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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment c'était avant ? Avant que le monde tel que nous le connaissons disparaisse, peut-être pour toujours. Vivre et espérer, survivre et se rappeler. L'auteur nous embarque dans une aventure pas si théorique que ça. Son analyse est très pertinente et il nous la retranscrit sous les traits de son personnage Makepeace.
#aunorddumonde donne matière à réflexions et chacun doit se questionner sur son rapport à la technologie comme son rapport à la nature. Qu'est ce qui est essentiel et qu'est ce qui est superflu ? Pour ma part, j'ai fait mon choix.
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Le shérif Makepeace patrouille chaque matin dans Evangeline, sa ville natale, perdue dans les confins d'une Sibérie plus sauvage que jamais puisque, suivant la théorie des dominos, les villes se sont vidées les unes après les autres poussant les populations à fuir un anéantissement dont on ne sait pas grand chose mais qu'on devine être un cocktail de réchauffement climatique et catastrophe industrielle ayant entraîné déplacements de populations, misère, famine et violence.

Issu d'une famille de colons Quakers venus s'établir, en des temps meilleurs, sur des terres cédées par les Russes, Makepeace veille sur un monde cristallisé dans le silence glacial d'un hiver qui promet d'être long. C'est lors d'une de ses patrouilles solitaires qu'il rencontre un jeune rescapé qui se cache. Champion de la survie en milieu hostile, il organise quelques expéditions afin de troquer de l'alcool contre de la viande de caribou avec quelques Toungouses gardiens de troupeaux qui survivent, eux aussi, dans les montagnes alentour.

Un jour, il aperçoit un avion. Espérant enfin que la vie d'avant existe encore ailleurs, il se met en tête de découvrir la destination de l'appareil. Commence alors une très longue quête.

"Chacun s'attend à assister à la fin de quelque chose. Ce à quoi nul ne s'attend, c'est assister à la fin de toute chose."

Un northern post-apocalyptique captivant car mené tambour battant. Les rebondissements s'enchaînent sans nous laisser le temps de nous apitoyer sur le triste sort des protagonistes. La beauté des paysages allègent le récit catastrophique, nostalgie, imaginaire et humour se disputent le bilan de cette auto-destruction programmée qui nous pend au nez un jour ou l'autre.

"Lors de ce premier été, je liais du foin en bottes sous un soleil de feu et le soir je trayais les vaches à l'étable. Je n'avais rien vu à si grande échelle depuis des années. Il devait y avoir mille hectares de cultures. Et la terre était cette belle terre noire et riche dont les Russes font un sujet de plaisanterie : on y plante une cuillère, disent-ils, et il poussera une pelle. Tchernoziom, ils appellent ça, je crois."

L'Homme n'est jamais à court de ressources, les pires comme les meilleures. A méditer...

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Toutes situations avec des évènements existants ou à venir ne sont pas fortuites.

Je me suis laissé embarquer dans cette aventure même si au début tout semble improbable.
Puis les péripéties sur les étendues du grand nord de Makepeace, dernier membre de sa communauté, rentrent en résonance avec les perspectives d'avenir de notre civilisation.
Ce voyage sur cette terre ravagée et désertée donne un aperçu de la nature humaine confrontée à des situations exceptionnelles. Certains seront manipulateurs, d'autres profiteurs mais il y a de l'espoir.

Le style et la narration de Marcel Theroux rendent la lecture agréable bien que sa vision pertinente de l'avenir de notre monde moderne ne donne pas envie.
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À mi-chemin entre la dystopie et le western.
La dystopie parce que Polyn a des airs de Tchernobyl.
Le western parce qu'on voyage beaucoup, et que c'est dangereux de voyager autant, en solitaire, dans les tréfonds de la Sibérie, où l'on peut aussi bien tomber sur des bandits mal intentionnés que sur des autochtones pas toujours plus cléments.

La grande différence, c'est que ce n'est pas ici le far west, mais plutôt le far north.
Au Nord du Monde est un livre bien singulier, mais qui m'a pourtant fait penser à d'autres livres : à Terminus radieux de Volodine, La main gauche de la nuit de le Guin, voire Dans la forêt de Hegland. Je me demande toujours si c'est pertinent de comparer les livres ainsi, mais en même temps, si vous avez aimé certains de ceux-là, alors j'ai peut-être réussi à vous donner envie de lire celui-ci.

Parce qu'il m'a complètement emporté. J'étais passé à côté à sa sortie en 2010 alors je suis bien content que les éditions Zulma l'ait republié cette année ! Il y a quelque chose d'assez magique dans la façon dont le roman est construit, dont l'histoire est amenée. Marcel Theroux sait ce qu'il fait et non seulement on est tout de suite entraîné·e dans les aventures de Makepeace, mais en plus on ne peut plus lâcher ce personnage jusqu'au bout. J'ai lu le livre en deux jours, dévorant les chapitres sans pouvoir m'arrêter.

C'est un livre dépaysant par ses descriptions du grand nord russe, les forêts et la taïga. Et pourtant familier, parce qu'il touche aux questions habituelles des romans post-apocalyptiques : la solitude et l'entraide, la force et les trahisons, la capacité si humaine à faire le mal, celle tout autant humaine à toujours espérer. C'est sombre, mais c'est aussi très beau.
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Je commence ce roman alors que je suis en vacances dans la maison familiale, un coin très reculé dans la montagne. La neige tombe, il n'y a pas âme qui vive : le village est désert en cette saison (l'été aussi d'ailleurs 😊). Un contexte qui rend encore plus oppressant le récit de Makepeace. L'héroïne vit seule tout au nord de l'Europe, dans un monde défait où le dérèglement climatique, les guerres et les famines ont eu raison de l'espèce humaine.
Quelques années plus tôt, ses parents s'étaient réfugiés dans les terres les plus lointaines de la Russie, avec la volonté de créer une nouvelle colonie, fuyant le désastre annoncé, désireux de retrouver un mode de vie plus proche de la nature, délaissant confort et consommation pour revenir à l'essentiel. Mais le bruit et la fureur ont eu tôt fait de les rattraper et tous ont été décimés. Seule Makepeace a survécu et s'accroche à un morne quotidien.
Tout bascule quand elle aperçoit un avion dans le ciel et que celui-ci s'écrase. Alors qu'elle était prête à abandonner la lutte pour sa survie, alors qu'elle lâchait prise, épuisée par la solitude et le néant de sa vie, voilà que l'espoir s'immisce à nouveau. Peut-être que toute humanité n'est pas éteinte. Peut-être qu'ailleurs, plus loin, il existe encore un monde préservé…
Makepeace décide donc d'entreprendre ce voyage de l'espoir. Il va s'avérer long et périlleux et les rencontres qu'elle va faire ne vont pas forcément la réconcilier avec le genre humain. Il fait froid, le climat est hostile, l'homme est sans scrupule et dénué de bienveillance pour son prochain. Dans un contexte de fin du monde, il répète sans fin des comportements de domination et d'avidité. C'est désespérant.
L'auteur a eu l'idée de ce roman alors que dans les années 2000 il faisait un reportage sur Tchernobyl. Les habitants de cette zone et leur attachement à une terre meurtrie, toxique, l'ont beaucoup inspiré.
Dans un monde qui n'est donc hélas pas complètement imaginaire, nous suivons Makepeace, espérant avec elle trouver quelque part sur la route un havre de paix, des humains bienveillants, ayant tiré expérience des terribles erreurs du passé. Comme bien souvent dans les dystopies, ce sombre futur semble si proche – et, pour certains habitants du monde, d'actualité même - que la lecture s'effectue dans une tension certaine, avec la boule au ventre…
Makepeace est un magnifique personnage, terriblement lucide, sans état d'âme mais néanmoins toujours capable de compassion. le roman de Théroux est très réussi, il y développe une réflexion fine sur le sens de la vie et l'altérité.
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C'est en premier lieu la couverture qui m'a attiré. Je l'ai trouvé très graphique avec ces nuances de bleu et ce blanc, formant comme des stalactites. Ensuite, le quatrième de couverture m'a conforté dans le choix de lire ce livre.

La narration est faite par le personnage principal, Makepeace, qui nous raconte son histoire. C'est dans un monde à l'agonie que se déroule sa vie. On ne sait pas exactement ce qu'il a pu se passer pour en arriver à un tel monde, plongé dans un le chaos, et ça n'est pas plus mal. Comme ça, l'esprit se concentre sur l'histoire présente et non sur les événements passées, qui ont propulsés le monde dans ce qu'il. Dans ce récit, j'ai fortement apprécié les passages descriptifs, que ce soit des lieux naturels comme des villes. J'ai eu l'impression de voir réellement ces lieux. La narration a quelque chose de poétique parfois et de profondément humaniste par moment. Mais la réalité revient vite au galop, et la survie nécessite de faire des choses dont on se passerait bien. Ce sont ces différents sentiments, ces contradictions qui font de Makepeace, une personne attachante et humaine. Tout en partant en quête de survivants, Makepeace part aussi en quête de choses plus personnelles, que l'on comprend une fois arrivé à la fin du livre.

L'histoire en elle même, cette fin du monde, m'a fait me poser beaucoup de questions. Notamment sur l'avenir de notre monde actuel. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire des parallèles avec ce que nous vivons actuellement et ce que nous allons laisser aux générations futures. Est-ce que ce sera comme dans le roman ?

Quoi qu'il en soit, c'est une lecture que j'ai apprécié, aussi dure soit-elle par moment.
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Dans un futur indéterminé, la Terre est devenue un endroit hostile et désert, particulièrement dans le grand Nord. Makepiece, shérif de sa ville, garde un lieu froid et abandonné, seule survivante de sa famille et d'une ville que des colons avaient autrefois créé pour fuir la décadence des hommes et pour essayer de construire une civilisation plus juste. Mais en vain, la folie humaine a fini par les rattraper, quand la famine et le climat ont poussé les hommes vers le nord.

Je n'avais jusque là jamais été vraiment tentée par les romans post-apocalyptiques mais les critiques élogieuses lues sur celui-ci m'ont poussé à en tenter la lecture. Surtout que je ne suis pas très optimiste moi-même quant à l'avenir de notre planète. Et je dois dire chapeau à Marcel Theroux qui réussit à rendre son roman captivant. Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé son idée de faire de son personnage principal une femme. Cela change des super héros habituels dans ce genre de prose. Malgré un côté un peu garçonne, Makepiece ajoute une touche de féminité et de sensibilité. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, bien sûr que les hommes sont aussi sensibles, mais d'une façon différente. Ce choix permet aussi à l'auteur d'aborder des problèmes spécifiques que rencontrent les femmes qui voyagent seules dans des milieux aussi hostiles et qui les rendent encore plus vulnérables.

Marcel Theroux écrit un roman passionnant dans lequel les rebondissements s'enchaînent, donnant au lecteur l'envie à chaque fin de chapitre d'entamer le suivant. Il crée un univers original à partir d'éléments connus mais retravaillés pour former un nouvel environnement. On peut visualiser ce que donnerait notre monde après que la nature et le climat se soit rebellés, nous délivrant maladies et manque de nourriture, sans parler de lieux contaminés par des catastrophes chimiques. Ce n'est pas joli à voir. Mais ce qui est le plus horrible, c'est le comportement de l'homme, qui n'hésite pas, pour les plus malins, à exploiter cette nouvelle configuration en asservissant les plus faibles.

Un roman visionnaire dans lequel la nature humaine n'est à nouveau pas épargnée. Saisissant.
Lien : http://www.chaplum.com/au-no..
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Un livre insolite.
Récit d'anticipation et fable humaine.

"Le point final de l'existence humaine sur cette planète, risque de ressembler à la zone d'exclusion, la vie sauvage revigorée par l'absence humaine, une femme sans descendance, ayant passé l'âge de procréer, cultivant son potager sur une terre contaminée".
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Marcel Theroux, né en 1968 à Kampala en Ouganda, est un romancier de science-fiction et animateur de télévision britannique par ailleurs l'un des fils de Paul Theroux écrivain célèbre pour ses excellents récits de voyage. Au Nord du monde, roman datant de 2010, vient d'être réédité.
La planète est à l'agonie, le dérèglement climatique a poussé les populations à l'exode, certains comme la famille Quaker de Makepeace notre héroïne, ont fui Chicago pour s'établir comme colons autorisés par la Russie, en Sibérie. Quand débute le roman, Makepeace est la dernière survivante de la petite ville de colons, subsistant tant bien que mal. Née là, elle n'a pas connu le monde d'avant et celui d'aujourd'hui n'est que désolation où les survivants se méfient les uns des autres…
Roman de S.F. sous forme de western, dystopie, quelle que soit l'étiquette que vous lui collerez, la seule chose qui importe c'est que c'est une merveille de roman !
Je ne vais pas m'essayer à en résumer le contenu car il s'y passe trop de choses. Makepeace va quitter ses terres car depuis qu'un petit avion l'a survolée, elle devine qu'une ville en meilleure santé que la sienne existe là-bas. Elle part, dans la neige et le froid, et les aventures vont s'enchainer les unes après les autres : elle sera faite prisonnière d'esclavagistes, internée dans un camp où il faudra travailler dur, elle va en baver, être promue gardienne et envoyée en mission spéciale dans la Zone, une énorme ville abandonnée, contaminée par la radioactivité et l'anthrax, pour y récupérer certains objets. Ce sont vraiment très rapidement les grandes lignes narratives de l'intrigue.
Le roman est magnifique car superbement raconté par l'écrivain, en fait et on ne le saura qu'à la fin, le journal de notre héroïne. Une jeune femme quand débute le livre, aux allures de garçon et le visage salement amoché par un jet de soude, dotée de solides capacités de survie (même si le suicide va la tenter) et de psychologie. A chaque fois qu'elle tombe, elle se relève plus forte encore et même quand elle croisera le chemin de rares personnes pour qui elle aura une affection réelle mais qui décèderont, elle continuera à tracer son sillon. Sublime Makepeace.
Le récit avance allègrement, sans temps faibles, les évènements se succèdent, le danger est présent à chaque page, danger de l'instant dans un monde enseveli. le lecteur ne peut qu'aimer Makepeace et s'inquiéter de l'issue de cette terrible épreuve. L'écriture est puissante, toujours pleine de sens et de profondeur incitant à la réflexion. La fin est très belle, porteuse d'une sorte d'espoir relatif dans ce monde en ruines…
Message écologique fort, dans un environnement digne de Tchernobyl, glaçant au propre comme au figuré. Un roman à lire absolument, si ce n'est déjà fait. Si vous hésitez, lisez les quelques pages en fin d'ouvrage où l'écrivain explique les sources de son inspiration, c'est édifiant.
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Autrefois colonisée par des pionniers religieux, une région du nord de la Sibérie est rayée de la carte par un cataclysme inconnu. Rare rescapée, la narratrice tente de survivre tout en analysant avec justesse comment l'humanité portait en elle-même les germes de sa destruction.
Le passage d'un avion soulève un immense espoir pour la jeune femme qui part à la recherche des autres rescapés. Sa route sera longue et truffée de dangers car l'homme est vraiment un loup pour l'homme.
Dans ce formidable roman post-apocalyptique, l'auteur nous incite à réfléchir sur notre rapport à la nature, au progrès, au bonheur et à l'humilité.
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