La quatrième de couverture laissait supposer quelque chose d'assez sombre, de dur, démoniaque et dérangeant. Glauque.
La figure du majordome, du serviteur, est propice à pas mal d'aventures. Et d'atmosphère. D'ambiance. On peut penser au Concierge d'
Herbert Lieberman, au personnage tenu par Anthony Hopkins dans les Vestiges du Jour... j'en passe et des meilleurs. Tout cela pour montrer que les possibilités sont nombreuses pour faire quelque chose de "sérieux", qui tienne la route.
Le résultat est loin d'être au rendez-vous (indépendamment de mes attentes qui étaient assez élevées, je n'en disconviens pas). Car, effectivement, je m'étais un peu trop monté le bourrichon. Les deux premiers chapitres sont d'une platitude et d'un non-intérêt abyssal. On a un petit comte doté d'un majordome omnipotent, qui arrange les bévues du reste du personnel, et qui arrange les bidons entre Elisabeth, marquise promise au comte Ciel Phantomhive... Nous sommes au niveau de
My Little Pony. Rien d'autre.
Les deux derniers chapitres dévoilent un peu plus de l'arrangement qui existe entre Ciel Phantomhive et Sebastian, le majordome. Sebastian vient au secours de son maître, kidnappé par un baron de la drogue italie, qui souhaite envahir l'Angleterre. On a pas mal de petites révélations sur le rôle exact de Sebastian au service de son maître, ainsi que la fonction de Ciel Phantomhive auprès de la Reine d'Angleterre.
Je profite de la mention de la Reine pour faire une petite digression: Ciel Phantomhive fait partie des "chiens de garde" de la Reine d'Angleterre. Sorte de cercle rapproché de nobles assurant la protection de la Reine et maintenant (dans l'ombre) la stabilité de l'Etat. Ce petit twist est sympathique. Je lis dans plusieurs critiques des références à la Reine Victoria, à l'ambiance victorienne... Si c'était le cas, on serait dans du steampunk, et de mauvaise qualité. On a des jeux vidéo, de l'électricité, des flingues, des bagnoles... Il me semble que l'on peut considérer sans faillir qu'il s'agit de la Reine Elisabeth II, et que l'action se déroule à l'époque contemporaine. le fait que de nombreux lecteurs confondent/mélangent me semble assez révélateur. le faste, l'argenterie, les fringues, etc. c'est la vision japonaise de la noblesse anglaise actuelle (et on peut admettre cette vision), pas un retour vers le XIXè siècle.
Les révélations des deux derniers chapitres permettent de relever le niveau du premier tome. Je ne trouve quand même pas que l'on est ébouriffé, saisi, transporté, comme on le devrait pour un premier tome. On verra bien dans le tome 2 si les petites avancées vers du glauque et du "dark" se confirment. A ce stade, on n'entrevoit pas grand-chose.
Niveau dessin, c'est conforme à la moyenne des mangas de ce type. Sourires rectangulaires, émotions surjouées, humour à deux balle, scènes d'action incompréhensibles, etc. Ce n'est pas cette série qui me fera apprécier le graphisme des mangas.