Comme j'aurais souhaité que le roman soit plus long pour une fois que je m'amuse (en effet la littérature est souvent sombre). Truculent, outrancier, totalement décalé mais faisant passer de nombreux messages politiques et sociétaux, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre.
Une histoire totalement abracadabrante, unique, pleine de péripéties et de drôleries. Si toute la littérature croate est du même acabit, je vais y jeter un petit coup d'oeil.
Bravo pour la traduction.
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Quel régal que ce roman ! Véritable petite perle bourrée d'humour.
La Combe aux Aspics se niche loin dans les montagnes croates, « protégée comme une forteresse », et abrite un village fantôme composé de maisons abandonnées, de ruines envahies par la végétation. Seule une habitation reste « blanche et pimpante », celle de Jozo Aspic, le seul à être resté avec ses fils sur les terres de sa tribu, pour le plus grand malheur de son épouse Zora, qui avait fini par renoncer à obtenir de son mari qu'il accepte de quitter ce lieu perdu, ne daignant plus lui adresser la parole pendant de longues années, « jusqu'à son dernier soupir, où elle jeta un tendre ultime regard à son époux et murmura: tu es une merde ».
Le père, qui ne fait plus vraiment la loi à la maison à des enfants qui le dépassent en taille et en force depuis longtemps, se charge de préparer les repas en agrémentant la traditionnelle polenta de mille manières toutes plus expérimentales les unes que les autres. Il reste cependant écouté lorsqu'il s'agit de défendre le territoire, à l'aide d'un arsenal impressionnant allant du pistolet au lance-roquettes, et c'est une famille groupée et lourdement armée qui réceptionne les employés de L'Intercommunale d'électricité venus - pour la deuxième fois en trente ans, ce que Jozo ne peut tolérer – réclamer le paiement des factures.
Depuis que la seule femme de la maison n'est plus là, l'hygiène domestique laisse sérieusement à désirer, ce qui amène Kresimir, l'aîné, à aller à Split pour chercher une épouse. Il s'est décidé à retrouver, avec l'aide de son oncle et de sa tante, une serveuse avec qui il a eu une courte liaison quinze ans auparavant lorsqu'il était engagé dans le conflit contre les Serbes.
Ses anciens compagnons ayant répondu présent, l'histoire prend une allure totalement déjantée, les scènes loufoques se succédant pour notre plus grand plaisir, d'autant plus lorsque les jumeaux Branimir et Zvonimir s'y mettent aussi en pensant que leur grand frère se trouve en mauvaise posture.
Le récit est ébouriffant - comme l'indique avec justesse la quatrième de couverture -, impressionnant par un rythme qui ne faiblit jamais, l'action rebondissant de façon incessante, admirablement servi par une écriture superbe.
Un gros coup de coeur.
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Zora sur son lit de mort, à l'approche de son dernier souffle, va murmurer à l'oreille de son mari : « Tu es une merde. »
On ne pouvait commencer un roman sous de meilleurs auspices, nous promettant des dialogues pétillants, drôles, avec des personnages hauts en couleur.
Dans la Combe aux Aspics vit la famille Aspic, Jozo le patriarche et ses quatre garçons. Ils vivent coupés du reste du monde et de ses règles. Les percepteurs sont chassés à coups de fusil, et l'électricité n'est pas payée depuis des siècles. La seule nourriture qu'ils avalent est la fameuse polenta du père cuisinée avec tous les ingrédients qui lui passent sous la main.
Krešimir, l'aîné des quatre garçons, va décider, pour rétablir un certain ordre dans l'organisation familiale, de se trouver une femme. C'est sans compter sur les obstacles qu'il va devoir affronter pour en dénicher une. Nous allons faire la découverte d'un chef de police Ciboulette têtu et renfrogné, de deux laveuses de vitres fan d'escalade, d'un vieux sergent révolté contre l'opinion publique.
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Ce n'est pas le roman du siècle, mais il se laisse lire. L'histoire est déjantée et n'a pas l'ambition de nous raconter l'histoire de la Croatie.
Je pense que l'on perd beaucoup à la traduction car l'écriture m'a parue sans relief. Toutefois, je l'ai terminé sans mal pour connaître la fin de cette histoire loufoque.
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