Je m'appelle Kazuhiro Kobuta et je suis l'archétype du cadre japonais surmené. L'esprit bouillant de bilans, de retards, d'objectifs à satisfaire, j'en ai oublié ma famille. Je n'ai pas écouté les conseils de Michiko mon épouse qui me disait de me ménager. Je me suis rendu compte que depuis près de six mois, je néglige ma fille Tomoni. Pris dans la spirale d'une fuite en avant éperdue, dont je ne confie l'angoisse qu'à mon journal intime que je cache des miens.
Le 3 juillet, terrassé de fatigue, j'ai pris le volant. J'ai eu un accident. Dix jours après, je suis mort.
Mais...
Je m'appelle Takuya Onodéra et je suis l'archétype de l'adolescent rebelle. Je nourri des reproches contre des parents trop stricts. Dans le moto-cross j'ai retrouvé des sensations de liberté.
Le 3 juillet, j'étais en moto quand cette camionnette face à moi a fait une embardée. J'ai eu un accident. vingt-deux jours après je suis sorti du coma.
Mais...
Nous sommes le 1er août et je viens d'avoir une révélation : Moi, Kazuhiro Kobuta – enfin mon âme – est enfermée dans le corps du jeune homme à moto que j'ai renversé : Takuya Onodéra. Que faire de cette vérité impossible à admettre ?
Aujourd'hui c'est le 2 septembre. Moi, Takuya, je ne comprends pas ce qui m'arrive. J'ai rêvé de motocross cette nuit. Je crois que je suis redevenu – un peu – moi-même... Mais un autre vie en moi...
Combien de temps me reste-t-il pour mettre de l'ordre dans mes affaires avant que Takuya ne revienne et que moi, Kazuhiro, ne disparaisse ?...
Il est rarement accordé à une personne l'opportunité de revenir sur ses erreurs passées pour en demander pardon aux personnes qu'on a négligé. Par un caprice de la Destinée, Takuya, l'adolescent revêche devient le canal de cette rédemption pour Kazuhiro, le quadragénaire épuisé. Celui qui ne connait pas le monde aide celui qui l'a manifestement mal compris. Celui qui est conscient d'avoir commis des fautes devient le révélateur ce celui qui n'a pas compris la chance qui lui est accordée.
"
Un Ciel Radieux est désormais achevé. Que pourrai-je ajouter ? Il me suffit de penser que le lecteur, après la découverte de ce récit,se sentira peut-être ému ". Ainsi
Jiro Taniguchi commence-t-il la Postface de ce manga..
Un peu ému est un doux euphémisme....
Un récit incroyable, beau, chargé de sens et d'une grande force émotionnelle que rend à merveille le minutieux travail de M. Taniguchi.