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Citations sur Insomnie et autres poèmes (163)

LE RAVIN 1

Fond — du ravin.
La nuit fouille —
D'une souche. Frissons des sapins.
De serments — pas besoin.
Couche toi — moi aussi.
Avec moi — te voilà
Vagabond.

Dans le relent du lit,
Boire goutte à goutte la nuit,
C'est s'étouffer ! Bois
À satiété ! Pur est
L'obscur. Dieu — gratuit,
Comme embrasser l'abîme !

(L'heure — laquelle ?)
De derrière les rideaux — la nuit,
C'est peu la connaitre !
Mais comme les canailles,
Comme les sommets.
(Chacune de nous est
Le Sinaï la nuit…)

p.160
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Les vers naissent comme les étoiles et les roses
Comme la beauté dont la famille ne veut pas,
Et aux couronnes et aux apothéoses ―
Une seule réponse : mais d'où me vient cela ?

Nous dormons ― et à travers les dalles de pierre,
De l'hôte céleste percent les quatre pétales.
Sache-le, ô monde ! Le poète découvre dans ses rêves
La formule de la fleur et la loi de l'étoile.
14 août 1918

p.96
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Mais la plus belle victoire
sur le temps et la pesanteur -
c'est peut-être de passer
sans laisser de trace,
de passer sans laisser d'ombre.

(extrait de "Se faufiler") p.141
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Mais la plus belle victoire
sur le temps et la pesanteur -
c'est peut-être de passer
sans laisser de trace,
de passer sans laisser d'ombre.
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CHEVEUX BLANCS

Ce sont les cendres d'un trésor
― Tant de pertes,
tant d'offenses ―
Quel roc ne s'effrite et s'abat
Devant de telles cendres.

La colombe éclatante et nue
À nulle autre appariée.
La sagesse de Salomon
Sur toutes les vanités.

Redoutable blancheur, craie
D'un temps sans déclin.
Mais si le feu brûlait mes murs
Dieu se tenait à mon seuil !

Délivré de tous les fatras,
Maître des songes et des jours,
Flamme née de ce blanc précoce
L'esprit monte droit !

Non vous ne m'avez pas trahie,
Années, ni prise de revers !
En ces cheveux déjà blancs
C'est l'éternité qui l'emporte.
27 septembre 1922

p.120-121
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Les collines des environs de Moscou sont bleues,
Poussière et goudron - dans l'air à peine tiède.
Tout le jour je dors et je ris tout le jour, - je suis,
Probablement, en train de guérir de l'hiver...

Je rentre chez moi le plus doucement possible:
Je ne regrette pas - les poèmes non-écrits!
Le bruit des roues et les amandes grillées
Me sont plus chers que tous les quatrains.

Ma tête est vide, et c'est charmant:
Le coeur - lui - est trop plein!
Mes jours sont de petites vagues
Que je regarde du port.

De trop tendres regards
Dans l'air tendre à peine tiède,
A peine guérie de l'hiver, déjà
Je suis malade de l'été.

13 mars 1915.
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Ma journée est absurde non-sens :
Je demande au pauvre une aumône,
Je donne au riche généreusement.

J'enfile dans l'aiguille un rayon,
Je confie ma clef au brigand,
Et je farde mes joues de blanc.

Le pauvre ne me donne pas de pain,
Le riche ne prend pas mon argent,
Dans l'aiguille le rayon n'entre pas…

Il entre sans clef le brigand,
Et la sotte pleure à seaux
Sur sa journée de non-sens.

29 juillet 1918
p.94
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LE RENDEZ-VOUS

Au rendez-vous donné je viendrai
En retard. Je tiendrai sous mon bras
Le printemps. Mes cheveux seront gris.
Tu me l’avais fixé sur les cimes !

Je marcherai pendant des années,
Comme avant Ophélie aime l’algue !
Traverser les montagnes, les rues,
Traverser les âmes et les mains.

Longue à vivre la terre ! Broussaille
De sang ! Chaque goutte une lagune.
Mais parmi l’herbe à jamais
Ruisselle la face d’Ophélie.

Là, par les galets, gorgée de vase
Pour une gorgée de passion !
Je t’avais si hautement aimé :
Je me suis dans le ciel inhumée !
18 juin 1923

p. 144
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J’ai dit. Un autre l’a entendu
Doucement l’a redit. Le troisième l’a compris.
Avec son gros bâton de chêne, le quatrième est parti
Dans la nuit, accomplir un exploit,
Et le monde en a fait une chanson.
J’avance avec aux lèvres cette chanson,
Au devant de la mort, ô ma vie !
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J’ai fêté seule la nouvelle année.
Moi, riche, j’étais pauvre,
Moi, avec mes ailes, j’étais damnée.
Quelque part, beaucoup, beaucoup de mains
Serrées – et beaucoup de vins vieux.
Avec ses ailes, elle était damnée !
Et elle, l’unique était – seule !
Comme la lune – seule, sous le regard de la fenêtre.
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