Citations sur Ce qu'elles disent (65)
"À Molotschna, la chance n'existe pas. Il est péché d'y croire. il est homteux de pleurer. Comme tout est voulu par Dieu, rien, dans Sa création, n'est laissé au hasard. "
"La foi est notre patrie"
"Tu laisses entendre que les femmes devraient rester à Molotschna au lieu de partir? Que les "couches supérieures" de la mer Noire représentent les hommes de la colonie, et les "couches inférieures", les femmes qui, mystérieusement, s'épanouissent malgré les pressions écrasantes et hostiles à toute vie exercées par les hommes ?"
" J'ai songé à lui expliquer les hémisphères, lui raconter que nous avons l'obligation de partager le soleil avec d'autres régions du monde, qu'une personne observant la Terre depuis l'espace verrait jusqu'à quinze levers et couchers de soleil en une seule journée - et qu'en partageant le soleil, l'humanité pourrait apprendre à tout mettre en commun, apprendre que tout appartientà tous le monde!"
Mariche explose. Elle accuse Ona d’être une rêveuse.
Nous sommes des femmes sans voix, répond Ona avec calme. Nous sommes des femmes en dehors du temps et de l’espace, privées de la langue du pays dans lequel nous vivons. Nous sommes des mennonites apatrides. Nous n’avons nulle part où aller. Les animaux de Molotschna sont plus en sécurité que les femmes dans leurs foyers. Nous, femmes, avons toutes des rêves donc, oui, bien sûr, nous sommes des rêveuses.
J’ai songé à lui expliquer les hémisphères, lui raconter que nous avons l’obligation de partager le soleil avec d’autres régions du monde, qu’une personne observant la terre depuis l’espace verrait jusqu’à quinze levers et couchers de soleil en une seule journée – et qu’en partageant le soleil l’humanité pourrait apprendre à tout mettre en commun, apprendre que tout appartient à tout le monde !
Ona parle. Comme les anciens et l’évêque de Molotschna ont décidé que nous n’avions pas besoin de soutien psychologique à la suite des agressions, puisque nous étions inconscientes au moment où elles se sont produites, sommes-nous obligées ou même capables de pardonner ? De pardonner une chose qui n’est pas arrivée ? Une chose que nous ne pouvons pas comprendre ? Qu’est ce que ca veut dire en gros ? Que « le monde » si nous ne le connaissons pas, ne peut pas nous corrompre ? Sommes-nous libres parce que nous ignorons que nous sommes en prison ?
Les femmes du fenil m'ont appris que conscience rime avec résistance, que foi et action vont de pair, que le temps se fait court
(P. 247)
Si je suis en dehors du monde si notre vie est en dehors du monde, et moi en dehors de la vie, à quoi sert-elle?
(P. 241)
Dans un éclat de rire, Ona a brandi le poing et a traité le soleil de traître, de lâche. J’ai songé à lui expliquer les hémisphères, lui raconter que nous avons l’obligation de partager le soleil avec d’autres régions du monde, qu’une personne observant la terre depuis l’espace verrait jusqu’à quinze levers et couchers de soleil en une seule journée – et qu’en partageant le soleil l’humanité pourrait apprendre à tout mettre en commun, apprendre que tout appartient à tout le monde ! Mais je me suis contenté de hocher la tête. Oui, le soleil est un lâche. Comme moi.