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Citations sur Les Eaux printanières (40)

Il passa en revue tous les âges, – lui-même venait d’entrer dans sa cinquante-deuxième année – et il n’en épargna aucun. Toujours le même effort dans le vide, toujours fouetter l’eau avec des bâtons, toujours se mentir à soi-même, à demi-sincère, à demi-conscient. – Puis, tout à coup, sur la tête tombe la vieillesse, comme la neige… et avec la vieillesse la crainte de la mort qui va toujours en augmentant, qui dévore et qui ronge… et après, le saut dans l’abîme ! Et c’est pour les privilégiés que la vie s’arrange ainsi !… Heureux qui ne voit pas avant la fin s’étendre sur lui, comme la rouille sur le fer, les maladies, les souffrances…
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Ces jeunes gens aimaient pour la première fois ; tous les miracles du premier amour s’accomplissaient en eux. Le premier amour, c’est une révolution ! Le va-et-vient monotone de l’existence est rompu en un instant ; la jeunesse monte sur la barricade, son drapeau éclatant flotte très haut, et quel que soit le sort qui lui est réservé – la mort ou une vie nouvelle – elle envoie à l’avenir ses vœux extatiques.
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[...] il se promena sur la rive du Mein et s'ennuya comme doit le faire un touriste consciencieux.
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... Il rentra dans son cabinet de travail après une heure du matin. Il renvoya le serviteur, qui avait allumé les bougies, puis il se jeta dans un fauteuil près de la cheminée et se prit la tête entre ses mains.
Jamais encore il n'avait ressenti pareille fatigue physique et morale. Il avait passé toute la soirée avec des dames charmantes, des hommes cultivés; certaines de ces dames étaient belles, presque tous les hommes montraient de l'esprit et des talents; lui aussi avait été un causeur brillant... et pourtant jamais encore ce "dégoût de la vie", ce taedium vitae, dont les Romains parlaient déjà, ne s'était emparé de lui et ne l'avait étouffé avec une telle violence. Un peu plus jeune, il aurait pleuré d'abattement, d'ennui, de contrariété, mais là, une amertume aussi mordante que celle de l'absinthe envahissait son âme. Telle une nuit noire d'automne, une masse tenace et infecte, épaisse et répugnante, l'engluait de tous côtés, et il ne savait comment fuir ces ténèbres, cette amertume. Attendre le sommeil était vain; il ne s'endormirait pas.
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Après avoir échangé des saluts avec messieurs les officiers et être remonté en voilure, Sanine, s’il n’éprouva pas un sentiment de plaisir, se sentit tout au moins plus léger, comme après une opération chirurgicale. Mais en même temps une autre impression le bouleversa, vive comme un sentiment de honte. Ce duel dans lequel il venait de jouer un rôle, lui apparut comme quelque chose de faux, de conventionnel, de banal, une plaisanterie l’étudiant et d’officier. Il pensa au médecin flegmatique et se rappela comme il avait souri en les voyant, lui et le baron Daenhoff, après le duel, presque bras dessus, bras dessous… Il revit Pantaleone payant à ce même médecin les quatre louis… Non, non, tout cela n’était pas beau !
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– C’est que ma fille est belle, comme une reine ! ajouta-t-elle avec un maternel orgueil.
– Il n’y a pas de reine qui soit aussi belle.
– Il n’y a pas deux Gemma au monde !
– C’est pour cela qu’elle s’appelle Gemma !
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Il n'est rien en ce monde de plus fort ni de plus faible que la parole !
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Sanine rentra à l'hôtel quasiment au pas de charge. Il sentait, il se rendait compte que c'était l'unique endroit où, seul avec lui-même , il ferait enfin la lumière sur ce qu'il avait, sur ce qui lui arrivait réellement. En effet, sitôt entré dans sa chambre, sitôt assis et accoudé à son bureau, le front appuyé sur les paumes des mains, il poussa un cri douloureux et sourd : "Je l'aime, je l'aime à la folie ! ", et tout son être s'embrasa comme des charbons qu'on aurait tout à coup activés en soufflant leur épaisse couche de cendres morte. Un instant... et il n'était déjà plus capable de comprendre comment il avait pu être assis à côté d'elle.. d'elle ! et lui parler, sans autant sentir qu'il adorait jusqu'à la frange de son habit, qu'il était prêt, comme disent les jeunes gens, à "mourir" à ses pieds".
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Les hommes faibles, quand ils se parlent à eux-mêmes, emploient volontiers des mots énergiques !
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Mais comment cette bûche a-t-elle pu attraper une femme si belle et si riche ? pensa Sanine. Personnellement il n’avait pas de fortune, il n’est pas de haute noblesse, il n’est pas même intelligent. Au pensionnat il passait pour un garçon obtus, dormeur et glouton ; on l’avait surnommé le "baveux"...
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