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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Autant « Hadriana dans tous mes rêves » de René Depestre, autre écrivain haïtien ,ne correspond pas du tout à mes goûts autant « Yanvalou pour Charlie » m'a touchée. On se perd un peu dans le récit et je n'ai pas accroché de bout en bout d'où seulement trois étoiles.

La présence des jeunes garçons haïtiens abandonnés à la misère de la rue est vraiment émouvante. le personnage du prêtre qui est impuissant face à l'extrême pauvreté et la dureté de la société haïtienne malgré sa générosité est touchant.

J'ai été intriguée par l'histoire des prénoms qui font « campagne » et qu'il faut absolument changer pour réussir sa vie en ville. C'est assez amusant car le prénom que le personnage principal s'est choisi : Mathurin, fait, pour moi, plus campagne que Dieutor son vrai prénom.

L'écriture souvent poétique, se fait poignante en restant très pudique quand elle décrit la misère absolue des petits enfants à l'orphelinat.

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Mathurin D. Saint-Fort est un jeune avocat d'affaires dévoré d'ambition qui a bien réussi à Port au Prince et qui ne veut plus entendre parler de ses origines campagnardes jusqu'au jour où surgit dans sa vie un lointain cousin, Charlie, venu lui demander de l'aide au nom de vieilles solidarités familiales et paysannes. Abandonné sur les marches d'un orphelinat et recueilli par un prêtre, cela n'a pas empêché Charlie de sombrer peu à peu dans la délinquance. Il s'est acoquiné avec trois autres ados abandonnés avec qui il a essayé d'accumuler un pécule pour survivre quand ils se retrouveront à la rue. Suite à une tentative de braquage qui a mal tourné, il se retrouve en cavale et entraine Mathurin sur une pente risquée...
Roman du terroir haïtien, « Yanvalou pour Charlie » est plus intéressant pour son style que pour son intrigue. Lyonel Trouillot est un poète tropical et son livre est plus une sorte d'épopée qu'un véritable roman à proprement parler. Loin du minimalisme, il ne se gène pas pour partir sur de longues digressions et pour user d'un langage fleuri allant parfois jusqu'à l'alambiqué. de plus, l'histoire est racontée selon les points de vue des quatre principaux personnages qui s'expriment tour à tour dans les quatre parties du livre. L'intérêt majeur réside dans la description d'une société plombée par une misère crasse, gangrénée par la corruption et l'égoïsme avide des nantis, sans oublier les traditions (le yanvalou est le culte rendu à la terre et aux anciens), le vaudou et l'abandon d'une agriculture de subsistance au profit des bidonvilles et de leur économie parallèle. Au passage, Trouillot égratigne les blancs qui viennent adopter de petits enfants noirs qui ne s'adapteront jamais à leur nouvelle vie en Europe, les bonnes oeuvres, les ONG et les hommes de lois qui ne pensent qu'à détourner les dites lois au profit de leurs riches clients.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Ce livre est bouleversant.
C'est le premier roman que je lis d'un écrivain haïtien .
L'histoire est divisée en quatre parties, ayant chacune comme titre un prénom de l'un des protagonistes, les prénoms ont une grande importance , changeant en fonction de l'évolution sociale ou politique comme pour effacer un passé que l'on veut laisser un peu loin derrière soi.
La premiere partie est racontée par Dieudor/Mathurin qui a quitté sa campagne natale pour s'installer comme avocat à "la capitale", la narration est gentillette,avec la description des travers des uns et des autres et puis tout bascule avec l'irruption de Charlie qui va nous faire plonger dans la misère des gosses des rues, des orphelins recueillis par un prétre, le systéme de la débrouille , les clans avec ses amitiés fortes et la rencontre de deux mondes qui ne sont pas faits pour vivre ensemble, des enfants de riches jouant aux révolutionnaires face aux jeunes qui se révent un avenir meilleur, une étoile qui brille.
Ce face à face finit, mal, dans le plus sordide des bidonvilles.
Ce n'est pas un livre larmoyant, c'est fort et cela s'achève au village avec une note d'espoir, c'est BEAU.

Lien : http://lejournaldelouloune.o..
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Mathurin, un avocat d'affaires de Port-au-Prince, a refoulé dans sa mémoire son passé de gamin pauvre. Ce passé va resurgir à l'occasion de l'enterrement de son père au village natal et de sa rencontre avec Charlie, un gamin des rues qui va se coller à lui à ses risques et périls. L'histoire est touchante et le ton, celui de la fable, convient bien à cette satire sociale agrémentée d'un message généreux et universel. Malheureusement j'ai eu beaucoup de mal à suivre le parcours de tous les personnages, en particulier le destin final de Charlie me laisse sur ma faim, j'avoue ne pas avoir très bien compris comment il en est arrivé là. Dommage, car c'est très bien écrit...
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Cela fait plusieurs années que Mathurin Saint-Fort a laissé derrière lui le monde rural de son enfance, qu'il a occulté son passé et ses origines, il a même fini par suspendre la correspondance entretenue avec Anne, la jeune fille avec laquelle il avait fait l'apprentissage de l'amour...
Mathurin a jeté aux oubliettes son prénom usuel (Dieutor, ça fait trop campagnard), s'est urbanisé, "civilisé", diraient certains : il est devenu avocat, profession qu'il exerce, avec talent il est vrai, en costume. Il a aussi revêtu le cynisme et l'ambition qui vont avec, bref, s'est acheté une prestance. Les souvenirs n'ont pas de place dans sa nouvelle vie, mais ils vont malgré tout s'y inviter, sous la forme d'un adolescent en détresse...

Charlie débarque un beau jour au cabinet. Sa tenue, son langage, ses attitudes transpirent la misère, exhalent des relents de détresse. Charlie a grandi dans un orphelinat, où se forgent des amitiés solides bien que parfois brutales...
Il a besoin de Mathurin, il ne l'embêtera pas longtemps, dans une semaine il disparaîtra. Mathurin accepte de venir en aide au garçon, la semaine s'écoule à l'écouter se raconter. Les copains, la débrouille, le désoeuvrement et surtout l'absence de perspectives d'avenir... Charlie parle, le flot est intarissable. Il réveille chez Mathurin le Dieutor issu d'une famille de paysans, et les émotions qui vont avec, les épisodes douloureux du passé resurgissent. Finalement, ils n'étaient pas enfouis bien loin.

Ce roman est doté de belles qualités, la première étant son écriture, riche et poétique, parfois abrupte et sèche, selon le personnage qui s'exprime. C'est aussi une histoire émouvante sur la rencontre entre deux êtres qu'a priori tout sépare, mais qui pourtant vont se reconnaître, construire une relation sur ce qu'ils ont, finalement, en commun. C'est enfin un récit mélancolique, sur la difficulté à renouer avec soi-même, à prendre en main son existence sans pour autant renier ses origines.

Et pourtant, sans m'en expliquer la raison, j'ai eu du mal à maintenir mon intérêt jusqu'à la fin de cette lecture, pourtant relativement courte... Je crois qu'à un certain moment, une cassure dans le rythme de l'intrigue a suscité en moi une sorte de détachement, qui fait que je ne me sentais plus impliquée dans l'histoire.

Ceci dit, cela ne m'empêchera pas de lire à nouveau Lyonel Trouillot, pour les raisons évoquées plus haut.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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le récit m'a plu - c'est un très joli texte à forte puissance poétique. L'alternance des quatre voix est bien menée, et celle de Charlie particulièrement remarquable.

L'auteur met en scène deux types de regard et d'égard vers les origines, vers Haïti : l'omniprésence du passé (Anne) et l'oubli forcené de ce que l'on a été pour avancer (Mathurin/Dieutor). Les dernières lignes du récit montrent toutefois qu'une troisième voie est possible.

Un simple beau récit plaisant. Ce qui est déjà beaucoup.
Lien : http://delaplumeaucoeur.blog..
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