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3,82

sur 1089 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce récit a reçu beaucoup d'éloges. On a beaucoup entendu parler de cet auteur qui
s'est raconté plusieurs fois sur nos petits écrans et dans des festivals de littérature. Je l'ai lu sans
grand élan et sans grandes émotions, non pas que le récit soit dépourvu d'intérêt, bien au contraire,
mais tout simplement qu'il ne m'a pas touchée ne m'a pas absorbée.
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Roman singulier qui ressemble à un témoignage, tout en adoucissant les angles saillants tranchants qui ont pu blesser la narratrice.

L'auteure intercale ses souvenirs, ceux du Vietnam "d'avant", la fuite , l'arrivée au Québec, le Vietnam "d'après". Sans jamais être dans le larmoyant, elle nous fait percevoir les douleurs , les chagrins qu'ont partagés tous les Vietnamiens, les exilés comme ceux qui sont restés. Les épreuves sont là, mais toujours évoquées avec pudeur , elle nous laisse deviner plus qu'elle ne met à nu .

C'est un roman très court qui se laisse lire mais me laisse une impression de malaise, sans doute lié au style de narration qui est trop trouble pour moi.

Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Ru, un mot, deux lettres. C'est d'une simplicité qu'on retrouve d'ailleurs dans le livre. L'auteur écrit d'une manière très simple, très fluide. La mise en page est extrêmement épuré, sans fioriture. Elle nous transmet sa vie, une vie pas facile et qui est racontée d'une telle manière que ça la rend belle. Ce livre nous fait prendre conscience des histoires des gens et de la singularité de chaque vie, de chaque personne que nous rencontrons.
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Ru m'a en effet fait penser à une thérapie. La brièveté des chapitres, la pudeur avec laquelle l'auteure parle de ses émotions et le style parfois clinique et purement descriptif avec lequel elle nous raconte les événements : tout cela m'a donné l'impression que l'auteure n'avait été, pendant tout ce temps, que la spectatrice de sa propre vie et que l'écriture de ce livre était pour elle l'ultime épreuve au terme de laquelle elle pourrait enfin vivre sa vie. Pendant cette lecture, j'ai eu l'impression que l'auteur cherchait quelque chose -à se libérer de son passé ou de ses peurs ? son identité ? un chemin à suivre ? Il y a tellement de questions laissées en suspens entre les lignes, les chapitres et dans les blancs de ce livre que le lecteur ne peut en être que submergé. Les questions de l'auteure deviennent les nôtres et se mettent à nous hanter à tel point qu'on termine le livre déchiré, complètement perdus nous aussi, déboussolés.

Ce sont ainsi des émotions très intenses que parvient à nous communiquer l'auteure malgré son style très saccadé. Kim Thuy a en effet un style d'écriture que l'on retrouve chez beaucoup de contemporains : ses phrases sont relativement courtes et simples, elle joue souvent sur les répétitions et anaphores (répétitions en début de phrase) et donne ainsi un rythme assez prévisible à l'histoire, comme si elle cherchait à mettre de l'ordre dans son passé chaotique. Même si ce n'est pas le style d'écriture que j'apprécie le plus, j'ai quand même aimé la pudeur et la poésie qui se dégagent du texte. C'est un roman qui dévore en un rien de temps.

Ru est un roman que je suis très contente d'avoir découvert et que je conseillerais sans aucun doute à beaucoup de lecteurs : en plus d'être accessible et original, il transmet aussi beaucoup d'émotions et de sentiments très intimes à propos d'un sujet qu'on ne connaît pas toujours très bien : l'exil. C'est un livre qui m'a beaucoup rappelé ma lecture d'Elles n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka, que j'ai lu il y a quelques années et que j'avais adoré. Sans être « le livre de l'année », Ru n'en est pas moins une histoire que j'ai beaucoup aimée, grâce à laquelle j'ai découvert une histoire et une auteure uniques. J'ai passé un excellent moment de lecture avec Kim Thuy et vous conseille vivement de vous lancer, vous aussi, dans la découverte de ce ru de 215 pages.
Lien : http://ulostcontrol.com/ru-k..
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Kim Thuy convoque, avec ce petit recueil de souvenirs, ses souvenirs d'enfance les plus marquants. Toujours pleins de poésie, de tendresse pour sa famille et son pays, alors qu'elle a fui ce dernier dans des circonstances terribles, puisque Kim Thuy est une boat people qui a rejoint le Canada dans les années 1970.

Chaque historiette dépasse rarement deux pages, mais, avec son écriture magnifique et évocatrice, Kim Thuy nous projette instantanément ailleurs, où sons, odeurs, images prennent le dessus. Pourtant, les épreuves furent nombreuses pour sa famille et elle : notables de la ville de Saigon, ils quittèrent brusquement le pays en abandonnant tout, pour faire étape dans un camp de réfugiés en Malaisie, où les conditions furent (comme toujours, malheureusement) terribles, avant de reprendre le bateau pour s'établir au Canada. Là-bas, la jeune Kim Thuy, dont la timidité l'a conduite à se qualifier elle-même de « sourde et muette », se reconstruit pourtant, et apprend, poussée par des parents formidables, à croire en ses rêves et à les réaliser, notamment à retourner quelques années au Viêt Nam rendre un peu de ce qu'on lui a donné, et à celui de la littérature. Heureusement pour ses lecteurs !
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Ru est un très court roman autobiographique retraçant l'enfance de l'auteur à Saïgon, l'expatriation de sa famille au Québec, fuyant le régime communiste et sa vie d'exilée au Canada.

L'histoire est composée de courts chapitres sans ordre chronologique, comme une foule de souvenirs qui remontent décousus, mêlant des moments forts aux anecdotes, faisant passer le récit de drôle, à tendre et émouvant. Elle y parle de sa famille et des gens qu'elle a rencontrés et qui l'ont marqué, de son enfance dorée à Saïgon, des camps de réfugiés en Malaisie, de l'intégration des enfants ne parlant pas français dans les écoles au Québec.

C'est une découverte sympathique même si le style m'a moyennement convaincu, et que la succession des chapitres était un peu trop décousue à mon goût.

Lien : http://raconte-moi.net/2016/..
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L'auteure retrace son passé entre Vietnam et Canada, par petites touches sensibles et émouvantes. Son immigration est parsemée d'incidents tragicomiques et l'écriture est agréable.
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Ru (petit ruisseau). Un seul mot. Preuve limpide que point n'est besoin du racolage ordinaire d'un titre à rallonge pour raconter l'émigration clandestine et le déracinement géographique. Ici en effet, tout comme dans les aventures d'un certain fakir calamiteux, la subtilité du propos se trouve être inversement proportionnelle à la longueur du titre…

Ru, donc, est une sorte de recueil autobiographique, où Kim Thuy dévoile sa vie par fragments aléatoires, évoquant son enfance dorée dans le Sud-Vietnam, sa fuite du régime communiste en 1978 avec tant d'autres clandestins, ou son nouvel avenir au Québec, sa patrie d'adoption. Réflexions intimes, anecdotes ou brefs portraits recomposent dans le désordre la mosaïque émouvante d'une existence éparpillée dans ses souvenirs.

C'est un voyage dans le temps qui nous est proposé, décousu et presque léger car exprimé avec un détachement gracile, une ironie paisible et une sobre concision qui contrastent en permanence avec l'horreur incontournable qui sous-tend chaque évocation. Un paradoxe qui ne rend ces récits que plus rares et déroutants car, on le devine sans peine, le destin de Kim Thuy est moins un long fleuve tranquille qu'un ruisseau turbulent.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Dans "Ru", une femme voyage, de façon décousue, dans ses souvenirs : ceux de son enfance dorée à Saigon, l'arrivée des communistes dans le Sud-Vietnam, la fuite sur un boat-people, le camp de réfugiés en Malaisie et enfin l'arrivée au Québec et la découverte du froid.
La narratrice mélange le passé et le présent, sa vie d'enfant et celle de femme qui a désormais découvert le plus grand amour qui puise exister au monde : celui pour ses enfants.
C'est une femme qui se raconte, parle de ses doutes, de son cheminement, de la fin de son enfance, de la peur, de la crainte, de la difficile cohabitation avec de jeunes communistes avec qui sa famille a fini par nouer une forme de relation étrange : "Après cet incident, nous ne savions plus s'ils étaient des ennemis ou des victimes, si nous les aimions ou les détestions, si nous les craignions ou en avions pitié. Et eux ne savaient plus s'ils nous avaient libérés des Américains ou si, au contraire, nous les avions libérés de la jungle vietnamienne.", la découverte de l'inconnu et l'apprentissage d'un nouveau pays, de nouvelles coutumes et d'une nouvelle langue, à l'instar de la mère qui l'oblige à aller faire la moindre course pour qu'elle apprenne l'anglais, faisant pleurer la fillette qui ne comprendra que plus tard que sa mère faisait cela pour son bien : "J'ai aussi compris plus tard que ma mère avait certainement des rêves pour moi, mais qu'elle m'a surtout donné des outils pour me permettre de recommencer à m'enraciner, à rêver.".
Mais elle évoque aussi son retour au Vietnam à l'âge adulte, sa famille et les relations qu'elle entretient avec eux.
Mais surtout, ce que j'ai trouvé qui ressortait du récit, c'est l'hommage qu'elle rend à ses parents, aux sacrifices qu'ils ont fait pour permettre à leurs enfants de connaître une vie meilleure : "Mes parents nous rappellent souvent, à mes frères et à moi, qu'ils n'auront pas d'argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu'ils nous ont déjà légué la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d'une grappe de glycine, la fragilité d'un mot, la force de l'émerveillement. Plus encore, ils nous ont offert des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini.".
Kim Thúy arrive finalement à restituer le Vietnam d'hier et d'aujourd'hui d'une façon très évocatrice, en utilisant des petits riens insignifiants qui finissent par vouloir dire beaucoup.
Il m'est difficile de classer ce livre, d'ailleurs je m'interroge de savoir qu'elle est la part de fiction et qu'elle est celle de vécu par rapport à l'auteur.
Sans doute un savant mélange des deux et peut-être qu'au final toute la beauté de ce livre réside aussi dans ce doute permanent, en plus des évocations particulièrement poétiques qui ponctuent ce récit exclusivement constitué d'impressions et de souvenirs qui reviennent dans le désordre pour finalement former un tout cohérent.
Un joli tour de passe-passe de l'auteur qui signe un magnifique et charmant premier roman que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir.

Souvent drôle, cette confession dévoile une femme sensible dans laquelle s'entremêle la culture Vietnamienne et celle plus occidentale du Québec
"Ru" est une lecture intéressante et poétique qui permet de faire tomber des barrières et d'ouvrir les yeux sur le monde.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Le récit autobiographique d'une jeune vietnamienne contrainte de fuir son pays sous la menace communiste, à l'âge de dix ans.
Du jour au lendemain, l'auteure dépeint le basculement d'une vie aisée à Saigon à la condition de "boat people", réfugiée dans un camp en Malaisie puis acceptée à l'immigration au Québec, à Granby.

La petiote se voit confiée dans cette fuite pour la vie un bracelet de plastique rose bourré de diamants, qui sera perdu...
"Alors, peut-être qu'un jour, dans des milliers d'années, un archéologue se demandera pourquoi des diamants sont placés ainsi en cercle dans la terre ? Il interprétera peut-être cela comme un rite religieux et les diamants, une offrande mystérieuse, comme tous ces taels d'or découverts en quantité étonnante dans les fonds marins du Sud-Est asiatique." (p.142)
Kim Thuy déroule ses souvenirs entre sobriété et poésie, d'une plume délicate. Elle oscille au gré des chapitres entre souvenirs de sa vie au Vietnam et nouvelle vie au Canada.
C'est un petit livre magistralement écrit, qui en quelques pages nous plonge dans le quotidien vietnamien, les odeurs, la maison de famille, la tante si particulière, puis dans le froid québécois où l'accueil par les gens de Granby est si sympathique et pourtant si incongru pour une petite Vietnamienne :
"Je me demande si je ne l'ai pas inventée cette amie. (…) Elle faisait partie d'une armée d'anges qui avaient été parachutés sur la ville pour nous donner un traitement de choc. Ils étaient à nos portes par dizaines à nous offrir des vêtements chauds, des jouets, des invitations, des rêves. (...)
"Comment visiter le zoo de Granby plus de deux fois par fin de semaine ? Comment apprécier un weekend de camping dans la nature ? Comment savourer une omelette au sirop d'érable ?"
L'intégration dans une autre communauté, un environnement différent, n'est pas si simple en dépit des meilleures volontés. Kim Thuy écrit que petite, quand bien même les petits Canadiens ne juraient que par leur bol de céréales le matin, elle ne pouvait se passer de son bol de riz.
Intéressante aussi la description de toutes ces formalités d'intégration dans le nouveau pays d'adoption.
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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