontent : l'ancienne Paris, historique et ravagée, et la nouvelle Paris, industrielle et mécanisée. Un nouvel ordre s'est installé, fondé sur la violence et la peur. « Même les cris les plus désespérés sont masqués par le brouahaha de la ville… Lutétia les crache comme autant de poussières. Ils nous survolent, mais nous ne les entendons plus. Ils s'évanouissent. » (p. 75)
Dans les égouts de la ville, le Professeur Louys Cazaviel vit reclus. Sa belle gabardine noire dissimule un corps vert, très souple et résistant, fait d'une matière inconnue. le Professeur Cazaviel est devenu cette étrange créature après des recherches en biologie physique qui ont mal tourné. Depuis des années, il est à la recherche de sa chère épouse Mathilde, enlevée sous ses yeux. Ironie du sort, il est accusé de cet enlèvement et de l'assassinat du Professeur Cazaviel, c'est-à-dire lui-même ! Et, régulièrement, des crimes odieux perpétrés dans Lutétia lui sont attribués. le préfet de police Marcel Point est bien décidé à lui mettre la main dessus, lui que tout le monde surnomme Marmelade.
Mais Cazaviel est innocent. Aidé par son ami Apollon et par l'étrange Blanche Noyant, il tente de rétablir la vérité et de confondre le véritable coupable, une créature qui se dissimule sous le nom de la Cagoule. Les desseins du criminel sont effrayants et visent à rien moins qu'à prendre le contrôle sur la ville. le retournement final, bien qu'assez classique dans l'univers des savants fous, est des plus surprenants puisqu'il est introduit avec une maestria haletante. N'est-ce pas qu'il est vilain ce grand méchant ?
Hormis la dernière planche qui conclut assez banalement l'histoire, ce roman graphique steampunk est une réussite. Qu'est-ce que le steampunk me direz-vous ? Grosso modo, c'est un univers de science-fiction uchronique installé, non pas dans le futur, mais dans le passé, à l'époque de la révolution industrielle (Steam pour la vapeur produite des machines de cette glorieuse époque). Lutétia, nouvelle représentation de Paris, prend place dans la France du XIX° siècle. Tout y est : les costumes des messieurs, les robes des dames, les journalistes et les policiers à l'ancienne. Même la première de couverture a des airs d'enseigne métropolitaine. Sur quatre planches, l'auteur nous offre aussi le luxe d'une balade hors les murs et où nous emmène-t-il ? Dans les tableaux de Monet et Manet, rien de moins ! Envie de nymphéas, de coquelicots, d'impressions au soleil couchant ou d'un déjeuner sur l'herbe ? À votre service ! Mais partout ailleurs, ce ne sont que dirigeables, hauts fourneaux, structures métalliques menaçantes, grondantes machines à tuyaux et soufflets, inventeurs géniaux et laboratoires encombrés. Steampunk jusqu'au bout des phylactères, ce roman graphique nous entraîne dans une Histoire pas tout à fait réelle et parfaitement inquiétante.
L'intrigue se découpe en quelques chapitres dont les pages de garde sont des bijoux d'illustration. On a l'impression de lire un roman feuilleton, livré à la semaine et compilé en fin de publication. Entre flashbacks et échappées picturales, l'intrigue s'agrémente des notes des carnets de recherche du scientifique et d'articles du Lutétien en pleine page, réclames en sus ! Ce roman graphique déjoue les codes de la narration classique. Comme dans les meilleurs romans policiers, celui qui parle, bien que convaincu de son identité, est le premier à se faire berner. La narration est donc faussée dès le départ et c'est en deuxième lecture qu'apparaît toute l'ironie et tout le sens caché du texte. le Professeur Cazaviel est doublement victime et d'autant plus attachant. Sa quête prend un autre visage à la fin du récit et on rêverait bien d'une suite à ses aventures parisiennes…
Me voilà très enthousiaste à l'issue de cette découverte ! Pour avoir un peu visité Paris le week-end dernier, je suis très curieuse de découvrir des oeuvres qui situent leur intrigue dans la capitale. Je ne connaissais pas l'auteur, mais cette oeuvre est suffisamment alléchante pour que je commette rapidement une grave descente à la librairie BD d'à côté !

Lien : http://www.desgalipettesentr..
Commenter  J’apprécie          70
Perspective héritée d'une science-fiction Belle Époque qui convoque l'imaginaire des Lang, Vernes ou Méliès ; rétro-vision du futur à tendances industrie lourde, architectures acier-rouillé, et machineries infernales : je fugue dans la vapeur et les gros boulons, sournoisement bouffé par une peinture qui envoie sévère dès la première toile. Sépia brossé, étiré, modulé en nuances crados d'un ex-Paris postapocalyptique succombé à la « Guerre des Trois Couleurs » (Paris... Guerre des Trois... Oh ! dis ! c'est homérique ?!), et premier contact avec Lutétia, nouvelle mégapole, nouveau monstre vicié. Une silhouette en contrejour, malmenée par la milice volante, se perd dans une poursuite en aérostat. Culbute, dégringolade puis baignade improvisée... le trait se calme, la trame reprend son souffle ; gros plan : enfin, je le découvre, mon héros ! — ??? — Un ersatz de concombre filiforme, jelly frankensteiniste (it's alive !) sans doute échappé d'une horrible assiette anglaise. Je saurai plus tard... Quand même, cela renifle le cartoon, et cette irruption verdâtre incongrue fait craindre que mon « amour de marmelade » file en déconfiture. Non. Rassuré par l'apparition charmante d'une passe-muraille lunaire au teint et aux courbes Musidorans, je respire une autre atmosphère, soudain shooté aux effluves d'un feuilleton début Vingtième. Ce chapelet d'impressions me ramène à l'étiquette de la collection : 1000 feuilles... Mille-feuille.

Un dessert de planches manufacturé à la presse des bonnes intentions. Serrés-empilés-enchassés, les genres, les styles et les idées foisonnent. J'entreprends goulument la pâtisserie graphique dans cette intrigue qui fuse tous azimuts. Une fesse dans le conte fantastico-fantaisiste, l'autre dans le comic french-touch, je ne sais plus réellement où est posé mon cul. Qu'importe. Je colle aux basques de protagonistes irrésistibles, vadrouillant des toits enfumés aux entrailles de bas-fonds dangereux, assistant les expérimentations scientifiques les plus hasardeuses, explorant des jardins bucoliques, des abattoirs ensanglantés ou un bordel voluptueux. Un romantisme candide carambole des intermèdes plus grivois, les promenades idylliques se heurtent aux scènes de crimes odieux. J'ai touché le désespoir d'un amour égaré, les états d'âme d'un fantôme perdu, noyés dans la légèreté d'une aventure prodigue. Supiot semble avoir cédé à l'euphorie, s'accordant une parenthèse haute en couleurs, une échappée belle espiègle où il montre tant, raconte tant. Trop peut-être. L'emmerdant c'est que j'affectionne sans retenue le talent et la poésie visuelle du gogo. le pinceau sous la gorge, je suis bien obligé de lui pardonner les impatiences du scénario et sa narration un chouia tachycardique. Oh, juste des petits cailloux dans la godasse : hoquets dans le rythme, dialogues ou contextes parfois avares, rebondissements hâtifs. À mon goût, cette aventure mériterait au moins le double de pages. Pénurie de papier ? Pénurie de temps ? Je le répète, je passe. Car l'histoire est source de plaisirs éclectiques quand elle invoque un onirisme plomb/plume/plomb redoutable, quand elle délaye un délicieux humour diaphane dans ses clins d'oeil et offre la jubilation du furetage ludique dans les références ou allusions (... et personne pour apaiser mes irrépressibles envies de coups de coude).

Mais au-dessus de ces fausses bonnes raisons, là-haut, tout là-haut, c'est bien l'esthétisme de Supiot qui triomphe. Docteur es suggestivité, ses variations de couleurs impulsent un sens puissant à chaque case et empreignent les lignes profondes d'ambiances plurielles sublimées en autant de tableaux. J'ai le bonheur de visiter un charmant musée pour-ma-pomme s'émaillant d'éblouissantes madeleines picturales lorsque son conservateur-pasticheur Olivier décide (encore !?) de m'impressionner : petite régate à Argenteuil enchaînée d'une ballade sur pont nippon avant un dernier frichti sur l'herbe. Allez, un peu de monnaie pour mon guide préféré...

... et encore merci pour les yeux !
Commenter  J’apprécie          20
Nous avons là une oeuvre assez originale presque inclassable. Il y a divers influences à commencer par les peintres impressionnistes. Il y a également une vision à la Métropolis dans un Paris futuriste imaginaire. Et puis, j'ai reconnu également un soupçon de Fantomas.

J'ai beaucoup aimé les couleurs chatoyantes. Certaines planches sont magnifiques telles des tableaux. D'autres sont plus sombres et nous offre un spectacle assez étrange d'un avenir possible.

On se laisse importé par le récit de cet homme injustement accusé du meurtre de son épouse. Il a tout perdu mais semble lutter pour faire éclater la vérité. Il y a également le personnage de Blanche qui est assez intrigant. La conclusion laissera tout de même un goût d'inachevé.

Un album au final assez sympathique par sa bonne humeur ambiante.
Commenter  J’apprécie          50
vant de parler de l'histoire et des illustrations, j'aimerais parler de l'objet-livre. J'ai aimé la rigidité et le dessin de la couverture. Cela rappelle les romans d'aventure. L'illustration est simple mettant en valeur Marmelade, le personnage principal. Il est seul au coeur d'un nuage de poussière ou de gaz, héros solitaire planté devant un portique. Rouge et vert pour les couleurs qui seront les dominantes de cette bande dessinée.

La plume poétique de l'auteur nous introduit aisément dans l'histoire de cette créature à la recherche de son passé, de son identité d'homme mais aussi de son bonheur perdu. D'autant que le monde de Marmelade est aujourd'hui en guerre. On n'en connait pas les raisons. On sait seulement qu'elle a pour nom « La guerre de trois couleurs » mais aussi que Lutécia a désormais sombré dans le chaos. La capitale française est désormais divisée en deux mondes : l'ancienne cité désormais ravagée par la guerre et la cité industrielle polluée par des cimetières de machines.

Dans cet unique volume à l'ambiance steampunk, Olivier Supiot propose à travers une enquête policière à l'intrigue simple, des thèmes peu innovants mais qui se prêtent bien à cet univers sombre : manipulations scientifiques, peur de l'inconnu et quête de vérité au programme.

Les personnages sont attachants que ce soit Marmelade par sa douceur et son humanité que son ami Apollon par sa chaleur. Quand à Blanche, elle est peu présente mais c'est une femme assez déterminée à connaître la vérité sur elle-même et à aider Marmelade dans sa quête. Nous avons également un policier intègre, un journaliste aux penchants mélodramatiques et d'autres personnages beaucoup moins sympathiques. Ce panel de personnages souffre néanmoins d'un grand manichéisme bien que cela aide certainement à mettre en valeur cette histoire qu'on regrette d'être brève et la fin facile.

Composé en cinq chapitres, « Un amour de Marmelade » est appuyé par un dessin dont les coloris favorisent le rouge ainsi que des camaïeux beige et orangé contrastant fortement avec le vert du Melakron. le passé de Marmelade est mis en relief par l'utilisation d'un ciel bleu mais surtout par celle de tableaux de grands maîtres comme Monet. le trait est doux pour ce qui est des paysages d'une Lutétia en ruines et plus précis, plus marqué pour ce qui est des personnages.

Olivier Supiot nous offre une belle histoire et un univers original bien que l'intrigue aurait mérité d'être davantage approfondi.
Lien : http://antredelivres.free.fr..
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
BoDoi
16 juin 2011
Si ce one-shot au dessin chatoyant et au scénario dynamique se dévore goulûment, il laisse un peu sur sa faim le lecteur, qui aurait aimé une histoire plus consistante
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Mes lecteurs ont besoin d'aventures, d'exotisme, de rocambolesque !
- Je ne suis pas un personnage de fiction...
- Peut-être mais qu'avez-vous à proposer qui puisse être assez intéressant pour captiver le public exigeant du "Lutécien" et remplacer avantageusement mes articles ? ... Cazniel est-il à la hauteur de Marmelade ? Les habitants de Lutétia aiment la cruauté, les crimes odieux. Ils sont fascinés par la mort. Je leur donne des mots pour les satisfaire.
- Je vous propose un marché, je vous laisse écrire les aventures de Marmelade ! Mais vous écrivez la stricte réalité.
Commenter  J’apprécie          20
« Lutétia… Cette ville est un monstre... Elle nous absorbe sournoisement… dans sa chair de béton, de verre et d’acier. Perdus dans cet enchevêtrement improbable… comme des étoiles mourantes dans un ciel de plomb… Cette ville est une dévoreuse d’âmes. » (p. 7)
Commenter  J’apprécie          30
- La bonne nouvelle est que vous ne pouvez pas mourir !
- Ah ! Et la mauvaise ?
- Eh bien... Vous ne pouvez pas mourir parce que vous êtes déjà morte !!
- ?? Comment ça déjà morte ?!
- En d'autres termes, vous êtes un fantôme Mlle Noyant !
Commenter  J’apprécie          20
« Même les cris les plus désespérés sont masqués par le brouahaha de la ville… Lutétia les crache comme autant de poussières. Ils nous survolent, mais nous ne les entendons plus. Ils s’évanouissent. » (p. 75)
Commenter  J’apprécie          20
Vous savez malheureusement que les grandes découvertes ne peuvent se réaliser sans de petits sacrifices, marmelade !!
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Olivier Supiot (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Supiot
Les cowboys sont toujours à l'Ouest
autres livres classés : roman graphiqueVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (62) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5244 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..