Je n’aime pas les chats. Ils m’inquiètent. Ils sont faux, sournois, on ne sait jamais ce qu’ils pensent…
L’insouciance de Paul l’étonnait et la rassurait à la fois. Auprès de cet étrange garçon, elle se sentait excusée pour toutes les inconséquences que Germaine lui reprochait depuis longtemps. Comme si le fait qu’il eût, lui aussi, le front dans les nuages, renforçât leur position à tous deux dans le monde des grandes personnes, dispensatrices d’ordres et de réprimandes.
Elle craignait les coups de bec, les piqûres de griffes, les frémissements d’ailes, un affolement de volatile captif. On ne pouvait prévoir les réactions de la
gent animale. Approcher ces êtres-là, c’était déjà sortir de la condition humaine pour verser dans l’aventure cosmique.
Il faut être jeune pour écrire des vers, qu’il faut un orage, une tempête.
Comment pouvait-on vivre sans le secours des poètes ? De Pouchkine à Shelley, de Gérard de Nerval à Rimbaud, de Denis Davydoff à Baudelaire, ils formaient une confrérie qui, par-delà le temps et les frontières, aidait le commun des mortels à supporter les rugosités de l’existence quotidienne. Si on jetait aux orties les œuvres de ces magiciens du verbe, l’humanité mourrait de soif.
Pour une bonne femme qui ne nous est rien. D’ailleurs, même si elle se portait comme un charme, je ne voudrais pas avoir cette personne à mes côtés. Les rides des autres, ça me donne le cafard !