Il y a des gens qui disent de la terre "ma terre" ; et cependant ils n'ont jamais vu cette terre et ne l'ont jamais parcourue. Il y a des gens qui prétendent que d'autres hommes leur appartiennent ; ils ne les ont jamais vus et le seul rapport qu'ils entretiennent avec eux consiste à leur faire du mal.
Le cheval - Tolstoï
Il y avait effectivement quelque chose de majestueux dans l'aspect du hongre pie, dans cette combinaison étrange des signes repoussants de la décrépitude que soulignait le pelage tacheté, avec l'attitude calme et assurée d'un animal conscient de sa force et de sa beauté.
Le cheval - Tolstoï
Les souvenirs surgissaient d'eux-mêmes, et le violon d'Albert disait toujours la même chose. Il disait : "Il est passé pour toi, il est passé à jamais, le temps de la force, de l'amour et du bonheur, il est passé et ne reviendra plus. Pleure-le, pleure toutes tes larmes, meurs au milieu des larmes pour ce temps-là - c'est le seul bonheur qui te reste, et le meilleur."
Albert, ch. II, p. 83-84.
Et cependant, en dépit de la répugnante vieillesse du hongre, un connaisseur en le voyant n'eût certainement pas hésité à reconnaître qu'il avait été autrefois un cheval remarquable.
Oui, je suis le fils d'Aimable Ier et de Baba. Mon nom d'après le livre des origines est Moujik Ier, mais on m'a surnommé l'Arpenteur, à cause de ma foulée large et rapide qui n'avait pas son égale dans toute la Russie. Je suis de naissance plus noble que quiconque.
J'étais trois fois malheureux : j'étais pie, j'étais hongre et les hommes s'imaginaient que j'appartenais non pas à Dieu et à moi-même, ainsi qu'il est normal pour tout être vivant, mais au chef d'écurie.
Le Cheval, deuxième nuit (p. 43)
Le but des humains ne consiste pas à accomplir ce qu'ils considèrent comme bon, mais à appeler "mien" le plus grand nombre d'objets.
Le Cheval, deuxième nuit (p. 42)
Le but des humains ne consiste pas à accomplir ce qu’ils considèrent comme bon, mais à appeler « mien » le plus grand nombre d’objets.