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Citations sur Les Eaux printanières (40)

C'était pendant l'été 1840. Sanine avait ses vingt ans et il se trouvait à Francfort, sur le chemin du retour d'Italie en Russie.
C'était un homme sans grande fortune, mais indépendant, presque sans famille.
A la mort d'un lointain parent, il avait reçu quelques milliers de roubles et décida de les manger à l'étrangern avant de prendre du service, de se mettre définitivement sous le joug de l'Etat, sans lequel il n'imaginait pas pouvoir assurer son existence.
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Nous n'allons pas décrire les sentiments qu'éprouva Sanine à la lecture de cette lettre. Plus profonds et plus forts, plus imprécis aussi que toute parole, rien ne peut les exprimer. Sauf peut-être la musique.
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Après un échange de saluts avec les officiers, Sanine remonta dans la voiture; certes, il éprouvait dans tout son être sinon de la satisfaction, du moins un certain soulagement, comme après une opération; mais un autre sentiment s'éveilla en lui, un sentiment proche de la honte... Ce duel, où il venait de jouer son rôle, lui apparut comme une mystification, une sinistre parodie montée de toutes pièces, une mauvaise farce d'officiers ou un canular d'étudiants.
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Tout à coup, au milieu du silence absolu , sous un ciel sans nuages, une bourrasque de vent s'était abattue, si violente que le sol trembla ; la pure clarté des étoiles oscilla et s'effaça; l'air tourna sur place... Le souffle chaud, presque torride de la rafale courba les cimes des arbres, et ébranla le toit de la maison, les murs, secoua toute la rue. Le vent emporta le chapeau de Sanine et défit les boucles noires de Gemma... Un bruit ce cloches, un formidable fracas gronda pendant une minute environ. Puis tout à coup s'envola inopinément comme une bande d'énormes oiseaux, et un calme intense régna de nouveau.
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Avez-vous l'intention de vous battre à mort ?
- Pourquoi jusqu'à la mort ? Mon cher monsieur Gippatola... Pour rien au monde je ne reprendrai ma parole, mais je ne suis pas un buveur de sang...
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Les hommes faibles, quand ils se parlent à eux-mêmes, emploient volontiers des mots énergiques!
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– C’est que ma fille est belle, comme une reine ! ajouta-t-elle avec un maternel orgueil.
– Il n’y a pas de reine qui soit aussi belle.
– Il n’y a pas deux Gemma au monde !
– C’est pour cela qu’elle s’appelle Gemma !
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Il passa en revue tous les âges, – lui-même venait d’entrer dans sa cinquante-deuxième année et il n’en épargna aucun. Toujours le même
effort dans le vide, toujours fouetter l’eau avec des bâtons, toujours se mentir à soi-même, à demi-sincère, à demi-conscient. – Puis, tout à
coup, sur la tête tombe la vieillesse, comme la neige... et avec la vieillesse la crainte de la mort qui va toujours en augmentant, qui dévore et qui
ronge... et après, le saut dans l’abîme !

Et c’est pour les privilégiés que la vie s’arrange ainsi !... Heureux qui ne voit pas avant la fin s’étendre sur lui, comme la rouille sur le fer, les maladies, les souffrances...

La vie lui apparaissait non comme une mer houleuse, ainsi que les poètes la décrivent, mais comme un océan imperturbablement calme, immobile et transparent jusque dans ses profondeurs les plus obscures ; lui-même il est assis dans une barque vacillante, – tandis que làbas, sur ce fond sombre et vaseux, on aperçoit comme d’énormes poissons, des monstres
difformes : tous les maux de la vie, les maladies, les douleurs, la folie, la misère, la cécité...

Il regarde et voit un de ces monstres surgir des profondeurs, monter à la surface, devenir plus net et en même temps plus horrible. Encore une
minute, et la barque soulevée par le monstre va chavirer !...

Mais le monstre s’efface, il s’éloigne, il retourne au fond de la mer... il s’y tapit, et l’eau forme un remous autour de lui... Pourtant son heure viendra... il fera chavirer la barque...
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Elle leva son regard vers lui..
-"Sanine, vous savez oublier?"
Il repensa à ce qui s'était passé hier. dans la voiture:
-"Est-ce une question?
-" Croyez-vous aux philtres?"
-" Comment ça?"
- "Les philtres... l'envoûtement.. tout est possible sur terre.
Avant je n'y croyais pas, mais maintenant si.
Je ne me reconnais plus."
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Sanine entreprit de la consoler, il lui rappela ses enfants en qui se réincarnait sa propre jeunesse, il essaya même de la taquiner : elle faisait ça pour qu'on la complimente ... Mais elle le pria très sérieusement d'"arrêter" et il eut pour la première fois la conviction qu'il était impossible d'adoucir et de dissiper pareille tristesse, la tristesse de la personne qui a pris conscience de sa vieillesse ; il faut attendre que ce sentiment passe de lui-même (XIX - page 42).
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