Citations sur Le Duel - Ma Vie - Lueurs - Une banale Histoire - La .. (7)
L'incertitude d'une situation favorise considérablement l'apathie.
Dans la recherche de la vérité, les hommes font deux pas en avant et un en arrière. Les souffrances, les erreurs et l'ennui les font reculer, mais la soif de la vérité et une bonne volonté tenace les poussent toujours vers l'avant. Et qui sait ? Peut-être atteindront-ils la vérité vraie...
Je n’y vois rien de beau, répondit Laïevski. S’extasier sans arrêt devant la nature, c’est révéler l’indigence de son imagination. En comparaison de ce que je peux rêver, tous ces ruisseaux, et ses rochers sont de la pacotille, rien de plus.
'Admettons que la morale exige que vous aimiez les hommes. Eh bien! l'amour doit consister en l'éloignement de tout ce qui, de manière ou autre, leur nuit et les menace dans le présent ou l'avenir. Nos connaissances et l'évidence nous disent qu'un danger menace l'humanité du côté des anormaux mentaux et physiques. Si vous n'avez pas la force de les amener à la norme, vous avez assez de force et d'adresse pour les empêcher de nuire, c'est-à-dire pour les supprimer.'
J’avais chez moi, pour s’occuper de moi, un pope qui est tellement croyant que, lorsqu’il va, en période de sécheresse, en procession dans les champs implorer l’arrivée de la pluie, il emmène avec lui un parapluie et un manteau de cuir, pour ne pas se retrouver trempé à son retour.
- Si les bornes du progrès sont infinies, comme vous le dites, c'est que ses buts ne sont pas définis, dis-je. C'est vivre sans savoir exactement pourquoi l'on vit.
[Discours de Missaïl]
A midi je me lève et m'assieds par habitude à ma table de travail, mais je ne travaille pas, je me distrait à lire des livres français à couverture jaune que Katia me fait passer. Bien sûr il serait plus patriotique de lire des auteurs russes, mais j'avoue que je n'éprouve pour eux aucune inclination particulière. A l'exception de deux ou trois vieux écrivains, toute la littérature d'aujourd'hui ne me semble pas être une littérature mais une sorte d'industrie artisanale qui n'existe que pour recevoir des encouragements, mais dont on n'utilise pas volontiers les produits. [...] Je ne dis pas que les livres français témoignent à la fois de talent, d'intelligence et de noblesse. Eux non plus ne me satisfont pas. Mais ils sont moins ennuyeux que les livres russes, et il n'est pas rare d'y rencontrer l'élément essentiel de la création littéraire: le sentiment de la liberté personnelle.