AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Abigaël (24)

En le voyant inspecter les lieux, le patron, monsieur Hajda fut vexé, s'imaginant sans doute que le père de la petite Matulienne n'était pas satisfait de sa place et cherchait un box plus beau ou plus propre....
Cette inspection avait quelque chose de vraiment blessant. Pour ne plus voir cela, il se retira dans son laboratoire et lorsqu'il ouvrit la porte, une odeur sucrée se répandit dans la salle. L'heureux et doux parfum du paradis de l'enfance, de gâteaux et de crème, s'associa pour toujours dans la mémoire de Gina au moment où le général se rassit à côté d'elle et lui dit doucement : "Ma petite fille, tu ne peux pas partir d'ici, ni maintenant, ni jamais, tant que la guerre durera."
Il parlait à voix basse et avec une tristesse distanciée, le ton sur lequel il évoquait la mère de Gina. Cette fois elle prit vraiment peur. Personne ne l'aimait plus que son père, et s'il ne la ramenait pas à la maison même en sachant qu'elle était malheureuse, rejetée, qu'elle s'était enfuie et même qu'elle voulait recommencer, c'est qu'il y avait quelque chose qu'elle ignorait, quelque chose qu'il allait à présent lui révéler, et qui serait comparable à une condamnation à perpétuité s'abattant sur un innocent. Sans qu'il eût besoin de le dire, elle sut que sa décision était définitive et que même un flot de larmes n'y changerait rien.
Commenter  J’apprécie          526
A présent, Gina comprenait à quel point ce qui est bon devient plus intense encore quand il faut se battre pour l'obtenir; quelle force on acquiert à vivre comme une corde invisible qui les reliait toutes, à éprouver ensemble bonheur et chagrin, à s'enthousiasmer ensemble, à espérer, attendre, s'inquiéter ensemble, à aider ensemble celui qui en a besoin (...) (p. 192)
Commenter  J’apprécie          310
Sa valise fut vidée, et ce qu'elle apportait, pantoufles, linge de toilette, robe de chambre, peignoir de bain, tout fut examiné en détail ; rien de ses affaires personnelles ne fut accepté, elle en reçut de nouvelles à la place, ainsi qu'une douzaine de mouchoirs blancs. Elle suivit des yeux les objets qu'elle avait mis dans sa valise avec si grand soin : le rose et le bleu ciel pelucheux des serviettes de toilette, le nuage parfumé de ses chemises de nuit ravivèrent le souvenir de la maison qu'elle avait quittée, de son père, de tante Mimo', même de Marcelle, qui avait fait faire pour elle l'amusante robe de chambre moelleuse, et le peignoir de bain avec la fantastique roselière où de petits hippocampes et des crocodiles à la gueule béante étaient aux aguets. La soeur économe lui dit de ne pas prendre un air si désespéré, elle ne voulait tout de même pas lui faire croire que de telles babioles comptaient à ce point pour une jeune chrétienne. Zsuzsanna et la soeur économe se demandèrent seulement si, eu égard eux mesures d'économie qu'imposait la guerre, on lui permettrait d'utiliser sa propre brosse à dents et son savon, mais elles finirent par décider que non. Gina avait eu la brosse à dents comme la savonnette grâce à la source d'approvisionnement secrète de tante Mimo'. La savonnette verte dégageait un fort parfum de camélia, quant à la brosse à dents au manche rouge cerise, la soeur économe déclara que même en faisant abstraction de la couleur, avec ses poils plantés en oblique, elle était choquante et non réglementaire. On lui donna à la place une brosse blanche sur laquelle l'économe inscrivit aussitôt son matricule de pensionnaire à l'encre de marquage, et un gros morceau de savon ménager.
Commenter  J’apprécie          223
"Elle comprit tout à coup ce qui l'affectait, outre tous ses autres problémes entre les murs de la " Forteresse". La beauté, l'harmonie auxquelles elle était habituée lui manquaient dans ce monde austère et sans grâce oú les objets n'étaient qu'utilitaires ."
Commenter  J’apprécie          180
C'est sa dernière nuit au pensionnat. Le lendemain, ceux qui y vivaient seraient encore là avec leurs illusions et leurs lois particulières en noir et blanc... (p. 334)
Commenter  J’apprécie          160
En attendant qu'on lui dise d'entrer, elle considéra la porte avec un attachement qu'elle n'avait pas ressenti jusque là. Les impeccables chiffres quatre de Kerekes, l'exigence de Hadjù de bien suivre la mesure des cantiques, l'ordre qu'il fallait respecter, les interdits qu'il ne fallait pas transgresser, la vie quotidienne de la forteresse, tout cela lui semblait à présent bienfaisant et sécurisant. Ce monde en noir et blanc était un monde propre, rigoureux, qui n'avait rien à voir avec l'indignité et la traîtrise, l'infamie, la mort ou le danger. (p. 360)
Commenter  J’apprécie          120
Le père et la fille s'aimaient passionnément, bien qu'au cours des treize ans de vie de Gina, ni l'un, ni l'autre ne l'eût formulé de manière aussi crue, aussi primaire, et le monde n'était parfait à leurs yeux que lorsqu'ils étaient ensemble. (p. 11)
Commenter  J’apprécie          110
Pourquoi n'ai-je pas compris que dans cette sombre jungle de lois, de règles et d'interdits, quelqu'un, non une figure de pierre, mais un être véritable se dissimule derrière ta statue Empire et vient en aide à qui en a vraiment besoin ? Abigaël, la classe ne pardonne rien, et ici l'affection- si tant est que mes éducateurs en aient pour moi- est lointaine, impersonnelle,matulienne, elle procure la sécurité, mais pas de chaleur. Je me suis échappée d'ici, j'avais tellement besoin d'un contact humain. (p. 176-177)
Commenter  J’apprécie          100
Gina était au centre de la vie de son père, et dans une certaine mesure, de sa tante... Et voilà qu'elle se retrouvait toute seule dans ce monde massif, elle n'avait personne pour lui faire des reproches ou lui venir en aide, personne (...)
dès que la classe se retrouva seule, Gina eut l'impression d'être sous une cloche de verre qui la séparait des autres et même de l'air. (...)
Elle avait compté sans la terrible discipline de ces Matuliennes. Elles n'étaient pas comme les autres, on les avait dressées dès l'enfance à se taire. (p. 80)
Commenter  J’apprécie          62
-Salut, Abigaël !
La statue était souriante,mais son sourire était grave, comme celui de très jeunes filles au comble du bonheur.
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (311) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3179 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}