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Après « Autoportrait à l'Etranger », du même auteur, qui m'avait plu, j'ai décidé de tenter ce roman-ci, qui est le premier de Jean-Philippe Toussaint, celui avec lequel il a fait ses premiers pas dans le monde littéraire. Je suis restée sur ma faim. Je n'avais pas compris qu'il s'agissait d'un récit sur la dépression. C'est après l'avoir su que l'incongruité du tout s'est éclairci.

Donc, mes impressions sont mitigées sur cette lecture car en règle général, j'aime rester sur un degré de lecture assez confortable et ne pas trop user mes neurones sur un bouquin. le surréalisme est un genre que je n'aime pas trop en littérature. Cela dépend des personnalités. Tenez, j'avais détesté L'employé de Sternberg, tandis qu'une de mes amies était morte de rire en le lisant.

Sinon, j'ai trouvé que cela ressemblait un peu à l'Ecume des jours, par certains aspects. Un sentiment de lire quelque chose de kafkaïen, alors que le personnage déambule dans des couloirs, et puis ensuite séjourne en Italie. La postface nous raconte la rencontre entre l'auteur et son éditeur aux Editions de Minuit. Un moment qui a changé sa vie.
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Je ne sais pas trop quoi écrire... c'est un livre très particulier. Les chapitres sont numérotés comme des paragraphes, ils sont très courts.
L'histoire est aussi particulière, c'est un vrai ovni de la littérature avec une pointe de philosophie et saupoudrée de poésie. Je ne trouve pas les mots pour décrire ce que j'ai ressenti durant cette lecture. En faite seul les protagonistes sont normaux par rapport à l'univers qu'à créé l'auteur.
Globalement j'ai aimé, je ne sais pas vous dire pourquoi mais il y a ce petit truc.
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Décidément, l'humour est une substance curieuse qui touche certains sans même effleurer d'autres.

Chef-d'oeuvre ou divagations inutiles, je ne sais pas. Mais tout cela n'est pas pour moi
Lien : https://www.noid.ch/la-salle..
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e me retiens à peine de crier au chef-d'oeuvre. Je me retiens, sinon je le hurlerais.
Je commence ce roman, sous de mitigés auspices. Je m'interroge sur toute une série d'originalités incongrues : l'énoncé du théorème de Pythagore en exergue, intelligemment repris dans la répartition des chapitres, une numérotation des paragraphes comme dans certains recueils d'aphorismes ou bien des ouvrages de maths, ce nom de famille, Edmondsson, par lequel le héros narrateur désigne sa fiancée... Les pages avancent presque d'elles-mêmes, où le protagoniste se précise de par son inactivité absolue, sa lubie de l'immobilité. Il reste étendu dans sa baignoire. Les descriptions "visuelles" ("L'écriture visuelle comme instrument d'analyse de la réalité contemporaine", c'est le titre d'un mémoire qu'une étudiante italienne a consacré à J-Ph. T.) de son intérieur sont tellement évocatrices du personnage : pas étonnant que l'auteur se soit ensuite partagé entre littérature et cinéma. Je me surprends, au détour de certaines phrases, à me dire que si j'étais romancier, c'est exactement un tel personnage, dans ce style et dans ce genre de narration que je voudrais créer.
Le personnage se déplace. Il se situe dans une chambre d'hôtel où il passe son temps à jouer aux fléchettes. Je commence à me dire, Tiens, à présent ça sent très fort le Nouveau Roman ; et ce n'est pas parce que j'ai eu subitement le foudroiement que je tenais en main un livre des Éditions de Minuit. On découvre qu'il est à Venise (Ah !, comme le héros de Thomas Mann, tiens, tiens...) et qu'il érige l'immobilité en dogme, en ambition absolue, en Absolu. le Zen ou l'art du jeu des fléchettes...

"62) Lorsque je jouais aux fléchettes, j'étais calme, détendu. Je me sentais apaisé. le vide me gagnait progressivement et je m'en pénétrais jusqu'à ce que disparût toute trace de tension dans mon esprit. Alors - d'un geste fulgurant - j'envoyais la fléchette dans la cible." (p. 83)

D'un sursaut fulgurant je comprends tout : ce n'est pas une posture philosophique, ce n'est pas de l'incongruité narrative ; il s'agit d'une description de la dépression. Mais quelle différence avec la dépression littéraire d'un Dostoïevski, d'un Pessoa, d'un Cioran ! La dépression sans élaboration philosophique. Sans la clinique d'un essai de psy non plus. Réaliste et visuelle. Un documentaire ou bien une pièce théâtrale contemporaine.
Dans la page suivante il est question de cauchemars. Quelques pages plus tard, tombe l'aveu :

"68) Lorsque, le matin, je me réveillais, je voyais la journée à venir comme une mer sombre derrière mes yeux fermés, une mer infinie, irrémissiblement figée." (p. 86)

Et puis il y a Consoler "(to console, not to comfort)" et une citation pascalienne que seul l'anglais sait expliciter dans ce contexte.
Et puis l'action dramatique. Et les relations avec Edmondsson. Et celles avec les autres, le médecin et sa femme, et le réceptionniste, et, rétrospectivement, celles avec les anciens locataires et même celles avec les deux peintres polonais, et encore, à la fois rétrospectivement et par anticipation (anxieuse... !), celles avec l'ambassadeur d'Autriche : tout s'explique à merveille.
Je me sens un imbécile, parce que tout avait été dit dans la fameuse phrase interrompue, la ph. 10) dès la p. 15, cette fameuse phrase qui...
Non, ne me laisser pas vous gâcher la chute ! Elle mérite mieux.
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Le présent titre écrit et publié par Jean-Philippe Toussaint aux éditions de Minuit est quelque peu bizarre et étrange dans sa forme et son sujet.

En effet, il est composé de courts paragraphes, tous numérotés de 1 à 50 tout en se déroulant dans une salle de bain et plus particulièrement dans une baignoire.

A moins d'avoir loupé un épisode en cours de lecture, je me suis demandée, tout au long de ces 139 pages où voulait en venir l'auteur. le sujet en lui-même est assez absurde. A moins que Jean-Philippe Toussaint se soit inspiré du mouvement surréaliste crée par André Breton vers 1924.

Une lecture qui me laisse perplexe et dubitative vu qu'elle n'apporte rien au point de vue littéraire.
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Le temps. Obsession perpétuelle de ce jeune héros (« vingt-sept ans, bientôt vingt-neuf ») qui décide d'emménager dans sa salle de bain. Il y coule : « des heures agréables, méditant dans la baignoire avec le sentiment de pertinence miraculeuse que procure la pensée qu'il n'est nul besoin d'exprimer. » Pendant ce temps, sa jeune amie Edmonsson subvient au besoin du ménage.

C'est un livre déroutant et plein d'humour que signe là Jean-Philippe Toussaint, un roman où tout repose sur une règle : l'imprévisibilité de ce qui suivra dans les pages suivantes. Pourtant, ce court récit est structuré avec une rigueur très géométrique : une construction en triangle rectangle, trois parties (Paris – L'hypoténuse – Paris), une cinquantaine de paragraphes numérotés. Une organisation stricte au service de l'incohérence des aventures, pour un fois ordinaires, de notre héros : salle de bain, réflexion sur les deux manières de regarder la pluie, peintres Polonais en pleine lutte avec un sac de poulpes, fuite à Venise, partie de fléchettes, lecture des Pensées de Pascal, le tout agrémenté de quelques retours en arrière…

Le seul fil d'Ariane laissé par l'auteur pour nous sortir de ce labyrinthe est le temps. Car ce livre n'est rien d'autre qu'une magnifique interrogation : que faire du temps qui nous est imparti, comment le partager avec la personne aimée, comment nous affecte-t-il, comment nous mène-t-il inexorablement vers la mort ? Autant de questions qui ne trouveront pas de réponses, ce qui donne tout son intérêt à ce roman surprenant de légèreté et de profondeur mêlées.
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Etrange petit récit qui n'en est peut-être pas un, qui se referme sur lui-même, sur le narrateur reclus dans sa salle de bain, allongé dans sa baignoire. Un voyage a lieu, une aventure, des rencontres fantastiques, ces polonais qui repeignent ses murs et préparent une poulpe pour le dîner, exotisme à domicile, un départ en train, Venise où le personnage regarde des matchs de foot dans un hôtel puis va à l'hôpital sans se faire soigner.

Tout cela n'est rien mais acquiert dans ce petit livre une saveur particulière. Il y a aussi Edmondsson, la femme du narrateur, qui le rejoint à Venise, repart pour Paris, vit une vie normale de laquelle sans raison apparente, parce qu'il est agréable de passer sa journée dans la salle de bain, le narrateur s'est éloigné, qu'il retrouve pourtant dans un voyage sans but, imaginaire peut-être puisque la fin du roman reprend son début.

Tout ça est drôle, saugrenu souvent, pince-sans-rire. le narrateur a quelque chose d'enfantin. Il vit dans son monde, hors de la société ou posant sur elle un regard étonné, distant, humoristique, libre. Un petit rien du tout qui cache peut-être une critique virulente et efficace de l'homme moderne qui ne se voit plus vivre parce qu'il vit trop, un éloge de la paresse qui fait un bien fou, qui repose des discours économiques et politiques qui perdent de vue l'essentiel, le bonheur de l'homme, possible peut-être uniquement dans le calme d'un cloître ou d'une salle de bain.
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Il semblerait que le narrateur se cherche. Il essaie d'abord de s'isoler dans la salle de bains, puis à Venise, on dirait qu'il veut changer d'air...

Les livres de Jean-Philippe Toussaint sont assez drôles et absurdes, en général. C'est le cas de celui-ci. le personnage principal nous décrit des situations absurdes, avec beaucoup de sérieux, comme si c'était normal de taper la causette avec sa mère en grignotant des pâtisseries dans une salle de bains.
[...]
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Un appartement parisien. Un jeune homme dans sa salle de bain, allongé dans la baignoire, habillé. Venise, le même, dans une chambre d'hôtel, dans sa couche, à lire, ou jouant aux fléchettes. Même ville, l'individu, dans une chambre d'hôpital, étendu sur un lit, fumant. C'est un peu près tout, ah oui, le personnage est belge, il a une petite amie curieusement appelée Edmonsson, qui travaille, elle, et il y a à la télévision l'Inter Milan contre les Glasgow Rangers, en 8e de finale de feu la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe de football. On a fait le tour. 

De la littérature minimaliste, faite de courts paragraphes, en gros caractères, précédés de numéro. C'est pratique, ça permet d'éluder le trop fameux "mais où et donc or ni car", un peu surfait, semble-t-il, selon monsieur Toussaint. Vendu par une dithyrambique quatrième de couverture, traduit en 25 langues (travail alimentaire, pas trop complexe pour les traducteurs). À lire, pour vous méfier, une bonne fois pour toutes, des quatrièmes de couverture. 
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64) Ce qui me plaît dans la peinture de Mondrian, c'est son immobilité. Aucun peintre n'a voisiné d'aussi près l'immobilité. L'immobilité n'est pas l'absence de mouvement, mais l'absence de toute perspective de mouvement, elle est mort.
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