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« C'est cela. Parler, c'est se mettre en colère contre ce silence dont les vents sont les seuls vrais poètes. »
Nick Tosches livre ses confessions en matière de fumerie d'opium. Il voulait savoir si l'image qu'il avait des « Chambres de la fumée et des fleurs » était conforme à la réalité. Mais comment faire lorsqu'il n'en existe plus. Un petit tour dans l'histoire pour s'informer (et s'indigner de certaines hypocrisies au passage) puis un grand tour du monde pour essayer de trouver une infime trace du passé qui aurait survécu ...et la tester. Ce petit livre, un très beau livre des éditions Allia - papier et mise en page sont très agréables, et tout petit par le format- ouvre au lecteur la recherche de l'auteur. J'ai beaucoup appris sur l'opium et sur l'auteur ; et cet homme me plait. Sa plume et son esprit sont vifs et ont quelque chose qui me touchent profondément. Une poésie et une vérité. Mais également un humour.
« Vous comprenez, il fallait vraiment que j'aille en enfer. J'avais, pour ainsi dire, le mal du pays. Mais d'abord, en guise d'explication, l'oignon. »
Est-ce que vous voyez ce que je veux dire ? Avec cet incipit, j'étais accrochée. Il y a tout ce que j'aime. Une souffrance, une ironie, du sarcasme et une accroche qui me pousse à tout dévorer quand un livre commence comme ceci.
Oui il est allé dans « des trous à rats. » Non il n'a pas trouvé « ces putains de rideaux de brocart » mais il a rencontré un survivant qui n'était là que « pour retarder la fin d'un monde mourant dont il [était] le seul survivant. » Alors merci pour ce témoignage.
« Étendus sur le dos, nous fumons ; et maintenant, sans nous dire un seul mot, nous nous comprenons parfaitement, dans l'éloquence d'un silence qui ne contient pas seulement toutes les conversations passées et à venir, mais congédie tous les babils du monde pour faire place à cette poésie sans paroles que seuls les plus grands poètes ont pu entrapercevoir en une brève épiphanie. »
Une plume qui me charme. C'est magnifique quand il lâche prise. Et puis, je suis contente. Nick Toches vient de me confirmer ce que j'ai toujours pensé, le sexe est une drogue, aux pouvoirs aussi équivalents à ceux de l'opium quand on le fait avec amour et raffinement. Et sans besoin de violer la loi (Monsieur le curé... je ne vous demande pas votre absolution). Un envol au septième ciel dans des volutes de fumées, et le silence entre nous parle plus fort que les passés et avenirs, tout est balayé par les vents de cette petite mort où je me complais, en enfer.
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Comment soigner son diabète? En fumant de l'opium bien sûr!

Non content d'être un auteur de polars plutôt drôles Nick Tosches est aussi un érudit comme le prouve ce petit ouvrage remarquable.

L'auteur souffre de diabète depuis des années et n'a jamais pu être soigné par aucun médicament. Un jour il découvre que l'un des remèdes contre le diabète dans les sociétés traditionnelles était de fumer de l'opium brut. Il décide donc d'essayer cette nouvelle thérapie mais se voit vite refroidi car il est très difficile de trouver de l'opium brut. Il se lance ainsi dans un tour du monde à la recherche de la précieuse substance.

Il en profite pour nous retracer l'histoire de cette drogue qui a eu une grand influence au cours des siècles. Ce sera l'occasion aussi de porter un regard acéré sur notre société contemporaine en perte de repères, avide de sensations et de vitesse et qui ne sait plus prendre son temps.
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Ce court récit parut initialement en 2000 dans Vanity Fair, en forme d'hommage à Thomas de Quincey. Son charme est son point de départ, son dégoût du monde contemporain, ses fantasmes des fumeries d'opium et l'histoire de cette drogue depuis l'antiquité.

La quête de ce rêve dégringole vite vers quelque chose de sordide, tournée des bas-fonds et bordels d'Asie parfois émaillée de quelques malheureux clichés anglo-saxons, qui redécolle poussivement quand l'auteur goûte enfin à la drogue tant désirée.
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Magnifique texte dans une collection non moins élégante, une écriture et une (des)histoire(s) qui hypnose et emmène le lecteur dans son voyage. Un texte culte, comme qui dirait.. a lire, assurément.
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Ce n'est pas parce que l'on a passé une partie (pa pa pa pa...) non négligeable de sa vie à parler des autres (avec truculence) que l'on ne peut pas s'accorder quelques instants de répit égoïste. Nick Tosches s'est illustré comme l'un des biographes les plus en verve de l'étrange sous-culture américaine, dressant des portraits au vitriol de Jerry Lee Lewis (Hellfire), Dean Martin ou le boxeur Sonny Liston. Cet ancien chasseur de serpent (véridique) aux origines italo-irlandaises est considéré comme l'un des rock critics les plus valides qui soient, collaborant notamment avec Rolling Stone et Creem. Auteur de romans tels que In the Hand of Dante, son style déroutant représente à la fois une ode aux grands poètes classiques tels qu'Homère et Dante et un verbiage new-yorkais des bas-fonds. Dans Confessions d'un Chasseur d'Opium, le narrateur – dont on peut aisément supposer qu'il s'agit de Nick Tosches in persona – se met en quête du poison céleste, symbole de luxuriance et d'une félicité disparues. le titre français est un clin d'oeil évident aux Confessions d'un Anglais mangeur d'Opium, récit de Thomas de Quincey ayant inspiré Baudelaire pour la rédaction de ses Paradis Artificiels. Ce que Tosches constate, c'est qu'à notre époque, il devient difficile de débusquer une vraie fumerie d'opium, puisqu'aux quatre coins du monde, on préfère fourguer les drogues qui provoquent des effets plus marqués et qui génèrent davantage de profits... la suite sur le blog
Lien : http://www.gueusif.com/artic..
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Un bijou de littérature, une quête grandiose. Un roman initiatique troublant et fort.
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Dans ce petit roman, Nick Tosches, suite à un gros ras-le-bol de l'artificialité de certaines pratiques du monde, décide de chercher de l'opium afin d'accéder à son « paradis ». Il y développe alors toute une genèse de l'opium, son origine, sa composition, son histoire depuis sa découverte. Il y résulte alors de cette description historique une recherche active de cette drogue et des fumeries d'opium. Des États-Unis à l'Asie du sud est, Nick Tosches erre dans des villes, des bordels à la recherche constante d'une dernière fumerie d'opium. La trouvera-t-il ?
Avec un style d'écriture acéré, Nick Tosches livre ici un très beau texte sur cette drogue qu'est l'opium. J'ai adoré sa manière d'écrire, très imagée, très bien expliquée et très sensible.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Très court récit d'un des papes de la rock-critic qui se mue ici en chasseur d'opium et nous entraîne de New-York à Shangaï et Bangkok à la recherche de la drogue "céleste". La quête se révèle difficile. On y apprend que l'opium, sous sa forme originelle, qui avait fait le bonheur des fumeries d'opium (cf "Tintin et le lotus bleu") n'existe plus ou alors sous la forme d'un graal inatteignable. Mais notre homme est tenace et rien ne semble pouvoir l'arrêter pour goûter à la magie de l'opium. Ce faisant, il réussit à nous faire partager sa fascination et pour ses paradis perdus.
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Ces confessions sont à la fois les tribulations et commisérations d'un narrateur rêvant d'opium. Ces aller-retour incessants entre l'objet du désir, fantasmé, et la réalité sordide provoquent le décalage nécessaire au texte.
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