Un bon cru que ce 19e tome de nouvelles érotiques made in Nous Deux, offrant une jolie variété dans les histoires proposées.
Pourtant, ça commence plutôt mal avec « Le marathon érotique », une histoire centrée sur la jalousie maladive de l'héroïne. L'érotisme n'y tient qu'une place minime, et encore, on ne peut pas dire qu'un plaisir en solitaire dans les toilettes d'un bar soit sexy... Ni émoustillant, ni romantique. On a connu
Paula Monty plus inspirée.
« Une nouvelle danse », en revanche, offre tout ce que l'on est en droit d'attendre : c'est sensuel et pourtant tout en retenue, avec un coeur du récit cette discipline de danse originale. La tension monte progressivement et promet un joli début de romance. Bref, C'était très cool.
Avec « Envoûtante métamorphose », le duo Géhin-Tinchant nous fait rencontrer un couple irrésistible, uni par une complicité palpable... et un désir commun irrépressible. le format court de l'histoire n'empêche pas les auteurs de poser un contexte et même glisser un peu d'humour. Là encore, une franche réussite.
Un enthousiasme que douche un peu « L'apéro »... C'est très très longuet, à l'inverse la scène de sexe est pliée en une demi-page, et le fait que le héros ait tenté de téléphoner à sa femme deux secondes avant ruine définitivement l'ambiance. Parce que oui, en plus, c'est une histoire d'adultère...
« Un charisme magnétique » possède une ambiance plus sombre que les récits habituels du duo Géhin-Tinchant (oui, encore eux, mais ils déçoivent rarement, alors tant mieux !), ainsi qu'un côté plus « droit au but », même si la fin se montre plus optimiste. le métier des protagonistes et leur différence d'âge apporte une touche d'originalité sympa.
« Être de son temps », comme le suggère son titre, présente un couple plus âgé... à la mentalité peut-être encore plus rétrograde que la moyenne. Ça plombe un peu l'ambiance... sans parler des caresses en douce sous la table alors qu'il y a *les enfants* juste à côté... Alors ok, la tension monte, mais... rah, non, c'est quand même limite.
« La juge et le prisonnier » joue sur les fantasmes et les interdits. Jusqu'au bout, on peine à déterminer la part de rêve et de réalité, on ignore comment tout ça va finir... Il y a une véritable atmosphère dans cette histoire, un peu douce-amère, à l'image de la fin, terriblement frustrante et pourtant si logique. Je préfère les contes de fées, mais merci quand même à
Vera Lind, j'ai adoré cette histoire.
« La directrice » joue là encore beaucoup sur le fantasme, avec une héroïne clairement bi (mais dans le déni) et une histoire construite sur la durée. C'est très bon... jusqu'à la fin, qui tombe comme un cheveu sur la soupe et non sans amertume. Pourquoi cette agressivité, ce chantage ? Non, vraiment, il n'y avait pas besoin de ça pour caser du sexe là.
Si quatre des histoires sont donc moins convaincantes que les autres, les bonnes, elles, valent franchement le détour... d'où le point bonus accordé.