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sur 350 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bienvenue à Funäsdalen, sa boutique d'antiquités, son salon de massages, ses soirées de bingo, sa toundra, ses éleveurs de rennes, ses bûcherons et sa montagne rouge. Rouge du sang des rennes que les Sami abattent sous une pluie torrentielle, mettant à jour un squelette sans crane. Pour Petrus Eriksson, le chef du sameby de Balva, cette macabre découverte pourrait être la solution au conflit qui oppose son clan aux bûcherons locaux qui contestent aux Sami leur droit coutumier à faire paître leurs rennes en abattant les arbres à lichen. Dater ce squelette au XVIIè siècle prouverait que les Sami étaient présents sur les lieux avant les Scandinaves et pourrait infléchir la décision du juge de la Cour suprême de Stockholm. Mais pour cela, trouver le crane est essentiel, les scientifiques sont formels. Et c'est là qu'intervient la police des rennes. Mutés dans ce territoire frontalier de la Norvège, Klemet et Nina sont chargés de mettre la main sur cette pièce manquante, plongeant ainsi dans le monde des collectionneurs d'ossements.

La troisième enquête de la patrouille P9 est pour le moins atypique. le mort est un squelette sans crane et il n'y a peut-être même pas eu meurtre…C'est donc plutôt à une quête anthropologique que se livrent Klemet et Nina qui tentent de découvrir ses origines ethniques et son époque. Ce faisant ils soulèvent un pan peu glorieux de l'Histoire de la Suède. Il est ici question de théorie des races, de mesures des cranes et de supériorité des blancs. Bien avant les nazis, les Suédois ont tenté de prouver que les Samis étaient des êtres inférieurs, des sauvages tout juste bons à vivre sous une tente au fin fond de la toundra. le pire étant que ces méthodes archaïques n'ont pas été tout à fait abandonnées. de nos jours encore, aux réfugiés syriens, afghans ou chinois qui se disent mineurs, on mesure les os, on soupèse les testicules, pour vérifier leur âge réel…
Tout cela est fort intéressant mais est-ce vraiment ce que l'on cherche quand on lit un polar ? La recherche du crane disparu piétine, traîne en longueur, se perd dans des répétitions sans fin et finit par perdre le lecteur qui s'ennuie à mourir. Klemet et Nina font pâle figure et les autres protagonistes sont caricaturaux. Les seuls à s'en tirer sont les deux Samis, Petrus Eriksson, le chef de clan, et son fils Viktor, le présent et l'avenir d'un mode de vie voué à disparaître.
Instructif mais monotone. Une déception.
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Troisième aventure chez les Samis, dans le nord de la Scandinavie. Et dernière ? C'est l'impression que me laisse La montagne rouge. Nos deux enquêteurs préférés de la police des rennes, le vieux lapon Klemet Nango et la jeune norvégienne Nina. Jamais vu deux coéquipiers autant à l'opposé l'un de l'autre, mais ils travaillaient bien ensemble. Cette fois-ci, la découverte d'un squelette incomplet (il manque le crâne) les plonge au coeur d'une enquête qui prend des proportions inattendues : un procès visant à déterminer l'appartenance de certaines terres du centre de la Suède, le Jämtland, utilisées par les Lapons. Ces derniers prétendent s'en servir comme paturage pour leurs rennes depuis des centaines d'années alors que les forestiers à qui elles appartiennent s'y opposent. Des droits ancestraux peuvent-ils s'appliquer dans ce cas-ci ? C'est là-dessus que se penche la cour suprême de Stockholm. le lecteur qui s'attendait à un roman policier plus traditionnel sera donc un peu dérouté par cette enquête spéciale, archéologique. Moi, que ça vire en étude anthropologique et historique, ça ne me dérangeait pas trop.

J'avais adoré les deux premiers tomes, donc j'avais hâte de me lancer dans ce troisième. Malheureusement, j'ai été un peu déçu, seulement un tout petit peu. Mais commençons par le positif. L'équipe Klemet et Nina fonctionnent autant malgré la tension qui faisait parfois irruption. J'ai trouvé cela très réaliste, il est normal que la jeune policière s'affirme davantage et que leur background différent les divise un peu. Aussi, après avoir visité la Finlande et la Norvège, j'ai apprécié que leur enquête nous mène en Suède. Et l'angle par lequel l'auteur Olivier Truc aborde son histoire est également intéressant et original : le système de justice suédois, sur les droits des Lapons (niés pendant longtemps) et même le sort qui a été réservé à plusieurs, entre autre la stérilisation et l'assimilation culturelle. Bref, tout un ensemble de mesures qui affirmait la suprémacie d'un groupe sur l'autre, basées sur des théories raciales, eugénistes.

Là où j'ai moins accroché, c'est justement dans la façon d'intégrer ces éléments. Olivier Truc est d'abord et avant tout un journaliste et ça se ressent. Il est très bien documenté mais il a trop voulu détailler et expliquer que, parfois, la narration en souffrait. Il alternait entre de longues explications puis de l'action en continue, très peu d'entre deux. D'ailleurs, ça allait un peu dans tous les sens, avec ce Français Mons (un impression de déjà vue, avec le premier volet), ce jeune Chinois qui voulait immigrer en Suède, ces vieilles dames, Justina en tête, etc. Et un ancien SS ? Stieg Larsson a déjà exploité l'engouement nazi il y a une dizaine d'années… Tant qu'à décrire en long et en large les stigmates subis par les Lapons, pourquoi ne pas avoir exploité davantage leur histoire ? À part élever des rennes, à quoi ressemblait leur vie, leur culture, leurs croyances il y a cinq cents ans ? Ma critique est un peu sévère et je trouve cela dommage car j'ai tout de même apprécié La montagne rouge. C'est seulement que, après deux excellents tomes, je m'attendais à mieux.
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Tout d'abord un grand merci aux éditions Métaillié et à Babélio pour m'avoir permis de découvrir le dernier ouvrage d'Olivier Truc La Montagne rouge.
Nous retrouvons Klemet et Nina, coéquipiers de la patrouille P9 de la police des rennes. Affectés dans le sud de la Laponie, dans le centre de la Suède, ils sont chargés de "régler" les conflits existants entre forestiers suédois et éleveurs de rennes samis . Dure mission , les tensions entre les deux camps sont tangibles d'autant plus qu'un énième procès a lieu à la Cour suprême de Stockholm , son verdict sera décisif pour l'avenir des éleveurs, auront ils le droit de continuer à exercer leur métier ?
Alors que l'abattage des rennes bat son plein, les conditions météorologiques sont calamiteuses. La pluie continuelle entraîne dans l'enclos des rennes un glissement de terrain et la mise à nu d'un squelette. de quand date t'il ? est il suédois ou sami ? Sa datation permettra t'elle de faire pencher le verdict du procès ?
Edité aux éditions Métaillié noir , il me semblait que ce roman devait être par définition un roman policier ! 500 pages plus tard je cherche toujours le mort ... Bon trêve de plaisanterie La Montagne rouge est un magnifique roman ethnographique , je dirai même un magistral cours d'anthropologie ,et surtout un sincère plaidoyer en faveur d'un peuple et d'une civilisation mis à mal par la politique de "sélection de la race" suivie dans les années d'avant guerre par la Suède . Une lecture instructive à défaut d'être plaisante.
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La Montagne rouge est submergée par des trombes d'eau. Le déluge ralentit l'abattage annuel des rennes. Les éleveurs du clan Balva travaillent dans des conditions dantesques. L'enclos est traversé par des coulées de boue et de sang. Mais la découverte inopinée d'ossements humains va stopper la tuerie. Klemet et Nina de la police des rennes sont chargés de l'affaire. L'enquête entrave le travail d'abattage mais les éleveurs vont très vite y voir une opportunité. Ces Sami disputent le partage de ces territoires aux forestiers. Les deux partis s'affrontent dans les cours de la justice suédoise à coups d'arguments juridiques et archéologiques. Celui qui prouvera qu'il occupait ces terres en premier l'emportera devant la justice suédoise.

L'intrigue policière est originale puisqu'il s'agit de retrouver un crâne vieux de plusieurs siècles, élément qui permettra de dater avec certitude les ossements et déterminera la décision des juges. Klemet et Nina vont mener leurs recherches dans les archives, les musées et chez les brocanteurs. Leur enquête rencontre l'hostilité des spécialistes. Les preuves de la présence originelle des Sami sur ces terres annihileraient certains principes de l'histoire officielle du royaume. Et l'enquête fait aussi remonter un pan sombre de l'histoire suédoise : des scientifiques ont mené des études officielles cherchant à démontrer que les Sami étaient une sous-race.

Cette histoire exotique permet de connaître une Suède moins lisse qu'en façade. Mais je ne me suis malheureusement pas passionné pour cette enquête. Le récit s'enlise dans ses répétitions et sa densité documentaire. C'est dommage car le roman est très bien écrit et structuré, les personnages sont parfaitement dessinés et le sujet est original. Le parallèle posé entre ce débat sur le "premier arrivé" et l'accueil des migrants est pertinent. Et enfin, j'ai apprécié de découvrir ce peuple aborigène d'Europe qui lutte pour la sauvegarde de ses traditions. Un roman plein de qualités qui souffre d'un défaut, celui d'être poussif par moments.
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Squelette sans tête au milieu de l'abattage des rennes.

Sur fond de tensions entre les bergers Sami et les forestiers/agriculteurs, la Police des Rennes enquête sur un cadavre archéologique. Une aubaine pour les éleveurs qui cherchent à prouver en justice leur implantation en tant que peuple indigène et ainsi préserver leurs traditions de pâturages.

Tout est dit ou presque sur le contexte de cohabitation tendue entre Suédois et Lapons. le résultat du procès visant à reconnaître les droits coutumiers dépend des trouvailles archéologiques sur un territoire immense. le propos tourne un peu en rond, à coups des expertises, et ce ne sont pas les quelques conflits locaux et l'enquête des policiers récurrents qui donnent du piment à ce nouveau livre d'Olivier Truc.

Long, long, fort long... Comment se détacher de l'impression de lire un cours magistral sur le peuple Sami (au demeurant fort bien documenté).
Il faut être patient et se raccrocher aux quelques personnages insolites, gravitant tous autour de trafics d'ossements humains et de relents nauséabonds d'anthropologie raciale institutionnalisée dans le passé. le contexte historique et social est intéressant et il est dommage que le traitement littéraire nuise au propos dans un excès de détails ou de scènes sans grand intérêt. En refermant le livre, il reste en mémoire peu d'éléments marquants sur les 500 pages, si ce n'est une nature magnifiée par des descriptions très visuelles.

Néanmoins, remarquable travail d'écriture pour mettre en avant la reconnaissance et l'identité d'un peuple nomade qui conjugue difficilement sédentarité et élevage.
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-Olivier Truc, journaliste français vivant à Stockholm et correspondant pour divers journaux français, ne cesse de nous donner régulièrement de nouvelles par ses polars qui se déroulent en Laponie qu'on dévore avec avidité tous les deux ans.

Dans La montagne Rouge, on retrouve peu de temps après L'excellent dernier Lapon puis dans ,son second essai Le Détroit du Loup, le troisième roman d’Olivier Truc, toujours paru chez Metailié , Klemet et Nina, les deux policiers de la patrouille P9 de la police des rennes mais cette fois non pas en Norvège comme les deux précents livres, mais en Suède, sur les traces d'un tas d'os très ancien qu'on a retrouvé.

Ce squelette inconnu et non identifié se retrouve dès lors au centre d'un litige se déroulant à la Cour suprême de Stockholm: lesquels, des éleveurs sami ou des forestiers suédois, étaient là les premiers et sont donc propriétaires des terres? Klemet et Nina vont mener l'enquête pour retrouver l'origine du crane.

Une enquête plus ouvertement judiciaire, politique et historique que les deux premières, et du coup sans doute légèrement moins romanesque et captivante

Mais ce troisième opus avec la police des rennes nous prouve quand meme la capacité de son auteur à nous emmener sur des terrains peu usité par la littérature, policière ou traditionnelle.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Olivier Truc nous réinvite pour un voyage nerveux et politique chez les Sami, peuple dont l'existence et le mode de vie sont traditionnellement liés à l'élevage de rennes. On découvrira les conséquences sournoises d'un héritage ethnique compliqué par des intérêts financiers et politiques. Sur fond de manipulation, de secrets et de trafic de vestiges anthropologiques, Olivier Truc introduit une nouvelle intrigue avec une palette de personnages bien construits.

Il est très agréable de retrouver le duo de policiers Nina et Klemet de la police des rennes rencontrés dans le dernier lapon. Leurs personnages gagnent en épaisseur et s'étoffent. Ils se révéleront sensibles, paumés, mais dotés d'une énergie qui les pousse à tenter de faire la lumière sur les problèmes liés aux traitements réservés aux Sami et à leur droit à la terre.

La maîtrise du sujet et le travail de recherche exemplaire constituent un ethno-polar captivant qui tacle les erreurs commises par le gouvernement suédois et délivre un message lourd de sens par nos temps où s'accumulent les sombres nuages de l'intolérance et du sort réservé aux minorités.


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Nous retrouvons Klemet et Nina, de la police de rennes, en Laponie. Cette fois ils vont être confrontés à un conflit entre éleveurs de rennes et forestiers. Les premiers ont besoin de pâturages pour leurs rennes, les seconds estiment que ces terres leur appartiennent et qu'ils peuvent continuer leur déforestation. Mais des ossements humains sont découverts à l'endroit des pâturages et dater leur âge (cela pourrait dater de plusieurs siècles) pourrait prouver que les éleveurs étaient bien là avant les forestiers ! Les deux policiers vont enquêter et rencontrer des personnalités très originales !

L'atmosphère générale est vraiment toujours très attachante, l'auteur sait décrire la beauté des paysages et les particularités de la culture Sami. En revanche j'ai trouvé que l'intrigue elle-même trainait un peu en longueur (500 pages pour retrouver le crâne qui va avec les ossements…). C'est sans doute difficile de se renouveler et les mêmes thématiques reviennent : les éleveurs, les grands groupes qui veulent exploiter le sous-sol… A suivre donc... (et je vois que les autres critiques sont globalement de mon avis...)
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Les romans d'Olivier Truc, dont l'action se déroule dans le nord de la Norvège en Laponie, ne sont pas de simples"policier". Dans chaque ouvrage il aborde de nombreux sujets concernant notamment les rapports souvent difficiles entre le peuple Sami de Suède et les suédois.

Dans ce troisième ouvrage il traite d'un conflit entre un collectif de propriétaires terriens et le sameby Balva. Les rennes viennent paître l'hiver sur des terres que le collectif considère comme siennes. Un procès a lieu sur le sujet à Stockholm.

Lors de l'abattage annuel, sous une pluie battante, le squelette d'un homme est découvert. La tête a disparu. Après analyse il s'agirait du squelette d'un homme ayant vécu au XVIIe siècle. Klemet et Nina de la police des rennes sont chargés par le Procureur de retrouver le crâne afin de connaître l'origine de l'homme : s'il s'agit d'un sami cela signifiera que les samis étaient les premiers occupants des terres objet du litige. Alors que l'archéologue, conseil du collectif, souhaite l'échec de la recherche du crâne, un deuxième archéologue, plus jeune, pousse Petrus Eriksson, chef du samedy Balva, à rechercher des sites archéologiques qui viendraient confirmer la préexistence des samis sur les terres objet du litige.

De nombreux personnages traversent l'histoire, concernés à des degrés divers par la recherche du crâne mais qui surtout permettent à l'auteur d'aborder d'autres sujets. Outre le trafic des crânes, particulièrement ceux des samis, il est question de phrénologie : au début du XXe siècle des chercheurs notèrent des séries de mesures sur les corps des samis de Kautokeino.
Malgré la neutralité de leur pays lors de la deuxième guerre mondiale certains suédois ont basculé dans le nazisme, Vesling, l'antiquaire octogénaire, raciste et collectionneur de crânes, s'est engagé en 1941comme volontaire dans la waffen-SS.
Justina, "chef" du groupe "bout d'acier", victime de l'eugénisme, fut stérilisée l'épilepsie dont elle était atteinte ayant été considérée comme une expression de la folie.
la question de l'immigration est également abordée: Hou Chi, le cousin de Changounette compagne de Nil Ante, doit être expulsé, les services de l'immigration ayant fixé son âge à 18 ans et 2 mois.
Enfin sont rappelés les problèmes des plongeurs en mer de Barents, traités dans le "Détroit du loup" avec Todd, le père de Nina.

Pour mettre un peu de légèreté dans son récit, l'auteur nous conduit à plusieurs reprises sur un parking pour assister au bilbingo (jeu auquel je n'ai strictement rien compris),organisé par Justina et ses trois compagnes et auquel participent Petrus Eriksson et les autres éleveur de rennes.

En conclusion ce roman est loin d'être le récit d'une simple enquête de la police des rennes. C'est un ouvrage très dense non seulement par les sujets abordés mais également par le nombre, la personnalité, l' histoire individuelle et commune des nombreux protagonistes.

Pour apprécier au mieux "la montagne rouge" je conseille aux futurs lecteurs d'avoir lu au préalable les deux précédents ouvrages de l'auteur.


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J'ai aimé retrouver dans ce troisième opus l'ambiance propre au grand nord, à la police des rennes et aux personnages récurrents de la série dans un conflit entre Sami et Suédois, sur fond un peu sordide de l'histoire récente de la Suède. Quelques longueurs dans la chasse aux cranes mais qui n'enlèvent rien au plaisir de retrouver ce cycle nordique bien mené par l'écriture maitrisée de l'auteur!
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