AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 893 notes
« Habibi » raconte l'histoire de deux enfants esclaves, Dodola et Zam, dans un pays imaginaire et intemporel du Moyen-Orient, sorte d'État désertique en plein boom économique. Mariée de force à un scribe qui lui appris à lire et à écrire, Dodola parvient à s'enfuir en compagnie d'un jeune garçon, pour un périple jonché d'amour et d'épreuves.

S'il aura fallu six ans et près de 700 pages à l'auteur de Blankets pour parvenir à raconter la vie de ces deux personnages extrêmement attachants, de l'enfance à l'âge adulte, cet album néanmoins vaut son pesant d'or et ajoute une nouvelle perle à cette magnifique collection « Écritures » des éditions Casterman.

Il ne faut d'ailleurs que quelques pages au lecteur pour se rendre compte qu'il vient de pénétrer dans la caverne d'Ali Baba, dans un ouvrage d'une richesse et d'une profondeur extrême. Alternant souvenirs, paraboles mystiques et événements présents, Craig Thompson livre une histoire d'amour poignante sur fond de conte des Mille et Une Nuits. L'auteur parvient à aborder une multitude de thèmes (l'esclavagisme, la prostitution, les harems, l'écologie, la religion, l'oppression des minorités, etc) au sein d'une oeuvre à la fois intemporelle et contemporaine et d'une lisibilité exemplaire.

Rythmé par les références bibliques et les sourates du Coran, le récit se nourrit des textes sacrés et crée un pont très humain entre les différentes religions, entre l'Orient et l'Occident. Si Graig Thomson démontre qu'il est un conteur hors pair, ses talents de calligraphe et de dessinateur ne sont pas en reste. Textes tourbillonnants, dessins virevoltants et gravures envoûtantes ; le graphisme noir et blanc de Thompson est d'une précision rare et plonge le lecteur dans une ambiance orientale digne des Mille et Une Nuits, à la fois magique, sensuelle et cruelle.

Si ce chef-d'oeuvre est une merveilleuse histoire d'amour, c'est également un hommage au pouvoir des mots, voire même des lettres. Tels des esclaves qui se libèrent de leurs chaînes pour partir à la découverte du monde, si cruel soit-il, les textes sortent de leurs bulles et se mêlent aux dessins pour partir à la découverte de pages divines. Les textes et les images se font constamment écho, dans un ballet charnel et enivrant, pour une communion entre le fond et la forme qui est à couper le souffle.

Arrivés à la fin de ce somptueux voyage parsemé d'embuches et de misère, mais rendu possible grâce à l'amour, la signification du mot « Habibi » prend toute sa valeur et le lecteur ressort grandit de ce message délivré avec tant de délicatesse par un auteur en grande forme.

Si vous ne devez lire qu'une BD cette année, lisez celle-ci !

Retrouvez cet album dans le Top du mois et dans le Top de l'année de mon blog !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
Commenter  J’apprécie          160
A travers plus de six cents pages, le dessinateur américain Craig Thompson nous emmène dans la nation imaginaire de Wanatolie.

Deux personnages sont au coeur de ce roman graphique en noir et blanc. Dodola tire son nom de la déesse de la pluie dans la mythologie slave. Mariée de force alors qu'elle n'est encore qu'une enfant, elle apprend à lire et à écrire auprès de son mari qui est scribe. Peu de temps après, elle est enlevée par des voleurs désireux de la vendre sur un marché d'esclaves. Dodola parvient à s'enfuir avec un enfant.

Cet enfant d'esclave, elle le renomme Zam, s'inspirant de la légende du puits de zamzam, une source d'eau d'origine miraculeuse selon l'islam. Dodola et Zam vivent ensemble sur un bateau échoué dans une mer de sable. Je ne m'étendrai pas davantage sur l'intrigue pour vous laisser le loisir de découvrir l'évolution de ces deux personnages au fil des années.

Dans cette fiction aux motifs orientalistes, les mythes de l'Occident et de l'Orient s'entrelacent. Ayant personnellement des lacunes importantes en matière de connaissances théologiques, j'ai été subjuguée par l'évocation de certains mythes : Salomon et la reine de Saba, Abraham, Fatima, l'arbre Touba, les bouraqs, la déesse Bahuchara Mata... Cela m'a donné envie d'approfondir le sujet.

Outre la diversité religieuse, des thèmes importants sont abordés : le viol, la prostitution, l'esclavagisme, les harems, les eunuques, les bidonvilles, la pollution, l'industrialisation... En résumé, comment l'homme détruit la beauté qui l'entoure...

Certaines scènes sont très dures. Au début de ma lecture j'étais un peu perplexe face à la représentation qui est faite de Dodola. Je pense que sur les 2/3 du livre, elle est représentée nue. Cette fonction érotisante d'un corps subissant des violences m'a sur le moment gênée car il était récurrent. Finalement, au fil de ma lecture, j'ai mieux perçu l'intention et les sentiments des personnages ont pris le dessus.

Je me suis attachée aux personnages et je tournais chaque page en attendant la suite avec beaucoup d'émotions : de l'appréhension, de l'espoir... L'intrigue aurait pu partir dans une direction toute tracée, mais l'auteur a réussi à me surprendre. Quant aux dessins, ils sont sublimes. A noter qu'il est parfois un peu difficile de se repérer dans la chronologie de l'histoire.

Pour conclure cet avis, malgré quelques appréhensions de départ, je recommande vivement ce récit qui emporte le lecteur dans un monde onirique tout en soulevant des sujets terriblement actuels... Mais comme l'indique le titre, ce livre parle également d'amour. Il fait partie de ces ouvrages dont je tourne la dernière page avec regret.
Commenter  J’apprécie          140
Pour moi cette BD a été une très belle découverte. L'histoire de Dodola et Zam est dur. Graig Thompson a su nous émouvoir et nous toucher avec ses personnages. Dans cette BD l'auteur traite de plusieurs thèmes tel que le progrès, la pollution, le genre, le sexe mais surtout d'amour. Il y mélange les différentes religion mais sans porter de jugement. le graphisme tout en noir et blanc et le scénario est tout simplement sublime. Je pense que ce livre mérite une place parmi les romans graphiques classiques
Commenter  J’apprécie          141
Sur plus de 600 pages, on assiste aux premières années de la vie de Dodola et Zam. Enfance et adolescence très difficile et malheureuse dans ce pays imaginaire oriental. Mais c'est dans la difficulté et le malheur que naissent les plus grandes et belles histoires d'amour.

Des dessins simples dans un écrin graphique oriental très réussi et cohérent, qui a dû demander un travail titanesque à l'auteur. Une histoire tragique et touchante dont on garde le souvenir bien après la lecture.
Commenter  J’apprécie          140
Ce livre est magnifique. Les dessins sont d'une élégance incroyable et la maitrise de l'auteur est époustouflante.
Les détails sont innombrables et splendides, le symbolisme est omniprésent.
Nous sommes complètement dépaysés dans l'univers qu'il a créé, entre modernité et traditions, mythes et vérités.
C'est riche, très riche...trop riche.
Entre les vies croisées de deux personnages principaux, l'auteur nous raconte une multitudes d'autres histoires : histoires de la reine de Saba et de Salomon, histoires du Coran, histoires de harem, histoires d'eunuques, histoires de l'exploitation des ouvriers sans papier, histoires de mariages forcés, histoires de commerce, histoires de monopoles...bref, j'en passe. C'est donc très riche et on s'y perd parfois. de plus, comme dans Blancket du même auteur, je dois dire que le côté omniprésent de la religion m'a beaucoup pesé. On sent que la religion, les religions, est un sujet important pour l'auteur.
J'ai également trouvé le récit terriblement monotone par moment.
Une lecture en demi-teinte.
Commenter  J’apprécie          130
Un texte très riche mêlant le récit religieux (coran et ancien testament) et traditions orientales dans une ambiance de 1001 nuits.
C'est un pavé de plus de 600 pages qui se lit vite (une soirée!!!), les planches sont magnifiques, un très beau texte, cependant je reste perplexe: trop d'informations et surtout une omniprésence du religieux qui m'a beaucoup beaucoup dérangé.

Cela dit cette Bd est à découvrir.
Commenter  J’apprécie          132
(...)
j'ai rencontré quelques difficultés en début d'album en raison des nombreuses allées et venues entre Dodola, Zam, leur passé, leur présent, le Passé… Passées une petite centaine de pages, j'étais totalement prise par cette histoire.

La rencontre avec Dodola, l'héroïne, se fait facilement. Par à-coups, on découvre son parcours fait de séparations affectives plus douloureuses les unes que les autres. Ainsi, on la rencontre très jeune alors qu'elle vit encore chez ses parents mais ceux-ci, faute de moyens financiers, se voient dans l‘obligation de négocier son mariage avec un homme d'une trentaine d'années. Par chance, cet individu est cultivé et le fait qu'il soit scribe lui offre un statut social relativement privilégié. Lorsqu'il se rend compte du traumatisme que son mariage représente pour la fillette, il s'évertue à lui offrir un environnement plus en adéquation avec son âge : qu'elle puisse jouer et grandir en toute tranquillité. de plus, il décide de l'éduquer et lui apprend à lire et à écrire, un savoir accessible à quelques riches privilégiés (un savoir auquel Dodola n'aurait pu prétendre si elle était restée avec ses parents). Ainsi, la vie de la fillette prend un véritable tournant grâce à son mari. A l'aide de nombreuses légendes, l'homme se révèle être un grand conteur. Sa passion pour les mythes et les croyances va aider Dodola à mieux appréhender le monde qui l'entoure, la fillette va se passionner à son tour pour les légendaires Contes des mille et une nuits. Elle va totalement s'approprier cet univers, en retient les moindres détails et saura plus tard transmettre cette culture (sous forme d'anecdotes, sous forme de récits d'épopées ou en restant fidèle aux versets du Coran) à Zam, le garçon qu'elle recueille à l'âge de 12 ans.

Au travers de ses deux personnages centraux, Craig Thompson nous plonge dans une histoire d'amour d'une grande richesse. Car au-delà de la manière dont il traite l'évolution de la relation entre Zam (l'enfant noir) et Dodola (la fillette arabe), il fouille de plus en plus loin la question de leurs sentiments et la manière dont ceux-ci vont évoluer au fil des années. C'est autour d'une tendresse toute particulière que ces deux amants vont construire leurs personnalités respectives et s'armer pour survivre dans une société très codifiée et réglementée (système de castes, esclavage, grande précarité des classes sociales paysannes ou ouvrières, statut de la femme inexistant dans cette société patriarcale…). On retrouve ici les principaux maux des sociétés contemporaines : chômage, corruption, viols, effets néfastes d'une industrialisation massive sur l'environnement, difficulté d'accès aux soins, religion…. J'aurais tendance à dire SURTOUT la religion puisque l'essentiel du récit se construit autour des sourates du Coran.

C'est d'ailleurs cette spécificité du récit qui offre l'occasion à l'auteur d'explorer le monde imaginaire des Contes des mille et une nuits qu'il complète des versets du Coran viennent compléter. Ainsi, on retrouvera à plusieurs reprises les personnalités coraniques de Salomon, Mahomet, Noé, Ismaël… pourtant, si la religion avait un caractère oppressant et privatif de liberté pour Craig (dans Blankets), ce n'est pas le cas ici pour Dodola et Zam. Bien au contraire ! L'héritage culturel et religieux laissé par le Coran aide les deux personnages centraux à construire leur personnalité et à se forger leurs propres opinions. de plus, en évoquant l'Islam de cette manière, Craig Thompson met en lumière tout le coté poétique contenu dans ces paroles sacrées sans jamais recourir au jugement de valeur (ce n'est pas sa religion, ce ne sont pas ses préceptes). Ses recherches sur la calligraphie, sur l'art islamique, les mosaïques… sont mises en valeur par son trait. On ne peut que remarquer la maturité présente dans dessin réalisé au pinceau et à l'encre de Chine, une expression graphique qui a acquis en finesse et qui véhicule parfaitement toutes les émotions et sensations humaines, plus encore que dans son précédent album. de même, ce “nouveau” graphisme a une force évocatrice vraiment impressionnante. Enfin, le lecteur est face à une mise en page si riche et si variée qu'il me semble difficile pour quelqu'un de rester de marbre face à cet album qui offre un voyage assuré au coeur des symboles, des fantasmes, de la féérie.

(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
Commenter  J’apprécie          120
Craig Thompson délivre un bijou oriental envoûtant par sa richesse allégorique, dont l'iconographie éclatante et les graphismes époustouflants font de l'oeuvre un véritable monument à l'identité visuelle inimitable. L'histoire, d'une incroyable poésie, emporte le·a lecteur·rice dans un univers onirique où sont mêlées spiritualités, mythologies et légendes mystiques. C'est à l'orée de cet univers fécond qu'iel assiste aux combats et à l'inouïe régénèrescence de deux existences fusionnelles bravant la cruauté, les cicatrices et les déflagrations. Ce récit prolifique est alors l'occasion de caresser des sujets primordiaux tels que la profanation, la trahison mais encore le rapport au corps et au genre dans un monde polarisé par la religion. Une merveille inoubliable à couper le souffle !
Commenter  J’apprécie          110
J'ai fait sortir ce livre de la réserve de la médiathèque pendant l'hiver. Et son épaisseur m'a fait très peur.
J'ai tardé, tardé, tardé à m'y jeter.
Et finalement une fois débuté ma lecture, les pages se tournaient terriblement vite.
J'ai été envoutée par ces dessins à base de calligraphie arabe : un pure bonheur pour les yeux.
J'ai mois aimé l'histoire, je m'y perdais un peu. Mais finalement j'ai pris cela pour un conte, rude certes, mais un conte. Et qui fini bien.
Commenter  J’apprécie          100
Il y a beaucoup à parler et beaucoup à réfléchir sur ce livre. Un roman graphique qui a amené six années de travail à l'auteur. Il a donc commencé à travailler en 2004, alors que la guerre en Irak était en plein essor. de puis, bien de choses ont évoluées mais le sujet reste inchangé ... la culpabilité.

Craig Thompson nous fais part dans ce livre de la culpabilité américaine (et européenne ?)...

Il effleure pour nous le sens des responsabilités, ce développement économique qui accroît la misère, une plus grande différence entre riches et pauvres, hommes et femmes ...

Il est partis au Maroc pour s'imprégner de la culture, il as lus le Coran, lui qui est chrétien...

Toute fois Habibi ne parle pas vraiment de religion.

« Parce que la religion engendre des séparations entre les gens et les cultures. Je suis plus curieux de ce qui nous rapproche — des points communs entre toutes les confessions — et d'expériences davantage mystiques et extatiques de la spiritualité. »

Habibi parle d'une histoire d'amour entre deux personnages très abîmés par la vie, Dodola et Zam, deux enfants esclaves qui se sont échappés... de neuf ans son aînée, Dodola a sauvé Zam, alors âgé de 3 ans, et l'a élevé d'une façon très maternelle. Cette relation mère/fils commence à dériver quand Zam atteint ses 12 ans, que sa propre sexualité se réveille et qu'il désire Dodola ...

Dans la première partie du récit, nous observons cette relation mère/fils, basée sur des valeurs de respect. Nos deux héros vont être arrachés l'un de l'autre. Les mésaventures commencent ...

En divers points du récit, Dodola est violée, battue, jeté dans un cachot et forcée à se prostituer pour la nourriture et l'eau.
Zam quant à lui, est doué pour trouver de l'eau, c'est sa mission. Il est prêt à tout pour retrouver Dodola, il sera eunuque, gardien du sultan, maltraité et traumatisé, il en ressort plus fort, il devient homme.
Les deux protagonistes sont séparés pour une grande partie du livre jusqu'à ce que, grâce à une série de renversements peu probable, ils ont pu se retrouver l'un à l'autre, une fois de plus !

Habibi prend place dans un monde entièrement inventé. La scène se déplace régulièrement, du vaste désert au Palais d'un Sultan inspiré de Mille et Une Nuits à une friche urbaine infestées de poubelle — Ainsi, le ton du roman change dans une certaine mesure avec chaque déplacement.

La lecture du livre est chapitré. Ils sont au nombre de 9 !!! Ce chiffre est très présent, à croire que Thompson nous laisse un message sur le symbolisme des chiffres ?

Il est dit que dans la Bible, le chiffre 9 représente la plénitude spirituelle ... Une bénédiction ... afin de définir l'endroit où le christianisme et l'Islam a commencé ? ...

« Habibi continue telle une rivière. »

C'est tortueux, ça déborde parfois vers l'insupportable, cette lecture m'as mis mal à l'aise concernant la condition de la femme et donc de l'homme ... Seul l'Amour porté à la fois par Dodola et Zam deviens nécessaire pour ne pas se noyer ...

Une histoire d'amour impossible à travers ces excès mélo-dramatiques.

La sublimation de la sexualité comme message de réprobation sociale.

Un scénario étrange suggérant un anachronisme entre fable et réalité.

L'imagination donné au lecteur se trouve dans le graphisme, dans la possibilité de développer l'image. Les formes géométriques et calligraphiques sont énormément travaillés. Une véritable analyse est affichée dans les éléments de l'iconographie islamique, laissant place à la beauté de la calligraphie arabe.

L'équilibre délicat d'être aussi éducatif. Il y a un travail de recherche profonde derrière chaque page, pour une exploration approfondie des racines historiques et religieuses de symboles, de lettres, de structures géométriques, ainsi que son sens et son utilisation.

Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (1813) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5262 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}