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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le diable (1889-1909) est une nouvelle posthume de Léon Tolstoï. Eugène Irténiev, jeune propriétaire terrien se sent tiraillé entre Sté­pa­nida, son ancienne maîtresse, une paysanne, et Lise, sa nouvelle épouse, romantique et irréprochable. Un dilemme, décrit du seul point de vue masculin, et une descente aux enfers magnifique écrit.
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Après Anna Karénine, me voilà partie sur une très courte nouvelle de cette auteur russe prolifique et adorée de beaucoup.

Eugène est un homme bon et aimé de tous, suite à la mort de son père, il a repris l'exploitation familiale. Criblé de dettes, Eugène essaie tant bien que mal de remettre le navire à flots.
Célibataire endurci, et n'ayant pour l'instant aucune envie de se marier, Eugène décide donc de voir épisodiquement la belle et voluptueuse Stépanida. Stépanida est une femme mariée, son mari est un cocher de la ville, et elle prend la vie avec frivolité. Jusqu'à sa rencontre avec la toute douce et belle Lise qu'il décidera de marier. Nous allons donc suivre Eugène sur les premières années de son mariage, il ne fera que rencontrer inopinément son ancienne amante et à chaque fois cela lui jettera un certain trouble. Passion amoureuse, ou fantasme, ces sentiments ne feront que s'accentuer à chaque rencontre, lui laissant un dégoût de lui-même, et une culpabilité omniprésente. Étant un homme de bon sens, et de morale, (surtout rempli de moralisme religieux) Eugène ne cesse de culpabiliser de ses pensées obsessionnelles envers cette femme.
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C'est assez fascinant de quelle façon le désir est décrit dans cette histoire. Un point de vu très religieux sur la sensualité, le plaisir charnel y est exposé à travers son personnage principal. On le voit lutter avec son désir mais comme Oedipe, on sait qu'il finira par accomplir le péché qu'il essaie tant de fuir.
La description des femmes, de Stepanida est magnifique.
On doute du fait que ce soit auto-biographique tant l'histoire est magnifique décrite et tellement réaliste.
On croit d'abord que le diable est Stepanida, mais on découvre finalement que le Diable est en chacun de nous et qu'il faut tout faire pour le fuir, suivant encore une fois la morale religieuse. L'histoire nous fait cependant mettre en doute, le concept de vie maritale via son personnage principal qui malgré son bonheur en couple est attiré ailleurs.
Je vous conseille bien sûr cette lecture très courte, limpide que j'ai beaucoup apprécié.
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Ce livre est très imprégné de morales religieuses, ça en a rebuté certains. Je ne comprends honnêtement pas, nous sommes en effet plongé dans la mentalité russe de l'époque (et moderne aussi). "Le Diable" est une immersion totale dans le combat entre un homme et le diable, j'ai pû tantôt le comprendre, tantôt le détester. Ce livre se lit bien c'est pourquoi je vous le recommande.
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Pas de suspense ici : dès le début, Tolstoï nous dévoile l'intrigue de sa nouvelle, en citant Matthieu, V, 28. Allez, bonne fille, je vous recopie la citation (pour les athées, les non catholiques et les autres) : « Et moi je vous dis que quiconque regarde une femme avec concupiscence a déjà accompli l'amour avec elle dans son coeur. » Bon, ceci dit en passant et tout à fait hors propos, si tous les violeurs pouvaient avoir été biberonnés avec cette citation, on pourrait peut-être de nouveau occuper l'espace public, s'habiller comme bon nous semble, et se promener seule le soir.

Donc, vous l'aurez compris, on ne lira pas cette nouvelle pour l'histoire, puisqu'elle est entièrement contenue dans la citation ci-dessus. Mais bien plutôt pour l'écriture car oui on se laisse porter par la justesse du propos, par la finesse d'écriture, par un sens de l'équilibre entre action, description et introspection.

Cette nouvelle est une bonne façon d'approcher tout petit tout doux non pas du diable mais du monstre (ceci dit avec énormément de respect, non pas dans le sens de « monstrueux » mais dans le sens de « grandiose », d' « énorme », d' « incontournable ») qu'est Tolstoï. Et le plaisir ressenti est pour moi un bon indicateur pour continuer à découvrir ce fameux écrivain. C'est peut-être même le seul indicateur valable, ce fameux plaisir.
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Une courte nouvelle pour accéder à Tolstoi.
Tres bien écrite elle decrit formidablement le dilemme masculin entre le désir et l‘amour.
Le heros est naturellement, physiologiquement et charnellement attiré par une jeune paysanne… tout en etant amoureux de sa femme et se retrouve tiraillé entre les deux. Pas facile à assummer pour le héros qui est catholique pratiquant…
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Comme si Tolstoï se remémorait ses années de jeunesse colorée loin d'être triste, comme si il prenait un plaisir particulier à évoquer les danses des paysannes qui l'ont affolé, comme s'il regrettait ce temps passé, où rien n'était grave, comme si, d'ailleurs, il voulait à tout prix rendre hommage à la petite Axinia, dont il a eu un fils, et qui continue à laver le plancher comme l'héroïne du Diable le fait , au grand dam de Sonia/Sophie, jalouse à en crever .

Dans « le diable », l'arrivée à la campagne du héros lui pose problème : comment faire ? comment consommer, et qui ? En ville, tout est facile, même si Irténiev ne se croit pas débauché, il n'est quand même pas un moine. Il payait, et donc ne se sentait aucunement attaché, il fortifiait sa santé, rien de plus innocent.

Une chose est sûre, la continence non voulue lui est insupportable, alors, alors.

Facile, une paysanne mariée se présente, tout va bien, plaisir réciproque, liberté assurée, chacun sa place.
Sauf que la femme, belle comme le jour, danse, et l'ensorcelle : c'est elle qui le possède, avec ses robes brodées jaunes et son fichu rouge vif, (ou le contraire) pieds nus, elle danse.
Elle est libre, cette serve, elle rit et elle se moque, désinvolte, elle fanfaronne, elle ne comprend absolument pas le problème de conscience que se monte soudain Eugène Irténiev.
Car depuis il s'est marié, avec une femme passionnément amoureuse de lui, aimante et compréhensive. Elle l'aime, le comprend, elle sent ses moindres changements d'humeur, elle apaise sa propre mère pour écarter de son mari tout sentiment douloureux.

Oui, mais il désire l'autre, ne veut pas que cela lui arrive, mais elle est plus forte que lui, sans rien faire qu'apparaître de temps en temps, et qu' échapper aux rendez vous, il est vaincu, une force étrangère le possède. Un petit juge intérieur lui souffle que ce qu'il ne peut éviter reste répréhensible et criminel.

Conclusion plutôt cul-cul la praline après un plan-cul assez bien explicite.
Et une fin tragique
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L'une des nombreuses nouvelles de Tolstoï consacrées à son sujet fétiche : la vie maritale. Décidément cela avait l'air de l'obséder, surtout vers la fin de sa vie. En même temps, sa relation avec son épouse avait l'air passablement compliquée. Mais ce texte-ci est surprenant à deux égards : il ne parle qu'indirectement de religion, et directement de sexualité. En général, chez Tolstoï, c'est plutôt l'inverse.

Eugène Ivanovitch Irténiev mène la vie oisive de jeune fils de famille à Saint Petersburg. Comme tous ses pareils, il a de l'argent de poche, une place dans l'armée et un arrangement avec une couturière qui lui sert de maitresse/courtisane/prostituée plus ou moins attitrée. Tout change le jour où son père meurt. Il décide de reprendre la gestion du domaine, découvre que celui-ci est grevé d'hypothèques, part vivre à la campagne, se lance dans le travail à corps perdu. Mais au bout de quelques mois, son célibat forcé commence à lui peser. Il conclut un nouvel arrangement avec une paysanne, Stepanida. Cela dure quelques temps, puis il rencontre une jeune fille de la noblesse, en tombe amoureux, l'épouse. Leur couple est heureux ; ils ont un enfant. Il aime sincèrement son épouse, celle-ci le place sur un piédestal. Mais un jour, il recroise cette paysanne qu'il avait totalement oubliée. Et il est pris pour elle d'un furieux, irrépressible désir…

De façon étonnante pour un écrivain dont certains personnages n'hésitent pas à se couper un doigt plutôt que de succomber à la tentation, il est donc ici question de frustration sexuelle. le religieux entre très peu dans les sentiments d'Irténiev : recourir à des services sexuels tarifés ne lui cause aucune honte. Tous ses tourments viennent du fait qu'il est vraiment tombé amoureux de Stepanida, et que s'il donne libre cours à ses sentiments il ruinera la vie de sa femme, et par la même occasion celle de son enfant. L'histoire a donc quelque chose de curieusement moderne – en fait, on n'est pas très loin d'un scénario à la Woody Allen, avec quelques scrupules en plus pour le personnage principal masculin.
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Nouvelle d'un peu moins de 90 pages dans laquelle la faiblesse de la chaire joue un rôle central. le Diable n'est pas ici la bête horrible, mais est une atmosphère, une tentation, une obsession, un choix difficile, un tiraillement du personnage central entre deux femmes. Une représentant la « perfection féminine », selon l'auteur et la religion, et l'autre représentant la tentation.


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Une vibrante description du combat intérieur de tout homme entre la puissance du désir et la nécessité de la raison, dont l'issue est bien souvent aussi tragique qu'inéluctable.

Cette bataille revêt un caractère d'autant plus dramatique que la femme d'Eugène, héros malheureux, est extraordinairement aimable et attentionnée à son égard. Mais face à l'ardeur de la concupiscence rien ne semble suffisant pour résister.
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