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sur 1446 notes
Bien écrit et bien documenté. L'hiver est froid et dur en Laponie. À Kautokeino, un grand village sami au milieu de la toundra, au centre culturel, on se prépare à montrer un tambour de chaman que vient de donner un scientifique français, compagnon de Paul-Emile Victor. Dans la nuit le tambour est volé. On soupçonne les fondamentalistes protestants laestadiens : ils ont dans le passé détruit de nombreux tambours pour combattre le paganisme. Puis on pense que ce sont les indépendantistes sami qui ont fait le coup pour faire parler d'eux.
La mort d'un éleveur de rennes n'arrange rien à l'affaire. Deux enquêteurs de la police des rennes, Klemet Nango le Lapon et son équipière Nina Nansen, fraîche émoulue de l'école de police, sont persuadés que les deux affaires sont liées. Dans une atmosphère à la Fargo, au milieu d'un paysage incroyable, des personnages attachants et forts nous plongent aux limites de l'hyper-modernité et de la tradition d'un peuple luttant pour sa survie culturelle.
Un thriller magnifique et prenant, écrit par un auteur au style direct et vigoureux, qui connaît bien la région dont il parle.
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Laponie, janvier 2011. Aujourd'hui, le soleil va se montrer pour la première fois depuis 40 jours, pour quelques minutes seulement. Au musée de Juhl, un tambour Sami vient d'être volé et un éleveur de Rennes, Mattis, est assassiné chez lui. Ses oreilles ont disparu, une méthode courante pratiquée sur les rennes volés. C'est à la police des rennes qu'est confiée l'enquête. Klemek, seul Sami de la police du coin, fait équipe avec Nina, une jeune recrue venue du sud de la Norvège pour sa première affectation. Entre traditions ancestrales et tensions communautaires, l'enquête s'avère difficile pour les deux policiers.

J'ai beaucoup aimé ce premier tome qui met en scène une brigade policière atypique. L'auteur nous plonge très rapidement au coeur de la Laponie, complexe étendue géographique au Nord de l'Europe, partagée entre la Norvège, la Suède et un peu de Finlande. Bien loin du Père Noël et de son traineau, les Sami, comme tous les peuples premiers à travers le monde, perdent peu à peu leurs traditions, leurs histoires et bientôt leur identité. Olivier Truc semble assez pointu sur le sujet ce qui donne une réelle épaisseur à l'intrigue et rend ce roman particulièrement intéressant pour ceux qui sont avides d'enrichir leur connaissance du monde d'aujourd'hui. Parce que la Laponie, franchement, ce n'est pas le premier "pays" qui vient à l'esprit quand on évoque la difficile survie des peuples ancestraux.

Sans alourdir pour autant la lecture, le contexte géopolitique est entièrement intégré à l'intrigue et apporte du sens à l'ensemble. Les personnages, qu'ils soient principaux ou secondaires, sont très bien construits, bien qu'on sente que l'auteur en garde sous le coude pour la suite à propos de Nina.
Les paysages lapons, bien que principalement plongés dans le noir, ne sont pas en reste. Très vite, le lecteur peut facilement se représenter le terrain de jeu des protagonistes et donc, s'éloigner de la carte postale.

Enfin, le coeur de l'intrigue permet également une immersion très intéressante dans les rites anciens des Samis et leur évolution à travers le temps.

Bref, un auteur à découvrir et un polar qui, plus qu'un moment de détente, offre à celui qui s'y attarde une belle occasion d'enrichir ses connaissances.
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Olivier Truc, au travers son enquête, nous parle de la Laponie, convoitée pour la richesse de son sous-sol.

Il décrit l'affrontement entre les Samis qui voudraient une reconnaissance, voire une autonomie de la Laponie hors les territoires et l'extrême droite qui les considèrent comme une sous race.

A travers ce livre, j'ai découvert la Laponie avec ses montagnes glacées, mais aussi les Samis, qui ont été évangélisés de force. On voit que le tracé des frontières ont bouleversé les voies de transhumance et donc l'économie locale. J'ai aussi découvert la culture Sami à travers le chant (joïk), le chamanisme.
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Surprenant et captivant, ce roman me rappelle un peu Yeruldegger pour la plongée dans une civilisation en ce qui me concerne totalement inconnue, et le chevauchement entre deux cultures du personnage principal.
L'auteur réussit l'exploit de nous plonger progressivement dans un monde totalement étranger, et étrange. Un monde où le jour dure entre 27 minutes aux débuts et cinq heures à la conclusion. Un monde où les derniers éleveurs de rennes essaient de survivre tout en se modernisant, où les anciennes croyances perdurent sous des conversions plus ou moins heureuses. Cela sans nous imposer de longs développements culturels, mais dans le cours de l'action.
Voilà le décor posé. Les personnages, principaux comme secondaires, existent pleinement, eux aussi progressivement dévoilés, chacun avec ses contradictions (ou pas). Attachants, intrigants, révoltants, mais qui ne laissent pas indifférents. Seul petit bémol à ce sujet, les méchants le sont totalement, absolument, sans nuance.
Reste l'intrigue. Relativement simple, puisqu'on comprend très vite ses enjeux. Mais c'est justement le parti pris de ce livre, de nous donner toutes les cclés afin de suivre l'enquête au plus près, en se demandant comment les enquêteurs vont réussir à associer toutes ces données et s'en tirer. J'ai trouvé la fin grandiose.
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Passé les fêtes de Noël en Laponie, à travers cette lecture, fut une bonne idée, un ami m'a prêté ce livre, et quand j'ai lu que c'était la police des Rennes, j'étais septique, pensant ne pas aimer.
Ce livre m'a permis d'apprendre sur la culture Sami, tout en suivant une histoire policière très intéressante, il y a plusieurs affaires : un tambour de chaman disparu, puis un meurtre ; la police des Rennes va participer à l'enquête car la victime est un éleveur de Rennes.
C'est bien écrit, on tourne les pages sans s'en rendre compte, c'est passionnant.
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Olivier Truc nous emmène en Laponie, à la rencontre de la police des rennes. Au côté de Klemet et de Nina, nous menons une enquête pour le moins complexe, que ce soit d'un point de vue culturel avec la culture sami que politique, avec les différents partis norvégiens. 

Un tambour sami qui disparaît, un éleveur de renne retrouvé assassiné et un duo d'enquêteurs que j'ai adoré, tous les ingrédients sont là. C'est une enquête dépaysante et rondement menée. 

C'est un bon polar, outre le suspens, la résolution de l'enquête donne envie de se plonger dans le deuxième tome et de découvrir un peu plus le personnage de Klemet. 

L'auteur est parvenu une fois de plus à m'embarquer.

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J'ai abandonné à la centième page, je vous mets un extrait pour donner une idée du pourquoi.
« André Racagnal commençait à avoir froid et se demandait comment abréger cette discussion niaise. Il voulait baiser cette fille, c'est tout. Il voyait ses lèvres fines. Ça le gênait un peu, il préférait les lèvres plus charnues, souvenir d'Afrique, mais pour le reste, ce qu'il avait vu au bar lui plaisait. Pour ses dix-huit ans, elle n'était peut-être plus tout à fait fraîche, mais il avait appris que les filles d'ici déjà très jeunes se maquillaient beaucoup, ce qui les vieillissait. »
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Le roman le dernier Lapon d'Olivier Truc a pour mérite d'être exotique, en nous emmenant dans un grand nord habité, réaliste et concret. A travers une enquête policière bien ficelée, quoique un peu mollassonne au milieu, on découvre les conflits sociaux des communautés scandinaves, et notamment les universelles frictions entre traditions et modernité. de même, j'ai découvert l'envers du métier de géologue. Les principaux personnages sont intéressants ou originaux.
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Ce livre fut une invite à entrer dans un biotope inconnu de moi, seulement servi par les images fugacement aperçues le long de mon chemin (Photos, documentaires, reportages). Pardon, je ne connais pas Épinal !
Biotope pas facile à appréhender avec mes yeux d'occidental méditerranéen ; tout comme la notion de territoire par exemple. le pays des Sames ne peut se comprendre, se transmettre qu'à travers leurs activités et les souvenirs qui y sont associés. La notion de frontière là-bas (j'allais écrire là-haut, en bon sud centriste que je suis) devient dérisoire, à rendre fadas les agents de la PAF !!!

La Sapmi pour les Sames est appelée à tort Laponie, car définie par les envahisseurs suédois comme ce lieu habité par « des êtres en haillons » ; Lapons est donc un terme péjoratif, appellation qui dit bien le regard méprisant des conquérants vers des êtres pensés comme inférieurs.

Et comme partout où l'Occident a conquis des terres, on y retrouve la sempiternelle mise en coupe réglée des autochtones et de leurs territoires. Pays conquis avec la bénédiction du goupillon, ici laestadien, qui a, semble-t-il, fait des ravages dans les âmes animistes des Samis.
En effet, ils croient que chaque être vivant, chaque objet inanimé abrite une âme, une force vitale. C'est au coeur de leur symboliques (tambours) et de leur transmission, jusqu'à peu uniquement orale. Comment lutter face aux interdits inadaptés de ce radicalisme évangélique ?

L'enquête que nous livre Olivier Truc n'est qu'un prétexte pour partir à la découverte de cette civilisation confrontée à l'incompréhension, la cupidité de gens venus d'ailleurs, mettant à mal, écorchant la belle image médiatisée de ces pays scandinaves où tout est plus cool et mieux qu'ailleurs. Alors que l'extrême droite y est le plus souvent au pouvoir ou continue à monter.

L'enquête, dont le suspense va crescendo avec l'ensoleillement retrouvé qui croît chaque jour, est également une invite à constater la difficile libération de la parole chez les protagonistes de l'histoire. Ces étendues glacées, balayées par les vents, la sombritude des jours et le dur métier d'éleveur de rennes incitent au repli sur soi.

Cette lente investigation (plus de 400 pages) nous explique la transmission de l'inexplicable : le radon, gaz inodore et très radioactif, décimant les Samis réduits au servage d'une mine d'uranium ! Seuls les chamanes, instruits en communication avec l'esprit de chaque chose, pouvaient le réaliser et le transmettre : le tambour !
Pour sûr, cela vient heurter nos pensées occidentales.

En bref, l'ethnographie au service d'une intrigue policière ! Cela donne un excellent polar, même si certains trouveront que l'écriture du journaliste Truc ressemble bien souvent à un script cinématographique. La forme dialoguée ne m'a pas gêné outre mesure vu qu'elle sert la délivrance de la parole.

Arthur Upfield avec son enquêteur métis aborigène a ouvert la voie de l'ethnographie policière (1929, je crois) ; dans ces pas, comme bien d'autres avant, Olivier Truc a fait sa trace.

Ancelle, le 25 septembre 2023
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Un bon polar dépaysant et enrichissant.
Le meurtre d'un Sami, un vol de tambour chamanique : l'intrigue tient la route, l'enquête est parfaitement menée.
Ce que j'ai le plus apprécié dans cette lecture, c'est la découverte du peuple sami (lapon): leur mode de vie, leurs croyances, leurs traditions et coutumes , ... dans ces contrées où la nuit peut durer 40 jours.
Et j'ai fait connaissance aussi avec "La Police des Rennes" (créée en 1949 par la Norvège) qui fait régner l'ordre sur les terres laponnes, veille à l'entente entre les éleveurs de rennes, prévient les conflits liés à l'attribution des terres ...
Une lecture intéressante, prenante et rafraîchissante en cette période caniculaire.

Instagram: visionbykri
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