Par les écrans du monde

Je ne connaissais pas l'auteure mais la quatrième de couverture m'a tout de suite parlé : une mathématicienne parmi les personnages et les attentats du 11 septembre comme sujet.

Comme moi, vous vous rappelez sûrement ce que vous faisiez ce 11 septembre 2001 dans l'après-midi, à l'heure européenne. À 10 ans, je rentrais de l'école et j'allumais la télé furtivement avant de filer faire mes devoirs. J'ai pris ces images de tour fumante en pleine tête sans comprendre puis, j'ai revu en boucle cet avion foncé dans la seconde tour. Même si je sentais que c'était un événement grave, je n'en ai pas tout de suite saisi l'ampleur à ce moment-là !
Je pense que ce sont les premières images qui m'ont marqué à ce point et l'approche de ce roman a donc eu une résonance particulière en moi 😉

En parallèle de l'histoire de ce vétéran s'occupant de la sécurité aérienne, de sa soeur mathématicienne travaillant au World Trade Center et de cet architecte égyptien terroriste, l'auteure met en effet en exergue la médiatisation à outrance de notre société et le poids très important qu'ont les images. Et c'est d'autant plus vrai dix-sept ans plus tard, à l'ère des réseaux sociaux. L'auteure alterne en permanence entre l'histoire fictive du frère et de la soeur, la trajectoire du terroriste et des réflexions sur le monde moderne. Ces digressions techniques ne sont pas toujours faciles à suivre et rendent le récit un peu fouillis mais elle restent intéressantes et nous interrogent sur des sujets tels que les probabilités, le stress post-traumatique, les pyramides, la religion, l'architecture ou encore la loi des modes multiples. le fil rouge reste notre rapport à l'image et aux écrans omniprésents et d'ailleurs, le champ lexical lié est très présent tout au long du roman.

Alors que l'histoire de William et Lucy est inventée, l'auteure nous raconte comment Mohammed Atta en est venu à se précipiter sur le WTC aux commandes d'un Boeing 767 à travers des rapports de la CIA soigneusement référencés. Une importante bibliographie à la fin du roman nous confirme la documentation importante entreprise par l'auteure pour nous rendre compte fidèlement des faits liés à cet événement. La partie romancée est également très réussie même si je suis restée sur ma faim et j'aurais aimé que les personnages soient plus creusés.

Enfin, le roman fait aussi froid dans le dos lorsqu'il pointe du doigt tous les manquements à la sécurité et les échecs des services de renseignements qui n'ont pas permis d'enrayer la machine et d'interrompre le funeste dessein des terroristes. Un roman court, coup de poing qui fait réfléchir et qui m'a fait passer un très bon moment de lecture !
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Une belle fiction sur les attentats du 11 septembre, avec des points de vues différents. Une belle fiction que l'on aurait vite tendance à prendre pour la réalité (Il y en a une part, entendons nous, mais il reste tout de même une part de fiction qu'il ne faut pas oublier).

Il y a Lucy, génie des mathématiques Directrice du développement du bureau risque du leader mondial en assurance, à l'étage 102 de la Tour Sud du World Trade Center.
William, son frère, vétéran de l'Air Force, officier en chef du service de sécurité de l'aéroport de Boston.
Et Mohammed Atta, terroriste coordonnateur aux commandes de l'un des avions.
Nous sommes le 11 septembre 2001.
Le roman retrace la terrible journée de ces 3 individus en particulier, à travers les divers écrans – de télévisions, de surveillance, écrans radars… de ce jour où la grande Amérique fut touchée en plein coeur !

J'ai aimé ce roman, ai été bouleversée par la fiction réalisée autour cette tragédie mondiale, où l'auteur qui s'est ultra documentée depuis des années, nous livre une vision de l'événement en mêlant le passé, le présent et la psychologie de chaque personnage et leur destin étroitement lié.
Derrière chaque écran, il y avait un être pour qui ce spectacle ne pouvait être qu'une nouvelle production hollywoodienne !
Il y a 17 ans ce jour là, j'avais 20 ans, je rentrais déjeuner chez mes parents et j'ai eu la même réflexion que dans cette extrait.
Fanny Taillandier fait ici ressortir par ces 3 individus toute la complexité de l'être humain et de ses contradictions qui le constituent, c'est en cela que ce roman n'est pas seulement la retranscription de l'horreur à travers les écrans du monde.

Voici une immersion parfaite' dans les événements du 11 septembre comme si nous y étions. Un roman brut vrai comme un témoignage des différents protagonistes .une lecture touchante et puissante qui n'en laisse pas indifférent.

La plaisir trop rare de retrouver la plume de Fanny Taillandier dans un récit singulier, bien tenu, dense et émouvant.

Ce livre m'a laissé perplexe. Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce livre, mais j'ai ressenti le besoin d'aller jusqu'au bout. Pour tenter de comprendre ce qui s'est passé ce 11 septembre 2001 ? Il y a ce qu'on veut nous montrer et la réalité.
L'approche de l'auteur est à la fois intéressante et déroutante. Interessante car on se retrouve dans la peau de plusieurs personnes qui ont des trajectoires de vies différentes, avec un point commun le 11 septembre. Cette date est une rupture dans ces trajectoires, rupture vécue différemment suivant les personnes. Déroutante car les histoires s'entremêlent, avec la mort comme un des fils conducteurs. La mort n'a pas le même sens pour tout le monde, cela dépend de l'écran par lequel on l'observe.

Fanny Taillandier nous propose une relecture des événements du 11 septembre 2001, romancée à travers le point de vue de trois personnages : William et Lucy, un frère et une soeur d'origine polonaise, et Mohamed Atta lui-même, le pilote de l'un des avions.
S'y ajoute un autre personnage principal, comme l'indique le titre : le réseau des écrans de télévision du monde, qui forme un trait d'union entre la réalité et la fiction, lorsque la première dépasse la seconde. En effet, comme le disait Mark Twain (il me semble), la différence entre la réalité et la fiction, c'est que la fiction se doit d'être vraisemblable... Or quoi de plus invraisemblable que ces images tournant en boucle des deux Boeing percutant les tours du World Trade Center avant que celles-ci ne s'écroulent ? La 4e de couverture nous parle de "labyrinthe cathodique" et si l'expression m'a paru étrange de prime abord, elle a pris tout son sens alors que je tournais les pages.
Agencement de récits, de pensées, de sources, ce roman propose une écriture originale mais jamais ardue, hypnotique, forte sans tomber dans le sensationnel. Il s'adresse à ce "nous" qui a été frappé au coeur par ce jour de septembre 2001, le premier d'un nouveau millénaire où rien ne serait plus pareil.