Le chagrin est un amour qui n'a plus de maison. Il faut vivre avec et tâcher de continuer d'avancer...
Depuis quelque temps, [...] pensait à la mort avec indifférence. Pas parce qu'il n'aimait plus vivre, mais parce que être encore en vie était devenu trop douloureux. Il n'avait pas consulté, il n'avait pas demandé d'aide à ses quelques rares amis et il n'avait écouté les conseils de personne. Il s'était contenté de fuir. Il avait couru aussi vite que ses jambes pouvaient le porter, l'obscurité sur ses talons, et parfois il avait réussi à la distancer.
Il avait fait halte parfois, dans de petites oasis, dans des contrées étrangères, en Europe, ou son esprit s'était laissé distraire par des impressions inconnues et de nouveaux défis. Mais l'obscurité avait toujours fini par le rattraper. Et avec elle, les souvenirs et les visages des morts qui avec les années étaient devenus légion. Il n'avait personne, il n'était personne, et la dette qu'il avait accumulée n'était pas vis-à-vis des vivants. Il en était arrivé à penser que si la mort devait frapper, elle serait la bienvenue.
Mais à présent qu'elle était là [...] il pense différemment.
Elle n'entend plus le bruissement des feuilles dans les arbres. Elle ne sent plus l'herbe froide sous ses pieds. Il n'y a plus que cette voix qui chuchote entre deux coups de cette étrange canne prolongée d'une boule hérissée de picots en métal. Laura se dit que si elle cesse de résister, la voix se taira peut-être, mais elle se trompe. Elle continue, et les coups aussi, et au bout d'un moment, Laura ne peut plus bouger. Elle sent à présent les dents acérées d'une lame sur son poignet et, avant de perdre connaissance, elle entend le hurlement électrique de la scie qui démarre et le diamant attaque l'os.
Ramazan a quinze noms sur son arbre (généalogique) et moi, je n’en ai que trois. Cinq en comptant le hamster et la perruche. Maman ne veut pas que je mette ses fiancés sur l’arbre, c’est pour ça que je n’ai pas beaucoup de noms, sinon, j’en aurais plein.
Depuis quelque temps déjà, Hess pensait à la mort avec indifférence. Pas parce qu'il n'aimait plus vivre, mais parce que être encore en vie était devenu trop douloureux. Il n'avait pas consulté, il n'avait pas demandé d'aide à ses quelques rares amis et il n'avait écouté les conseils de personne. Il s'était contenté de fuir. Il avait couru aussi vite que des jambes pouvaient le porter, l'obscurité sur ses talons, et parfois il avait réussi à la distancer.
Pendant un quart de seconde, Marius songe qu'il faudra demander aux experts de la scientifique de vérifier si la porte de la cave a été forcée de l'intérieur ou de l'extérieur. Pendant un autre quart de seconde, il se dit qu'une chose monstrueuse a pu s'échapper de cette cave, comme les bêtes se sont échappées de leur enclos, mais quand il se retourne et se trouve nez à nez avec le garçon, ses pensées s'envolent comme de petits nuages affolés dans le ciel. La hache s'abat violemment sur sa mâchoire et tout s'obscurcit.
Il a un véritable fou rire. Complétement éberlués, Hess et Thulin regardent le petit homme essayer en vain de se calmer. Quand il se remet enfin à parler, c'est comme s'il avait retiré un masque. Il n'y a plus sur son visage le moindre signe d'inquiétude ou de timidité.
" Nous ne sommes peut-être pas nombreux, mais nous sommes heureux, et c'est ça qui est important. Non ?
Le chagrin est un amour qui n’a plus de maison. Il faut vivre avec et tâcher de continuer d’avancer.
[...]
- Si, tout à fait, répond-elle, mais je préfère abuser de lui sexuellement plutôt que de tuer le désir dans une relation de couple.