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Un livre signé Michel Tournier, c'est toujours une promesse de qualité, de découverte. Ici l'auteur s'attaque à la transposition de l'histoire biblique de Moïse.
Eléazar est un pasteur protestant dont la vie est rythmée et guidée par la lecture de la bible. Il trouve toujours des solutions en ouvrant sa bible au hasard et en interprétant un texte.
Marié à une épouse catholique, il va décider, avec leurs deux enfants et lors de la famine et des épidémies de 1845 en Irlande d'émigrer vers l'Amérique. Après une traversée difficile il dirigera « son peuple » vers la Californie (L'équivalent pour lui du Canaan de la bible)
Michel Tournier égrène tous les ingrédients et les symboles de la bible et de l'histoire de Moïse pour écrire son récit
Mais dans ce court roman., on a l'impression de lire le résumé d'une oeuvre qui aurait pu être bien plus conséquente. En approfondissant chacune des étapes de la vie d'Eléazar, on pourrait alimenter une véritable saga ou histoire de ces pays, de cette immigration et de la recherche de la terre promise.
Ce n'est pas le choix qu'a fait l'auteur, mais il n'en est pas moins vrai que ce roman est agréable à lire. On y retrouve de nombreux sujets qui restent actuels comme le fanatisme religieux, l'interprétation des textes sacrés, le destin de l'homme, etc.
C'est un joli Tournier, qui n'est pas forcément à la hauteur des autres titres, mais dont il ne faut pas se priver.
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Cette lecture est une belle rencontre. Un vrai coup de coeur. le texte tient à la fois du roman et du conte philosophique, ponctué régulièrement de citations tirées des Ecritures.
L'écriture est belle. J'ai beaucoup apprécié ce voyage dans l'espace entre Irlande et Californie, mais surtout le cheminement intérieur du pasteur Eléazar.
Une lecture que je conseille, si le lecteur n'est pas rebuté par la religion qui est le moteur de cette histoire.
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Dernier roman en date de Michel Tournier, ce livre ressemble plutôt à une ébauche, un résumé. Les événements s'enchaînent, captivants mais j'aurais apprécié plus de développements.
Eléazar, pasteur en Irlande, épouse une jeune catholique infirme dont il aura deux enfants: un garçon, Benjamin, et une petite fille Cora dont l'intuition et le regard qu'elle porte sur le monde orientera le destin de la famille. Lors de la grande Famine en Irlande, en 1845, et parce que son âme n'est pas toute blanche, le pasteur embarque sa famille sur un bateau à destination de la Virginie, d'où il part ensuite en direction de sa Terre Promise: la Californie. Sa confiance absolue en Dieu et en les textes de la Bible le conduit à des choix irraisonnés, prenant des risques inconsidérés pour sa famille.
Malgré, parfois, des facilités dans le récit - le protestant froid et la catholique joyeuse, ouverte, la petite fille extralucide, la rencontre avec de bons Indiens - j'ai apprécié ce très court livre, en partie toute la partie du voyage en bateau puis en chariot.
Si Michel Tournier avait écrit ce roman une dizaine d'années plus tôt - il avait déjà 70 ans au moment de sa publication - peut-être l'aurait-il davantage approfondi; ce roman est mineur dans l'auteur du Roi des Aulnes mais il n'en reste pas moins intéressant.
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Éléazar, pâtre en sa jeunesse, est devenu pasteur d'hommes. « Plus tard, quand il réfléchirait aux sources de sa vocation religieuse, c'est à ce souvenir précis qu'il songerait, à ces nuits lumineuses où il rapportait à la maison dans ses bras un agneau trop faible pour marcher. » (p. 12) Mais sur les terres de la verte Irlande, il n'est pas toujours bien vu d'être protestant et Éléazar se craint condamné à la solitude jusqu'à sa rencontre avec la belle Esther, boiteuse, catholique et joueuse émérite de harpe. Tourmenté par un crime et acculé par la famine, Éléazar se résout à quitter sa terre natale pour l'Amérique. Après quarante jours d'une éprouvante traversée maritime, la famille O'Baird s'engage dans un fabuleux périple vers l'Ouest, vers la Californie. Mais à l'instar de Moïse qui, après avoir mené son peuple à travers le désert, n'a jamais pu fouler les riches terres de Canaan, Éléazar sent qu'il n'atteindra pas la fin du voyage.

Ce très court roman est une superbe réécriture de l'histoire de Moïse, homme tiraillé entre deux familles, celle de la foi et celle qui l'a adopté, prophète infatigable et exemplaire que Yahvé choisit de rappeler à lui avant qu'il foule la terre promise. Michel Tournier propose une magnifique image du désert, à la fois terre stérile et expression de l'incommensurable puissance de Dieu. « le désert nous montre la face de Dieu faite paysage, et la tête du serpent est son symbole animal. » (p. 91) En opposant sans cesse le Buisson ardent et la Source d'eau vive – vie spirituelle d'une part, vie profane d'autre part –, le texte exalte une foi chevillée au quotidien et des hommes qui tendent sans cesse vers le sublime et la face glorieuse de Yahvé, mais qui ne peuvent se passer d'une subsistance concrète, ni se délivrer de considérations matérielles. Ce déchirement continuel est une autre sorte d'Enfer, la damnation tragique des hommes qui sont tous des anges déchus.

Je l'ai déjà constaté et vivement apprécié : Michel Tournier fait toujours preuve d'un grand talent quand il s'agit de réécrire des mythes religieux ou littéraires. Je ne peux que vous conseiller Vendredi ou les limbes du Pacifique, le roi des Aulnes ou encore Gilles et Jeanne. L'auteur ne se contente pas de réécrire, il réinvente également les sujets dont il s'empare, leur offrant un nouveau souffle pour traverser les siècles.
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Michel Tournier n'a pas son pareil pour « revisiter » les grands mythes : Robinson Crusoé dans « Vendredi… », les Rois Mages dans « Gaspard… », Barbe Bleue dans « Gilles et Jeanne »… Ici Moïse.
Eléazar est un petit roman superposable en tout point sur l'épopée de Moïse partant d'Egypte pour emmener son peuple au pays de Canaan. de l'acte initial constitué par un meurtre : celui de "l'agent du propriétaire" qui frappait un adolescent pour Eléazar, celui d'un égyptien qui frappait un hébreu pour Moïse… Jusqu'à la « non arrivée » en terre de Canaan pour l'un et en Californie pour l'autre. Un voyage qui verra l'un traverser la Mer Rouge, l'autre l'Atlantique...

Un mélange de spiritualité et de poésie dans le cadre de la conquête de l'Ouest… Qui d'autre que Michel Tournier pouvait relever un défi pareil ?

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Je suis rentrée à reculons dans ce livre qui dormait dans ma pile. Je l'avais acheté pour son titre et si j'avais lu le quatrième de couverture, je crois bien que je me serais ravisée. Pourtant, dès les premières lignes j'ai été éblouie par l'écriture de Tournier. Eléazar, pasteur protestant dans l'Irlande catholique, décide d'émigrer en Amérique après un événement malheureux. Son parcours d'émigrant est intéressant en soi, mais j'ai aussi apprécié la symbolique et la quête de spiritualité car celle-ci ne se borne pas à la Bible. J'ai beaucoup aimé l'échange entre Eléazar et Serpent d'Airain. le personnage de Cora est aussi délicieux : silencieuse et omnisciente, elle est l'ange gardien de sa famille. Ne connaissant pas grand chose aux écrits religieux en général, mon ignorance n'a pas gâché mon plaisir car l'auteur parvient à éclairer sa lectrice sans lui faire le catéchisme.
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ELEAZAR
MICHEL TOURNIER
6/10

MIGRATION

Au XIX ième siècle, Eléazar, un Pasteur Irlandais, décide de partir avec sa famille. Il fuit par faim. La Californie leur promet meilleur avenir. Eléazar attache son périple à une quête spirituelle. le parallèle ou la métaphore est faite entre son voyage et celui de Moïse pour le pays de Canaan. Ou l'histoire d'un Irlandais découvrant l'Amérique.
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En Irlande, au début du 19ème siècle, Eléazar, berger, se fait battre par son maître pour avoir perdu un mouton. Plus tard, alors qu'il est pasteur, il voit un jeune garçon se faire battre aussi. Pour le défendre, il commet un crime. Sous la crainte d'une arrestation, Eléazar O'Braid part avec tout sa famille dans le Nouveau Monde.
Je crois bien que c'est la première fois que je lis Michel Tournier. C'est une lecture agréable mais sans le petit plus qui prend au coeur. On suit toute la vie de Eléazar et Tournier fait un parallèle avec un personnage biblique. J'ai bien aimé le personnage de Cora qui se démarque bien du reste de la famille. Dommage pour la fin que j'ai trouvé assez étrange avec ce chef indien et cet étrange bandit.
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Éléazar est pasteur en Irlande. La condition des catholiques, la famine après que les pommes de terre sont décimées par le mildiou et le meurtre d'un homme qui bat un enfant l'incitent à émigrer aux États-Unis avec femme et enfants. Dans son esprit, il incarne Moïse que Dieu n'a pas voulu laisser arriver en terre de Canaan. Lui veut traverser les déserts et les montagnes pour arriver en Californie, “terre de lait et de miel”, mais il mourra, blessé et épuisé, en apercevant sa terre promise. Une histoire de quête biblique, qui rafraîchit les connaissances sur Moïse, avec des touches de savoir ancestrale des Indiens et de clairvoyance de la fille d'Éléazar. Joli roman.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Roman que je juge moins profond que ce à quoi m'avait habitué Michel Tournier; il s'agit néanmoins d'une quête, ou plutôt, d'une révélation du destin d'un homme, le pasteur Eléazar.
cet homme suivra un destin parallèle à celui de Moïse et finira par voir une justification de sa vie, de son meurtre du représentant d'un maître anglais qui frappait un enfant, de son exil d'Irlande vers l'Amérique, des choix qu'il aura du faire et finalement de son sacrifice qui sauvera «son peuple» et le conduira à la mort.

Ce texte gagnerait sans doute énormément à être lu avec, au départ, une meilleure connaissance de la vie de Moïse.

Il s'agit aussi d'une transposition du texte de la Bible vers une autre époque et d'autres lieux.

On y retrouve ce thème cher à Tournier du mélange du sacré et du profane, de l'ange et du démon, du laid et du beau.

Le thème, capital, du choix d'Eléazar et de celui de Moïse, entre «la source et le buisson» m'échappe et se réfère sans aucun doute à un second niveau de lecture qu'il me faudra aborder plus tard ou avec une meilleure préparation.

Le thème du serpent biblique est fortement présent dans le roman; serpent aux yeux sans paupière, face de Dieu dont le regarde ne peut nous échapper; visage divin de mort et d'amour .
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