Citations sur Derniers mètres jusqu'au cimetière (39)
L'auteur s'est accordé de grandes libertés artistiques concernant les réalités géographiques, médicales, biologiques et temporelles.
Autrement, l'histoire est complètement véridique.
La plupart des choses que nous faisons ne semblent nullement liées à un besoin réel, mais à l'image que
nous voulons donner de nous.
Quand l'ambulance roule trop lentement, le patient meurt avant d'arriver à l'hôpital.
Je respire profondément, et je reprends :
Quand l'ambulance roule trop vite, le patient, ainsi que le chauffeur, l'infirmier et le médecin meurent.
La mort est une sorte de résumé de la vie : elle cristallise une grande question sur la façon dont on devrait vivre sa vie. Ou dont on aurait dû.
C'est étrange, j'ai longtemps vécu en pensant que j'étais immortel, comme si, une fois l'été passé, le prochain m'était dû, et encore meilleur que le précédent. Et pourtant, il n'y a que des moments furtifs : un rayon de soleil, une clarté que je ne comprends pas, le temps qui se contente de fuir.
- J'ai de l'expérience. Avec les femmes. Je me suis marié pour la première fois à l'âge de 19 ans. Elle m'a quitté 5 ans plus tard. La suivante est partie après seulement 3 ans de mariage. et la dernière au bout d'1 an.
- Je suis désolé.
- Ce n'est rien, assure-t-il e, regardant amèrement devant lui.
rien ne se passe comme je l'avais imaginé. Je comptais lui parler de ma déception, mais pas directement ni dans le détail - je revois les fesses luisantes de Taina en train de claquer contre les hanches de jeune homme de Petri. Je sens que je dois consoler Olli. Il tourne cependant la tête et ajoute :
- Tu allais dire quelque chose ?
- Oui. Je soupçonne que ... je soupçonne ma femme d'avoir quelqu'un.
Il inspire. Je dois assister à l'inspiration la plus longue de l'Histoire.
- Non, fait-il.
- Si, si.
- Tu en es sûr ?
La viande grasse de son hachis clapote, j'ai un goût de nausée dans la bouche. Je hoche la tête.
- Les femmes ... reprend-il.
- On peut le résumer à ça.
Nous nous taisons un instant.
- Qu'est-ce que tu comptes faire ?
Sa question me surprend. Moi qui espérais trouver auprès de lui des réponses, je vois mes incertitudes croître, alors que l'idée même de se confier est de dissiper ses tourments.
- Je l'ignore. Je ne me suis jamais retrouvé dans une telle situation. Je ne sais pas quoi penser.
- C'est un coup dur. Quelqu'un trempe son biscuit dans la tasse où tu devrais boire.
- Je ne pensais pas que ...
- Quelqu'un jalonne ton terrain, dame ta piste ...
- En effet.
- Tu sais ce que je fais pour passer outre ?
Tu inventes d'autres métaphores ?
Je m'abstiens de donner mon avis et je secoue la tête.
- Je descends la barre.
- Pardon ?
- Je baisse le niveau, explique-t-il. Je suis moins exigeante avec la suivante. Si la précédente était d'une nature encore à peu près potable, j'en prends une un peu moins bien.
- Mais tu viens de me dire que tes unions ont été de plus en plus courtes. Je doute que ta combine fonctionne.
Il me regarde comme si je ne comprenais pas ce qu'il dit. A vrai dire, il me fixe comme si je ne comprenais rien à rien.
- Aucun plan n'est parfait.
Lorsque mes douleurs semblent être rejointes par un mal de tête, je m'arrête d'abord dans une pharmacie, puis au kiosque. Je fais le plein : je bois de l'eau et du Coca-Cola, j'avale du paracétamol, je mange de la glace et du chocolat. Les avantages d'un tel régime sont nombreux : avaler est facile, la mastication est inutile, tout fond dans la bouche, le mal de tête se calme, l'état général s'améliore aussitôt. Et dans mon cas, il n'y a pratiquement pas d'inconvénients : je n'aurai sûrement pas le temps de grossir, mes dents ne pourront pas se carier, la glycémie en dents de scie est insignifiante comparée à la manière dont ma vie tout entière est secouée. Voilà pourquoi je mords dans la plaque de chocolat comme dans du pain, je déguste la glace comme du porridge et j'arrose le tout de soda.
La vérité, c'est que je serais bientôt non seulement mort, mais aussi sans domicile.
La mort semble improbable le matin. Mon expérience dans ce domaine ne se limite qu'à deux jours, mais je suis déjà en mesure d'affirmer que, plus le soir approche, plus la fin semble proche. Ça doit être naturel. Le jour se lève, le jour se couche. La vie est un jour.
- Qu'est-ce que tu comptes faire ?
Sa question me surprend. Moi qui espérais trouver auprès de lui des réponses, je vois mes incertitudes croître, alors que l'idée même de se confier est de dissiper ses tourments.
- Je l'ignore. Je ne me suis jamais retrouvé dans une telle situation. Je ne sais pas quoi penser.
- C'est un coup dur. Quelqu'un trempe son biscuit dans la tasse où tu devrais boire.
- Je ne pensais pas que ...
- Quelqu'un jalonne ton terrain, dame ta piste ...
- En effet.
- Tu sais ce que je fais pour passer outre ?
Tu inventes d'autres métaphores ?
Je m'abstiens de donner mon avis et je secoue la tête.
- Je descends la barre.
- Pardon ?
- Je baisse le niveau, explique-t-il. Je suis moins exigeante avec la suivante. Si la précédente était d'une nature encore à peu près potable, j'en prends une un peu moins bien.
- Mais tu viens de me dire que tes unions ont été de plus en plus courtes. Je doute que ta combine fonctionne.
Il me regarde comme si je ne comprenais pas ce qu'il dit. A vrai dire, il me fixe comme si je ne comprenais rien à rien.
- Aucun plan n'est parfait.