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3,92

sur 1145 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Si Samir le Tunisien emprunte l'identité de son ami Samuel le Juif c'est qu'il pense qu'il est plus facile de réussir pour un juif que pour un musulman. Mais peut-on bâtir une vie sur un mensonge, renoncer à ses racines et s'inventer une vie ?

On ne peut dénier à Karine Tuil l'énergie avec laquelle elle met en scène ses personnages même si les sujets qu'elle aborde ont déjà été rebattus et qu'elle se perd dans des lieux communs sur les femmes, l'argent, la religion, les Etats-Unis et le terrorisme et bien d'autres choses encore. C'est dommage, car elle analyse avec beaucoup de justesse l'engrenage du mensonge et ses conséquences et à ce titre, L'invention de nos vies mérite d'être lu.


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Un livre dont j'attendais beaucoup (trop ?). Commentaires élogieux de mes amis babeliautes, critiques favorables et pour moi, 1er texte de cette auteure.... Mais rien à faire je n'ai accroché pas au style (ces "/" à répétition ça m'exaspère !) ni surtout pas aux personnages, les 3 (Samir, Samuel, Nina) m'ont laissée de glace. Impossible de m'identifier, de ressentir de l'empathie pour l'un ou l'autre que je trouve confits dans leur égoïsme.
Rien à faire.... Déçue en un mot.... Pourtant l'histoire est bien menée mais peut-être attendais-je plus encore ? Je ne sais pas...
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"L'invention de nos vies" est un roman qui parle de faux semblants, de ces mensonges dans lesquels on s'enferre, des ambitions dévorantes et des sacrifices que l'on est prêt à faire pour toucher du doigt ses rêves, quand bien même ces rêves ne seraient que des mirages...
Troisième roman de Karine Tuil que je découvre et peut-être celui qui m'aura le moins convaincue,
( sans doute parce que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages) même si je l'ai lu d'un trait et avec plaisir.
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Récit sur les possibles, deux hommes qui se sont croisés à la fin de l'adolescence et que la vie a propulsés dans des directions tout à fait opposées. Et pourtant, l'un pourrait être l'autre, si seulement …

Récit aussi sur la puissance des apparences, sur l'imposture et sur le mensonge omniprésent dans nos vies, jusqu'à renier ses origines et sa famille pour réussir, jusqu'à en perdre sa propre identité. Cela m'a donné des frissons, car forcément on se demande s'il est encore possible de « réussir » sans mentir ? Quelle place pour l'authenticité, la modestie et la simplicité dans nos sociétés du spectacle ?

Dans l'ensemble, l'énigme est très prenante et puis peu à peu je me suis lassée de l'utilisation intempestive du « slash », qui sépare à chaque qualificatif plusieurs choix, un peu comme si l'auteure refusait de se mouiller, de faire des choix et de les assumer.
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L'Invention de nos vies est un roman sur l'imposture et la réussite. Plus exactement, il s'interroge sur la supercherie identitaire comme moyen peut-être unique d'atteindre une certaine réussite sociale universellement, maladivement, spasmodiquement convoitée, fût-elle éphémère.
Dans un premier temps, Samir, alias Sam Tahar, a accédé, depuis la marche inférieure de l'échelle sociale française – celle du fils d'immigrés maghrébins de banlieue – aux plus hautes sphères du pouvoir de la grande bourgeoisie juive américaine, au prix du reniement de son appartenance musulmane troquée contre une orthodoxie juive de façade. Dans un dernier temps, son ancien ami et rival Samuel Baron, s'étant longtemps vautré dans la haine de soi de l'homme de lettres raté et de l'animateur culturel des cités qui dissimule son identité juive (adoptive), accède à une foudroyante réussite littéraire grâce à un ouvrage d'autofiction, La Consolation, qui déforme remarquablement sa biographie placée sous un jour victimaire. Entre les deux temps, la chute, la déchéance absolue du premier est provoquée par son demi-frère, François alias Djamal Yahyaoui, le blond pas même musulman, fils non reconnu d'un député socialiste français avec sa bonne arabe, lequel, depuis son état de petite frappe de quartier, a accédé quelque temps à la fraternité communautariste du djihad, à la réalisation de soi par le radicalisme islamiste, avant d'être arrêté en Afghanistan.
Entre les deux personnages principaux, celui de Nina Roche, la femme qui n'a pour elle que son immense sensualité au seuil du déclin, elle qui semble n'être guère qu'un enjeu de pouvoir et de rivalité érotiques entre eux deux ; ancienne mannequin pour les enseignes de la grande distribution, ce n'est que suite à la déchéance de la rue et du foyer pour femmes en détresse qu'elle va peut-être accéder à une forme d'autonomie par le refus de la « protection » de l'un ou de l'autre.

Je lis donc ce roman, qui date de 2013, peu après L'Insouciance que l'auteure a expressément qualifié de sa suite. Je me convaincs encore une fois de la justesse de la théorie littéraire du menhir : de même que le culte de cette stèle érigée consistait sans doute à lui tourner autour, de même l'écrivain tourne autour de certains de ses thèmes et de ses formes autant de fois qu'il lui faut pour « en faire le tour », sans pouvoir s'en libérer auparavant. Si Douce France marque l'initiation au roman social pour Karine Tuil – et une initiation possède toujours quelque chose de magique –, L'Invention de nos vies constitue certainement un premier tour dont L'Insouciance est le second, à mon sens plus abouti. La structure présente des similitudes, notamment dans « le drame » ; le souci du réalisme et l'ancrage à la contemporanéité sont là, de même que les thématiques identitaires – judaïté, racisme, islamisme, discriminations, ghettoïsation ; le personnage féminin est aussi défini par son inscription dans le désir masculin et caractérisé par sa domination, sa soumission ; le style enfin, qui débute dans sa forme la plus rêche, la plus « abrasive » – dirait peut-être l'auteure qui aime bien ce mot [moi aussi] –, ici en particulier par des recherches typographiques et de ponctuation inédites (les comparses identifiés en quelques mots dans des notes de bas de page [j'ai bien aimé!], la scansion descriptive souvent ternaire avec une séparation par barres obliques, quelques mots entiers en capitales d'imprimerie, etc.), qui cependant sont moins mûres, s'estompant grandement au fil des pages sans véritable usage systématique ni sens univoque.
Je ne sais pas vraiment quelle est la raison de ma tiédeur vis-à-vis de ce premier volet. le contrat lectoral est pourtant rempli : ça se lit bien, c'est bien pensé, bien construit, ça tient en haleine et cependant il y a quelque chose de « grand public », qui se ressent déjà depuis la couverture du livre, le recto comme le verso (où KT est photographiée sur page entière déguisée en femme transgressive - Ah ! à quelles métamorphoses/compromissions/escobarderies ne se soumettrait-on pas pour le succès...)
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Qui est-on ? Celui que l'on voudrait être ? Celui que les autres veulent que l'on soit ? Celui que la société nous impose d'être ? Celui que nos origines ont façonné ? En tout cas, le roman de Karine Tuil tranche : on est quand on a. Sans possession, l'être humain n'est rien. Tous ses personnages semblent rêver d'une vie brillante, y compris ces personnages secondaires qui ne font que croiser brièvement la route de Samir, Samuel et Nina et dont l'auteur nous livre les rêves et les envies en notes de bas de page. Et tout est bon pour avoir, y compris ce qui apparaît à Samir initialement comme une petite omission, une simple incompréhension qu'il ne prend pas la peine de corriger...

Mais dans la société que nous raconte Karine Tuil (notre société, ne nous leurrons pas), on est aussi ce que l'opinion publique veut que l'on soit. On devient vite un héros, mais on peut tout aussi vite redescendre de ce piédestal si la société a décrété que vous appartenez au mauvais côté, à la mauvaise communauté. Et la spirale peut aller à une vitesse impressionnante...

Karine Tuil a un réel talent narratif. Elle nous embarque aux côtés de ce trio infernal, en quête de lui-même, ce trio frustré et passionnant. Elle cadence beaucoup son texte à l'aide d'énumération, insistant sur certaines idées, mais donnant aussi parfois l'impression de ne pas avoir su choisir et trancher entre tous ces synonymes ! Elle crée les conditions pour l'ascension et la chute de ses personnages...

Mais cette chute justement me laisse un goût bizarre en bouche, un goût de déjà vu, un goût de clichés resservis maintes fois depuis 2001. Certes, ce qu'elle évoque est une réalité de la société américaine contemporaine et témoigne du réel traumatisme que furent les évènements du 11 septembre 2001 pour les Américains, mais l'ensemble fait plaqué, comme s'il fallait bien rappeler au lecteur que la société qu'elle décrit sans concessions est bien la nôtre. Oui madame Tuil, ça je l'avais bien saisi, mais peut-être aussi parce que cette société du paraître et de l'avoir me heurte. Mais pour ma part, je n'ai pas attendu d'en passer par les aventures que connaîtront Samir, Samuel et Nina pour m'en rendre compte !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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C'est de la rencontre entre ces trois univers que provient la déflagration de leurs vies : une rencontre, un souvenir, une désillusion. Trois destins liés par le mensonge, l'espoir et l'extravagance. Une oeuvre, riche, pleine et maitrisée, portée par une écriture ciselée et tendue qui révèle de l'auteur une étonnante capacité d'adaptation aux milieux qu'elle développe.
Une oeuvre étonnante et foisonnante à plus d'un titre, à découvrir pour les différents univers que développe l'auteur et pour sa jolie force d'écriture.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Samir, ! Samuel ! Si on crie « Sam ! », ils vont se retourner tous les deux, les deux grands amis d'enfance, les copains qui partagent tout, y compris et surtout une véritable passion amoureuse pour la superbe Nina.

Lors du décès accidentel de ses parents, Samuel s'écarte un certain temps de leur vie, il se reconstruit péniblement. Il est amoureux fou de Nina et, à son retour, lorsqu'il apprend qu'elle a une aventure avec Samir, le musulman, il fait une tentative de suicide. Cédant au chantage affectif, la jeune femme quitte Samir et reste avec Samuel, le juif qui veut devenir écrivain.

Désespéré, Samir traverse l'Atlantique et propose ses talents d'avocat à un cabinet américain dirigé par un juif qui l'embauche au vu de ses capacités. Mais qui se trompe sur toute la ligne en ce qui concerne ses origines. Car Samir est devenu Sam, ce qui prête à confusion. L'aurait-il embauché s'il avait su la vérité ? Il s'en expliquera plus tard.

Pour le moment, tandis que Samuel végète dans une triste banlieue française, Sam devient une sommité dans son milieu, reconnu, médiatique, plein d'assurance, marié, père de famille, plus qu'à l'aise financièrement. Mais secrètement toujours amoureux de Nina.

La réussite sur une imposture pour l'un, le malheur et la déchéance pour l'autre, deux destins qui s'opposent.
Mais si la roue se mettait à tourner dans l'autre sens, si Samuel pouvait retrouver dignité et fierté en devenant subitement celui qui pourrait démasquer Samir, révéler à tous ceux qui le redoutent ou le respectent qu'il n'est là que parce qu'il lui a emprunté une partie de son histoire ?

Le destin semble s'inverser, sur fond de terrorisme islamiste dans l'Amérique traumatisée par le 11 septembre.

Le récit est prenant, on ne s'ennuie jamais à lire ce livre.

Pourtant. N'y a-t-il pas quelque confort et quelque facilité à retourner ainsi une situation en utilisant de vieux poncifs, apparemment inusables : le musulman (en tous cas l'Arabe) est fourbe, manipulateur, incapable de résister à ses pulsions sexuelles, affamé de réussite sociale pour oublier une famille peu décorative quoique fort respectable (le rôle de la vieille mère en est un exemple). Et le juif, victime de maltraitance sociale, déclassé, mais affamé d'argent et de réussite, qui, soutenu par la communauté, finira par s'en sortir brillamment.

N'y a-t-il pas là quelques clichés bien ancrés dans la pensée collective  ?

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Pourquoi une 203° critique de plus? Pourquoi pas...
C'est une histoire construite sur une imposture qui est en soi un exercice intéressant, un peu tissée de fil blanc sur les détails (modestes).
Une déception sur la peinture un peu (trop!) caricaturale des personnages à mon goût personnel.
J'ai trouvé dans cet ce type d'exercice, plus de finesse psychologique, d'ambiguité dans l'Adversaire de E. Carrère ou L'imposteur de J. Cercas...
La victime de cette imposture ? le lecteur a vraiment dû mal à le défendre et peut être tenté, in petto, de lui dire que ce qui lui arrive au fond…, il l'a bien mérité.
Je regretterai, par exemple, l'autodérision manquante du héros du roman le voyant d'Etampes...
Un triangle un peu...simplet ( où la femme n'a pas un rôle très reluisant).
Qui permet de "tuer" le temps dans la salle d'attente de son dentiste! Et que l'on abandonne ...à son sort sans avoir besoin de connaître la fin!
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Un roman actuel qui mêle amour, pouvoir et mensonge. Un récit bien mené, qui débute sur le poncif du triangle amoureux, mais qui sait se renouveler grâce à un rebondissement réussi et inattendu. Passées les agaçantes manies de l'auteur (vocabulaire à choix multiple et digressions "philosophantes"...), le style est agréable et l'intrigue entraînante. Toutefois, ce n'est pas un coup de coeur: trop d'amalgames à mon goût, et des revirements peu crédibles. Par contre, un très bon point pour le traitement du mensonge et de son évolution jusqu'au point de non-retour.
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