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Citations sur Une vie à soi (52)

J'ai souvent pensé, au cours de ces derniers mois, lorsque je me promenais dans Paris ou que j'étais dans le métro ou le bus, que tu m'avais donné des yeux pour voir : je regardais les visages de celles et ceux que je croisais, et je voyais et ressentais tant de choses dans leur regard, je percevais des lueurs, des grimaces, des ombres, je percevais l'enfance, la vieillesse, la solitude, je percevais des gouffres, je percevais l'espièglerie, je percevais l'innocence, je voyais ce qu'auparavant, peut-être, je n'aurais pas vu, je voyais surtout combien chacun est unique et cela m'irradiait tout le corps, je trouvais que la vie était belle et vaste, extraordinairement multiple, et je me disais que c'était toi qui m'avais ouvert les yeux, je voyais plus grand désormais , je voyais plus vrai.

( p.183)
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Je reste silencieuse. L'amour de l'amour, je ne sais plus très bien ce qu'il signifie, mais l'amour de l'amitié, je le ressens, ce soir, dans toute sa force.On est seul, mais sans l'autre, sans son regard, on serait à terre depuis longtemps.

( p.150)
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Quelques mois plus tôt, Diane, tu écrivais à Allan:" J'ai tant à apprendre sur comment vivre.Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pendant ces quarante sept ans? "

( p.179)
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Ton appareil photo en main, tu posais ton regard sur les frontières. La frontière du féminin-masculin, la frontière entre le monde de l'enfance et celui des adultes, la frontière entre la folie et l'équilibre mental, la frontière entre les pauvres et les riches.Tu les sondais, tu les faisais ployer.Tu voulais voir ce qui tenait. Ce qui, à la fin, tenait.


( p.160)
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À quoi bon écrire si c'est pour arpenter les territoires connus ? À quoi bon écrire si on ne se jette pas dans le vide ?

( p.161)
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Je lui souris. Je l'embrasse. Elle ne sait pas que dans mon cœur, c'est la nuit.Je ne lui ai rien dit.Les nuits, parfois, ne peuvent se dire.On est trop loin. Loin des autres, loin de soi, loin des mots.Il n"y a plus de sens.Le sens a coulé. Le sens à implosé.

( p.148)
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J'entends ma mère dire qu'elle a peur et je sens la peur glisser hors de moi, s'en aller rejoindre la peur de ma mère, l'étreindre en silence.


( p.97)
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Moi aussi, j'ai voulu passer des frontières. Faire tomber des cloisons.
En 2001, je donne naissance à une petite fille, quelques mois après la mort de ma mère. Je suis propulsée, tout à la fois, dans la perte de celle qui m'a donné la vie et dans la vie de celle que je mets au monde. Je suis propulsée, tout à la fois, dans l'absence et la présence.

(...)L'écriture fait tomber des cloisons à terre.


( p.111)
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Toi aussi, à mon âge, tu traversais tout ça : difficultés financières, angoisses de création, rupture sociale. Revenant d'au-delà de la mort et me chuchotant à l'oreille celle que tu avais été, tu me murmurais que je n'étais pas seule.


( p.119)
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J'avais la sensation que nos chairs se touchaient : je trouvais tant de résonances entre nos vies.Pas seulement dans nos vies d'artiste, mais aussi nos vies de femme, nos vies de mère. Reconstituer la cohérence de la vie de Diane m'apparaissait si aisé , moi qui avais le sentiment de ne plus parvenir à reconstituer la mienne. Grâce à Diane, soudain, les choses m'apparaissaient limpides : elle me donnait aussi des yeux pour " voir" ma vie, elle me m'offrait en miroir.

( p.122)
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