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3,92

sur 1150 notes
"L'invention de nos vies" est un roman qui parle de faux semblants, de ces mensonges dans lesquels on s'enferre, des ambitions dévorantes et des sacrifices que l'on est prêt à faire pour toucher du doigt ses rêves, quand bien même ces rêves ne seraient que des mirages...
Troisième roman de Karine Tuil que je découvre et peut-être celui qui m'aura le moins convaincue,
( sans doute parce que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages) même si je l'ai lu d'un trait et avec plaisir.
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Samir, ! Samuel ! Si on crie « Sam ! », ils vont se retourner tous les deux, les deux grands amis d'enfance, les copains qui partagent tout, y compris et surtout une véritable passion amoureuse pour la superbe Nina.

Lors du décès accidentel de ses parents, Samuel s'écarte un certain temps de leur vie, il se reconstruit péniblement. Il est amoureux fou de Nina et, à son retour, lorsqu'il apprend qu'elle a une aventure avec Samir, le musulman, il fait une tentative de suicide. Cédant au chantage affectif, la jeune femme quitte Samir et reste avec Samuel, le juif qui veut devenir écrivain.

Désespéré, Samir traverse l'Atlantique et propose ses talents d'avocat à un cabinet américain dirigé par un juif qui l'embauche au vu de ses capacités. Mais qui se trompe sur toute la ligne en ce qui concerne ses origines. Car Samir est devenu Sam, ce qui prête à confusion. L'aurait-il embauché s'il avait su la vérité ? Il s'en expliquera plus tard.

Pour le moment, tandis que Samuel végète dans une triste banlieue française, Sam devient une sommité dans son milieu, reconnu, médiatique, plein d'assurance, marié, père de famille, plus qu'à l'aise financièrement. Mais secrètement toujours amoureux de Nina.

La réussite sur une imposture pour l'un, le malheur et la déchéance pour l'autre, deux destins qui s'opposent.
Mais si la roue se mettait à tourner dans l'autre sens, si Samuel pouvait retrouver dignité et fierté en devenant subitement celui qui pourrait démasquer Samir, révéler à tous ceux qui le redoutent ou le respectent qu'il n'est là que parce qu'il lui a emprunté une partie de son histoire ?

Le destin semble s'inverser, sur fond de terrorisme islamiste dans l'Amérique traumatisée par le 11 septembre.

Le récit est prenant, on ne s'ennuie jamais à lire ce livre.

Pourtant. N'y a-t-il pas quelque confort et quelque facilité à retourner ainsi une situation en utilisant de vieux poncifs, apparemment inusables : le musulman (en tous cas l'Arabe) est fourbe, manipulateur, incapable de résister à ses pulsions sexuelles, affamé de réussite sociale pour oublier une famille peu décorative quoique fort respectable (le rôle de la vieille mère en est un exemple). Et le juif, victime de maltraitance sociale, déclassé, mais affamé d'argent et de réussite, qui, soutenu par la communauté, finira par s'en sortir brillamment.

N'y a-t-il pas là quelques clichés bien ancrés dans la pensée collective  ?

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Je ne m'attendais pas à une telle fin! J'ai eu du mal à entrer dans ce livre mais un je ne sais quoi m'a permis de le continuer et j'en suis contente.
C'est le premier livre que je lis de cette auteur. Elle a une façon de manier les mots et les phrases assez complexe mais qui enivre le lecteur de curiosité et nous emmène au coeur des personnages.
Cela me donne envie de découvrir d'autres romans de cette auteur.
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Je n'en suis pas à ma première lecture de Karine Tuil, mais là, grosse claque! J'ai dévoré ce roman en moins de deux jours, totalement passionnée par l'histoire des trois personnages principaux. le rythme est soutenu, le style fluide et percutant, une histoire pleine de rebondissements qui fait réfléchir sur la quête d'identité et les préjugés auxquels certains ont à faire face dans la société actuelle. Gros coup de coeur!
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J'avais apprécié les choses humaines, aimé la décision, j'ai eu un coup de coeur pour l'invention de nos vies.

Il semblerait que ce soit un triangle amoureux, je ne l'ai pas du tout lu comme ça. Je l'ai lu comme la quête identitaire, sociale, religieuse, de deux hommes, reflets l'un de l'autre dans un miroir déformant d'ambition, de violences normatives. Il y a Samir Tahar et il y a Samuel Barron.

Ils ont été comme des frères il y a longtemps.

Au milieu il y a bien une femme, Nina, dont on sait peu de choses sinon qu'elle est enfermée dans une beauté qui sidère, dont elle ne sait pas se servir. Elle n'est que l'axe autour duquel tournent Samir et Samuel dans leur quête de réalisation.

C'est l'histoire d'une vie bâtie sur un mensonge, celui de Samir, qui se fait appeler Sam, qui embrasse la religion juive sans jamais avouer qu'il est musulman, pour conquérir la haute société new-yorkaise.
Dans cette construction effrénée, clinique, froide, il abandonne tout. Sa mère, Samuel, Nina.

Page 283, un proverbe yiddish est cité par l'un des personnages secondaires les plus sympathiques: " Avec le mensonge on peut aller très loin ; mais on ne peut pas en revenir. "

Toute l'intrigue, brillante, dure, implacable est résumée dans cette phrase.

Planètes désormais étrangères, Sam, Samuel et Nina ne devraient plus jamais se rencontrer. Pourtant, la vie de Samuel et Nina est aussi construite sur un mensonge. Sur le non choix qu'a fait Nina 20 ans plus tôt. Et sur cette pitié qui ronge Samuel. A cause de l'axe Nina, Sam et Samuel vont entrer en collision violente. Et rien ne sera épargné.

Pour être saisi aux trippes, il faut passer l'aridité des premières pages. le style télégraphique, les notes de bas de page, la similitude des prénoms des protagonistes. le début est un peu exigeant. Ensuite c'est parti.

La petite et la grande histoire se mélangent. Les compromis, les petites lâchetés, l'ambition, le racisme, la fragilité de vies qui reposent sur l'approbation des autres. La jalousie, la violence sociale, la solitude. C'est brillant, très froid, implacable. Un grand roman pour moi.

A lire avant de tenter d'être quelqu'un d'autre. Tout se paie.
Lien : https://www.instagram.com/tu..
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L'invention de nos vies / Karine Tuil
La sublime Nina dont la beauté coruscante et le potentiel érotique avaient en son temps fait vibrer Samir, a choisi de rester avec Samuel, écrivain raté d'origine juive, meilleur ami de Samir Tahar depuis leur rencontre en 1980 à la faculté de droit de Paris, bon musulman au dire de sa mère.
Samuel se morfond toujours dans sa banlieue parisienne tandis que Samir parti à New York en 1987 a gravi tous les échelons de la célébrité médiatique, avocat brillant marié depuis l'an 2000 à Ruth la fille d'un richissime homme d'affaire, épouse aimante qu'il trompe pourtant assidument avec toutes les femmes qu'il rencontre.
Mais la puissance et la gloire de Samir né en 1967, séducteur irrésistible et manipulateur brillant, qui se fait appeler Sam au barreau de New York reposent sur une imposture : lui le musulman bon teint se fait passer pour un juif séfarade au sein de la famille de Ruth, sa femme, fille de Rahm Berg juif ashkénaze richissime. Son vrai prénom est Samuel dit-il. « …Un mensonge entretenu, amplifié, alimenté par son imagination, un mensonge codifié, une construction sociale solide à laquelle, chaque jour il apportait de nouveaux éléments. »
Nous sommes alors en 2007. Nina découvre par hasard un article concernant la réussite de Samir dans un journal américain. Et Samuel croit devenir fou quand il découvre que Samir a emprunté ou plus justement pillé sa vie à lui pour se faire passer pour un juif. Quand les trois personnages du triangle amoureux plus un personnage inattendu vont se retrouver, le pire ne peut que survenir !
Un roman puissant et habile écrit dans un style très personnel et trépidant qui emporte tout sur son passage, avec des phrases où foisonnent les mots et ce à profusion, mêlant l'amour et la trahison, la réussite et la déchéance, et posant douloureusement le problème de l'intégration s'opposant parfois à l'identité. Une histoire captivante dans laquelle aucun des protagonistes ne sortira indemne.
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Une nouvelle fois Karine Tuil nous embarque dans un roman palpitant qu'on a du mal à lâcher. On se passionne pour la vie de ces 3 personnages entre l'amour, la trahison, la réussite sociale, le déni des racines.... Quelques petites longueurs malgré tout mais une analyse bien précise des maux de notre société.
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Plusieurs fois, l'on m'a vendu « L'invention de nos vies » comme le meilleur de Karine Tuil.

La brique est épaisse et les débuts sont difficiles. Beaucoup de digression, de notes de bas de pages que j'ai fini par ignorer. Des détails (que l'on pourrait qualifier d'humoristiques) mais qui n'apportent pas de réel intérêt au récit. Ces slashs utilisés à outrance comme pour souligner le fait que l'autrice ne soit pas parvenue à trouver le bon qualificatif, ou du moins pour affiner la description des personnages. Bref, une fois les premières pages intégrées, le style adopté, on fonce !

Un véritable page-turner je vous dis.Nous partons à la rencontre de Sam Tahar qui a travaillé dur pour obtenir un bon niveau de vie. Avocat de renom à New-York, un beau mariage, deux enfants, de l'argent et des aventures en veux tu en voilà. Il est beau, intelligent, cultivé. Il a tout. Mais toute sa vie n'est que mensonge. Pour en arriver là, il a du emprunter le passé de Samuel, son ami d'adolescence (en plus de lui avoir emprunté il y a quelques année de ça, sa petite amie : Nina). Ahh Nina qu'il n'a jamais oublié.Sam, on ne l'aime pas beaucoup au début, on a envie qu'il se prenne un petit coup de karma sur la tête. Et c'est bien ce qu'il va lui arriver, et de prime abord, c'est jouissif. Un tel menteur ne peut si bien s'en sortir. Oui mais … est-ce que toute cette situation est vraiment juste ? Ne mérite t-il pas sa belle vie après tant d'années de dur labeur ?

C'est là où l'on remarque le talent de Karine Tuil. En plus de nous embarquer dans un récit rythmé et addictif, la psychologie des personnages est si réussie que l'on arrive à avoir de l'empathie pour ce pauvre Sam. Nous sommes là, derrière les pages à nous faire l'avocat du diable. En plus de nous tenir en haleine, Tuil dénonce les failles d'un système bancal : celui du recrutement. Est-ce que Pierre Dupont est plus susceptible d'être embauché que Samir Tahar ? Un sujet qui ne devrait plus se tenir de nos jours. Mais aux Etats-Unis, après le 11 septembre, c'était bien présent. Un livre aux sujets profonds : racisme, stigmatisation, adultère. Vous n'aurez pas une seconde de répit avec ce livre.En parallèle de Sam, nous découvrons la vie de Nina et Samuel. Nina, mannequin de prêt à porter bas de gamme, Samuel, écrivain raté ou en devenir. Ces gens qui ont côtoyés notre Sam et qui ont inspiré (sans le savoir) son personnage actuel. En découvrant ce qu'est devenu Sam, Nina et Samuel ne peuvent s'empêcher de le recontacter. Mais est-ce sans danger ?

J'ai adoré cette histoire aux mille possibilités et rebondissements. Il aurait pu vraiment être un coup de coeur si le dernier tiers n'avait pas été trop tiré par les cheveux. Néanmoins, la morale reste excellente et nous pousse à méditer.Le mensonge peut-il aller trop loin ?Peut-on s'émanciper totalement de son milieu social ?Est-ce que tout se paye ?N'est-il pas important de ressentir de la gratitude pour ce que l'on possède ? (…)

C'est peut-être le meilleur de Karine Tuil oui… mais jusqu'à quand ?
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Deux personnages. D'abord, Samir, Tunisien. Et puis, Samuel, Juif. Ils se sont connus il y a de nombreuses années. Et par un concours de circonstances, Samir ‘'emprunte'' l'identité de Samuel. Parce qu'il est convaincu que tout est plus facile pour un Juif que pour un Musulman. Mais difficile de faire durer le mensonge, encore et encore… et Samir l'apprendra à la dure. Je crois que c'est mon deuxième, ou troisième bouquin que je lis de l'auteure. Et la constance à laquelle elle construit des personnages très bien développés est remarquable. Par contre, le point négatif que je vois à son écriture, c'est les envolées lyriques et les lieux communs. Mais il n'en demeure pas moins que l'exactitude des mensonges et de ses conséquences est très présente dans ce bouquin. le livre aurait eu tout à gagner de se faire couper des phrases au montage ; il l'aurait rendu encore plus intense… Bref, une bonne lecture. Et j'ai encore un bouquin d'elle dans ma PAL, que j'ai très hâte de lire.
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C'est le deuxième roman de Karine Tuil que je lis... J'ai eu un véritable coup de coeur récemment pour "La décision" et je n'ai donc pas tardé à en emprunter un autre à la bibliothèque.

"L'invention de nos vies" combine des thèmes très intéressants : l'identité, le poids des origines et l'(in)égalité des chances, les secrets de famille, l'usurpation/le mensonge, le communautarisme, l'endoctrinement et le terrorisme,... le tout au milieu d'un triangle amoureux. Karine Tuil y brosse un tableau assez réaliste de notre société et y dénonce cette pression permanente d'un système qui nous pousse à la compétition, voire au formatage, allant parfois jusqu'au déni de soi.

Pour illustrer cela, elle se sert d'un vaste panel de personnages, porteurs de différents points de vue, dont elle a disséqué les rapports. Il y a bien sûr les trois personnages principaux, Samir, Samuel et Nina, très bien décrits, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs zones d'ombre. Puis, autour de ces protagonistes gravitent d'autres personnages qui, tous, participent à susciter chez le lecteur une réflexion sur la vie que nous menons et la manière dont nous la menons.

L'auteure utilise un style particulier, qui fait oublier les mots en suivant la pensée de chaque personnage tour à tour, et donne un certain rythme au récit. Son écriture est très fluide et agréable, bien qu'il y ait à mon sens quelques longueurs.

En plus de susciter la réflexion, Karine Tuil réussit à attiser le suspense : on se retrouve happé par cette histoire, les pages défilent, on veut savoir ce qu'il adviendra de Samir, Samuel et Nina. Bref, tout comme "La décision", ce livre est de ceux qu'on n'arrive pas à lâcher après l'avoir commencé.

J'ai aimé ce roman même si cette lecture a été un peu rude - car, à travers les destins croisés et amoureux des trois personnages principaux, l'auteure nous entraine dans un tourbillon de mal-être, de mensonges, d'ambition et de haine.
Quant à la fin, elle est parfaite, pour moi, mais c'est le contraire du "happy end".
Mon seul bémol serait qu'il touche peut-être à un peu trop de sujets.
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