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Citations sur Ce qu'elles disent (65)

Nous devrions peut-être rédiger un manifeste ou une déclaration révolutionnaire […]
Elle lance quelques idées. Les hommes et les femmes prendront collectivement toutes les décisions qui concernent la colonie. Les femmes seront autorisées à penser. Les filles apprendront à lire et à écrire. Il devra y avoir à l’école une carte du monde qui nous permettra de comprendre la place que nous occupons. Les femmes de Molotchna créeront une religion nouvelle, inspirée de l’ancienne, mais centrée sur l’amour. […]
Ona poursuit : nos enfants seront en sécurité.
greta a fermé les yeux. Elle répète le mot collectivement, comme s’il s’agissait du nom d’un légume qu’elle ne connaît pas.
Mariche explose. Elle accuse Ona d’être une rêveuse.
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Ona échappera à la damnation éternelle puisqu’elle n’a pas volontairement péché. Son enfant, engendré par des visiteurs indésirables – euphémisme utilisé par les anciens pour désigner les violeurs -, sera confié à une famille de la colonie, peut-être même celle du visiteur indésirable, qui sera chargée de l’élever comme sien.
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Les hommes de la colonie sont allés en ville afin de payer la caution des agresseurs emprisonnés et leur permettre de rentrer à Molotschna en attendant leur procès. Au retour des coupables [de viols], on invitera les femmes à leur accorder leur pardon, ce qui aura pour effet d’assurer à chacun et chacune une place au paradis. En cas de refus, les femmes, a décrété Peters, seront contraintes de quitter la colonie pour le monde extérieur, dont elles ne savent rien. Les femme disposent de peu de temps - seulement deux jours - pour décider de ce qu’elles feront. […] Elles devaient choisir entre trois options.
1. Ne rien faire
2. Rester et se battre.
3. Partir.
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C’est très simple, dit Ona.

Elle lance quelques idées. Les hommes et les femmes prendront collectivement toutes les décisions qui concernent la colonie. Les femmes seront autorisées à penser. Les filles apprendront à lire et à écrire. Il devra y avoir à l’école une carte du monde qui nous permettra de comprendre la place que nous y occupons. Les femmes de Molotschna créeront une religion nouvelle, inspirée de l’ancienne , mais centrée sur l’amour.

(Je sens une douleur dans ma poitrine. Ona répète mot pour mot, ou presque, les leçons que ma mère, Monica, a données aux filles dans son école secrète. Elle se tourne vers moi, cherche à croiser mon regard, à communiquer un élément vital, une chose qu’elle se rappelle, une chose qu’elle a perdue.)

Mariche plisse le front d’un air théâtral.

Ona poursuit : Nos enfants seront en sécurité.

Greta a fermé les yeux. Elle répète le mot collectivement, comme s’il s’agissait du nom d’un légume qu’elle ne connaît pas.

Mariche explose. Elle accuse Ona d’être une réveuse.

Nous sommes des femmes sans voix, répond Ona avec calme. Nous sommes des femmes en dehors du temps et de l’espace, privées de la langue du pays dans lequel nous vivons. Nous sommes des mennonites apatrides. Nous n’avons nulle part ou aller. Les animaux de Molotschna sont plus en sécurité que les femmes dans leurs foyers. Nous, femmes, avons toutes des rêves donc, oui, bien sûr, nous sommes des rêveuses.
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" Le plautdietsch est une langue médiévale non écrite, moribonde, méli-mélo d'allemand, de néerlandais, de poméranien et de frison. Le monde compte très peu de locuteurs du plautdietsch, et tous sont mennonites. Si je raconte cela, c'est parce que, pour rédiger le procès-verbal des réunions, je dois traduire les propos des femmes en anglais (au vol, dans ma tête) avant de les coucher sur le papier."
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Greta ferme les yeux, une main sur la joue, ses jointures arthritiques saillant à la façon des bagues d'un roi Tudor.
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(...) les deux piliers qui défendent l'entrée du temple de la religion sont le mensonge et la cruauté.
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Nous sommes les femmes de Molotschna. La colonie tout entière repose sur le patriarcat […] et nous, les femmes, ne sommes que des servantes muettes, soumises et dociles. Des animaux. Des garçons de quatorze ans ont le droit de nous donner des ordres, de décider de notre destin, de voter notre excommunication, de prendre la paroles aux funérailles de nos bébés tandis que nous sommes condamnées au silence, d’interpréter la Bible pour nous, de diriger nos prières, de nous punir ! Nous ne sommes membres de rien, Mariche. Nous sommes de simples biens marchands.
[…]
Et quand nos hommes nous ont usés jusqu’à la corde, quand ils ont fait de nous des femmes qui, à trente ans, ont l’air d’en avoir soixante, des femmes avec un utérus qui, littéralement, menace de tomber sur le sol immaculé de notre cuisine, des femmes finies, ils se tournent vers nos filles.
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Nous sommes des femmes sans voix, répond Ona avec calme. Nous sommes des femmes en dehors du temps et de l’espace, privées de la langue du pays dans lequel nous vivons. Nous n’avons nulle part où aller. Les animaux de Molotschna sont plus en sécurité que les femmes dans leurs foyers. Nous, femmes, avons toutes des rêves donc, oui, bien sûr, nous sommes des rêveuses.
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"Nous savons que notre foi sera menacée si ces agressions se poursuivaient puisqu'elles risquent de nous rendre furieuses meurtrières et incapables de pardonner."
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