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Citations sur Le Chardonneret (393)

Mais dépression n'était pas le mot juste. Il s'agissait d'un plongeon dans le chagrin et le dégoût, ça allait bien au-delà de la sphère personnelle, une nausée écœurante en réaction à l'humanité et à toute entreprise humaine depuis la nuit des temps, et qui me lessivait. Les convulsions répugnantes de l'ordre biologique. La vieillesse, la maladie, la mort. Pas d'échappatoire. Pour personne. Même ceux qui étaient beaux étaient comme des fruits ramollis sur le point de pourrir. Et pourtant, tant bien que mal, les gens continuaient de baiser, de se reproduire et d'affourager la tombe, produisant de plus en plus de nouveaux êtres qui souffriront comme si c'était chose rédemptrice ou bonne, ou même, en un sens, moralement admirable : entraînant d'autres créatures innocentes dans le jeu perdant-perdant. Des bébés qui se tortillent et des mères qui avancent d'un pas lourd, suffisant, shootés aux hormones. Oh, comme il est mignon ! Ooooooh. Des gamins qui crient et qui glissent sur le terrain de jeux sans la moindre idée des futurs enfers qui les attendent : boulots ennuyeux et emprunts immobiliers ruineux, mauvais mariages, calvitie, prothèses de la hanche, tasses de café solitaires dans une maison vide et poche pour colostomie à l'hôpital. La plupart des gens semblaient satisfaits du mince vernis décoratif et de l'éclairage de scène artistique qui, parfois, rendaient l'atrocité basique de la condition humaine plus mystérieuse ou moins odieuse. Les gens s'adonnaient au jeu, au golf, travaillaient, priaient, plantaient des jardins, vendaient des actions, copulaient, achetaient de nouvelles voitures, pratiquaient le yoga, redécoraient leurs maisons, s'énervaient devant les infos, s'inquiétaient pour leurs enfants, cancanaient sur leurs voisins, dévoraient les critiques de restaurants, fondaient des organisations caritatives, soutenaient des candidats politiques, assistaient aux matches de tennis de l'US Open, dînaient, voyageaient et se distrayaient avec touts sortes de gadgets et de trucs, se noyant sans cesse dans l'information, les textos, la communication et la distraction tous azimuts pour tenter d'oublier : où nous étions et ce que nous étions. Mais sous une forte lumière il n'y avait rien de positif à voir. C'était pourri de A jusqu'à Z. Faire vos heures au bureau ; pondre consciencieusement vos 2,5 enfants ; sourire poliment au moment de votre départ à la retraite ; puis mâchouiller votre drap et vous étouffer sur vos pêches au sirop en maison du même nom. Mieux valait ne jamais être né – ne jamais avoir désiré quoi que ce soit, ne jamais avoir rien espéré.
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Sa voix, comme celle d’Andy, était profonde et distante ; même quand elle était juste à côté de vous, elle donnait l’impression de relayer des transmissions depuis l’Alpha du Centaure.
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Le vent était mordant, une gifle humide ; après deux années dans le désert, j’avais oublié à quoi ressemblait un véritable hiver – douloureux et glacial.
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Personne ne se préoccupait que je ne change jamais de vêtements ou que je ne suive pas de thérapie. J’étais libre de paresser, de traîner au lit toute la matinée ou de regarder cinq films avec Robert Mitchum à la suite si j’en avais envie.
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[…] mais cela a-t-il du sens de savoir que l’histoire se termine mal pour tout le monde, même les plus heureux d’entre nous, et qu’au bout du compte nous perdons tout ce qui nous tient à coeur… (p.784)
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Il fredonna quelques notes inachevées. Une chanson. C'était une chanson.
''... et Je t'ai raconté que je prenais des leçons de piano chez la vieille dame arménienne? Il y avait un lézard vert qui vivait dans le palmier, vert comme un bonbon, j'adorais le guetter.... Il faisait une apparition éclair sur le rebord de la fenêtre... Des guirlandes électriques dans le jardin... Du pays saint*... Vingt minutes de marche mais cela me semblait être des kilomètres... ''

*mot en français dans le texte

P44
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Pourquoi quiconque s’inquiétait-il de quoi que ce soit ? En tant qu’êtres sensibles, n’étions-nous pas sur Terre pour être heureux pendant la brève période qui nous était accordée ?
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Pippa ne se faisait pas d’illusions sur ce que j’étais. Je n’avais rien à lui offrir. Je n’étais que maladie et instabilité, tout ce qu’elle souhaitait fuir.
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Et le goût du baiser de Pippa – doux-amer et étrange – m’a accompagné jusqu’à l’autre bout de Manhattan, tandis que j’oscillais au fond du bus qui me ramenait à moitié endormi, transi de chagrin et d’amour, et traversé par une douleur éblouie qui m’emportait tel un cerf-volant au-dessus de la ville balayée par les vents : ma tête dans les nuages annonciateurs de pluie, mon cœur dans le ciel.
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On s’est regardés. Et il m’est apparu qu’en dépit de ses défauts, qui étaient nombreux et spectaculaires, la raison pour laquelle j’aimais Boris et pour laquelle je m’étais senti heureux en sa compagnie, pratiquement dès le moment où je l’avais rencontré, c’était qu’il ignorait ce qu’était la peur.
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