Le bonheur conjugal (Katia)

Désormais ce livre est à classer dans mes préférés., c'est un petit bijou, si joliment écrit il y a bien longtemps et pourtant si moderne et même éternel ...
Qu'est ce que le bonheur conjugal? Peut-il durer? est-ce que l'amour suffit?
Si vous voulez savoir ce qu'il faut faire et surtout ne pas faire , lisez cette nouvelle et tirez-en les leçons.
Oui l'amour évolue c'est inéluctable mais gardez toujours en tête ce qui vous a séduit chez lui et tout aussi important ce qui, chez vous lui a fait vous aimer. le cap est tracé!
Je ne parle pas de choses superficielles, de goûts identiques ou différents mais de valeurs .
Dernier petit conseil : avant de dire (c'est courant) ce qui a "changé" chez l'autre faites votre propre introspection.

Bonne chance!

Nouvelle (80 pages) en deux parties. La première partie décrit la vie d'une jeune fille de 16 ans, laissée dans un triste état après la mort de ses parents. Elle est attirée par son oncle beaucoup plus âgé et le sentiment est réciproque. Ils luttent tous les deux avec leur relation, mais tout se termine bien. Tolstoï les décrit comme le couple le plus heureux du monde.
La partie 2 esquisse une évolution tout à fait différente. Après le bonheur conjugal, la distance grandit entre eux, encore plus lorsqu'ils déménagent à Saint-Pétersbourg et que la vie mondaine absorbe toute l'attention de la jeune femme. Ca finit par se casser, mais elle revient à la raison et après quelques conversations profondes, dans lesquelles ils exposent leur coeur et leur âme, ils retrouvent le bonheur.
Cela vous semble-t-il trop doux-romantique ? Quoi qu'il en soit, Tolstoï affirme qu'il l'a écrit à partir de son expérience personnelle. C'est une belle histoire intime, avec quelques défauts structurels et avec une vision très traditionnelle du sexe (c'est la femme qui est à blâmer). Mais je dois admettre que cela témoigne de l'énorme empathie psychologique de l'écrivain et de ses capacités d'écriture raffinées.

Au contraire de "La sonate" pourtant bien plus célèbre, ici Tolstoï n'a aucune pensée provocatrice, nulle velléité de vengeance, nul pessimisme (peut être a t-il moins vécu à cette époque) Peut être un brin de nostalgie douloureuse... Cela en est que plus efficace.
Il dit calmement, chirurgicalement, ce que devient un amour, le couple...
Cet amour naissant des plus angélique et pure, exaltant, qui peu à peu glisse vers la haine. Si l'on excepte les dernières lignes qui ouvrent sur une "autre sorte d'amour", ce récit est implacable, douloureux si l'on croit encore à ces fadaises.
Bref, la vie telle qu'elle est, nue, décortiquée... du grand art.