La Décision

La décision est celle que doit prendre Alma Revel, juge anti-terroriste, en son âme et conscience face à la libération d'un jeune homme radicalisé potentiellement dangereux. Son jugement est d'autant plus difficile qu'elle est fragilisée par la fin de son mariage et la rencontre passionnelle avec un homme qui n'est autre que l'avocat du mis en examen. La pression des avocats de la défense, de la société et de sa famille est maximale. Karine Tuil rend très bien cette état et ces dilemmes. le lecteur ne peut s'empêcher de se demander quelle décision il prendrait. Un roman que l'on ne peut pas lâcher.

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Un roman qui vous plonge dans le réel de la vie d'une juge. c'est vertigineux de réalisme, entre le fil de sa vie de mère, de femme , et celui de son métier "pas ordinaire" qui vous emmène dans le chaos dont l'humain est à la fois victime et responsable. Vivre les doutes, la volonté de répondre à une mission (dont personne ne veut mais qui fait tenir notre société) le livre nous plonge aussi dans une réflexion sur ce qu'est la justice, comment rendre justice , sur l'emprisonnement comme décision de justice, sur le sujet le plus à vif aujourd'hui. à lire pour ouvrir notre esprit et saisir que notre humanité tient surement à notre capacité à rendre justice avec dignité.

Nous sommes en 2016, Amal Revel est juge d'instruction antiterroriste à Paris et elle doit prendre deux décisions. Les deux décisions vont impacter sa vie et pas seulement.

Je dois avouer que j'ai eu du mal à accrocher au début. Je trouvais certains dialogues artificiels : des dialogues qui ne peuvent être que des dialogues écrits et non spontanés. C'est pour cette raison que je n'ai pas mis 5 étoiles
Je trouvais également que l'auteur s'attardait trop longuement sur l'infidélité d'Alma, sur son ressenti face à cette situation, comme si l'auteur avait besoin de justifier la trahison conjugale de son personnage.

Et puis finalement ce sont les émotions du personnage qui m'ont bouleversée pendant la seconde partie du livre. Ce sont tous ces détails sur Alma qui font qu'on angoisse avec elle, qu'on culpabilise avec elle.
L'évènement de cette seconde partie est prévisible, mais on s'en moque.
On accompagne et on soutient Alma pendant l'épreuve qu'elle subit. On a presque envie de la porter à bout de bras.
Alma est la voix de toutes les personnes qui ont dû prendre une décision qui a bouleversé des vies.
Elle est là pour rappeler que personne n'est infaillible.

Roman à lire, vraiment.

Ce livre fait réfléchir quant aux métiers dans l'ombre des attaques terroristes. Si la conséquence morale des familles et proches des victimes est connue, qu'en est-il de celle qui s'occupent de l'affaire ? Ce livre nous dévoile la complexité quotidienne de devoir endurer les reproches voir les menaces de la part des personnes qu'une juge ou qu'une coordinatrice souhaite aider. L'histoire est touchante et mêle le côté vie pro/ vie perso qui fluidifie la lecture de passages dures et cyniques.

Karine Tuil nous replonge dans l'atrocité de la vague terroriste de 2015 et nous partage l'angoisse dévorante et les douloureux cas de conscience des juges d'instruction. Elle nous immerge dans un monde de dualités où l'humanité côtoie la violence, où l'amour rivalise avec la haine, et où la lumière ne suffit pas à endiguer la noirceur d'une religion au paroxysme de la barbarie.
C'est dans ce contexte qu'Alma Revel doit prendre une décision judiciaire. Une responsabilité qui la consume, tant elle peut être lourde de conséquences. Face à ce dilemme, il est aussi question pour elle de se positionner dans sa vie de femme et d'épouse.

Un roman captivant qui nous embarque dans le quotidien vampirisant d'une juge d'instruction antiterroriste.
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J'avais adoré Les choses humaines et me placer sur l'épaule de la plupart des personnages embarqués dans un scandale #metoo. J'ai adoré La décision, où toute la difficulté du métier de juge antiterroriste est décrite au scalpel. Karine Tuil a cette façon très particulière d'aborder avec précision un sujet d'actualité au sein d'un roman, c'est comme un essai documentaire mais sans son côté parfois ennuyeux, la dose de fantaisie imaginaire est bien là. le tout dans une langue et un style impeccables. Chapeau !

L'héroïne de la décision, c'est Alma Revel, 49 ans, qui est en mai 2016, après les attentats de 2015, juge d'instruction du pôle antiterroriste. Elle doit se prononcer sur le sort d'un jeune homme suspecté d'avoir rejoint l'État islamique et qui jure être allé en Syrie non pour Daesh, mais pour refaire sa vie.
Dilemme professionnel auquel s'ajoute un autre, plus intime puisque mariée depuis plus de 20 à un écrivain, ancien prix Goncourt et mère de trois enfants, celle qui se définit comme "une juge rouge" entretient une liaison avec l'avocat qui représente les mis en examen. Conflit d'intérêts, mais aussi une décision qui est celle du titre : faut-il libérer l'accusé au nom de l'intime conviction ? Et celle ou non de divorcer dans sa vie personnelle ?
Karine Tuil réussit à nous transporter dans la problématique du comment une vie peut se trouver subitement et complétement en vrille.