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Quelle image vous vient à l'esprit lorsqu'on vous parle d'orgue, si ce n'est cette cathédrale dans la cathédrale dont le souffle puissant, qui jamais ne reprend haleine, semble tenir tendue la structure de pierre comme l'air chauffé la toile de la montgolfière. Mais voilà que Bernard Tirtiaux nous en propose une autre.

Sylvain Chantournelle est un artisan inventif au coeur tendre. Il a construit de ses mains un orgue ambulant dont il a fait l'ambassadeur de son coeur. Un instrument qu'il accroche à la montagne, cherchant l'écho de la vallée pour faire savoir à celle qu'il aime, et s'est cloîtrée, qu'il est là sur le versant opposé et se languis de son absence. Ou encore ce même instrument qu'il a embarqué sur le navire qui le ramène de Sicile et dont les notes exhalées par les tuyaux redonnent le goût de vivre à celle qui a perdu la vue, sa fille.

Les sept couleurs du vent est un bel ouvrage qui joue sur la perception de la vie par les sens pour dire les sentiments. Tenue en un XVIème siècle où la religion régnait sur les consciences et commandait à l'architecture, l'intrigue met à l'honneur ceux qui savaient maîtriser la matière pour donner le jour à des monuments érigés par la foi pour des temps immémoriaux. Code moraux et sociaux présidaient aux alliances, patience et longueur de temps aux amours.

Bel ouvrage dans lequel la sensualité est sous la main de l'artisan, la patine sous celle du temps, et où l'amour sous la contrainte de la naissance devait faire oeuvre d'inventivité et de courage pour satisfaire aux exigences des coeurs.
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Le climat en France est plutôt tendu en ce milieu du XVIe siècle, à quelques semaines du massacre de la Saint-Barthélémy. Sylvain, compagnon charpentier, traverse pourtant cette tempête avec insouciance. Toujours de bonne humeur, voyant uniquement le bien chez tout le monde, son rêve est de construire des orgues, et de répandre sa musique chez tous ces illuminés qui s'entretuent.

Sa vie privée sera malgré tout tumultueuse : quand on est toujours sur les routes, absent parfois pendant plusieurs mois pour travailler sur un chantier, difficile de garder un foyer stable ! Des fausses nouvelles, des quiproquos juste avant le départ, empoisonneront l'existence du charpentier, qui prendra par dépit des décisions qui ne s'imposaient pas vraiment...

Ce roman vous plongera dès les premières lignes dans l'ambiance du moyen-âge, en compagnie d'artisans maîtres dans leur art dévoués corps et âme à leur métier. L'écriture de Tirtiaux se prête très bien au thème des orgues, et donne au livre le souffle poétique qu'il lui fallait. À découvrir !
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Tirtiaux nous emmène au moyen-age, dans le milieu du compagnonnage. Un milieu et des personnages plein d'humanité. Une histoire qui après les années (10 ans presque) me reste en mémoire comme une image: un orgue voguant sur l'eau et dont la musique est celle que lui dicte le vent ...
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"- Et pour qui joues-tu de la musique? Les sirènes ?
- Pour enrichir le vent et apaiser les tempêtes.
- Et à quoi ça sert d'enrichir le vent?
-Et à quoi ça sert d'alourdir sa bourse ?"
Visentin le Pacifique est l'un de ces compagnons du tour de France qui vont de chantier en chantier, d'église en église, de ville en ville pour construire ces chapelles, ces cathédrales, et autres monuments de bois et de pierre qui ont su résister au temps...
Il a reçu son nom de ses compagnons. Sinon ses parents, qu'il a peu connus, l'avaient nommé Sylvain .....Sylvain Chantournelle
Chaque jour, sur les toits, il risque sa vie. le bois est son matériau de prédilection. Il en fait des clochers hardis, des halles de marchés, mais est également en mesure de réaliser des bateaux... Et il a une autre passion, depuis sa plus tendre enfance, il a appris au contact des anciens l'art de la tenderie, l'art de réaliser des pièges pour capturer des oiseaux de passage, en utilisant pour cela les branches et roseaux que la nature offre à profusion....notamment des appeaux, ces roseaux avec lesquels il attire les oiseaux en imitant le cri de leurs femelles amoureuses.
Sa vie est une vie de voyages loin de sa Moselle natale...une vie qui lui permet de s'enrichir des contacts humains des autres compagnons ayant d'autres savoir-faire et qui construisent, à ses côtés ces chefs d'oeuvre. Aucun n'est jaloux de son savoir-faire..non, la règle entre eux est l'échange, le partage...C'est ainsi qu'ils grandissent...en amitié, et apprennent en compétence et en métier.
Visentin, a conçu seul un "nymphaïon", sorte d'orgue portatif apprécié de tous les musiciens qu'il croise...il en joue dans les maisons où lui et ses amis compagnons sont hébergés, et en marchant, allant d'une ville à l'autre, d'un défi à l'autre.
Un rêve le tourmente....un rêve qui allie toutes ses passions, celle du bois et de la complexité des charpentes, sa passion de la musique ...il rêve de réaliser de grandes orgues alimentées par le vent, et pourquoi pas un bateau-orgue...
Un rêve un peu fou, qui le promène de ville en ville, qui le nourrit en compétences nouvelles, lui permet toujours de nouvelles rencontres humaines, lui fait courir des risques...Mais après tout n'est-ce pas Vivre avec un grand V que de chercher à toujours s'améliorer, à s'interroger, à découvrir, à créer, à rencontrer d'autres passionnés afin de s'enrichir de ces rencontres...
C'est toute la philosophie de ces compagnons, qui ont accueilli l'auteur Bernard Tritiaux en leur sein! ....N'est-ce pas parce qu'ils ont eu les rêves les plus fous, les plus insensés pour le commun des mortels qu'ils ont pu bâtir depuis des siècles des cathédrales aux charpentes uniques, et bâtissent encore des chefs-d'oeuvre....allant du plus peut bijou, à la plus grande charpente, du plus petit projet au plus hardi.
Cette philosophie, cette recherche de l'unique et de la perfection, du toujours mieux, cette folie sous-tendent toutes les pages du roman.
Chacun devrait peut-être en faire sa philosophie de vie !
"-Et à quoi ça sert d'alourdir sa bourse ?"...préfère nous demander l'auteur...une question de tous les temps
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Les quelques critiques ici présentes ne rendent pas justice à ce texte.
Il est beau. Et l'histoire est captivante et pleine d'évènements. On prend un vrai plaisir à suivre le héros, si attachant, au fil de ses pérégrinations et des rebondissements de sa vie. On ne s'en lasse pas.
Le texte est très cinématographique et personnellement, je verrais volontiers une adaptation du celui-ci dans ce médium, car il s'y prête à merveille. Un peu comme le nom de la rose, en plus … maritime et pas axé sur les livres, mais sur les corporations de bâtisseurs et la musique.
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Pour ma part…
Je reviens d'un voyage ! Un voyage au long cours comme je les aime.
Ma seule tristesse, avoir dû rentrer au port.
Ici, des qualificatifs outranciers seraient mal venus
et même les pas biens venus ; étant donné la modestie du héro.
Ce roman est simplement sobre et BEAU ! Et Beau de sa simplicité.
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Avant de commencer et si on veut profiter pleinement du voyage,
il faut accepter le parti pris de la poésie.
Si l'on s'intéresse à l'Histoire avec un grand H, à la Renaissance, au développement du milieu maritime aux alentours de 1550, à l'art et à l'artisanat de cette époque, aux corporations de bâtisseurs, à la musique. On suivra avec plaisir le déroulement de la vie d'un certain Sylvain Chantournelle. Un être passionné et passionnément vivant. Quoi de plus stimulant que de côtoyer des êtres aussi naturellement plein d'énergie vitale et adhérant si âprement à la vie, même s'il s'agit d'êtres de fiction.
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Lorsque j'ai lu ce livre… c'était comme si un ami de toujours me tenait par la main en me faisant découvrir des paysages magnifiques qu'il aime. Lorsqu'on sait communiquer ce qu'on aime, c'est merveilleux pour les gens à qui on le donne.
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Tout m'a enchanté dans cette lecture, l'histoire… avec son personnage principal qui est la résilience incarnée. Il a dès le départ beaucoup d'atouts ; beauté physique, générosité, amabilité, candeur, persévérance, altruisme, [Dans les fictions on fait ce qu'on veut, n'est-ce pas ;) ] mais la vie ne l'épargne pas pour autant.
La façon de raconter… avec simplicité et élégance, délicatesse. J'ai ressenti une agréable sensation de fraîcheur, saine, franche, comme un naturel amical qui coulait de ces lignes. Pas de surfait ni d'affecté.
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Et aussi, j'ai ressenti très fort le manque de pouvoir travailler le bois comme je le faisais auparavant et adorais le faire. Ma nouvelle vie ne me le permettant pas, malheureusement. Créer des choses de ses mains, est un vrai plaisir, surtout avec le bois.
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J'ai rencontré peu de livres qui m'aient donné des émotions aussi belles. Et… C'est la première fois que j'ai envie de remercier un auteur d'avoir écrit une aussi belle histoire et aussi bien. MERCI ; Monsieur Tirtiaux !
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La seule chose que j'ai regretté, dans ce livre,
c'est de le terminer ;)
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MAGIQUE !
Un roman qui nous fait vivre le compagnonnage au moyen-âge
Poétique, simple, puissant, bouleversant
A ne pas rater pour les amateurs de Moyen-âge ... pour les autres non plus !
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Le livre se situe au Moyen Age....massacre de la st Barthélémy et autres atrocités.
Sylvain notre compagnon charpentier,amoureux de la musique est lui toujours d'humeur égale,il sourit à la vie, part, repart traverse la France au gré de ses chantiers..
Sa vie privée sera comme le siècle tumultueuse,ses amis fidèles.
Bernard Tirtiaux est un enchanteur,son écriture poétique,l'histoire bien documentée.
Un grand roman que l'on n'oublie pas,un hommage à ces travailleurs d'exception qu'étaient les compagnons.
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Sylvain Chantournelle, compagnon charpentier, est de retour dans ses Vosges natales, avant de repartir sur un chantier bourguignon. Mais chez lui, que de changements sont survenus…et surviendront encore…
Aux grés de ses pérégrinations en France et hors de France, nous suivons Sylvain, balloté par le vent de l'Histoire, dans ces temps de Réforme et de Guerres de religion.
Ce roman est une lecture de l'Histoire, à travers un homme simple, sincère, qui ne veut jamais tricher.
Une histoire de passion avec un métier, avec une femme et avec l'honnêteté qui le caractérise foncièrement.

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Le roman se passe au 16ème siècle, Sylvain, compagnon charpentier , après avoir fait son tour de France rentre dans ses Vosges natales, sur le chemin du retour il rencontre Absalon, artisan luthier et une amitié se lie entre les deux compères, ce roman est plein de rebondissements, les deux compagnons quittent les Vosges vers Saint-Omer, Sylvain y rencontre son épouse..........et je ne vais pas tout raconter car ils vivent bien des aventures, il intervient sur différents chantiers de cathédrales, construits des orgues, s'intéresse à la musique, sculpte une proue de navire, navigue sur un bateau etc...etc.... c'est un très beau et bon roman, bien écrit. J'ai mis un certain temps à le lire car il n'est pas d'une lecture facile, les allées et venues des personnages, leurs séparations, retrouvailles etc.....font qu'il faut souvent se resituer dans l'histoire si on ne veut pas en perdre le fil ! J'ai aimé mais il ne fera pas partie des livres que je relirai !
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Ce roman historique met en scène les compagnons du Tour de France. Ce livre est un régal pour ceux qui comme moi adorent imaginer ce que fut la vie de tous ces artisans qui ont construit la plupart des cathédrales et des châteaux. Si vous avez l'impression comme moi de sentir les outils vous chatouiller la paume des mains, Bernard Tirtiaux aura gagné son pari de nous faire partager l'amour du travail manuel. Il me faut préciser que mon premier métier était menuisier et même si je n'ai pas eu à faire de chefs-d'oeuvre, il me reste le souvenir de certains escaliers en colimaçon et de l'odeur du bois.
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