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Citations sur 1275 âmes / Pottsville, 1280 habitants (202)

Je suis entré dans cette maison, dans celle-ci et dans des douzaines d'autres pareilles, peut-être plus de cent fois. Mais jamais auparavant, je n'avais réalisé ce qu'elles sont. Pas des foyers, pas des endroits où les gens peuvent vivre, non. Exactement rien. Des planches de sapin assemblées autour du vide. Pas de tableaux, pas de livres - rien à regarder, rien pour s'occuper le cerveau. Que du vide, un vide qui, petit à petit, s'infiltre en moi.
Et, tout d'un coup, ce vide n'est pas seulement ici, il est partout, dans toutes les maisons. Et en même temps, il se remplit de bruit, de visions et de fureur, de toutes les choses affreuses et sinistres que ce vide a provoqué. Les pauvres petites filles sans défense qui pleurent en voyant leur père se glisser dans leur lit. Les hommes qui battent leurs femmes et les femmes qui hurlent des supplications. Les gosses qui pissent au lit, d'angoisse et de peur, et leurs mères qui les punissent en les aspergeant de poivre rouge. Les visages hâves, hagards, ravagés par le ténia et le scorbut. La sous-alimentation, les dettes toujours plus fortes que le crédit. la hantise, comment on va manger, où on va dormir, comment on va couvrir nos pauvres culs tout nus. Le genre d'obsession qui fait que, quand on n'a rien d'autre dans la tête, mieux vaut être mort. Parce que c'est le vide des idées, quand on est déjà mort en dedans, et qu'on ne fait plus que répandre la saloperie, la terreur, les larmes, les cris, la torture, la faim et la honte de sa propre mort. De son propre vide.
Je frissonne, en songeant à la grande bonté du Seigneur qui a créé tant d'abominations en ce monde, afin qu'une chose comme un meurtre paraisse bien bénigne en comparaison. Non, vraiment, c'est miséricordieux, c'est merveilleux de Sa part.
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Mais t’aurais pu l’arrêter pour autre chose. Ivresse publique, par exemple, ou bien pour avoir chassé hors saison. Ou battu sa femme. Ou…euh…— Mais, voyons, Robert Lee ; tout le monde le fait ! Enfin, quasiment tout le monde.
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Vous ne croyez pas George, que nous sommes tous plus ou moins manipulés ? Lequel d'entre nous tous exerce pleinement son libre arbitre ? Il y a tellement de contraintes qui pèsent sur nous : notre physique, notre mental, nos antécédents ; tout cela nous façonne d'une certaine manière, nous conditionne à jouer un certain rôle dans la vie, et croyez-moi, George, il vaut mieux le jouer, ce rôle, ou combler ce trou, sinon le chaos tombera du ciel pour vous écraser. On a intérêt à faire ce qu'on nous a destinés à faire, sinon c'est à nous qu'on le fera.
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Cette maison, j’y suis déjà entré une centaine de fois, sans doute, dans celle-ci et dans une centaine d’autres qui lui ressemblent. Mais c’est la première fois que je découvre ce qu’elles sont vraiment. Ce ne sont pas des foyers, pas des lieux où les gens habitent, elles ne sont rien du tout. Rien de plus que des cloisons en bois blanc qui emprisonnent du vide. Pas de tableaux aux murs, pas de livres -rien qui attire le regard ou qui incite à réfléchir. Il n’y a que de vide, ce vide qui s’insinue en moi, dans l’instant même.
Et soudain, le vide n’est pas seulement ici, il est partout, dans toutes les maisons semblables à celle-ci.
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Si y avait pas les putes, les femmes honnêtes, elles seraient pas en sécurité dans les rues.
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Je frémis à l'idée qu'il a été merveilleusement inspiré, notre Créateur, d'inventer pour notre monde ces abominations pures et simples, afin qu'une chose telle que le meurtre ne paraisse pas si terrible en comparaison. Oui, en vérité, c'était vraiment, de Sa part, un geste extraordinaire et empreint de miséricorde.
p. 247
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Il jette un oeil à la porte qui claque toujours, qui s'ouvre en grand si bien qu'on peut voir le siège. Il se tourne vers moi de nouveau, comme sidéré, dégoûté même.
- Non, mais, vraiment !
- Pardon ? Je crois pas qu'il y ait quelqu'un là-dedans, c'est votre avis aussi ?
Pendant une minute, je pense qu'il ne va pas me répondre. Et puis il me dit que, ouais, il y a quelqu'un dans les toilettes.
- Elle y est entrée il y a un instant à peine. Une femme nue montée sur un poney à robe tachetée.
- Ah... Mais comment se fait-il qu'une femme soit entrée dans les toilettes pour hommes ?
- C'est à cause du poney, il me répond. Lui aussi, il avait envie de pisser.
- D'où je suis, je vois personne. C'est drôle que j'arrive pas à les voir dans un endroit aussi étroit.
- Vous me traitez de menteur ? Vous prétendez qu'il n'y a pas dans les toilettes de femme nue sur un poney tacheté ?
p. 19-20
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– Ouais, il y a quelqu’un dans les toilettes.
– Elle y est entrée il y a un instant à peine. Une femme nue montée sur un poney à robe tachetée.
– Ah… Mais comment ça se fait qu’une femme soit entrée dans les toilettes pour hommes ?
– C’est à cause du poney, il me répond. Lui aussi, il avait envie de pisser.
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Je me gratte les balloches, en essayant de comprendre à quel moment un homme arrête de se gratter parce que ça le démange et commence à se caresser parce que ça lui fait du bien. (p.264)
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En moins d'une minute, elle a tellement embrouillé les idées de cet idiot de Lennie qu'il ne serait plus capable de retrouver ses fesses, même si elles faisaient sonner des clochettes. (p.239)
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