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sur 150 notes
Des petits voyous qui se livrent à des actes de violence, qui éprouvent du plaisir à maltraiter ceux qu'ils trouvent plus faibles qu'eux, sont des types d'élèves qu'on rencontre quelle que soit l'école. Dans une grande classe il n'est pas difficile d'y prendre ses distances , mais dans une classe de six garçons, Ayumu est obligé de fréquenter Akira, qu'il le veuille ou non. le dit voyou se livre à son occupation favorite par le biais d'un jeu de cartes "hanafuda", dont il est le maître. En trichant, il peut choisir sans problème sa victime pour des jeux trés loin d'être innocents, des jeux qui viennent de loin.....
Un auteur japonais que je croise pour la première fois. le sujet en soi n'est pas singulier, mais le contexte japonais et le paysage rural où se passe le récit l'agrémentent de détails subtils et intéressants. le jeune Ayumu arrivé de Tokyo dû à la mutation de son père débarque non seulement dans une nouvelle école où le voyou Akira va le perturber, mais aussi dans un monde rural où des nouvelles sensations vont l'imprégner , "Il était pris d'une étrange sensation, comme si sa peau bruissait, comme si son coeur portait une vague inquiétude, mais tout cela était agréable en même temps. Les montagnes cramoisies, les insectes d'été sur les sentiers longeant les rizières, le coassement des grenouilles, l'odeur de la terre et de la boue faisaient naître cette illusion en lui. Ou peut-être, en tant qu'étranger, était-il sensible à quelque chose que recelait le vent.....un vent couleur moineau ".
La violence au coeur du récit est contrebalancée par la sensation paisible que dégagent la nature, les petits faits quotidiens à l'école, à la maison, les croyances de la région, dont les mots qui errent près des monticules, des carrefours et des ponts, auxquels faut pas y tendre l'oreille car ils influencent les hommes, un festival pour emporter le sommeil, un cheval concombre et une vache aubergine pour le voyage des morts.....

Un roman à double tranchant avec une fin qui confirme la citation gravée dans la tête d'Ayumu "Le silence est fécond ". Lauréat du prix Akutagawa 2018, un livre intéressant qui reflète bien la dichotomie du caractère japonais.


"-Depuis, les barques sur les bateaux, et les lanternes sur les mâts. ...
-On brûle les mots qui portent malheur et on les déverse à l'extérieur du village."
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Une famille japonaise déménage et quitte la région de Tokyo pour s'installer dans le nord du pays, à la campagne.
Très vite Ayumu, 15 ans , se retrouve intégré à une bande de garçons de sa classe. Ces derniers passent leur temps à se lancer des défis et à punir les vaincus.

Livre très sombre , à l'ambiance pesante dès la première page et cette description du toro nagashi, cérémonie où l'on met à l'eau des lanternes en l'honneur des morts.
On plonge dans l'intimité d'un groupe d'ados qui se mettent en danger à travers des jeux que l'on pourrait qualifier de débiles et dont l'intensité ne fait qu'augmenter au cours du récit jusqu'à la scène finale.
Constrate avec l'image d'un Japon empli de tradition et policé comme on peut se le représenter.
L'histoire nous amène à des faits divers qui font l'actualité macabre de nos journaux sont emplies. Elle est ici bien écrite, glaçante , prouvant encore une fois la fragilité de l'existence et des rapports entre ados. a noter l'omniprésence de 'petites bêtes', sauterelles, cigales qui renforcent encore plus la surprise de lecture.
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L'histoire s'ouvre sur un groupe étrange qui progresse dans la forêt, le jour où l'on déverse du feu dans la rivière comme un rituel pour invoquer les morts. Il s'agit d'un ouvrier, suivi par des collégiens, Ayumu fermant la marche, peu rassuré.

Puis retour en arrière, on apprend comment Amuyu est arrivé dans la région : il arrive de Tokyo car son père a été muté à Hirakawa, dans cette région un peu austère, ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il change d'école au gré des mutations paternelles.

Ils sont logés dans une maison, un peu à l'abandon et peu à peu s'y installent et leurs meubles qui paraissaient incongrus au début finissent par se fondre dans le décor. Pour se laver, par contre, il faudra aller aux bains municipaux.

Amuyu est présenté par le professeur principal aux autres élèves de la classe, qui comprend douze élèves, six garçons et six filles et Akira est chargé de lui faire visiter les lieux. Comme à chaque fois qu'il change d'école, Amuyu a du mal à s'adapter au départ car il est réservé voire timide, mais comment pourrait-il en être autrement vu qu'il change régulièrement d'établissement ?

Pourtant, tout commence plutôt bien, Akira désigné comme délégué de classe le désigne pour être vice-délégué, une première dans son existence. le tandem se met en place, mais Amuyu se rend vite compte qu'Akira est étrange : deux ans auparavant, en proie à un accès brutal de violence, il a frappé Minoru, un autre élève avec une plaque d'égout, lui laissant une cicatrice à la tête il avait dû d'ailleurs s'excuser…

Néanmoins, Minoru semble toujours faire partie du groupe qui comprend également Fujima, Chikano et Uchida. Très vite, Amuyu se rend compte, que leurs relations sont bien plus complexes qu'il n'apparaît au prime abord. Akira a besoin de dominer et de créer des jeux étranges, combat de sumo, voler un couteau à cran d'arrêt…

Il se sert d'un jeu de cartes aux figures étranges pour désigner celui qui fera plouf, autrement dit qui perdra et deviendra le souffre-douleur. Étrangement, cela tombe toujours sur Minoru, et comme c'est Akira qui tire lui-même les cartes on comprend vite qu'il triche…

On assiste à une montée en puissance de la maltraitance au collège et cela dérive vers une violence de plus en plus forte qu'elle évolue de manière insidieuse. On passe des mots aux coups, on maltraite au passage une pauvre sauterelle qui n'avait rien demander en lui versant de l'acide sulfurique sur le corps et en faisant croire aussi à Minoru qu'on lui en verse sur la tête…. Pour atteindre l'apogée à la fête des morts, Okuribi, le 15 août, où tout va basculer, d'où le sous-titre du livre « Renvoyer les morts ».

Tout évolue crescendo dans ce roman : le riz qui pousse au fil des saisons : marécage, puis les feuilles qui apparaissent puis les grains… sur fond de végétation qui change, les relations entre les individus avec les disputes entre les parents d'Amuyu, l'atmosphère se tend, et Hiruki Takahashi sait très bien manier les mots pour faire monter la puissance, la violence…

Je me suis laissée happer par ce texte envoûtant, plein de poésie, écoeurée par les actes des collégiens, par l'ignoble Akira et la relative apathie d'Amuyu, mais subjuguée, j'ai continué à lire alors que je déteste la violence, le harcèlement dans les romans…

Le Japon est un pays qui me fascine depuis longtemps, mais jusqu'à présent, mes lectures se limitaient à Haruki Murakami que j'adore, ou Yasunari Kawabata, ou quelques lectures de maîtres Zen ainsi que dans un autre genre, Jiro Taniguchi et ses « quartiers lointains » ou Fuyumi Soryo et sa série « Cesare » sans oublier Ito Ogawa et quelques autres quand même, ne soyons pas trop modeste !

Ce roman de Hiruki Takahashi est le premier à être traduit dans notre langue et il va rester un bon moment dans ma mémoire, il ne va pas être facile à oublier…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m'ont permis de découvrir ce roman intense et hors du commun et son auteur. J'adore la couverture de ce roman, et en général toutes les couvertures des éditions Belfond…

#Okuribi #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Je remercie chaleureusement les Éditions Belfond ainsi que Babelio pour cette lecture et leur confiance !

« Okuribi Renvoyer les morts » est le tout premier roman de l'auteur japonais Hiroki Takahashi à paraître en France aux Éditions Belfond. Au Japon, Takahashi a été récompensé du très prestigieux prix Akutawaga pour ce roman. Je me dois avant toute chose de saluer une nouvelle fois le design de la collection Belfond et le graphisme de l'illustration de la couverture absolument sublime signée Cerise Heurteur. La traduction du japonais est l'oeuvre de Miyako Slocombe. La couverture s'inspire du « Tôrô nagashi », cérémonie au cours de l'Okuribi, la fête des morts au Japon, où l'on met à l'eau des lanternes en papier en l'honneur des morts. L'histoire de « Okuribi Renvoyer les morts » est celle d'Ayumu, un adolescent japonais dont la famille a dû partir à Hirakawa suite à la mutation liée au travail de son père. Ayumu a déjà changé trois fois de collège. C'est un élève qui arrive à se lier aux autres malgré une certaine timidité. Muroya, le professeur principal, présente Ayumu aux douze garçons et filles représentant l'ensemble des élèves de troisième inscrits dans ce collège. Il y rencontre notamment Akira qui lui fait visiter l'établissement. Mais Akira a un passé trouble lui qui en seconde année a frappé avec une plaque grillagée un garçon du nom de Minoru. L'affaire fût classé très vite pour éviter de ternir la réputation du collège. Ayumu se lie à Akira et à sa bande. Ces derniers décidèrent de commettre le vol à l'étalage d'un couteau. le sort joué aux cartes hanafuda désigna Ayumu comme gardien du précieux couteau. Il devînt également vice-délégué de sa classe, et Akira fût délégué. Mais Akira est un adolescent impulsif et cruel, toujours prêt à jouer un mauvais tour à Minoru qui lui, est timide et effacé. Très vite l'ambiance du roman se fait mystérieuse, presque fantastique avec ce climat proche du malaise. Qui est donc cet Akira ? Que recherche t'il ? Les jeux se succèdent au fils des semaines et prennent une tournure de plus en plus malsaine. Akira fait subir des brimades cruelles au pauvre Minoru. Une menace plane. L'atmosphère mystérieuse se confirme au fil des pages comme autant de signes que l'on doit interpréter. Quels sont ces jeux étranges auxquels se livrent ces jeunes ? La violence et les actions humiliantes font partie d'une sorte d'initiation, de rite de passage. Face au déchaînement de violence que subit Minoru, quelle attitude va adopter Ayumu ? On reste sans voix, bouleversé et terrifié par ce roman incantatoire qui nous plonge dans la psyché de ces adolescents, mais également dans les traditions de violence infligées de génération en génération. A l'heure de l'Okuribi, la fête des morts au Japon, tout s'enchaîne et bascule. C'est un subtil mélange de noirceur, de violence, nimbé de fantastique. Les descriptions de la nature environnante, de cette toute petite ville du Japon, sont tout aussi importante et nous plongent dans un roman fort bien écrit à l'atmosphère singulière. Hiroki Takahashi nous délivre un roman saisissant, captivant qui nous hante longtemps après l'avoir refermé.
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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La littérature japonaise, souvent lue à travers les publications de l'atelier Akatombo, ça passe ou ça casse avec moi, mais elle ne me laisse jamais indifférent.

Je la retrouve avec Okuribi : renvoyer les morts, de Hiroki Takahashi, traduit par Miyako Slocombe, sélectionné dans le cadre du prix Harper Collins poche. Et je dois bien avouer que je m'y suis ennuyé ferme.

Cette histoire de harcèlement scolaire et d'apprentissage qui monte en puissance et en noirceur tout au long du livre ne m'a ni happé, ni passionné. Certes le style est poétique et l'exceptionnel environnement naturel particulièrement bien décrit.

Mais je suis resté hermétique à cette histoire trop faible et à distance de ce livre, un peu traversé. Pas grave, il a manifestement plu à beaucoup d'autres.
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Ayumu est un collégien dont le père est régulièrement muté par sa société. La famille venant de Tokyo arrive dans la petite ville d'Hirakawa, préfecture d'Aomori au nord de l'île principale, Honshû. Cela oblige Ayumu à s'intégrer auprès de nouveaux camarades, peut-être pour une seule année, lui qui espère que son père aura une promotion et qu'ils pourront vivre dans une petite maison aux abords de l'agglomération tokyoïte. Il côtoie bientôt une petite bande de six jeunes, dont Akira est le meneur naturel. Mais son passé trouble vis-à-vis de ses camarades ne tarde pas à susciter des interrogations chez Ayumu. Surtout, il a un souffre-douleur dans le groupe, Minoru, le plus faible, qui se laisse toujours embêter. Akira tient sa bande avec son jeu de cartes « Hanafuda », le jeu des fleurs. Chaque carte a une valeur, et en tirant deux cartes il ne faut pas dépasser un total de treize points sous peine de faire « plouf ». Or faire plouf, c'est avoir un gage pas très sympathique mitonné par Akira. Comme par hasard, Minoru perd systématiquement…

Dans ces moments, la tension monte, et l'on craint le pire pour Minoru et ses copains, dont Ayumu qui a quelques sueurs froides, qui remarque vite que les dés sont pipés et que le perdant est toujours le même. L'auteur tient son lecteur en haleine avec ces gages inquiétants, mais il y met une bonne part d'intox, et ce de manière répétée…Il n'en demeure pas moins qu'il nous prépare à ce que ces jeux malsains dégénèrent dramatiquement. Dans les intervalles, nous suivons Ayumu évoluant avec ses parents, désolés d'imposer un énième déménagement à leur fils chéri, avec un père qui espère une promotion et une mère qui n'a jamais su elle-même s'intégrer dans un nouveau cercle social et amical. Ayumu goûte avec curiosité et un certain plaisir la découverte de la campagne, de la nature, des animaux….

Le suspense est présent, la tension va monter, avec cette approche d'Obon, la fête des morts (autour du 15 août, les esprits des morts reviennent visiter leurs proches). Entre festivals de feux et lanternes (matsuri), l'auteur nous fait découvrir un Japon champêtre, avec ses traditions. Il parvient à maintenir le lecteur en alerte, tout en lui offrant ces moments de respiration, loin du tumulte de la métropole tokyoïte. Son approche est dans la nuance, entre le méchant Akira qui sait aussi se faire le protecteur de Minoru, et un Ayumu plus lâche qu'il n'y paraît, pensant avant tout à sauver sa peau.

Okuribi est un roman efficace, qui a été lauréat du prix Akutagawa 2018, le Goncourt japonais. C'était manifestement un bon cru.
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À quinze ans, Ayumu vient d'arriver dans la région d'Hirakawa où son père a été muté. Il passera deux ans dans un lycée local et regagnera ensuite Tokyo quand son père y sera finalement muté.
Habitué à changer d'établissement scolaire, il connaît sa facilité à s'intégrer, ne s'inquiète pas outre mesure.
Dans une classe de douze élèves, six garçons, six filles. Ayumu n'a pas le choix de la bande à laquelle appartenir. Il se lie avec les cinq autres garçons, devient délégué adjoint de la classe.
Pendant que les saisons se succèdent, les adolescents, sous la houlette de Akira, commencent se défier. Des jeux douteux où c'est toujours à Minoru de relever le défi.
Les personnages sont plus complexes qu'ils en ont l'air. L'histoire, racontée dans un style sec, est glaçante. Sa violence s'oppose aux paisibles paysages de la campagne japonaise.

Lien : https://dequoilire.com/okuri..
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Ayumu, nouveau venu dans ce collège qui fermera l'année suivante, faute d'élèves en nombre suffisant, cherche à s'adapter à sa classe et à s'intégrer au petit groupe des garçons.
Il a l'habitude de repérer les différentes relations, les tensions, les affinités, les inimitiés ; en effet, il change régulièrement et d'adresse et d'école, suivant les mutations professionnelles de son père.

Un certain sentiment d'étrangeté lui est bien connu également, le temps de s'habituer à la maison, au champ en friche qui la borde, à cette Montagne Noire qui étend son ombre sur le paysage.

Au fur et à mesure, les meubles si appropriés à l'appartement de Tokyo s'acclimatent aux pièces de la demeure et n'offrent plus le décalage des premiers temps ; la table de noyer se fond dans la salle à manger, la mezzanine et le bureau dans la chambre d'Ayumu.

Pourtant, le malaise, léger dans les premières pages, devient de plus en plus présent, bien qu'Ayumu ait le sentiment de comprendre parfaitement les enjeux au sein du groupe de garçons, le rôle de chacun et sa place vis-à-vis des autres.
Il croit donner le change à ses camarades, mais reste en périphérie.

Il désapprouve certains jeux, certaines réactions, il surveille Akira, la forte tête, il plaint Minoru, le souffre-douleur.

Il ne fait pourtant rien de concret pour améliorer la situation de ce dernier.

Non, au contraire.
Ayumu suit le mouvement.

Tout comme il accepte sans se poser de questions les en-cas que lui propose une vieille femme dont la petite maison est en bas du chemin.
Tout comme il s'étonne parfois de ce qu'elle lui dit, sans lui demander pour autant des éclaircissements.

Le sentiment d'étrangeté persiste donc.
On reste dans cet entre-deux inconfortable, qui ressemble assez à ce qu'a été ou qu'est encore l'adolescence pour la plupart d'entre nous.

On suit Ayumu avec un brin d'inquiétude, où cela mène-t-il, quelle erreur pourrait-il commettre qui puisse le faire basculer ou le perdre ?

A peine plus de cent-vingt pages pour nous faire prendre conscience de ce malaise, nous le faire toucher du doigt avant une bascule atterrante qui laisse sans voix…

Hiroki Takahashi colle à cette épure que nous évoque la culture japonaise pour accompagner Ayumu dans ces quelques mois entre la rentrée d'avril et la Fête des morts du 15 août ; il enserre en peu de mots chaque situation, les sentiments parfois confus d'Ayumu, ses contradictions.
La campagne qui devient familière, la rizière se teignant d'un vert tendre, le vol des chauve-souris en fin de journée, ce "vent du moineau" inventé par le garçon faisant écho à "l'heure du moineau" qu'il découvre dans la littérature niponne, toutes ces descriptions délicates se heurtent à l'impression d'irréel qui persiste.

Hiroki Takahashi se livre à un remarquable numéro de "déséquilibriste" aux côtés d'Ayumu.
C'est une pleine réussite.

Un grand merci à Babelio, ainsi qu'à l'auteur et aux éditions Belfond pour cette découverte !
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Je ne sais pas trop quoi penser de cette lecture. Contrairement à beaucoup de lecteurs babeliotes, je n'ai pas vraiment été emporté par cette histoire de collégiens dans une bourgade du nord du Japon. Des histoires de garçons qui oscillent entre camaraderie et violence. le regard porté sur ces jeux par un nouveau venu de Tokyo est aussi le notre. C'est la campagne et les mouvements de la nature sont très présents. La fin se termine dans un déchaînement de violence où le fantastique s'impose au réel.
Je n'ai pas vraiment compris ce que voulait nous transmettre l'auteur. Toutefois, il règne depuis le début une certaine tension entre les protagonistes qui ne redescendra pas et aboutira à l'apothéose finale.
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Merci à l'opération Masse critique et aux éditions Belfond pour l'envoi de ce « petit » roman…
***
Petit par la taille (123 pages), ce roman, mais quelle force ! Ayumu, 15 ans, déménage régulièrement avec ses parents, au gré des mutations de son père, plus ou moins tous les deux ans. Chaque fois, il doit s'adapter à une nouvelle maison, une nouvelle école, se faire de nouveaux amis. Il y arrive assez bien, juge son entourage. Cette fois, la famille part de Tôkyô pour Hirakawa, une région agricole située beaucoup plus au nord. Dans sa classe, il y a des filles, mais seulement six garçons qui semblent suivre aveuglément Akira, le meneur. D'abord prudemment observateur, Ayumu s'intègre dans la bande, mais…
***
Malgré une grande économie d'adjectifs, Hiroki Takahashi décrit magnifiquement la campagne que découvre cet adolescent particulièrement sensible à son nouvel environnement : les paysages des rizières évoluant selon les saisons, le poids de la neige, la couleur du vent, la présence des insectes... Il nous présente aussi un jeune homme très attachant. Parce que l'adolescent y est exposé assurément beaucoup plus que dans une grande ville, la pérennité de la religion, la vitalité du folklore l'étonnent et l'inquiètent à la fois. Il en sourit, mais craint certains signes qui se présentent comme des présages. Ayumu est un garçon intelligent, patient, parfois contemplatif et l'auteur réussit parfaitement à transmettre l'inquiétante étrangeté qui envahit l'adolescent, tant dans sa nouvelle maison où les meubles familiers paraissent incongrus, que dans cette école où le nombre d'élèves lui impose des fréquentations qu'il n'aurait sans doute pas choisies spontanément, ou encore dans ses relations prudentes avec Akira. Comme Ayumu, le lecteur subit le basculement brutal vers une violence qui tente de se camoufler dans un jeu, mais comme la sérénité revient presque immédiatement, la vie continue, et on est tenté de croire qu'il s'agissait d'un accident. le contraste n'en est que plus puissant quand la violence se déchaîne. J'ai beaucoup aimé ce bref roman parfois déroutant et très original.
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