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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le Kentucky rural, Beam Sheetmire remplace parfois son père, Clem, au ferry qui traverse la Gasping River d'une rive à l'autre. Ce soir-là, aux commandes du bateau, accosté sur l'embarcadère, un homme lui demande de traverser, même s'il n'a pas les 5 dollars nécessaires. Arrogant et sûr de lui, il tente d'engager la conversation qui aboutit vite à un échange tendu. Alors que l'homme tente plus ou moins la caisse, Beam le frappe à la tête avec une grosse clé à griffe. Paniqué, il s'enfuit et va chercher son père qui n'a d'autre choix que de plonger le corps sans vie dans l'eau. C'est alors qu'il conseille fortement à son fils de quitter cet endroit au plus vite. Car, ce que ne sait pas encore le jeune garçon, c'est qu'il vient de tuer le fils de Loat Duncan, un homme d'affaires puissant et sans vergogne...


Il a plutôt intérêt à fuir ce jeune Beam Sheetmire s'il ne veut pas finir six pieds sous terre. Lors de ses errances, au milieu d'une nature proliférante, il va croiser sur sa route des personnages insolites, sans savoir que non seulement Loat Duncan le recherche mais aussi le shérif, sans savoir qu'en tuant cet homme sur le ferry, ce sont des secrets de famille qu'il va déterrer. Alex Taylor nous plonge dans une fuite sanglante, jonchée de cadavres, et au coeur de secrets familiaux pleins de fureur. Ce roman, profondément sombre, nous emmène en pleine campagne où la misère, l'alcool et les croyances sont de mise. À la tête de cette petite communauté, Loat Duncan, un homme puissant et louche avec qui tout le monde semble avoir signé un pacte. Dans le verger de marbre, qui n'est autre que le cimetière, on y croisera des salauds, des estropiés, des revanchards, des laissé-pour-compte. L'auteur décrit avec précision la nature omniprésente, ponctue son roman de dialogues ciselés et nous plonge dans une atmosphère lourde, ténébreuse et pesante.
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Pendant la lecture de ce roman , j'avais deux couleurs en tête : Noir , très noir et Vert .
Noir parce que l'histoire est très sombre et qu'il n'y a vraisemblablement aucune porte de sortie pour des personnages coincés dans ce Kentucky comme dans une prison naturelle . On est dans un trou paumé , dans la cambrousse la plus définitive .
Et au milieu coule la Gasping River.
Et un soir, Beam remplace son père afin de conduire le ferry d'une rive à l'autre. Ce soir-là, un seul passager qu'il va devoir tuer car cet homme veut piquer la caisse . Son père, Clem lui donne un peu d'argent et lui dit de fuir car le cadavre n'est autre que le fils du caïd local, Loat . Et Beam va avoir Loat, ses hommes et le shérif à ses trousses , ainsi qu'un certain nombre de secrets prêts à éclater .
C'est sombre, les personnes qu'il va croiser sont, au mieux pauvres et fracassées par la vie et au pire,comme je ne pouvais l'imaginer .
C'est sombre , les femmes de ce roman sont souvent putes et soumises .
Mais j'ai survécu à cette descente aux enfers parce que ce livre est plein de chlorophylle . Alex Taylor habite la région du Kentucky et visiblement, il en est amoureux fou ; et il l'arpente, il randonne , il se promène . Maîtrisant la faune et la flore sur le bout de ses doigts tachés d'encre , il nous enchante par la poésie de quelques noms d'espèces d'oiseaux, d'arbres et de plantes qui illuminent le coté sombre de ce roman . Il y en a que je ne connaissais pas , et ça m'a plu !
Alors voilà ! Juste pour le plaisir, laissez-vous bercer par la poésie des noms : tiarelle, érables, mimosas , sumacs, asiminiers , robiniers , salsepareille, amarante, pacaniers ,ginseng, sanguinaires, ormes, raisin d'Amérique , mousses , moustiques, guêpes, vautours et autres réjouissances ....
Un roman immensément sombre et vert , porté par une écriture brillante .
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Cours, Beam, cours !!

Alors que Forrest galopait, comme ça, pour le plaisir, Beam, lui, n'aspire qu'à sauver sa peau. Plus terre à terre mais tout aussi louable.
Faut dire qu'il a fauté, le jeune Beam.
Trucider quelqu'un, bon, on fait tous des bêtises.
Lorsqu'il s'agit du fils de Loat Duncan, désormais aussi vif qu'un paresseux comateux à deux pattes, plus qu'une seule échappatoire, la fuite, rapido.

J'avoue m'y être perdu dans ce verger.
Pas un gros entrain de base.
Le sentiment cotonneux d'avancer, tant bien que mal, avec l'espoir ténu que ça veuille bien décoller pour de bon.
Le déclic survint assez rapidement.
Vous dire pourquoi, je ne saurais.
Ce que je sais, c'est ce besoin impérieux d'y retourner histoire de démêler les multiples écheveaux que constituent ce ténébreux roman à la noirceur d'une nuit sans lune.

La Gasping River, là où tout commence et tout finit.
Une nature omniprésente comme cadre historique, je prends régulièrement.
Mais mère nature, s'il ne s'y passe pas grand chose, ça va un moment.
Ici, les personnages sont à l'aune de la trame, hors norme.
Cherchez pas une once de normalité, ça fait bien longtemps qu'elle s'est tirée.
Dans le coin, on est pas accro au cassage de neurone.
Ce que tu veux, tu le prends.
La femme d'un autre, le pouvoir, la vengeance, la tangente, peu importe, c'est ici et maintenant.

Vous aimez le billard à trois bandes ?
Vous allez adorer le Verger de Marbre.
Des rebondissements comme s'il en pleuvait.
Des personnalités extravagantes à la violence démesurée.
Un contexte rural omniprésent qui vous donnerait presque envie de siffloter tout du long l'air du banjo dans Deliverance.
Un canevas au déroulé implacable.
Et cette p****n d'ambiance plombante, métallique, aussi poisseuse que le goudron fraîchement posé qui vous colle aux semelles.

Le Verger d'Alex Taylor ne vous laissera pas de marbre, sur la tête de mon pôv' paresseux, enfin ce qu'il en reste...
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Au beau milieu du Kentucky rural, là où la Gasping River déploie son cours , le jeune Beam Sheetmire , 17ans a fauté gravement , il vient de tuer avec une clé à griffe le passager qui tentait de le dévaliser , le soir où il remplaçait son père , qui conduit ordinairement le ferry, parcourant la rivière dans les deux sens .

Las ! Sa victime est Paul, le fils du puissant homme d'affaires local , Loat Duncan, le pire des assassins sans foi ni loi, sans pitié .....toujours accompagné de ses chiens menaçants ,..

Le culte du mal hante ce SUD où la violence implacable , la misère, l'alcool, les croyances et les superstitions se côtoient .....
Vite ,vite Beam se sauve , une fuite éperdue , une vraie errance dans la forêt et ailleurs .....où l'on croise des salauds , des personnages dissimulateurs, des menteurs sentant le souffre des femmes qui peuvent aimer et en même temps se prostituer et porter les enfants d'autres hommes ....

On découvre des hommes armés joueurs et sales au propre comme au figuré, antipathiques , trafiquants d'argent sale , femmes soumises ou tapineuses , agriculteurs et mineurs scabreux , déracinés et épaves, ,alcooliques , estropiés , des aigris et des rancuniers ...

Cela sent la rancune cachée , les secrets oubliés , sordides , le contexte est sulfureux , brûlant, l'histoire est cohérente , brute , sombre , les chapitres courts , bien construits .
La nature omniprésente est magnifiée : mimosas,sumacs, érables ,pins , falaises de calcaire , collines couvertes de champs de maïs et de soja , l'ambiance noire épaisse comme du goudron , les personnes fracassées ..

Un thriller littéraire à l'écriture magnifique , aux fulgurances poétiques , aux images incandescentes à la beauté authentique .....
Une vraie réussite à la LANGUE brillante , hypnotique , j'avais beaucoup aimé «  le sang ne suffit pas » du même auteur .... découvert grâce à Marina .
J'ai récidivé en cherchant à la médiathèque...
Quel talent cet Alex Taylor ! Un vrai tour de force !
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Beam aide son père qui tient un ferry sur la Gasping river. Ce soir là, c'est Beam qui est aux commandes. La nuit est tombée, il n'y a personne . Un homme arrive et lui demande de traverser, mais il lui cherche des noises sur le ferry et tente de lui voler la caisse. Beam sort de ses gongs et lui assène un coup sur la tête qui l'envoie directement ad patres. Son père lui conseille de s'enfuir car il vient de tuer le fils de Loat Duncan, le caïd local. C'est le début d'une longue fuite pour Beam qui va avoir beaucoup de monde à ses trousses. Dans sa fuite, Beam va rencontrer tout un florilège de personnages extravagants, sombres , désabusés, antipathiques, prêts à tout, des épaves qui vivent d'expedients . Il y a des prostituées, un tenancier de bordel, un routier en costume, le caïd, ses sbires et ses chiens , le shérif. Et tout ce petit monde va s'entretuer allègrement... Vieilles rancunes, règlements de comptes, secrets bien gardés, dessein personnel...
J'avais adoré la galerie de portraits dans "le sang ne suffit pas" roman écrit après celui-là mais que j'avais lu avant et dans le"verger de marbre " l'auteur nous régale aussi de ses portraits de personnages si finement détaillés si originals. Il décrit aussi à merveille la nature avec une plume magnifique et poétique. Les humains ont l'âme noire, ils sont cruels, et la nature est verdoyante , diverse et magnifiée sous la plume de l'auteur.
Alex Taylor avec ce roman réinvente le western. Un western new age.Il nous plonge avec délectation dans cette Amérique sombre, menaçante mais si inspirante.
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Ils ne sont pas très frais les fruits de ce verger de marbre… Plutôt blets ; limite rances… Très noirs en tout cas. Mais c'est bien bon !

Car ce premier livre d'Alex Taylor - qui trouve toute sa place parmi les Neonoir de Gallmeister - est une délicieuse réussite, tant dans son style que dans son intrigue d'un bout à l'autre de ses 270 pages, dont aucune n'est superflue.

Au coeur du Kentucky, le long de la Gasping River, il suffirait de presque rien pour que l'équilibre apparent régentant la vie de certains de ses habitants ne se brise. Ce presque rien c'est un ferry que Beam pilote pour faire traverser la rivière, c'est un passager insolite d'un soir, c'est un début d'altercation, c'est un geste qui devient un coup, puis une chute, puis un mort. Tout cet équilibre va alors basculer dans le chaos le plus absolu.

C'est le début d'une longue fuite, d'une traque, d'une chasse à l'homme, dont les étapes sont des meurtres, viols voire mutilations… comme autant d'étapes successives d'une descente aux enfers que rien ne semble plus pouvoir arrêter. Mais qui chasse qui ? Qui est finalement chassé ? Pas le passé manifestement, qui resurgit et s'invite pour fracasser une histoire qui semblait tellement simple et binaire au début.

Au-delà de l'incontestable maîtrise du genre validée par ce thriller au déroulé remarquablement ficelé, il faut souligner le talent d'Alex Taylor à y ajouter trois autres réussites : celle du style, fluide, alternant entre la prose descriptive et narrative douce, imagée et souvent poétique, et des dialogues vifs, secs comme un shot de whiskey et crus quand il le faut sans jamais confiner à la vulgarité gratuite. Celle de l'amoureuse description de ce Kentucky où il vit, de ces paysages de monts, de falaises et de plaines cultivées, prenant place dans le cercle fermé des nature writers américains contemporains au talent éprouvé. Et enfin celle du sens, qui ajoute une dose de réflexion – sans imposer de conclusion - à son intrigue. Réflexions sur le destin (certains diront la destinée), la nécessité de vivre encore quand il n'y a plus qu'à mourir, sur ce qu'est ou n'est pas la famille dans ces profondes contrées US, sur la vengeance et ses bienfaits évolutifs, sur la vision que l'Homme a de sa vie au fur et à mesure que les événements la font évoluer ou la détruisent. Au début du livre, Beam se retrouve au cimetière, allongé sur le marbre de ce verger fascinant. Il y est également à la fin du livre. Mais il est mort depuis longtemps. Sans le savoir…

À l'image du « Saloon… » de Larry McMurtry, le verger de marbre est un western moderne et en même temps, hors du temps. Tous les ingrédients et personnages du western y sont présents. Mais aucun ne s'y comporte de manière conformiste ou attendue.

C'est la grande réussite d'Alex Taylor, et c'est une vraie belle révélation de cette rentrée littéraire 2016 !

Un grand merci à Gallmeister et à Léa pour cet envoi avant parution !
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Peut-on rester de marbre devant ce verger de marbre ? Non. Pourtant, il n'y a pas plus calme qu'un verger de marbre, ses habitants ayant l'habitude de rester silencieux.

Malgré tout, ce verger ne m'a pas laissé de marbre et son écriture avait l'âpreté et la dureté d'une épitaphe dans un vieux cimetière perdu dans le trou du cul du Kentucky.

Le roman noir rural a le vent en poupe ces derniers temps et il faudra s'attendre un de ces quatre à mettre le pied et les mains dans une bouse, mai rassurez-vous, ce n'est pas encore le cas ici !

Une tragédie grecque à la sauce américaine, voilà ce que je viens de déguster en me reléchant les doigts. Une tragédie à la Caïn et Abel, mais je ne sais si c'est Caïn qui tue Abel ou Abel qui assassine Caïn dans ce cas-ci.

Beam est un ado de 17 ans, qui, comme tous les ados de 17 ans ne pensent pas à grand-chose dans la vie, si ce n'est tirer un coup de temps en temps…

Sa tragédie commencera lorsqu'en pilotant le ferry de ses parents qui fait la traversé sur la Gasping River, il tuera accidentellement un espèce de vagabond qui voulait lui piquer la caisse.

Bah, en temps normal, zigouiller un vagabond évadé n'aurait pas eu de conséquences trop lourdes, mais nous sommes dans une tragédie, donc, ce macchabée n'est autre que le fils du caïd local, Loat Duncan, un trafiquant de drogue, usurier, tricheur, un habitués des bars louches et psychopathe aussi.

D'accord, il n'en avait rien à foutre de son fils, en temps normal, mais là, ne rien dire et ne rien faire mettrait en péril son autorité et puis, il avait quand même un peu besoin de son fils vivant… du moins, une partie de son fils… Un vrai salaud, je vous dis !

Si le départ de ce roman noir est conventionnel au possible, qu'il pue le déjà-lu, je vous conseille de ne pas vous laisser abuser par cet air connu parce que la suite de la partition n'a rien à voir avec la musique du début !

Si au départ on aurait envie de laisser Beam avec ses soucis tant il a le charisme d'une moule avariée ou de lui coller une baffe tant il sait être têtu au possible et se foutre encore plus dans les emmerdes, au fur et à mesure de sa cavale – qui a tout d'une cavale sans issue – on sentira naître en nous de la sympathie pour ce gamin qui a eu la malchance de naître dans une Amérique rurale minée par le chômage et soumise aux caïds locaux.

Quant à Loat Duncan, le caïd local, il est réussi car c'est un salopard de première classe, tout à l'opposé de Beam qui lui est aussi intelligent qu'un bernacle mort et à un potentiel de séduction d'un poulpe rejeté sur la plage. C'est vous dire que face à Loat, Beam ne fait absolument pas le poids !

Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus et auront leur mot à dire dans toute cette histoire et quand bien même ils auraient un petit rôle, ce sont tous des rôles importants et ils laisseront une trace de leur passage dans les pages et dans votre vie de lecteur.

Quand à l'écriture de l'auteur, elle sait se faire poétiquement noire de temps en temps, mais pour le reste, ça clashe, c'est sec, dur, sans édulcorant pour faire passer le breuvage tiré des fruits du verger dont les personnages boiront le calice jusqu'à la lie.

Et puis, il y a cette relecture de l'histoire tragique de Caïn et Abel… ainsi qu'Abraham prêt à sacrifier son fils, même si ici, papa Clem ne veut pas le sacrifier au couteau mais lui demande de fuir.

Un excellent roman noir rural, même si je n'ai pas retrouvé les émotions de « Rural Noir » car ici, impossible de m'identifier avec l'un ou l'autre personnage.

C'est puissant et ça ne se boit pas au petit-déjeuner car ce genre de petit noir, il arrache !

Normal, on plonge sans masque et sans tuba dans la noirceur humaine…

(4/5)
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Une mort tragique un soir sur le ferry parcourant la Gasping River, et une mécanique infernale se met en route...

Un tout premier roman brillant, porté par une écriture remarquable, et une constructionqui fait mouche. C'est une histoire de fuite, de chasse à l'homme, de secrets de famille aussi. Un récit sombre, âpre, dépouillé, avec quelques épisodes de violence subite. Et toujours la noirceur, et le Mal, qui rôdent...

C'est aussi, et surtout peut-être, dans ce Kentucky rural, une sacrée galerie de personnages, dont certains bienveillants (le vieux Pete), mais d'autres particulièrement inquiétants (Loat Duncan, mais surtout celui dénommé le routier).

M'étonnerait pas en tout cas que ce roman finisse par être adapté au cinéma (peut-être est-ce déjà le cas ?)...
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Le verger de marbre, un premier roman d'exception

Un nouvel auteur vient de rejoindre la collection NeoNoir des éditions Gallmeister : Alex Taylor.

Son premier roman, le verger de marbre, sent la sueur et la poussière. On pourrait croire que toutes les malédictions du monde pourraient s'abattre sur les habitants de cette région du Kentucky. le malheur et la douleur semblent être le lot quotidien des personnages issu de l'imagination de l'auteur.

Rarement, un roman m'aura fait ressentir son atmosphère à ce point. C'est lourd, pesant, et cette histoire nous fait ressentir le mal-être qui règne sur les berges de cette rivière.

Tout commence une nuit, quand Beam Sheetmire prend sur son ferry un passager qui s'avère être violent. Lorsque celui-ci tente de le voler, le combat s'engage. Beam vient de commettre son premier meurtre. Lorsqu'il en parle à son père, celui-ci lui conseille de fuir, car les foudres des caïds locaux ne vont pas tarder à s'abattre sur lui.

Qui est cet inconnu qui git au fond de la rivière ? Quels sont les secrets qui hantent la famille de Beam ? Et pourquoi le terrible Loat Duncan veut-il sa peau ?

Mon avis

Ce roman est addictif. Dès la première page, on se retrouve plongé en enfer, pourtant, ce n'est qu'un début et la chute est encore longue. Un seul roman m'avait fait ressentir une ambiance si malsaine : « le diable tout le temps » de Daniel Ray Pollock. J'ai fortement apprécié les personnages. Alex Taylor a eu le génie de rendre les ordures parfois touchantes. J'ai pu imaginer que certains allaient changer, que d'autres allaient devenir amis, et que même au Kentucky l'espoir existe. J'ai été bien naïve.

Cette chasse à l'homme, dans laquelle Beam rencontre des personnages tous plus abjectes les uns des autres est contrebalancée par une histoire familiale complexe. le Personnage de Derna, la mère de Beam, est également très spécial. Cette femme est un feu qui couve dont les sentiments semblent s'être taris depuis si longtemps...

Vous l'aurez compris, « le verger de marbre » d'Alex Taylor est un roman qui rejoint ma catégorie « Coups de coeur ».

Je vous conseille ce roman pour :

— L'atmosphère pesante

— Les personnages si particuliers

— L'histoire familiale

— La description des scènes et paysages qui est juste magique

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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La famille Sheetmire, Derna, la mère, Clem, le père, et Beam, le fils de dix-sept ans gère le bac qui permet de traverser la Gasping River, quelque part au fin fond du Kentucky. À l'occasion, Clem ne rechigne pas à dépouiller un ivrogne monté sur son bateau. Ni ça, ni le chômage devenu endémique dans ce coin qui se désertifie ne facilite les affaires. Et quand Beam, une nuit, tue un client un peu trop agressif, tout commence à partir en vrille. Car Beam n'a pas tué n'importe qui. La victime n'est autre que le fils de Loat Duncan, l'homme le plus puissant du comté. Trafiquant, usurier, psychopathe tenant la région dans sa main, Loat, même s'il n'éprouve pas grand-chose pour son fils, a des principes : on ne touche pas aux siens, car c'est remettre son autorité en question. Clem l'a bien compris, qui pousse Beam à fuir à travers bois pour aller au Diable qui est certainement moins dangereux que Loat. Mais, on s'en doute, Duncan n'est pas près de lâcher prise ; d'autant plus qu'il a un autre intérêt vital à mettre la main sur Beam.
Et là, le lecteur qui aime Daniel Woodrell, William Gay, Chris Offut, ou Frank Bill, pour n'en citer que quelques-uns se dit qu'il a déjà lu cette histoire plusieurs fois. Pour peu qu'il ait été comme moi un peu déçu par quelques-unes des dernières nouveautés estampillées « rural noir » – oui, je pense à Bull Mountain – il y a des chances pour qu'il aborde le verger de marbre avec circonspection.
Et, de fait, l'entrée en matière du Verger de marbre laisse à penser qu'Alex Taylor ne fait pas forcément dans l'originalité.
Sauf que, une fois le personnage de Beam et la situation initiale mis en place, Taylor ne se contente pas de copier ses estimables confrères. Si les influences sont bien là, l'auteur n'en arrive pas moins à offrir au lecteur un roman original et, pour tout dire, drôlement bien ficelé. D'abord parce que ce roman initiatique met en scène un héros, Beam, qui n'a a priori pas un grand potentiel de séduction. Adolescent à la masse, un peu lâche, pas très malin, il aimante les ennuis et, généralement, ce sont les autres qui pâtissent à sa place. C'est en fait avant tout l'opposition à Loat Duncan, pourriture de classe internationale et candidat à la couronne du plus gros méchant de la littérature de ces dernières années qui finit par susciter chez le lecteur une once de sympathie à l'égard de Beam. C'est aussi certainement le personnage de Derna, formidable femme malmenée par la vie mais droite dans ses bottes et l'amour qu'elle porte à son fils qui finit par faire voir Beam d'une manière plus indulgente.
Autour de ces personnages principaux tourne aussi toute une procession d'hommes et de femmes que Taylor ne néglige pas et auxquels il donne chair avec talent. le shérif Dunne et Pete Dougherty, partagés entre leur crainte de Loat et la révolte que sa tyrannie inspire, Ella, rugueuse et fragile, Daryl et son désir de vengeance, et ce mystérieux routier qui porte au roman une certaine aura fantastique au point que l'on peut se demander si l'on est face à un roman noir ou à une histoire horrifique.
Car Alex Taylor plante aussi une ambiance particulière dans cette Amérique profonde abandonnée des dieux et dans laquelle, abondante littérature et surenchère dans la violence oblige, on ne sait plus si l'on navigue dans le fantasme, le mythe ou la rude réalité. Si le décor, construit avec rigueur et sens du détail semble en effet ancrer le récit dans une matérialité triviale, l'écriture de Taylor, pas dénuée de poésie et qui se plaît à laisser autour du réel des zones d'ombre, rend tout cela étrangement onirique et mouvant.
Et c'est avec une certaine délectation que l'on se laisse entraîner dans ce Kentucky hors du temps et parfois cauchemardesque à la suite de personnages de tragédie.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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