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3,46

sur 150 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je remercie chaleureusement les Éditions Belfond ainsi que Babelio pour cette lecture et leur confiance !

« Okuribi Renvoyer les morts » est le tout premier roman de l'auteur japonais Hiroki Takahashi à paraître en France aux Éditions Belfond. Au Japon, Takahashi a été récompensé du très prestigieux prix Akutawaga pour ce roman. Je me dois avant toute chose de saluer une nouvelle fois le design de la collection Belfond et le graphisme de l'illustration de la couverture absolument sublime signée Cerise Heurteur. La traduction du japonais est l'oeuvre de Miyako Slocombe. La couverture s'inspire du « Tôrô nagashi », cérémonie au cours de l'Okuribi, la fête des morts au Japon, où l'on met à l'eau des lanternes en papier en l'honneur des morts. L'histoire de « Okuribi Renvoyer les morts » est celle d'Ayumu, un adolescent japonais dont la famille a dû partir à Hirakawa suite à la mutation liée au travail de son père. Ayumu a déjà changé trois fois de collège. C'est un élève qui arrive à se lier aux autres malgré une certaine timidité. Muroya, le professeur principal, présente Ayumu aux douze garçons et filles représentant l'ensemble des élèves de troisième inscrits dans ce collège. Il y rencontre notamment Akira qui lui fait visiter l'établissement. Mais Akira a un passé trouble lui qui en seconde année a frappé avec une plaque grillagée un garçon du nom de Minoru. L'affaire fût classé très vite pour éviter de ternir la réputation du collège. Ayumu se lie à Akira et à sa bande. Ces derniers décidèrent de commettre le vol à l'étalage d'un couteau. le sort joué aux cartes hanafuda désigna Ayumu comme gardien du précieux couteau. Il devînt également vice-délégué de sa classe, et Akira fût délégué. Mais Akira est un adolescent impulsif et cruel, toujours prêt à jouer un mauvais tour à Minoru qui lui, est timide et effacé. Très vite l'ambiance du roman se fait mystérieuse, presque fantastique avec ce climat proche du malaise. Qui est donc cet Akira ? Que recherche t'il ? Les jeux se succèdent au fils des semaines et prennent une tournure de plus en plus malsaine. Akira fait subir des brimades cruelles au pauvre Minoru. Une menace plane. L'atmosphère mystérieuse se confirme au fil des pages comme autant de signes que l'on doit interpréter. Quels sont ces jeux étranges auxquels se livrent ces jeunes ? La violence et les actions humiliantes font partie d'une sorte d'initiation, de rite de passage. Face au déchaînement de violence que subit Minoru, quelle attitude va adopter Ayumu ? On reste sans voix, bouleversé et terrifié par ce roman incantatoire qui nous plonge dans la psyché de ces adolescents, mais également dans les traditions de violence infligées de génération en génération. A l'heure de l'Okuribi, la fête des morts au Japon, tout s'enchaîne et bascule. C'est un subtil mélange de noirceur, de violence, nimbé de fantastique. Les descriptions de la nature environnante, de cette toute petite ville du Japon, sont tout aussi importante et nous plongent dans un roman fort bien écrit à l'atmosphère singulière. Hiroki Takahashi nous délivre un roman saisissant, captivant qui nous hante longtemps après l'avoir refermé.
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À quinze ans, Ayumu vient d'arriver dans la région d'Hirakawa où son père a été muté. Il passera deux ans dans un lycée local et regagnera ensuite Tokyo quand son père y sera finalement muté.
Habitué à changer d'établissement scolaire, il connaît sa facilité à s'intégrer, ne s'inquiète pas outre mesure.
Dans une classe de douze élèves, six garçons, six filles. Ayumu n'a pas le choix de la bande à laquelle appartenir. Il se lie avec les cinq autres garçons, devient délégué adjoint de la classe.
Pendant que les saisons se succèdent, les adolescents, sous la houlette de Akira, commencent se défier. Des jeux douteux où c'est toujours à Minoru de relever le défi.
Les personnages sont plus complexes qu'ils en ont l'air. L'histoire, racontée dans un style sec, est glaçante. Sa violence s'oppose aux paisibles paysages de la campagne japonaise.

Lien : https://dequoilire.com/okuri..
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J'ai reçu ce roman dans le cadre d'une masse critique Babelio, que je remercie vivement pour cette lecture. C'est un roman très court mais que l'on ne peut oublier : il m'a bercée de poésie, de lyrisme de façon très agréable, envoûtante, avant de me transpercer par sa violence, sa brutalité. Ce récit tout en contraste est, à mon goût, une parfaite réussite.

Ayumu vient de quitter Tokyo pour emménager à Hirakawa, une petite ville de province où son père a été muté. L'adolescent a l'habitude des déménagements, il change fréquemment de collège, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Celui qui vivait dans la mégalopode intrigue ses nouveaux camarades, mais grâce à sa perspicacité et à son intelligence relationnelle, Ayumu s'intègre très rapidement à un petit groupe mené par Akira, un garçon à la personnalité agressive. Celui-ci l'initie à des « jeux », qui parfois s'apparentent à des faits de délinquance, dont Ayumu se rend complice malgré lui. Impuissant, il observe le sadisme d'Akira envers un garçon timoré, Minoru, qui est le souffre-douleur de la bande.

Nous suivons donc le point de vue d'Ayumu, un garçon sensible, un brin philosophe, qui observe pacifiquement tout ce qui l'entoure, à commencer par la nature. Celle-ci, dans ces terres reculées du Japon est omniprésente: la végétation y est luxuriante et auprès des rivières, lacs, et rizières, se cache l'âme d'un peuple dont il apprend à connaître les coutumes et traditions. Puis la tension monte au fur et à mesure des rencontres entre les jeunes, de leurs « jeux » sournois, de leurs rapports de force, et l'on avance progressivement vers un dénouement que l'on devine cruel et implacable… La poésie opère, je m'y suis laissée prendre, et me suis retrouvée plongée comme dans du coton, avec douceur, délicatesse, dans les pages de ce roman… C'est là que le piège se referme, car la violence, lorsqu'elle survient, est inéluctable et projette le lecteur dans un abysse de cruauté.

La qualité de ce roman réside dans ce contraste entre douceur et violence et j'ai l'impression, sans m'y connaître réellement, que ce paradoxe définit très bien la culture japonaise. C'est une bien sombre expérience que nous propose l'auteur : comme si nous entrions avec beaucoup de douceur dans un monde où la violence gratuite atteint son paroxysme ! Un roman choc!
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Hello, aujourd'hui je vous présente un livre que j'ai eu le plaisir de lire grâce à une masse critique de Babelio (que je remercie, ainsi que les éditions Belfond). Il s'agit du roman Okuribi, Renvoyer les morts de Hiroki Takahashi, parut ce 1er octobre aux éditions Belfond. Ce roman édité en 2018 au Japon a d'ailleurs reçu le prestigieux prix Akutagawa la même année. Un livre petit par sa taille mais dont on ne se sort pas indemne, surtout en le lisant d'une seule traite.

Que dire… quand un livre nous bouleverse, il est assez difficile de mettre des mots sur son avis. C'est un texte tout en contraste, qui mêle la violence du harcèlement scolaire et la paisibilité de la campagne japonaise. Cela donne un goût doux-amer à notre lecture.

Au travers du regard d'Ayumu, le personnage principal, transparait un amour et une ode à la campagne japonaise et sa tranquillité (du moins en apparence). Même si elles sont épurées, les descriptions sont pleines de lyrisme, ce qui renforce encore plus le contraste avec les scènes de violences ordinaires à l'école.

Car nous sommes dans une petite école, dans une classe de seulement 12 élèves dont 6 garçons, qui forment forcément un groupe « d'amis » par leur petit nombre. Mais dans ce groupe, des personnalités fortes se détachent, notamment avec Akira, qui aime mettre ses camarades dans des défis plus dangereux et effrayants chaque jour qui passe. Ayumu étant nouveau venu a bien du mal à s'opposer à cela, et suit le mouvement même quand il est réticent. le plus inquiétant est que Akira semble avoir un souffre-douleur, et n'hésite pas à tricher pour que ce soit toujours Minoru qui soit désigné pour les défis les plus dangereux. Même si souvent ce sont des faux défis uniquement mis en place pour terroriser psychologiquement ses camarades. Mais avec les semaines qui passent, Akira semble avoir de moins en moins de limites.

Le grand final qui aura lieu le jour de la fête des morts nous laissera le souffle coupé, jamais on ne se serait attendu à ça. On referme le livre, totalement bouleversé par notre lecture…

Un livre pas bien épais mais vraiment intense, qui mérite d'être lu !

A très vite pour une nouvelle chronique,

Mélissa


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Ayumu quitte Tokyo avec ses parents et intègre un petit lycée de province dans la ville où son père a été muté.

Il intègre vite le groupe de six garçons de sa classe et devient l'ami d'Akira, le meneur. Malgré tout, il ne peut ignorer qu'Akira a un comportement étrange et violent à l'encontre de Minoru.

Mais il est difficile de se ranger du coté des plus faibles et de prendre le risque d'être exclu du groupe quand on n'a que quinze ans.

Un très beau roman qui traite un sujet délicat avec une retenue et une poésie qui décuplent la force du propos.

A lire aux bains publics.

Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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Alors ce livre est profondément déroutant : il est empreint d'un vrai élan poétique, d'un tempo léger qui bat au rythme du Japon rural, de la description de ses paysages spectaculaires, de la récolte du riz… D'une certaine manière c'est un véritable éloge de la lenteur !
Ça c'est pour la toile de fond, car pour les personnages, on repassera niveau poésie ! Les personnes qui passent dans ce roman ont tous un truc qui cloche, c'est palpable et en même temps difficile de mettre le doigt dessus précisément ! C'est fou !
Ce paysage paisible rend finalement encore plus criant le décalage, car dès le début on le sait, il va se passer quelque chose…
On ressent une pression très forte, une ombre inquiétante qui plane sur les personnages. Cette tension s'insinue dans l'histoire, au fur et à mesure que l'on entre dans le quotidien de ce groupe d'adolescents aux pratiques barbares, humiliantes et forcément funestes…

C'est un roman redoutable ! Franchement j'ai eu du mal à le lâcher avant de l'avoir terminé.
Lien : http://xn--rdactrice-b4a.com..
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Quelle claque !
Une plongée au coeur du Japon rural et une montée en puissance à la fois diffuse et évidente de la violence...
Un digne successeur de Sa Majesté des Mouches.
En bref, un roman magnifiquement orchestré à dévorer sans plus attendre !
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J'ai dévoré ce roman en peu de temps, bien que l'auteur mentionne des thèmes peu joyeux : le harcèlement à l'école, les coutumes traditionnelles et les jeux d'école très "particuliers" et assez violents.

On découvre la campagne japonaise à travers Ayumu, pour le bien et surtout pour le pire..

Malgré ces asujets abordés, l'histoire est très bien écrite et le suspens bien tenu jusqu'au tout dernier mot
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Okuribi est un roman étrange, nimbant la violence qui l'habite d'une apparente douceur. Non sans rapporter. avec une touche de lyrisme, les impressions de son personnage principal à une nature environnante qui semble devoir l'absorber aussi sûrement que "le vent couleur passereau" soufflant depuis la montagne de la Forêt-Noire. le lecteur est lui aussi happé par ce récit au trait épuré se chargeant de tension à mesure que les jeux adolescents présumés sans conséquences glissent en terrain toujours plus trouble. Un crescendo auquel Takahashi, convoquant d'ancestrales traditions, confère un parfum fantastique subtil.
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Je poursuis mes découvertes de romans japonais qui ont reçu le prix Akutagawa. Sauf que, lorsque je me suis intéressée à ce livre, j'ignorais qu'il avait gagné ce prestigieux prix. Seul le résumé m'a guidée vers lui et je dois dire que, je n'ai pas été déçue.

Tout commence paisiblement. Ayumu et sa famille sont contraints, une fois de plus, à déménager suite à la mutation du chef de famille. Ils quittent la bouillonnante Tokyo pour Hirakawa, un lieu des plus reculés entre montagnes et forêts. Une fois le décor posé et Ayumu facilement intégré dans son nouveau collège, la tension est palpable. L'établissement qui reçoit un public restreint abrite un petit groupe de garçons dont Ayumu va faire, peu à peu, la connaissance. L'ambiance bon enfant des campagnes va, parfois, se transformer en angoisse, celle propre aux atmosphères rurales, dont la nature, notre plus grande alliée peut facilement devenir une source de crainte. Des événements désarmants seront entrecoupés d'accalmie, ce qui renforce cette sensation de mal être.

Les velléités entre les jeunes garçons vont dépasser les simples disputes que nous connaissons tous à cet âge et vont aller jusqu'à prendre des proportions parfois démesurées qui m'ont fait frémir. Mais le mal est-il réellement là où on s'attend à le trouver ?

Une lecture que j'ai beaucoup appréciée. Les nombreux axes donnés par l'auteur sont, je trouve, passionnants. le côté sociologique, un Japon moderne et urbain d'une part, et traditionnel et rural de l'autre, est une magnifique invitation au voyage. Les décors sont extrêmement bien dépeints, on s'y croirait ! Cet aspect est très important à mes yeux lorsque je lis de la littérature étrangère. Quant à l'intrigue, elle tisse minutieusement et rigoureusement sa toile tout au long de l'histoire, jusqu'à atteindre un dénouement des plus renversants.

Une nature envoûtante, une plume sèche, une écriture minimaliste des plus sobres pour un effet des plus saisissants.

Un roman (très) intense !
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