Le versant nord de la pointe Walker est l’une des parois les plus difficile des Alpes. Nombreux sont les alpinistes qui y ont laissé la vie. En hiver, les températures sont comprises entre -20 et -30. De violentes rafales soulèvent de puissants tourbillons de neige. « La mangeuse d’hommes », c’est ainsi qu’est surnommée cette face nord des Grandes Jorasses.
-- Je n'ai aucune intention de mourir en montagne.
Ce que je veux c'est continuer à l'escalader et pour cela il faut être vivant.
C'est bien pour ça que je me cramponne à la roche.
(Discussion animée entre alpinistes : que faire si l'on est encordés à deux, que l'un tombe et qu'il est de toute façon condamné ?)
UN ALPINISTE : ne dites pas n'importe quoi ! Cette corde assure nos vies, ce n'est pas rien de la couper ! En plus, le gars qui est suspendu est encore vivant, non ?
UN AUTRE : Moi, je ne pourrais pas la couper, même si je sais que ma vie en dépend.
UN AUTRE : Ouais, impossible.
UN AUTRE : Surtout si le gars est un ami.
UN AUTRE : Pareil pour moi, je pourrais pas.
UN AUTRE : Je ne supporterais pas de vivre avec des remords pareils.
HABU : MOI, JE LA COUPERAIS, LA CORDE.
UN ALPINISTE : Habu...
UN AUTRE : Attends un peu ! Le type qui est tombé c'est un ami avec qui tu as grimpé pendant des années !
HABU : Je la coupe.
HABU : Ça ne sert à rien de rester comme ça et de mourir tous les deux. Je préfère la couper.
UN ALPINISTE : Et si c'était toi qui étais suspendu dans le vide ? Qu'est-ce que tu en penserais ?
HABU : Rien de spécial, car il n'y a pas d'autre solution.
HABU : Moi, je couperais la corde. Alors si c'est moi qui tombe, je n'en voudrais à personne de faire la même chose.
HABU : SI JAMAIS ÇA ARRIVE... N’HÉSITEZ PAS.
ONISURA. Ce nom provient de la contraction d'Onigoroshi No Surabu, "La dalle sur laquelle se tuent les démons". Une falaise impraticable que même les démons ne peuvent gravir.
Devant une falaise... il ne se demandait pas quelle était la voie la plus sûre. Ce qu'il cherchait, c'était celle qui était la plus rapide pour arriver au sommet. C'est tout ce qui l'intéressait , voyez-vous.
La pyramide sommitale, en rêve il l'avait déjà vue plusieurs fois. Mais dans la réalité, il ne l'avait encore jamais observée sous cet angle de ses propres yeux. C'était la face tibétaine du Mont.
C’est très grave de dérober ses instruments de cultes à un sherpa, tu le sais. Dis-toi bien que si tu fâches les sherpas, jamais plus tu ne trouveras de travail en tant que porteur ni sur le Khumbu, ni ailleurs. Les sherpas sont pratiquement tous de fervents bouddhistes. Au fond d’eux, ils éprouvent pour leur religion une foi constante et tangible. Au cours d’un trek, ils dressent toujours une chorten, sorte de petit stupa, auquel ils suspendent des drapeaux à prières, dits taluchos. Ils rendent ainsi grâce aux divinités et prient pour la réussite de l’expédition. Cette vie spirituelle se trouve véritablement au cœur de l’ethnie sherpa.
La frustration et l’indignation pouvaient se lire dans ses yeux. Comme s’ils étaient trop intenses pour qu’il puisse les contenir, ses sentiments perçaient à travers son regard.
Quel sens a ta vie sans la montagne ? Pour moi, elle ne vaudrait plus la peine d’être vécue. Plutôt que de végéter ici, je préférerais encore me faire emporter par une avalanche…
- Que veux-tu… La montagne n’est rien de plus qu’un loisir en fin de compte.
- Qu’est-ce que tu racontes ! Moi, la montagne c’est toute ma vie !