AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,27

sur 263 notes
5
36 avis
4
15 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une lecture que j'étais contente d'avoir terminée, non parce que le livre est mauvais, non parce qu'il ne m'intéressait pas, mais parce qu'il m'a mis profondément mal à l'aise, par la violence et le sexe qui y tiennent une place majeure et répétitive. Violence insoutenable quand elle s'exerce à l'égard d'un enfant, surtout, sexe qui devient très glauque dans la deuxième partie et c'est à ce moment que le livre m'a rendue un peu nauséeuse par l'accumulation des scènes qui se répètent encore et encore.

Ne vous fiez pas à ma note, j'ai opté pour la neutralité, la plupart sont bien meilleures et la qualité de l'écriture le justifie, mais j'ai retiré très peu de plaisir de cette lecture et mes notations reflètent la plupart du temps ce plaisir de lecture. Dans ce cas, l'écriture très maitrisée et descriptive n'aura pas suffi.

Jack est né dans l'Amérique de la dépression des années 30, d'une mère immature (et le mot est faible en ce qui la concerne) et d'un père qui partira très vite avant de décéder. Il est élevé dans un premier temps par ses grands-parents, et puis rejoindra sa mère et le petit ami de celle-ci pour une vie qui rendra la première partie du livre quasiment l'équivalent du bonheur.

L'Amérique qui nous est décrite est celle de la misère, de la pauvreté, des expédients pour essayer de survivre et garder un toit, avoir de quoi assurer le prochain repas. La vie de ces pauvres gens n'est qu'une suite de boulots hasardeux, dépend de l'assistance qui leur procure juste de quoi ne pas crever de faim, et s'habiller. Jack n'aura que peu l'occasion d'être un enfant, et l'on a tendance à oublier qu'il est aussi jeune, tellement la vie est dure avec lui, tellement les adultes qui l'entourent surtout quand il vit avec sa mère semble plus immatures que lui, l'enfant.

Je retiendrai de ce livre l'image du grand-père, qui m'aura fait rire et qui saura exprimer maladroitement son amour pour son petit-fils, même si dans son cas la maxime « Qui aime bien châtie bien » est amplement mise en pratique. Il reste mon personnage préféré de ceux qui entourent Jack, même s'il est certain que la grand-mère aime aussi son petit-fils et tente de le protéger. Cette période où il vit avec eux, celle de sa petite enfance, parsemée de violence, restera quand même la moins difficile de la vie de Jack. Il aura même pendant quelques mois l'occasion d'aller à l'école. Ses conditions de vie vont largement empirer à partir du moment où il rejoint sa mère, je n'en dirai pas plus.

Un livre dur, dérangeant. Et en plus c'est une autobiographie. J'ai eu le coeur serré en lisant tout ce que ce gamin avait vécu, même si l'émotion a mis du temps à se manifester. Et je ne lirai sans doute pas la suite de son histoire.
Je remercie mes compagnons de cette lecture commune, sans qui j'aurais sans doute abandonné ce livre, Yaena, HundredDreams, Patlancien, gromit33, berni_29 et surtout Nicolak notre éclaireuse, en avance dans la lecture et qui m'a motivée pour continuer.
Commenter  J’apprécie          7139
Il est toujours plus difficile de donner un avis pour une lecture à qui l'on a décerné seulement trois Etoiles et c'est le cas pour « un jardin de sable » d'Earl Thompson.

Ce livre est un vrai coup de poing qui vous met KO debout dès ses premières pages.

Il ne peut vous laisser indiffèrent par son humour noir et son ton souvent ordurier.

Il choquera les âmes sensibles et fera fuir les moralistes de tous poils.

Ici on parle de violence, de sexe, de misère humaine. L'auteur qui ne veut pas s'embarrasser de fioriture, nous pousse hors des limites de notre humanité. Avec des mots crus, il nous raconte l'enfance chaotique du petit Jack dans l'Amérique des années 1930, celle de la Grande Dépression. Avec un érotisme souvent dévoyé et quelquefois pervers, Earl Thompson nous décrit les premiers émois sexuels d'un gamin orphelin de père et qui sera confié par sa mère à des grand parents ruinés après la vente de leur ferme. Ce roman transpire la sueur du désespoir à chaque page, il pue l'alcool et on n'y rencontre que des prostituées et des camés. Dans cette Amérique de Roosevelt, on vit au jour le jour avec aucun avenir se profilant à l'horizon et où l'on cherche le moindre moyen de se faire de l'argent quels qu'en soient les moyens utilisés.

Heureusement que le style d'Earl Thompson est là pour nous aider à avaler les 800 pages de ce pavé littéraire. La plume de l'auteur américain nous permet de supporter les vicissitudes du jeune Jack et d'accepter le langage fleuri des personnages qui l'entourent. C'est la qualité de l'écriture qui nous retient de jeter ce roman aux ordures même si le scandale qu'y est présent à chaque page, nous inviterait à le faire. La description précise des personnages et le détail méticuleux des scènes et des lieux affichés donnent une réalité à cette histoire brutale et morbide. Cette marque de fabrique de l'auteur tend à devenir fortement addictive au fur et à mesure que progresse la lecture…

Entre pornographie et érotisme, le fil est tenu. Ce que la pornographie montre de manière très crue, l'érotisme va plutôt le suggérer ou le sous-entendre. Dans un jardin de sable, ce doute n'est jamais permis car il laisse peu de place à l'interprétation. C'est cette réalité malsaine qui nous gêne tout au long du récit même si sa place reste utile pour accentuer la dramaturgie de l'oeuvre. Pourtant les Dickens, Zola et autre Steinbeck ont réussi leur roman social et réaliste sans tomber dans cet excès brutal et dérangeant. Autre temps, autres moeurs, Charles Bukowski n'aurait pas renié cet auteur.

Je tiens à remercier Yaena, HundredDreams, AnneSo, Berni_29, Gromit33 et principalement notre Nicolak, cette devancière hors pair qui a su nous motiver jusqu'au dernier mot, celui de Fin.

« On ne devrait lire que des livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire? L'esprit n'est pas libre tant qu'il n'a pas lâché prise. le regard ne s'empare pas des images, ce sont elles qui s'emparent du regard. »
Franz Kafka (1833 – 1924)
Commenter  J’apprécie          7057


Lecteurs (791) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2868 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}