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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ah Ayako, on peut dire que mes attentes n'ont pas été déçues. Je cherchais un manga bien sombre à l'histoire familiale complexe, et dans une époque dépaysante. J'en ai eu pour ma graine. Dans un Japon en plein chamboulement culturel et politique, on retrouve une famille de riche propriétaire terrien bien conservatrice comme il faut. Et d'une hypocrisie sans borne, eux se prenant pour des modèles, on les suit dans leur dépravation criminelle. le contexte est magnifiquement abordé, d'une genre de chasse au rouge à la mode Mcarthy jusqu'au lien entre yakuzas et politiques tout en passant par l'impunité américaine. On suit cette riche famille en plein déclin, on se délecte de leurs souffrances et de leurs crimes atroces. Cette riche famille qui nous ferait passer les Lannister pour des joueurs de seconde zone...

Le dessin est simple, sans aucune goutte de sang, on n'en a pas besoin. le texte à lui seul suffit à montrer l'horreur de ces hommes et femmes qui utilisent le mot honneur et respect alors que leur acte en ont aucun pour l'humanité. Et le pire c'est qu'ils se l'infligent entre membres de même famille. Je vais essayer de lister tout les crimes dont j'ai eu affaire: meurtre avec et sans préméditation, séquestration, esclavage sexuel, viol, harcèlement pouvant pousser au suicide, coups et blessure (battre une femme), non assistance à personne en danger, tentative d'agression sexuel... Il y en a un dans la famille qui deviendra chef de clan yakuza alors la aussi la liste serait longue je suppose.

Le tout est si réaliste en plus, on essaye après les crimes et les moeurs bafoués de justifier, d'oublier.. Shiro, garçon au coeur d'or au début va devenir un déchet comme les autres, son évolution est magistrale. Il se dira j'ai fait comme les autres, ma famille est comme cela... Sakuémon, il couche avec la femme de son fils, il est manipulateur et exploiteur, autoritaire, un chef de famille qui sait prendre les pires décisions pour "l'honneur". Il essaye de se faire pardonner mais cela échouera.. Ichiro, l'un des pires aussi, un rapace avide en quelque sorte, il gagnera mais pour tout perdre. L'alcool n'est pas un remède qui permet le pardon... Jiro, le pire peut être, responsable de multiple meurtre et de tout les malheur de cette famille, c'est certainement lui le digne héritier de son père mais en pire je dirais au final. Il réussira dans la vie, il fera tout pour le pardon mais ici non plus il n'y est pas. Iba et Naoko, elles savent tout et elles sont complices du silence, Naoko a été brisé par la vengeance. Ce sont certainement les moins coupables de la famille au final....

Autant vous dire des personnages haut en couleur. Et un policier prêt à tout pour connaître la vérité sur la sale affaire familiale. Ayako, elle, c'est la victime de cette famille. Celle qui subira les échecs des autres en quelque sorte, on veut être pardonné mais la grande symbolique, c'est qu'on ne peut pas. le manga est divisé en trois en quelque sorte, la présentation, l'horreur, et l'enquête pour la vérité. La troisième partie souffre d'une légère baisse de tension à mon propre avis mais ce n'est qu'un léger détail. Cette fresque familiale macabre à d'ailleurs un dénouement lui aussi symbolique. Cette fresque s'accompagne avec la modernisation du Japon, si vous pensiez que le passé était pire, il vous démontre le contraire...

Le monde est un fumier, un fumier qui grandit avec le temps. Et ce monde frappe injustement les coupables tout comme les innocents. La mort du jeune homme est triste à la fin, il n'était coupable de rien tout comme bien d'autres avant lui. Cette famille détruit des vies de toutes les manières qui soit. Mais je pense que la société, l'environnement qui les entourent les poussent à commettre l'impardonnable. La société, elle aussi, elle est coupable. J'aime bien aussi la manière dont est représenté la justice ici, gangrené au possible. Finalement, ce livre est à la croisée entre Balzac, Hugo et Zola. Oui, on retrouve bien l'idée d'hérédité ici, seuls les femmes y échappent. Certainement à cause du patriarcat, elles ne participent pas, elles se murent seulement dans le silence.

Un livre sombre et malheureusement réaliste. Dans un Japon entre les années 45 et 70, ce drame familial montre à lui seul une bonne partie des vices de l'humanité. Des vices criminels, répugnants, odieux, obscènes même... Ce drame vous tiendra en haleine tout le long de votre lecture. Une intrigue tortueuse, des personnages si humains et un monde si réaliste et injuste... Vous pourriez même y voir un léger reflet de notre monde je suppose... ainsi que de la nature humaine.
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Jiro tange est un ancien prisonnier de la seconde guerre mondiale et pour survivre il est prêt à beaucoup, comme le fait de trahir son pays. Il fait partie d'une grande famille ayant de grande propriété. La lutte contre les communistes à la sortie de la guerre est de mise. Même quand certaines personnes de la famille serait attirées par cette idéologie.
Le scénario est vraiment très bon et ce premier tome donne réellement envie.
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Une chronique familiale et sociétale forte à découvrir sur le Japon d'après-guerre, le tout desservi par une mise en page originale et dynamique. Un des meilleurs titres de Tezuka.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Le premier tome de ce triptyque de Tezuka nous plonge dans le Japon d'après-guerre et nous livre une parallèle tragique entre un Japon qui souffre sous la domination américaine et une famille de riches paysans qui tente de conserver son honneur au lendemain de cette deuxième guerre mondiale.

D'un côté, on découvre un Japon en déclin, où licenciements, réformes, espionnage, grèves et meurtres politiques font la une des journaux. de l'autre, on découvre la famille Tengé qui sombre lentement dans le drame et l'horreur, afin de défendre pathétiquement sa notoriété.

La famille Tengé apporte une série de protagonistes aux caractères hétérogènes. Entre les traîtres, les meurtriers, les femmes violées et les enfants battus, Osamu Tezuka nous livre un récit plein de cruauté et de noirceur. Et au milieu de cet environnement abject, afin de mieux faire ressortir la cruauté et l'injustice (tout en sachant éviter les lourdeurs), il place une mignonne petite fille de quatre ans : Ayako !

En introduisant une enquête policière et une histoire d'espionnage à cette chronique familiale et sociale, Osamu Tezuka va encore augmenter l'intérêt de ce récit qui balance habilement entre réalité historique et fiction.

Mais, si, tout comme Jirô Taniguchi, Osamu Tezuka est un grand maître mangaka au niveau du scénario, il n'a clairement pas été à la même école de dessin. Heureusement on s'habitue vite à son dessin stylisé, qui n'entrave en aucun cas la lisibilité du récit.

Bref, tout comme pour "l'histoire des 3 Adolf", Osamu Tezuka nous livre une histoire prenante au sein d'une série au nombre de tomes réduit, mais au graphisme qui risque d'en rebuter plus d'un, même s'il est très lisible.

Je dois aussi avouer qu'au moment où Jiro Tengé et son père font apparaître un vieux goban pour jouer une partie de Go, j'avais envie de suivre la partie en entier, mais c'est certainement parce que je suis encore un peu accro à la série "Hikaru no Go".

Notons également qu'en 2004, ce récit fut méritoirement nominé dans la catégorie «Patrimoine de la bd» à Angoulême.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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EXTRAIT "Voilà, je tiens l'oeuvre d'Osamu Tezuka que j'aime. Sa force, c'est l'absence de manichéisme des situations et des personnages. Tout est en gris, il n'y a pas de héros, pas de gentil, que des gens tous marqués à leur façon par la guerre. La période historique qu'il choisit pour cadre de son histoire me convient très bien. La reconstruction du Japon après la seconde guerre mondiale, l'occupation, et surtout, la lutte contre le communisme. Osamu Tezuka utilise tout cela pour produire une histoire d'espionnage passionnante et dérangeante. "
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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L'histoire d'une famille prête à tout pour protéger sa réputation, même au pire... j'ai beaucoup aimé ce manga de Tezuka !
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