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3,99

sur 5026 notes
Waouh !!! Mais quel roman !!! Et dire que c'est le premier de l'auteur... Je suivrai de très très près les autres publications de Tallent, parce qu'il porte très bien son nom !!! Tout était sublime dans ce roman : l'histoire, l'écriture, la construction, le décor, les personnages !!! Un roman sombre, mais lumineux. Une relation malsaine entre Turtle et son père, qui révolte, qui indigne... Mais Turtle apprend à se construire, et c'est magnifique. La nature est également omniprésente et la description que fait Tallent de la faune t la flore de cette Californie fait rêver... Un roman qui nous prend aux tripes, et qu'on peine à fermer tellement c'est un moment merveilleux dans la vie d'un lecteur. À lire !!!
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My absolute darling ou la vie rêvée d'une enfant selon la NRA, le tout-puissant lobby des armes américain. Une enfant rompue au tir avec tout type d'arme, plutôt qu'aux jeux d'une jeune fille de son âge. Quand d'autres adolescentes rêvent au prince charmant, Turtle fait des cartons avec son pistolet préféré, se promène pieds nus dans la forêt avec poignard et carabine, dort à la belle étoile par tous les temps, mange des scorpions et achève un faon avec un manche de pioche avant de le dépecer.

Aussi lorsque très tôt dans le roman, on comprend que ce mode de vie guerrier n'est pas la seule ombre dans la vie de cette jeune fille élevée par son père depuis la mort de sa mère, on ne s'étonne pas d'une évolution cauchemardesque de l'intrigue.

Il est certain que si la puissance d'un roman se mesure à la violence qu'il met en scène, on peut rejoindre François Busnel lorsque sur la jaquette rouge de l'ouvrage il qualifie ce roman du plus puissant qu'il ait lu depuis des années. Heureusement que l'on sait son intervention adressée à l'analyse psychologique des caractères plus qu'à leur capacité à s'entretuer.

"Tu ressembles à une fille élevée par les loups", lance ce père à sa fille. À qui la faute serait-on tenté de lui rétorquer à ce personnage indigne et à l'adresse de qui Turtle témoigne pourtant de l'amour. Enfin ce qu'elle imagine être de l'amour. Parce que son innocence foulée aux pieds ne lui a pas permis d'apprendre ce à quoi cela pouvait bien ressembler l'amour. Sur la palette des sentiments, cela pourrait aussi bien se mélanger à la haine. Comment savoir, quand les gestes tendres ne sont pas de ceux qu'un père doit à sa fille. Dans sa solitude, Turtle a déjà compris que les preuves d'amour peuvent susciter la répugnance.

Et comme souvent en cas de perversion du domaine affectif, la conscience émergeant avec l'âge, Turtle s'interroge sur la normalité de la relation qui l'unit à son père. Naît alors, comme trop fréquemment en pareille situation, une forme de culpabilité chez la victime. Une honte inavouable est là comme un voile noir tendu dans l'inconscient de cette adolescence dénaturée. Un voile noir qui fait de son ouverture au monde un drame, quand les jeunes années ne devraient être qu'insouciance.

My abosolute darling, c'est l'histoire d'une enfance fracassée, pervertie par le vice. C'est une lecture qui met mal à l'aise. Le lecteur est partagé entre voyeurisme et avidité de savoir comment Turtle va pouvoir se sortir de cette filiation néfaste. Car il a envie de voir cette adolescente reconstruire la personne qu'elle aurait dû devenir et qui a été étouffée dans l'oeuf par une conception pour le moins singulière de l'amour. Une forme d'affection violente et égoïste d'un père convaincu de n'exister que pour et par sa fille. Un père qui développe de temps à autre des théories philosophiques étayées par un support culturel livresque mais dont le comportement relève de la pathologie psychiatrique. La fille devrait-elle suppléer la mère disparue ?

Au-delà de l'angoisse qu'il fait naître en son lecteur et le capte jusqu'au dénouement Gabriel Tallent fait passer un message subliminal à son lecteur, cherchant à le convaincre que la cohabitation addictive avec les armes a plus de chance de déboucher sur des situations dramatiques que salvatrices. En dépit de tous les arguments fallacieux invoquant liberté et sécurité que peut développer le puissant lobby des armes pour qui les innocents qui tombent sous les rafales de déséquilibrés ne sont que des exceptions qui confirment la règle. La règle étant ce sentiment de sécurité qu'est supposé procurer la détention d'une arme chez soi.
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My absolute Darling - Gabriel Tallent

Roman très fort, très violent et j'ai trouvé par moment désespérant.

C'est un superbe roman, l'histoire de cette jeune adolescente à qui son père a tout pris, sa personnalité, son nom, son enfance. Ils vivent isolés dans une maison aussi abîmée qu'eux. Ils s'aiment et ils se haïssent en même temps.

Turtle ou Croquette ou Julia , tout dépend de qui s'adresse à elle, s'évade de son monde sordide en parcourant la forêt autour de la maison, et là ce sont les plus beaux moments du roman,la violence du récit est oubliée, enfin presque, et les pas de l'adolescente nous entraîne dans son sillage à la découverte des plante et de la nature qui l'entoure.

Mais c'est pour nous faire replonger bien vite dans l'angoisse et la terreur.
Terrifiant, cette ado qui ne se sépare jamais de ces armes, revolver, fusils, couteau.

Vraiment un très très bon roman. Mais pas que.. C'est aussi un plaidoyer contre les armes qui pullulent aux Usa et contre les survivalistes et contre l'indifférence.

A lire absolument
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Je me méfie souvent des "phénomènes littéraires" annoncés à grand renfort de trompettes et de recommandations d'écrivains célèbres (en l'occurrence ici Stephen King) mais disons que lorsque la maison d'édition s'appelle Gallmeister, j'ai tendance à faire fi de mes réticences. Et là, je dois dire que j'ai bien fait ! Oh que oui ! My Absolute Darling fut une lecture choc, intense. Et Julia - Turtle - Croquette restera une figure inoubliable, une héroïne fascinante, vibrante avec laquelle on entre tout de suite en empathie et pour laquelle l'intérêt, l'inquiétude, la tendresse ne faiblissent pas tout au long du livre et des terribles épreuves qui jalonnent son parcours.

Julia Alveston a quatorze ans et vit seule avec son père, Martin depuis le décès de sa mère alors qu'elle n'était qu'une enfant. Une maison plutôt délabrée, rafistolée avec les moyens du bord dans une région de la côte encore sauvage de la Californie du nord. Surnommée Croquette par Martin, Julia préfère qu'on l'appelle Turtle même si elle se révèle peu encline aux relations humaines. Elle traine sa mine renfrognée et son accoutrement d'enfant sauvage à la tignasse emmêlée dans sa classe de collège où, malgré l'intérêt que lui porte Anna, son jeune professeur, elle affiche une mauvaise volonté évidente. Elle préfère de loin les balades dans la forêt ou sur les versants escarpés qui bordent l'océan. Et l'on découvre peu à peu la relation d'amour et de haine qui lie Turtle à son père. Martin est un obsédé des armes, un survivaliste persuadé que le monde court à sa perte et que seuls les plus forts s'en sortiront le moment venu. Alors il ne cesse d'entrainer sa fille à survivre, à surmonter la douleur autant physique que psychologique et bien sûr à manier les armes. Turtle est une experte et passe plus de temps à vider des chargeurs qu'à apprendre ses listes de vocabulaire. Autour d'eux, on s'inquiète un peu de cette relation exclusive et cette façon peu orthodoxe d'élever une jeune fille mais sans vraiment trop y regarder. Seul le lecteur est peu à peu mis dans le secret de la réalité des monstruosités endurées par Turtle. Seul le lecteur a accès également à l'esprit de la jeune fille, tiraillée entre l'amour qu'elle porte à son père et la violence à laquelle elle doit faire face chaque jour. Jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne changer la donne. Lors d'une de ses escapades dans la nature, Turtle rencontre Jacob. Pour la première fois, elle a envie d'être avec quelqu'un d'autre. Pourtant, elle le sait : cette relation pourrait les mettre tous les deux, Jacob et elle en très grand danger.

L'auteur ne laisse aucun répit à son lecteur même si ce n'est pas lui le plus à plaindre, installé confortablement dans son fauteuil pendant que Turtle lutte pour sa vie et celles de ses amis. Il parvient à insuffler à son livre une force inouïe grâce à la façon dont il déroule son intrigue bien sûr mais surtout à la façon dont il s'attache à dépeindre l'avancée psychologique de Turtle face à la folie de plus en plus meurtrière de Martin. Une jeune fille entraînée à survivre par celui-là même contre lequel elle va devoir se défendre, celui qui l'attire en même temps qu'elle sait devoir le fuir. On sait très vite que l'élève va devoir surpasser le maître pour s'en sortir.

On passe par tous les états en lisant ce livre. La révolte, l'horreur, l'envie de traverser les pages pour aller aider Turtle. Mais pas seulement. On est sous le charme des pages superbes qui décrivent l'osmose entre Turtle et la nature qui l'entoure, comme si elle y puisait des ressources infinies. On ne peut s'empêcher de faire le lien avec l'actualité des Etats-Unis liée à la circulation des armes et aux massacres qui en découlent. L'auteur déroule son fil et sa logique jusqu'au bout, montre jusqu'où mènent les comportements violents et les doctrines qui les encouragent. Pourtant, la figure de Turtle émerge en permanence. Celle de l'innocence bafouée où résiste néanmoins l'étincelle d'humanité et d'amour nécessaire pour ne pas sombrer complètement.

Oui c'est un phénomène ce roman. Un p...n de roman avais-je envie de dire en le refermant. Il me hante depuis que je l'ai terminé. Je suis quasiment certaine qu'on n'a pas fini d'en entendre parler même si certaines âmes sensibles préfèreront s'abstenir.

Plus qu'un coup de coeur, un coup au coeur, un électrochoc, un uppercut à l'estomac.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Ce roman est dingue !
Un uppercut.
Une de ces histoires dont la lecture ne vous laisse pas indemne.
Amateurs de « feel good » et de romances sucrées, passez votre chemin. Cette lecture peut se révéler éprouvante, et même dérangeante.
La jeune Julia, surnommée Turtle, est orpheline de mère, et ce serait un euphémisme de dire qu'elle est élevée « à la dure » par son père. le comportement de Martin oscille entre la tendresse et la cruauté, le sérieux et la dépravation, la vulnérabilité et la violence, la perversité et l'amour.
La nature est mystérieuse, menaçante, violente. D'autres dangers rôdent. Certaines scènes sont bien sombres mais il y a aussi de lumineuses éclaircies.

Chaque roman est unique, de part sa tonalité, son univers, son intrigue. Mais par certains côtés je ne peux m'empêcher de rapprocher cette lecture du célèbre Dans la forêt, de Jean Hegland, et surtout de Résine d'Ane Riel (également chroniqués ici si vous êtes curieux)
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Elle a quatorze ans, elle s'appelle Julia, mais pour Martin son père c'est Croquette. Quand elle sera grande, elle sera franche, dure et dangereuse, jamais une sale petite connasse sournoise, souriante et menteuse. Elle est à moitié chat sauvage. Sa mère est morte et Martin l'a élevé, acceptant des boulots ici et là quand il pouvait. Ils sont seuls contre le monde entier, il l'aime, elle est à lui, sa mère l'avait compris. Martin la tient dans ses bras, il la porte jusqu'au lit. Quand s'est terminé, elle reste allongée dans les draps emmêlés, indifférente et insensible. Mais maintenant, il y a Cayenne, et il n'est pas question qu'il fasse du mal à une gamine comme elle.

Un roman sur un sujet difficile, l'inceste, une lecture éprouvante même si l'auteur évite le voyeurisme. Une écriture qui vous prend aux tripes, je ne suis pas près d'oublier Croquette qui joue depuis toujours avec un fusil ou un pistolet comme d'autres jouent à la poupée. L'histoire d'un amour monstrueux qui ne peut finir que dans le drame, le pouvoir absolu d'un homme sur sa fille, les tourments d'une adolescente qui n'arrive pas à accomplir le geste qui pourrait lui permettre de survivre, une nature sauvage comme ses habitants. Un roman dérangeant, mais tellement bien écrit.
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J'avais repéré ce livre suite à ses excellentes critiques sur Babelio, mais j'hésitais à le lire car j'appréhendais la dureté du sujet.
J'ai fini par me laisser convaincre par mon amie Josephine2 , mais je ne suis pas allée bien loin dans ma lecture. Mes craintes étaient en effet justifiées, le sujet était trop dur pour moi, les relations entre Turtle et son père trop glauques. Ne prenant aucun plaisir à cette lecture, j'ai préféré l'abandonner et consacrer mon temps à un autre ouvrage plus en accord avec ce que je recherche en ce moment (car on ne peut pas dire que l'esprit de Noël règne sur my absolute darling!). Je tenterai peut-être de reprendre ce livre plus tard.
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Un roman lu il y a quelques semaines et dont je ne me suis encore pas remise.

Ce livre est un chef d'oeuvre hyper réaliste dans sa noirceur et dans les ambivalences de ses personnages.

Un livre dur, vraiment, à réserver aux âmes averties, mais un livre d'une très grande profondeur.

L'amour et la destruction sont bien souvent très proches...

Il y a des scènes absolument insoutenables mais qui feront écho à qui a côtoyé de près ou de loin la maltraitance, la vraie, celle que l'on cache derrière des portes closes.

Un livre désespérant mais aussi rédempteur d'une certaine façon.

De très belles évocations de la nature...

Un livre qui restera à jamais dans ma mémoire.
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Une critique à chaud de ce roman dont je viens tout juste de tourner la dernière page.

Les mots me manquent tant ce récit est marquant. Aussi difficile que captivant, aussi dérangeant que surprenant.

Que de réflexions suscitées par l'histoire de cette jeune fille de 14 ans qui grandit dans un un contexte familial monstrueux, coupée du monde, à l'ancienne.
Les armes et la violence, physique et verbale, sont omniprésentes et on découvre un personnage double, tiraillé entre amour inconditionnel et haine salvatrice.
Et voilà que ce livre nous emporte dans une lente descente. On a envie d'intervenir, de hurler, d'espérer, de dire que ça va aller, d'aider mais nous sommes simples spectateurs.

Une écriture magistrale, d'une qualité et d'une justesse rares, au sein de laquelle chaque mot a son poids, tout est relié et rien n'est laissé au hasard. Une tension que très peu de lectures m'ont procuré jusqu'à présent.
Je sens poindre le livre qui va me hanter pour longtemps...
Un coup de chapeau pour la traduction.
Lien : https://mamanlyonnaise.wordp..
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Ce livre c'est... wow, une grosse claque.
De base, je n'étais pas censée le lire puisque c'est une collègue qui l'a prêté à ma mère et en tombant dessus, j'ai lu la quatrième de couverture et ai voulu le lire : pour les avis positifs, le résumé qui donnait envie et intriguait, le personnage principal qui avait mon âge...
Je me suis donc lancée dans le roman. Au début, je n'aimais pas vraiment. Ni le style d'écriture auquel j'accrochais moyennement, ni Turtle, à qui je ne me suis attachée que bien après.
Donc oui, pendant toute la première moitié de l'histoire, je n'ai aimé que comme ça. J'aurais mis 3 étoiles et demi. Mais au fur et à mesure que j'ai avancé dans la lecture, je me suis sentie de plus en plus embarquée dans le récit. J'ai appris à m'attacher à Turtle, surtout avec l'arrivée de Cayenne qui l'a fait prendre conscience...
Je ne saurai pas dire comment j'ai ressenti le personnage de Martin... Je ne peux le qualifier directement de méchant, de cruel. En fait, il est trop crédible pour que je le décrive avec ces mots si clairs et si directs. Il est tellement crédible que ça donne au livre un aspect incroyablement sombre. Et c'est pour cela qu'il est incroyable.
Je ne sais même pas décrire ce roman parce que je n'ai jamais ressenti une chose pareille en lisant un bouquin. C'était fort. Poignant. Dur. C'est sans aucun doute un livre bouleversant qui m'a profondément marqué. L'histoire est unique en son genre.

Ce n'est pas un roman à lire si l'on souhaite lire quelque chose de feel good, mais je suis immensément heureuse de l'avoir découvert. Même si au début je n'accrochais pas trop, j'ai complètement vécu la suite, où j'ai été de plus en plus dans l'attachement pour Turtle, pour Cayenne.

Ce n'est pas un bouquin qui m'a traumatisé (à croire que je dois être solide mentalement, car la collègue de ma mère était vraiment choquée que je l'ai lu -je précise que j'ai 14 ans ^^) mais il est vraiment marquant. Il m'a marqué. Et je ne peux que vous le conseiller. ♥
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