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Citations sur Rêver (136)

Elle ne l'avait pas lu mais voulait le lui faire croire. Il leva la tête, avec son visage tout droit sorti du musée Grévin. Abigaël essaya, durant cette fraction de seconde où leurs regards se croisèrent, de trouver une flamme dans les yeux du patient, un morceau d'humanité qui lui indiquerait qu'il la connaissait. Mais elle ne décela qu'un vide sidéral.
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Sa nervosité lui provoqua un fou rire : l’image d’une narcoleptique-cataplectique, le nez collé au pare-brise pour essayer d’arriver à destination, avait quelque chose de tragi-comique.
Après trois heures qui lui en parurent dix, l’éclat de ses phares révéla finalement un petit hôtel deux étoiles, à proximité du panneau d’entrée de la commune. Elle s’imagina à la place de Janet Leigh dans Psychose. Elle courut jusqu’à l’accueil avec sa valise sous le bras, et entra presque trempée, la coiffure en pétard. Heureusement, le réceptionniste n’avait rien d’un Norman Bates. Plutôt le genre de type à boire de la bière en caressant un chat et en regardant un épisode de Walker, Texas Ranger.
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Pas de cadavre, mais des vêtements de garçon bourrés de paille, pour leur donner du volume, et cloués contre un large tronc afin de former un épouvantail [...] Un sac de toile bourré lui aussi de paille et cloué au niveau des extrémités faisait office de tête. Des yeux en forme d'étoiles, une bouche avec des dents acérées et un nez crochu avaient été dessinés au marqueur noir. Cette tête démoniaque était coiffée d'une chevelure. Vraisemblablement humaine.
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Il fumait trop, son père te son grand-père étaient morts d'un cancer des poumons, et son héritage se résumait à cette fichue clope qui lui collait aux lèvres comme la lèpre.
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Elle entra, sur ses gardes. D'immenses cônes de béton sortaient du plafond, leur gueule noire grande ouverte comme s'ils s'apprêtaient à cracher la mort. Ici, des petites mains avaient lavé, trié, conditionné des monceaux de charbon extraits des mines pour les vendre. Partout, de la poussière de schiste, de la crasse huileuse, des ténèbres. Abigaël imaginait des raclements de gorge causés par la silicose, des chariots à roulettes qu'on tirait, des gueules noires usées, courbées sous le poids de leur sac...(p. 536)
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Elle vivait et revivait la scène d’ouverture d’ Apocalypse Now – pourquoi celle-là, elle l’ignorait – où Martin Sheen, enfermé dans sa chambre de Saïgon, est dévoré par les démons, tournant sur lui-même dans un drôle de ballet hypnotique. La démence à l’état pur. Abigaël s’était vraiment vue faire la même chose, dans la même moiteur, au milieu de sa chambre, et ça n’était pas un rêve. Elle avait touché du bout du doigt la queue fourchue de la folie.
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Un croquemitaine l’avait prise en chasse. Un vulgaire assemblage de bois, de métal, traversé d’échardes, d’éclats de fer, de clous géants. Ses membres étaient maintenus les uns aux autres par de grossiers rivets, des bouts de ficelle. Une toile de sac, sur laquelle étaient dessinés des yeux en colère, un nez, une bouche avec trois rangées de dents tranchantes, bringuebalait au-dessus de ses épaules. Il tenait une faux rouillée dans sa main gauche. Il courait bien plus vite, brassant l’air avec son instrument mortel.
Shhhh… Shhhh… Shhhh…
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Pour la plupart des gens, le rêve s'arrête au réveil. Mais pour moi, distinguer le rêve de la réalité est devenu chaque jours plus compliqué. Car ces derniers temps, même éveillée, je dois m'assurer que je ne rêve pas. Être bien certaine que, ce que voient mes yeux, ce qu'entendent mes oreilles EST la réalité.
Depuis que "ça" a empiré, j'ai toujours une aiguille sur moi. Et quand je me pose la question "est-ce que je rêve ou pas ?", je me plante la pointe de cette aiguille dans la peau. Je ne saigne jamais dans mes rêves, c'est quelque chose dont je me suis rendue compte il y longtemps. C'est donc un peu comme une faille dans mon subconscient : si je me pique et que je saigne, c'est que je suis dans la réalité et non en train de dormir. Évidemment, je ne pense jamais à me piquer dans les rêves et donc je ne sais pas que je rêve, c'est là toute la perversité. Ici, dans la réalité, mes bras sont criblés de petites pointes.
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Son père eut à son tour son regard triste. Il préférait intérioriser, absorber et éviter les mots. De ce fait, elle aussi se tut et observa la route, avec une telle peur de l'avenir, de cette maladie imprévisible nichée au fond de son cerveau. Que sommes-nous, sans mémoire, sans souvenirs, sans le rappel de ces visages, de ces voix qui ont accompagné nos existences ? Juste un point sur la courbe du temps ? Une fleur qui a éclos, mais sans parfum ni couleur ? A 50 ans, ne saurait-elle plus qui elle était avant ? Aurait-elle oublié toute la jeunesse de Léa ? La grossesse, la naissance, les premiers anniversaires ? Elle fixa la lumière des phares, se comparant à cette route éclairée sur trente mètres. Un bloc d'asphalte sombre, dont la trace s'effaçait dans l'obscurité au fur et à mesure que la voiture avançait.
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Mener une enquête était un recommencement, une plongée sans cesse renouvelée au cœur d’une fractale : plus on descendait dans le détail, plus ce détail s’enrichissait de nouvelles pistes à explorer, jusqu’à tomber sur un autre détail, et ainsi de suite. Et les assassins les plus retors se repliaient au fond de la fractale, attendant qu’on viennent les en déloger.
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