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Citations sur Une vie à soi (52)

Ce qui l'obsédait : faire tomber les masques, saisir ce que chacun est de l'autre côté du rideau des apparences. Elle cherchait l'autre. Elle disait de son appareil photo qu'il était son passeport. Celui qui lui permettait de franchir les frontières, d'aller vers ceux qu'elle voulait connaître, connaître intimement : ceux dont elle voulait atteindre " la vie intérieure "

( p.102)
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Elle ( Diane Arbus) porte cette jupe à carreaux et ce chemisier blanc que j'ai déjà vus sur elle, sur une photo, et elle marche très lentement. Elle regarde autour d'elle.Elle regarde les arbres, elle regarde les visages, elle regarde la lumière. Elle regarde.
Depuis que tu aimes, tu " vois" le monde.Comment dire ça simplement ? Tu vois le monde enfin. Tu vois comme chaque chose est " unique".
Cet arbre, son feuillage.Cet autre arbre.La lumière qui le traverse.Depuis la grande crise de 1929, le parc est à l'abandon, les pelouses ne sont plus entretenues, l'ancien réservoir du Belvédère est devenu un bidonville, et toi tu regardes tout, tu as soif de tout regarder, d'entrer par ton regard, à l'intérieur des choses, à l'intérieur du monde.


( p.81)
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Je ne sais jamais, le matin, ce que l'écriture va faire advenir, où elle va m'emporter-" presque chaque jour surgit un nouvel émerveillement " et je sais que je n'irai jamais au bout.Il n'y a pas de bout.Il faudra toujours chercher à aller plus loin, à s'enfoncer davantage. (...) Rien n'est plus vaste que l'humain.


( p.91)
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À quoi ma rencontre avec Diane Arbus a-t-elle tenu? À rien, à la lumière et à la solitude de ce jour d'automne, au souvenir du Musée du Jeu de Paume avec mes parents. À rien.J'en ai, rétrospectivement, le vertige. Car il y a des rencontres qui sauvent. Elles vous saisissent au corps, elles vous soulèvent du sol auquel vous êtes englué, elles vous font passer de la nuit à la lumière.
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Et, très vite, comme si la photo avait brusquement été détrempée, laissant apparaître son négatif, l'envers du décor, derrière le sourire et le chapeau de la petite Diane j'ai vu le souci de perfection et l'effroi qui l'accompagne, j'ai vu la solitude.
(...)
Elle était là, je l'ai vue, la petite Diane, habillée par la gouvernante, tirée à quatre épingles, passant d'une pièce à l'autre dans l'appartement feutré et silencieux de Central Park Ouest, cherchant sans la trouver sa mère. Tu cours, petite Diane, tu cours dans le grand appartement. Tu vas voir dans la pièce d'à côté si ta mère y est
Si elle t'attend pour jouer avec toi, pour te lire une histoire. Elle n'y est pas. (..) Tout est si grand et vide. Tout est si impeccable. Partout, tout est si impeccable. Si parfaitement à sa place.Rien ne traîne. Rien ne dépasse
Aucun désordre.


( p.31)
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Mais Diane sait ce que sont les vies placées sous le signe de l'argent et de la réussite sociale.Ces vies-là, elle les connait.Elle les connaît du plus profond d'elle.Elle sait dans quelle fausseté elles peuvent vous enfermer
Vous emmurer vivantes.

( p.61)
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Ma mère, inquiète encore malgré les yeux clairs de mon père. Nous trois silencieux.
Si longuement silencieux. (...)
Qui de nous trois avait compris ce
jour-là que quelque chose avait pris fin à jamais ?
Que je les quittais.
Qu'en partant écrire, je m'en allais vivre.
Je m'en allais vivre ailleurs.Dans un autre monde que le leur.


( p.67)
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À la fin du livre, au bout du tunnel, je découvre un halo de lumière. L’écriture fait tomber des cloisons à terre.
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J’ai compris qu’il y a ce que les gens paraissent, et ce qu’ils sont. Et que ces deux mondes-là, parfois, sont parfaitement disjoints. S’obstiner à toute force à en chercher le trait d’union vous fait tomber dans des trous noirs.
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Il n’y a qu’en écrivant que je pourrai dire tout en restant à l’intérieur des choses. Il n’y a qu’en écrivant que je ne triche pas. Que je reste la même que moi.
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