Dans les relations humaines, le drame ne commence pas quand il y a un malentendu sur les mots, mais que le silence reste incompris.
Il y a toujours de la place pour un vrai livre, quel qu'en soit le sujet, comme il y a toujours de la place pour un peu plus de lumière par une belle journée, sans pour autant que de nouveaux rayons n'interfèrent avec ceux qui brillent déjà.
Mon Ami n’appartient pas à une autre race ou à une autre famille d’hommes, il est la chair de ma chair, le sang de mon sang. Il est mon vrai frère. Je vois sa nature aller de l’avant à tâtons comme la mienne. Nous ne vivons pas loin l’un de l’autre.
La musique est le son que les lois universelles ont promulgué. C’est le seul air assuré. Il y a dedans des accords qui surpassent la foi d’un homme dans la noblesse de sa destinée.
Un bon livre est le plectre qui fait vibrer nos lyres, qui le reste du temps sont silencieuses. Il n’est pas rare que nous attribuions l’intérêt qui appartient à la suite non écrite que nous lui donnons au corps écrit et, partant, sans vie de l’œuvre. Cette suite est la partie indispensable de tous les livres.
Le poète est celui qui peut écrire aujourd’hui une authentique mythologie sans l’aide de la postérité.
Le vent ne cessait de souffler sur le fleuve, si bien que nous avons gardé notre voile hissée et que nous n'avons pas perdu un seul instant en route ce matin-là. De l'aube jusqu'à midi nous avons redescendu le fleuve à vive allure. La main sur le gouvernail enfoncé profondément dans l'eau ou bien penchés sur nos rames que, de fait, nous ne relâchions que rarement, nous sentions la moindre palpitation dans les veines de notre destrier, le moindre mouvement des ailes qui nous emportaient. le cours de nos pensées décrivaient des coudes aussi soudains que le fleuve
Chacun constate à travers sa propre expérience et à travers l’histoire que l’ère à laquelle les hommes cultivent les pommes et les produits du jardin est radicalement différente de celle du chasseur et de la vie dans les bois, et aucune des deux ne peut supplanter l’autre sans y perdre. Nous avons tous nos rêvasseries et des visions nocturnes de nature prophétique, mais pour tout ce qui relève de l’agriculture, je suis convaincu que mon génie date d’une époque plus ancienne que celle où l’homme s’est mis à cultiver ses champs. J’aimerais pouvoir donner un coup de pelle dans la terre avec autant de liberté insouciante et de précision que le pic-vert qui plante son bec dans l’arbre. Je crois qu’il y a au fond de moi une véritable aspiration à la vie sauvage. Je ne me connais d’autres qualités rédemptrices qu’un amour sincère pour certaines choses et quand on me réprouve, c’est à elle que je reviens.
Pourquoi notre vie entière et le cadre dans lequel elle se déroule ne seraient-ils pas aussi beaux et ostentatoires ? Chacune de nos existences entend trouver le décor qui lui convient. Elles voudraient, comme l’anachorète, qu’à les regarder on éprouve la même impression que devant des objets en plein désert, une hampe brisée ou une butte s’éboulant sur fond d’horizon infini.
Aucun arbre n’est autant uni à l’eau et ne s’harmonise aussi bien avec les fleuves paisibles. Il est encore plus gracieux que le saule pleureur ou que n’importe lequel de ces arbres dont les branches retombantes trempent dans la rivière au lieu de se laisser porter par elle. Ses ramifications incurvées se déploient à la surface de l’eau comme attirées par elle. On ne se croirait pas tant en Nouvelle-Angleterre qu’en Orient, et ce spectacle n’est pas sans nous évoquer les élégants jardins persans de Hârûn al-Rachîd et les lacs artificiels de l’Orient.