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Beam Sheetmire tue Paul Duncan. Mais Paul Duncan n'est pas n'importe qui : c'est le fils du caïd local, un peu sur le retour mais toujours vaillant malgré l'âge… Alors Clem, le père de Beam, l'incite à fuir. Beam n'ira pas très loin comme si, symboliquement et au nom de tous les autres personnages, il était prisonnier du trou paumé amerloque où se déroule ce récit.

Il n'y a aucune fuite possible, pour aucun des personnages de l'histoire d'Alex Taylor. Ils se retrouvent tous à devoir, d'une manière ou d'une autre, affronter leur destin. Leurs destins à tous sont de toute façon tous liés les uns aux autres : rancoeurs du passé, vengeances sur le tard, règlement de comptes familiaux, les Beam, Daryl, Clem, Loat, Dorna, Elvis et compagnie, personnages principaux ou secondaires, sont tous des anti-héros, les personnages secondaires un peu moins que les personnages principaux, je vous l'accorde…

Après un premier chapitre qui pourrait, à tort, laisser perplexe sur la suite du livre, Alex Taylor déploie une histoire sordide mais magnifiquement écrite et admirablement construite. Il laisse volontairement planer un doute sur la chronologie (non linéaire) des chapitres intercalant entre deux récits concomitants un passage plus récent ou plus ancien, renforçant ainsi l'idée que les différentes trajectoires sont bien sensées se rencontrer à un moment ou à un autre tout en conservant un flou sur le moment exact de cette rencontre.

Dans les tragédies qui se jouent et se dénouent sous nos yeux ébahis, il y a quelque chose de férocement shakespearien tant dans la noirceur des moeurs que dans la violence des sentiments et des passions exacerbées par un environnement austère et, évidemment, dans le déroulement de leur dénouement.

En fait, si Shakespeare avait écrit « Délivrance », ça aurait certainement donné « le verger de marbre ».

Lien : http://wp.me/p2X8E2-Ip
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Un roman noir étrange et mystérieux, teinté de croyances et d'onirisme, touchant au fantastique. En tuant un inconnu pour défendre son bien, Beam déclenche une incroyable réaction en chaîne et fait resurgir un passé longtemps tenu secret. Alex Taylor, par son écriture clinique et précise, crée une atmosphère déroutante et angoissante, laissant le lecteur se faire son idée du destin des personnages.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Kentucky. Où coule la Gasping River. Cette nuit-là c'est le jeune Beam Sheetmire qui s'y colle pour gérer le bac. Mais l'inconnu un peu pouilleux qui se présente à lui à une attitude bizarre et ça ne se passe pas bien du tout. Clem, son père, lui conseille de filer rapidos car le type désormais au fond de la rivière n'est autre que le fils du tout-puissant Loat Duncan. La chasse à l'homme peut commencer.

Le culte du Mal semble avoir pris possession de ce Sud noir, que l'on a déjà parcouru, qui va s'imposer dans ce récit où la superstition convole avec la misère. Sud rural que l'auteur décrit avec maints détails qui permettent de nous fondre dans ces terres – lazarets - qui vomissent des infortunes à la pelle comme elles savent si bien le faire. Dans ce coin paumé on naît, survit et finit au fond d'un trou – pas toujours de mort naturelle – avec un putain de fardeau sur les reins. L'auteur n'a pas lésiné sur la marchandise du côté des personnages aux profils plus rustiques tu meurs et parfois ils meurent. Certains vont faire montre d'une capacité exceptionnelle pour franchir des sommets de violence, les autres les subissant ou se rebellant parfois violemment. C'est donc à une galerie de portraits frisant le « Concours des sales types et freaks réunis » qu'il est nécessaire de se coller pour bien cerner l'indiscernable. Dans le rang des freaks c'est Daryl qui remporte le pompon. C'est un maquereau avec des moignons, un drôle de poisson qui tient une boîte où un bouc – symbolisant les péchés - trône sur la scène. Il crie vengeance et connaît fort bien Loat. Une saloperie sur pattes qui fait régner la terreur malgré ses problèmes de santé. Puis apparaît le camionneur totalement détraqué en costume sale. Sûr qu'il a dû raboter ses cornes pour passer inaperçu mais cela ne dure qu'un instant puisque sa folie dévastatrice est sans égal. La famille Sheetmire va les trouver sur sa route. Beam, ce pauvre garçon qui n'a pas grand chose dans la caboche, aussi têtu qu'immature, mais qui s'interroge tout de même sur l'origine de son géniteur. Sa fuite va-t-elle lui servir de révélateur ? Sa mère Derna est bien la seule personne à peu près équilibrée qui a connu maints revers et disgrâces. Cette femme au caractère bien trempé secoue les consciences. Et l'on retiendra l'apparition quasi surréelle de Pete. Bonhomme vivant de rien ou de pas grand chose, qui cueille du ginseng et qui fait du verger de marbre sa tanière pour laisser passer les orages de plombs.
La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/09/ca-va-lui-couter-un-rein-le-verger-de-marbre-alex-taylor.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Voilà encore un très bon roman des éditions GALLMEISTER... Je sais, à force, vous allez penser que je perds mon sens critique quand je lis un ouvrage de cet éditeur !

Mais pas du tout; je vous mets au défi de lire LE VERGER DE MARBRE et de m'en dire du mal... si ce n'est pour évoquer celui qui jalonne cette fuite sanglante et tragique qui met en scène Beam, ou celui qui habite les protagonistes de ce roman noir.

Au fin fond du KENTUCKY, Beam, jeune homme désoeuvré, manoeuvre le ferry familial pour faire traverser la GASPING RIVER afin d'aider son père. Un soir, il fait passer un jeune inconnu qui tente de lui voler la caisse du ferry et l'agresse. Beam rispote et le tue. Cet inconnu malintentionné s'avère être le fils du parrain local, Loat DUNCAN. Aidé par son père Clem, Beam prend la fuite, espérant échapper à la vengeance du père et tente de se soustraire à ses poursuivants. le jeune homme se retrouve seul face à son destin et paiera au prix fort son méfait et sa filiation.

Alors autant le dire tout de suite : en ouvrant ce roman, j'ai quitté ma zone de confort... Je ne suis pas spécialement attirée par la collection NEONOIR de GALLMEISTER et surtout par les intrigues policières qui se déroulent dans l'Amérique profonde, et j'avoue avoir hésité longtemps avant d'accepter la lecture en avant-première de cet ouvrage.

Et bien parfois, être un peu bousculée, changer ses habitudes de lecture a du bon... et pour cette fois-ci du très bon !

En effet, malgré la noirceur qui habite les personnages de cette épopée meurtrière, la violence omniprésente tout au long du récit et le manque d'humanité flagrant des hommes qui apparaissent dans cette histoire, j'ai beaucoup aimé la progression de l'intrigue, la description psychologique de ces êtres sans foi ni loi et l'évocation de la nature qui vient parfaire le décor.

Sincérement, Alex TAYLOR a su créer une ambiance tendue sans jamais être sordide malgré des héros plus que détestables, il a su décrire à la perfection la moiteur de l'été au KENTUCKY, les éléments naturels des abords de la GASPING RIVER, si bien qu'à chaque nouveau rebondissement, le lecteur est capable de visualiser parfaitement la scène, de sentir la tension et la peur qui envahissent les victimes...

La plume d'Alex TAYLOR est incisive, les dialogues crus et directs, ses descriptions des scènes de violence sans concession. le rythme du récit est donc haletant telle l'urgence de fuir que doit ressentir Beam. L'alternance des points de vue et d'action qui s'enchaînent au fil des chapitres permet au lecteur de reprendre son souffle .

Vous l'aurez donc compris, j'ai aimé être dérangée dans ma routine de lecture par cet ouvrage vers lequel je n'aurais pas dirigé mon choix prioritairement... mais celui-ci a tellement de qualités qu'il ravira les adeptes du genre et pour ma part m'a finalement beaucoup plu....
MYMY
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Roman noir mettant en scène les exclus de la société américaine, le verger de marbre réussit le pari d'être beau et envoûtant malgré la violence et le désespoir qu'il contient.

A la suite d'un geste malencontreux et malheureusement irréparable, Beam Sheetmire, jeune homme discret et sans histoires, est obligé de fuir un monde qu'il n'est pas préparé à affronter. le puissant et effrayant Loat Duncan est à ses trousses, pour le pire et l'insoutenable...

J'ai adoré ce roman qui nous présente une vision des Etats-Unis très éloignée de ce que l'on peut voir habituellement dans les films et séries : on y trouve toute une catégorie de pauvres blancs, de laissés-pour-compte qui vivotent, loin de tout confort moderne, dans des mobil-homes ou des baraques en mauvais état, entre petits boulots, prostitution et trafics en tous genres, où la violence physique et morale semble être la norme, comme la forte consommation d'alcool d'ailleurs. Les personnages sont complexes, certains mystérieux ou inoubliables, l'action est bien présente et on se demande jusqu'à la dernière page comment cette histoire va bien pouvoir se terminer. Entre vengeance, secrets de famille et non-dits, le destin du pauvre Beam Sheetmire ne peut qu'être dramatique, sauf s'il parvient à échapper à cet enfer perdu en plein Kentucky...

Les dialogues sont crus, le style est percutant, la violence extrême et le désespoir sont présents à chaque page, et malgré cela j'ai trouvé ce roman très beau : l'ambiance qui s'en dégage est irréelle, les images sont fortes et originales, je sais déjà qu'il va me hanter longtemps.
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Peut-on rester de marbre devant ce verger de marbre ? Non. Pourtant, il n'y a pas plus calme qu'un verger de marbre, ses habitants ayant l'habitude de rester silencieux.

Malgré tout, ce verger ne m'a pas laissé de marbre et son écriture avait l'âpreté et la dureté d'une épitaphe dans un vieux cimetière perdu dans le trou du cul du Kentucky.

Le roman noir rural a le vent en poupe ces derniers temps et il faudra s'attendre un de ces quatre à mettre le pied et les mains dans une bouse, mai rassurez-vous, ce n'est pas encore le cas ici !

Une tragédie grecque à la sauce américaine, voilà ce que je viens de déguster en me reléchant les doigts. Une tragédie à la Caïn et Abel, mais je ne sais si c'est Caïn qui tue Abel ou Abel qui assassine Caïn dans ce cas-ci.

Beam est un ado de 17 ans, qui, comme tous les ados de 17 ans ne pensent pas à grand-chose dans la vie, si ce n'est tirer un coup de temps en temps…

Sa tragédie commencera lorsqu'en pilotant le ferry de ses parents qui fait la traversé sur la Gasping River, il tuera accidentellement un espèce de vagabond qui voulait lui piquer la caisse.

Bah, en temps normal, zigouiller un vagabond évadé n'aurait pas eu de conséquences trop lourdes, mais nous sommes dans une tragédie, donc, ce macchabée n'est autre que le fils du caïd local, Loat Duncan, un trafiquant de drogue, usurier, tricheur, un habitués des bars louches et psychopathe aussi.

D'accord, il n'en avait rien à foutre de son fils, en temps normal, mais là, ne rien dire et ne rien faire mettrait en péril son autorité et puis, il avait quand même un peu besoin de son fils vivant… du moins, une partie de son fils… Un vrai salaud, je vous dis !

Si le départ de ce roman noir est conventionnel au possible, qu'il pue le déjà-lu, je vous conseille de ne pas vous laisser abuser par cet air connu parce que la suite de la partition n'a rien à voir avec la musique du début !

Si au départ on aurait envie de laisser Beam avec ses soucis tant il a le charisme d'une moule avariée ou de lui coller une baffe tant il sait être têtu au possible et se foutre encore plus dans les emmerdes, au fur et à mesure de sa cavale – qui a tout d'une cavale sans issue – on sentira naître en nous de la sympathie pour ce gamin qui a eu la malchance de naître dans une Amérique rurale minée par le chômage et soumise aux caïds locaux.

Quant à Loat Duncan, le caïd local, il est réussi car c'est un salopard de première classe, tout à l'opposé de Beam qui lui est aussi intelligent qu'un bernacle mort et à un potentiel de séduction d'un poulpe rejeté sur la plage. C'est vous dire que face à Loat, Beam ne fait absolument pas le poids !

Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus et auront leur mot à dire dans toute cette histoire et quand bien même ils auraient un petit rôle, ce sont tous des rôles importants et ils laisseront une trace de leur passage dans les pages et dans votre vie de lecteur.

Quand à l'écriture de l'auteur, elle sait se faire poétiquement noire de temps en temps, mais pour le reste, ça clashe, c'est sec, dur, sans édulcorant pour faire passer le breuvage tiré des fruits du verger dont les personnages boiront le calice jusqu'à la lie.

Et puis, il y a cette relecture de l'histoire tragique de Caïn et Abel… ainsi qu'Abraham prêt à sacrifier son fils, même si ici, papa Clem ne veut pas le sacrifier au couteau mais lui demande de fuir.

Un excellent roman noir rural, même si je n'ai pas retrouvé les émotions de « Rural Noir » car ici, impossible de m'identifier avec l'un ou l'autre personnage.

C'est puissant et ça ne se boit pas au petit-déjeuner car ce genre de petit noir, il arrache !

Normal, on plonge sans masque et sans tuba dans la noirceur humaine…

(4/5)
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Une foule d'ivrognes et de prostituées s'est rassemblée derrière le bar de Daryl pour assister à un spectacle peu commun. Un routier vêtu d'un costume trois pièces enfourche un bouc qu'il a préalablement endormi, lui taille les côtes à l'aide d'un long couteau incurvé et après une minute de fouille extrait un des reins de l'animal. Tout autour, les spectateurs s'excitent et s'égosillent. Cette scène symbolise la tragédie (en grec : chant du bouc) qui se déroule dans ce comté du Kentucky. Les habitants sont marqués par une fatalité qui est à la fois sociale, familiale et géographique. Il leur est impossible de fuir. Un des personnages compare la région à un lazaret : « Les arbres noircis par l'hiver, les collines dévalant vers les plaines détrempées – des cellules où les âmes des patients étaient embourbées de ténèbres, où les démunis et les laissés-pour-compte se retrouvaient en quarantaine. C'était une prison. »
Tout couve dans un équilibre instable pendant de nombreuses années quand un événement va déclencher le mécanisme intraitable du destin : un simple coup de clé à griffe. Beam a donné un simple coup sur le sommet du crâne d'un voyageur qui tentait de dérober la caisse du ferry. Mais il va découvrir que l'homme qui gît à ses pieds est bien loin d'être un inconnu. Et cette mort va déclencher un flot de violences sans commune mesure. La tragédie peut débuter.
Alex Taylor parvient à marier la tragédie classique au roman noir. L'ambiance est sombre dans cette campagne meurtrie par l'exploitation de gisements, les personnages sont marquants (Derma, Daryl, Loat et le routier qui n'est jamais nommé et qui fait figure de "bête" apocalyptique), la violence est livrée crue, et le tout servi par une écriture fluide et travaillée. L'auteur donne une grande importance à la l'observation de la nature, aux arbres (cèdres, pacaniers, robiniers, etc) et aux oiseaux qui sont porteurs de présages. C'est du polar et de la vraie littérature, c'est beau ,c'est fort, et je vous le recommande vivement.
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Alex Taylor vit à Rosine, Kentucky. Après divers métiers improbables, fabriqué du tabac et des briquets, démantelé des voitures d'occasion, tondu des pelouses de banlieue et aussi été colporteur de sorgho pour différentes chaînes alimentaires, il s'est lancé dans l'écriture. Alex Taylor est diplômé de l'université de Mississippi et enseigne aujourd'hui à l'université de Western Kentucky. Ses nouvelles ont été publiées dans diverses revues littéraires et le Verger de marbre, son tout premier roman vient de paraître.
En pleine cambrousse du Kentucky, un bled et une rivière avec un ferry reliant les deux berges. La liaison est assurée par les Sheetmire, Clem le père ou Beam le jeune fils de dix-neuf ans tandis que Derna, la mère, est à la maison. Une nuit où Beam est de service, il tue le voyageur inconnu qui tentait de le dévaliser. Manque de pot, la victime est le fils de Loat Duncan, une redoutable frappe locale qui fait régner sa loi dans le secteur avec son bras droit et ses dobermans agressifs. Ce crime ridicule, dû à une petite tête et un excès de testostérone, va donner le coup d'envoi à un cataclysme mortel.
Les résumés c'est fait pour résumer comme dirait l'autre, donc ça tronque méchamment et là, si vous vous en contentez pour bannir ce livre de vos lectures, vous allez faire une grave erreur. Certes il s'agit d'un polar, d'un roman noir même, mais si la catégorie « tragédie grecque » existait dans le catalogue de l'éditeur, ce roman y entrerait bille en tête. Tous les ressorts de cette antique littérature y sont repris. Prenons les liens familiaux par exemple, si l'on connait toujours la mère sait-on aussi sûrement qui est le père ? Quand des inconnus s'avèrent être des parents proches, les liens entre les uns et les autres prennent une tournure plus complexe, les motifs de leurs actions deviennent plus profonds ou dramatiques, surtout quand le lecteur est mis au parfum en premier des liens de sang secrets.
Nous avons donc une course poursuite entre Loat et Beam, Clem qui veut aider son fils, Elvis Dunne le shérif dans le rôle du poulet du Kentucky, le vieux Pete cueilleur de ginseng qui tentera de sauver son monde, Daryl le patron du bar sordide qui dans sa jeunesse était pote avec Clem et Loat, Derna qui les fréquentait dans un passé de tapineuse locale ; mais qui est cet étrange camionneur étranger à la région, vêtu d'un costard, venu se mêler à cet imbroglio, sans mobile apparent si ce n'est jeter de l'huile sur ce feu, comme un ange noir en provenance directe des Enfers ?
Course poursuite mais menée à un rythme plutôt lent comme si tout le monde savait dès le départ, Beam le premier, que personne n'irait bien loin, « Mais quel monde pourrait lui offrir plus que quelques jours de répit ? » et effectivement le roman ne s'étire que sur une petite semaine.
Si le roman est excellent, il doit tout à l'écriture d'Alex Taylor, une manière d'écrire que je ne m'attendais pas à trouver dans ce type d'ouvrage. Il y a du lyrisme, un rythme envoûtant pour mener le lecteur vers un épilogue dramatique. Les scènes de violence sont brèves, inutile de charger en noirceur ; il y en a aussi de mémorables (le vautour dans la maison abandonnée), de très visuelles mais moins crédibles (les guêpes dans la voiture). Des réflexions qui font mouche (« Peu importe combien de temps on prenait pour mettre son chapeau, on finissait toujours par franchir une porte et faire face à ce qui attendait de l'autre côté. » A moins qu'on ne tombe sur un effet rétro, « Puis elle quitta la pièce, longeant le couloir dans sa robe de chambre vert pâle dont l'ourlet trainait derrière elle. »
Un très bon roman qui semble promettre un nouvel écrivain à suivre de près… ?
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Le verger de marbre résume à lui seul l'ambiance et le style outrenoir et poétique d'Alex Taylor. Un titre qui mélange les arbres fruitiers que l'on trouve dans les vergers, producteurs de vie à travers les fruits, mais aussi de ces troncs qui s'enracinent et s'élèvent permettant une communication entre la terre et le ciel. Et le marbre, froid , mis en forme par l'homme pour faire des sculptures, des caveaux, des stèles. Vie /Mort, Dieu/Diable.Destinée.
Vous l'aurez compris le Verger de marbre est un cimetière et des morts il y en aura à la pelle dans ce néo noir.

Nous sommes dans le Sud des États-Unis, dans une région rurale où les déshérités, les mis de côtés, les « pas grand choses » tentent une vie désolée, aride de bonheur et rude.

Beam Sheetmire,19 ans, souffrant de narcolepsie, se sent étranger dans sa famille. Solitaire, il travaille sur le ferry de son père en faisant la traversée de la Gasping River. Soir après soir, le bateau s'écoule au rythme des traversées, accompagné des questions, et des fantômes de Beam. À 5 dollars le trajet, l'épargne est dure. Mais Beam ne va pas avoir le temps d'écouter les réponses à sa quête identitaire.
Un soir, son univers bascule brusquement, un passager étranger mal embouché et agressif, s'empare de sa caisse. Transformant le ferry en Parque, Beam le tue involontairement.
Dès lors, il n'y a plus qu'une solution pour lui : s'arracher de son Kentucky natal et à sa famille disfonctionnelle. Mais même chez les déshérités, les « pas grand choses » de la société, il y a un chef. Ici, c'est Loat Duncan. Tel un marionnettiste habile, il manipule son monde et part à la traque de Beam.
Dans cette chasse à l'homme, personne ne sortira intacte et le Mal est tapi, prêt à surgir là où on ne l'attend pas.
Comme tout bon Gallmeister qui se respecte, la nature a un rôle essentiel dans l'histoire. Abondamment décrite, elle est à la fois un refuge et un obstacle, une frontière, empêchant, décourageant tout être à quitter ce lieu.
C'est noir, sauvage, sans espoir, les personnages semblant englués dans un destin qui les dépassent.
Un très bon Néonoir, hâte de découvrir d'autres romans d'Alex Taylor.

Lien : https://lesvoyagesinterieurs..
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