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LE VERGER DE MARBRE de Alex Taylor

Un accident dégénère et l'histoire déboule avec une panoplie de personnages aussi peu sympathiques les uns que les autres, à part un vieil homme au nom de Pete.

Sur la quatrième de couverture, on nous annonce une langue magnifique mais, j'emploierais plutôt l'adjectif efficace, avec quelques tournures de phrase quelque peu déconcertantes.

En voici un exemple : le routier sortit une petite loupe de la poche de son gilet. Il se leva et la tint au-dessus des dés, le visage si pâle qu'on aurait dit un lapidaire dément revenant des royaumes de l'au-delà pour troquer les joyaux de la couronne d'un mange-tout prodige [...] p209
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On ne mesure pas tout à fait, d'emblée, l'ampleur des ténèbres dans lesquelles on s'aventure… La première scène est même presque bucolique : un pique-nique réunit la grande famille que forment les Sheetmire, un clan plus qu'une famille d'ailleurs, dont on reconnait les membres, dans la région, par les caractéristiques physiques qui les rassemblent. Approchons-nous de ce trio qui semble déplacé, mal à l'aise, formé de Clem Sheetmire, de son épouse Derma (la pièce rapportée) et de leur fils Beam, qui avec sa grande taille détonne au milieu du groupe.
Oublions pique-nique et réunions familiales, et accompagnons ces trois quidams, il est temps de plonger dans une eau glaçante et visqueuse. La plongée en eau froide est d'ailleurs littérale en ce qui concerne l'inconnu que Beam flanque dans la Gasting River en plein milieu de la nuit : l'homme, jeune et d'allure louche, unique passager du ferry reliant les deux berges de la rivière qu'ont toujours conduit les Sheetmire, a voulu s'emparer de la caisse…

Le cadavre ne tarde pas à faire surface. Beam s'enfuit. C'est le début d'une cavale effrénée, pour échapper entre autres au père du défunt -accompagné d'une meute de dobermans agressifs et d'un ombrageux homme de main- qui pourtant se fichait comme de sa dernière chemise de son incapable de fils.

Cette fuite éperdue, ponctuée de nombreux cadavres et d'autant de blessés, de pléthore de coups de feu et de quelques tonnes de tôle froissée, lui fait croiser le chemin de personnages à hauteur des rebondissements aussi angoissants que burlesques qui animent l'intrigue, dont un inquiétant routier en costume professant des théories aux relents surnaturels sur les mystères de la vie, un shérif féru d'antiquités, un tenancier de bar manchot qui tient Clem Sheetmire pour responsable de la perte de son bras, un vieux cueilleur de ginseng vivant en homme des bois…

La plupart sont des hommes furieux et enragés, mais aussi singuliers, à commencer par Beam, avec sa narcolepsie, cette "brutalité qui le prend presque par surprise" et ce sentiment de culpabilité latent qui le poursuit. Issus d'un environnement sclérosé caractérisé par l'absence de tout espoir et une rusticité atavique, ils semblent se transmettre leur propension au mal et à l'ignominie de génération en génération, comme enrôlés par de vastes forces dans un cercle infini de malveillance et de malédiction.

L'écriture, à l'unisson de la dimension à la fois épique et funeste de l'intrigue, exhausse ses accents tragiques jusqu'à la caricature, adoptant un lyrisme aux images évocatrices de mort et de sécheresse, faisant de ce "Verger de marbre" un western noir et baroque que je n'oublierai pas de sitôt !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le jeune Beam vit avec ses parents au bord d'un lac. Ils sont d'ailleurs en charge du ferry qui fait la navette d'un bord à l'autre. Lors d'un trajet nocturne, Beam manque de se faire dérober la caisse du ferry par son passager. Il le tue... et en avertit son papa dès son retour. Ce dernier l'aide à s'enfuir, et lui conseille de ne pas revenir de si tôt. L'homme qu'il a assassiné est en réalité le fils de Loat Duncan, l'un des pires truands de la région.

Attention, roman très difficile à lâcher! Il s'agit d'une course à l'homme passionnante, haletante, comme j'en ai rarement lue. Les rebondissements sont assez nombreux pour ne jamais ennuyer le lecteur, des secrets dévoilés au compte-goutte. Un dénouement plausible et bien imaginé. Les descriptions de la nature sauvage dans laquelle se cache le jeune Beam est époustouflante également. Mais ce qui fait la réussite de cette histoire est tous ces personnages qui apparaissent au fur et à mesure du récit, et qui ont un rôle importante dans la fugue de Beam.

Un bon roman bien noir, excellent dans le genre!
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LE VERGER DE MARBRE d'ALEX TAYLOR
On est dans le Sud des États Unis plus précisément dans le Kentucky. Beam, 19 ans fils de Derna et Clem, remplace un soir son père qui conduit un ferry entre les deux rives de la Gasping, la rivière du secteur. Ce soir là, un seul passager prendra le ferry et tentera de voler la recette. Beam, pour se défendre va taper trop fort et tuer l'homme. Quand Clem découvre le mort il comprend que les ennuis vont commencer et il ordonne à Beam de s'enfuir car il sait que c'est Paul qui vient d'être tué et Paul est le fils de Loat Duncan le caïd du coin. C'est donc l'échappée de Beam que l'on va suivre, jeune homme qui ne connaît rien au monde et qui attire les ennuis assez naturellement d'autant qu'il ne connaît rien de l'histoire de ses parents, de l'homme qu'il a tué et de son père. Il va être pris en charge par un étrange routier, se retrouver dans un bouge/bordel tenu par Darryl, croiser la route de Pete l‘homme des bois solitaire. Et au milieu de tout ça, Elvis, le shérif, un brave type qui tente de comprendre, va compter les morts mais il n'a pas les clés des relations entre tous ces hommes qu'une sombre histoire de mine semble relier. Et d'ailleurs qui connaît tous les tenants et les aboutissants de ce redoutable thriller?
Le verger de marbre, c'est le cimetière local qui contient quelques réponses, mais c'est surtout un livre noir, palpitant sur fond de pauvreté et d'inculture dont certains voudraient bien s'extraire mais il y a toute la pesanteur locale, tout ce passé enfoui et qui resurgit avec force. Une écriture puissante, certains évoquent McCarthy et je suis assez d'accord, c'est le Sud profond et violent.
Un très bon Gallmeister, mais pas pour les âmes sensibles.
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Un thriller américain assez classique mais qui réserve quelques bonnes surprises.

Dans cette histoire, nous suivons Beam Sheetmire, jeune homme narcoleptique, en fuite dans la nature suite au meurtre qu'il a commis.
J'ai aimé la place de la nature dans ce roman, l'auteur la décrivant tantôt comme accueillante tantôt comme hostile.
Les personnages sont intéressants, notamment le protagoniste principal qui couve une grande violence refoulée, provenant certainement des secrets de sa famille.

L'intrigue se déroule en milieu rural, où nous rencontrons histoires de gangs et trafics en tout genre.
Le gros point positif du roman tient aux secrets de famille, qui créent un mystère pesant, et également à la présence de plusieurs méchants. Ces derniers sont variés: meurtrier occasionnel, truand, tueur en série.
Les rebondissements sont bien présents, les scènes sanglantes aussi.

Malgré ces points positifs, je n'ai pas eu de coup de coeur pour ce roman. Je ne me suis pas attachée aux personnages et le cadre de l'intrigue était peut être trop commun pour moi (surtout que je lis beaucoup de romans se déroulant dans la campagne américaine).
L'écriture ne m'a pas fait grand effet non plus.

Une bonne lecture.
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Livre pris au hasard à la bibliothèque.
L'histoire se déroule en plein Kentucky rural. Beam Sheetmire sur le ferry de son père va tuer par accident Paul Loat.
s'ensuit tel un WESTERN, des personnages qui se cachent, qui se cherchent, qui s'enfuient, qui sauvent...
on trouve
Beam Sheetmire (s'endort - forme de narcolepsie)
Son père Clem et sa mère Dorma,
Pau Loat
Darryl, elvis et ses chiens, Presto
Pete Daugherty et sa fille Ella
Le routier aux multiples casquettes : chauffeur de camions, vendeur de costard, chirurgien ?
Elvis, le flic et son coéquipier.
Quel lien existe entre tous ces personnages et quelle est finalement la clé de cette histoire ?
L'action se déroule sur quelques jours : du mardi au Lundi.
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Le Kentucky semble être l'état U.S le plus glauque qui soit, peuplé d'un ramassis d'ivrognes et de psychopathes en tous genres. Plusieurs romans noirs, polars "néo-ruraux" s'y déroulent sans un déchaînement de violence sauvage et animale. Il ne semble pas y avoir de limite à ce qu'un être humain peut supporter, transgresser, le tout dans une atmosphère de fatalisme de fin du monde. La Louisiane n'est pas mal non plus dans le genre. Bref, tous ces braves gens survivent selon la loi du pays, la loi du plus fort pour faire simple, l'homme, blanc bien sûr, la femme subit, enfante, ne se tait pas forcément, prend des coups et les hommes qui ne sont pas d'accord, meurent...de mort violente. D'aucuns ont vu une tragédie grecque dans ce règlement de comptes, transposition audacieuse et poisseuse s'il en est. Que l'on m'éclaire sur la référence littéraire classique, elle m'échappe à cet instant. La région est loin de tout, l'état de droit semble absent, le shériff arrive toujours en retard et compte les morts, un justicier en costume donne l'absolution et fait des phrases, personnage surréaliste ( Matthew Mc Conaughey dans Killer Joe) effarant, Loat fait sa loi ,Beam est en errance totale, la mère avoue ses fautes, se mortifie.
Un livre noir, comme beaucoup d'autres. J'en ai lu de plus inspiré.
Lu dans le train, aller-retour à Paris, j'étais dans le Kentucky express.
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Challenge GallmeisterMoiteur est le sentiment que j'ai eu quand j'ai lu ce verger de marbre. le marbre implique de la froideur et en lisant ce texte, j'ai ressenti de la chaleur, de la moiteur. Cette histoire de famille, de fuite nous entraîne sur les rive de la gasping river. Beam est un jeune garçon qui, un soir, a pris le relais de son père Clem. Celui-ci s'occupe du ferry qui fait la traversée de ce fleuve. Il va prendre à bord un étrange passager et va involontairement le tuer. Il va devoir alors prendre la fuite mais on ne va pas le suivre dans cette quête, cette fuite. On va surtout découvrir le milieu dans lequel il vivait avec ses parents. Et on va en savoir un peu plus sur cette ville et les rapports entre chacun. Et bien sûr, savoir qui est cet étrange individu, qui est tué dès les premières pages. J'ai aimé découvrir ce monde de l'Amérique profonde, où le passé reste présent, où la violence est latente et où la misère sociale se ressent dans des saloons, dignes de certains westerns. Un polar rural car on se retrouve dans les zones de forêts, de maquis. Et surtout de beaux, d'étranges, de troublants personnages. On ne lâche pas ce livre pour savoir qui est qui, des pères (de sang, de choix, d'adoption), des fils (de sang, d'adoption). Un sacré roman à plusieurs niveaux de lecture mais dans lequel paradoxalement on ne se perd pas. « Les hommes ont besoin de croire qu'il y a une forme de miracle à l'oeuvre dans le monde. » (p189)
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Jusqu'à présent, même si j'ai passé un bon moment avec les deux bouquins lus dans cette collection, j'ai pas été emballé complètement.
J'ai bien fait de persévérer.
Je viens de fermer un des meilleurs bouquins que j'ai lu depuis quelque temps.
Souvent, tu lis un livre et tu aimes l'histoire. C'est bien raconté. le style te laissera pas de souvenir pendant les trente prochaines années, mais bon, aujourd'hui, c'est difficile d'avoir le beurre, son argent et la vendeuse en même temps.
Alex Taylor, il a pas que l'histoire, il a un style de dingue. Tu l'imagines presque comme le descendant de ces auteurs qui sont au firmament de la littérature américaine. Tu vois lesquels ?
Ceux qui donnaient la vie à leurs personnages au point que t'étais sûr qu'ils existaient quand tu refermais le bouquin.
Alex Taylor, il fait pareil.
Tu vois tout ce qu'il te raconte.
Je te fais le pitch, vite fait.
Beam tue un type, un soir, parce que le type en question veut lui piquer son blé. Comme ce type c'est le fils du boss du coin, Beam se barre, sur les conseils de son père.
Il se tire dans la forêt, et rencontre un type super sympa. Un papy dont tu sens qu'il a rien à prouver à personne. Juste il aide Beam, et c'est bien. D'ailleurs, ce papy, il a une fille aussi.
Elle est sympa.
Le boss que Beam s'est mis à dos, c'est Loat Duncan. Il a des chiens genre doberman, un peu féroces et super pas sympa.
En plus, y a un secret que je peux pas te dire, bien sûr.
Parce que si je te le dis, je vais me faire engueuler. Alors je te dis pas.
Voilà.
C'est un premier roman et là, t'hallucine.
La suite sur le blog...

Lien : http://leslivresdelie.org/203/
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« Au milieu du chemin de notre vie, je me retrouvai par une forêt obscure, car la voie droite était perdue » ( L'enfer de Dante )

Car perdue, je l'ai été. J'ai cherché mon chemin à travers les mots de ce roman, n'en comprenant pas la construction. Je me suis égarée dans des transitions brutales, ne saisissant pas les failles temporelles que j'ai trouvées par trop importantes. Je me suis même écartée de la route pendant un long moment, oubliant malgré moi la poésie du texte car trop tourmentée par des chapitres qui se suivaient sans me montrer la voie.

Ainsi, je n'ai su en apprécier la valeur dans la première partie de mon voyage. le paysage ne me séduisait pas, le point de vue me laissait presque de marbre.

Les personnages que je croisais me semblaient caricaturaux. Ils se fondaient dans un paysage rugueux mais ces hommes, pour la plupart, n'étaient que des contrefaçons dénués de toute matérialité. Des êtres qui traversaient leurs vies dans les vapeurs de l'alcool : tuant et prostituant. Les femmes, quant à elles et malgré leur force, ne faisaient que subir les agressions d'une vie et d'un sexe qu'elles n'avaient pas choisis. Un fossé infranchissable entre deux rives éloignées l'une de l'autre et un pont, de temps à autre, qui leur permettait de se rejoindre sans jamais se comprendre.

J'errais donc dans ce monde étranger sans m'attacher d'aucune manière à ce conte que je lisais sans passion, lors-qu'apparut à mi parcours, un panorama qui me fit dévier de ce sentier sans balise et enfin je compris. Enfin, je voyais la beauté de cet étrange fable et en comprenais les allégories.

L'homme en noir était là, dans ce virage que j'avais pris. Il portait un costume et m'attendait. Les quelques cailloux blancs qu'il avait jeté pour me guider à travers ces pages formaient à présent une montagne et je ne voyais qu'elle.

Une rivière coulait à ses pieds et Charon m'attendait sur sa barque. L'homme en noir me pris par la main et je pus poser un pied sur ce fragile esquif qu'était ce roman. Un bouc noir me regardait , l'oeil rempli de tous les vices de l'humanité et la réponse était là.

Elle était dans ces vies errantes que j'avais croisées sur mon parcours. Elle était dans ces métaphores que je comprenais à présent. Elle était sur les rives de cette rivière sans fond qui symbolisait le frontière entre la vie et la mort.

Enfin, elle m'apparaissait sur ce chemin pavé de bonnes intentions qui nous mène tous, inéluctablement, vers la même destination.

Je m'en approchais et là, une voix désincarnée, juste une ombre, me soufflât :

« Toi qui ouvre ces pages, abandonne toute espérance »
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
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